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lève

levé, ée [ l(ə)ve ] adj. et n. m.
• de 1. lever
I Adj.
1Mis plus haut, en haut. haussé. Poing levé. Voter à main levée. Loc. Au pied levé : sans préparation, par surprise. ⇒ impromptu.
2Dressé. Pierre levée. menhir.
3(Personnes) Sorti du lit. debout. Déjà levé ?
II N. m.
1Mus. Action de lever la main, le pied, en battant la mesure; temps sur lequel on lève la main, le pied (opposé à frappé).
2Action de lever, de dresser un plan; ce plan. 2. lever. Levé à la chaîne et à la boussole, par triangulation. Levés de terrain.
⊗ CONTR. 1. Bas; baissé.

levé Participe passé de lever. ● levé nom masculin Action de faire, sur le terrain ou à l'aide de photographies aériennes, les opérations géométriques nécessaires pour tracer un plan, une carte ; plan, carte ainsi tracés. Report sur une carte topographique des contours géologiques d'après les affleurements des terrains. ● levé (difficultés) nom masculin Sens et orthographe Ne pas confondre ces trois homonymes. 1. Levé ou lever n.m. = établissement d'un plan, d'une carte. Un levé ou un lever topographique, les deux graphies sont admises. 2. Levée n.f. = action d'enlever, de faire cesser ou de collecter. La levée des scellés ; la levée d'audience ; la levée du courrier. 3. Lever n.m. = action de se lever ou de lever ; instant où un astre apparaît au-dessus de l'horizon. Le lever du rideau ; le lever du soleil. ● levé (synonymes) nom masculin Report sur une carte topographique des contours géologiques d'après les...
Synonymes :
- lever

levé, ée
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d être levé, debout, sorti du lit. à cinq heures du matin, il est déjà levé.
|| Loc. (Belgique, Luxembourg) Fam. être bien ou mal levé: être de bonne ou de mauvaise humeur.
d2./d Loc. fig. Au pied levé: à l'improviste.
d3./d Pierre levée: menhir.
rII./r n. m. Ensemble des opérations de mesure nécessaires à l'établissement d'un plan. (On écrit aussi lever.)

I.
⇒LEVÉ, subst. masc.
A. — Action de se lever du lit.
En partic., vieilli. Réception dans la chambre d'un roi ou d'un grand personnage au moment où il se lève. Synon. lever. Le levé du roi (DG, QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.).
B. — Spécialement
1. DR. (Voter) par assis et levé. Manifester son vote, dans une assemblée délibérante, en se levant ou en restant assis. Le président mettait aux voix un défilé interminable de projets de loi, que l'on votait par assis et levé. Les députés, machinalement, se levaient, se rasseyaient (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 29). Au plur. Je prends à cette loi un intérêt tout personnel. Je suis bien sûr qu'elle passera par assis et levés (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 267).
2. MUS. [P. oppos. à frappé] Action de lever la main, le pied en battant la mesure; p. méton. temps sur lequel on lève la main, le pied. (Dict. XIXe et XXe s.).
3. TOPOGR. Levé de plan. Établissement d'un plan; le plan lui-même. Les premières opérations de levé de plan sont faites à la boussole et orientées au nord-sud magnétique (BRESSON, Manuel prospect., 1923, p. 70). Levé hydrographique. Plan des cours d'eau d'une contrée. Cook, pendant son troisième voyage, visita encore ces terres qu'il affectionnait particulièrement et dont il tenait à compléter le levé hydrographique (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 20). Faire, prendre un levé topographique. Établir le plan d'un terrain. L'ingénieur prit même un levé très-exact de la montagne (VERNE, Île myst., 1874, p. 539).
Rem. Dans les emplois de topogr. levé a pour synon. relevé.
Prononc. et Orth. : [l()ve]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1535 « cartes que l'on ramasse » (RABELAIS, Gargantua, chap. 4, éd. R. Calder, p. 44); 2. a) 1705 mus. (S. DE BROSSARD, Dict. de mus., p. 273 : un Levé, c'est un Temps de la Mesure, qui se fait en levant la main); b) 1823 « action de lever la main, le pied, en battant la mesure » (BOISTE); 3. 1800 dr. [voter] par assis et levé (BONALD, Essai analyt., p. 76); 4. a) 1832 topogr. levé d'un plan (RAYMOND, v. aussi lever2); b) av. 1853 « le plan ainsi levé » (ARAGO ds Lar. Lang. fr.). Part. passé masc. subst. de lever1. Fréq. abs. littér. : 4 285. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 5 217, b) 5 834; XXe s. : a) 7 096, b) 6 377.
II.
⇒LEVÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de lever1.
II. — Emploi adj.
A. — Qui est haussé, mis en haut. Bras, doigt, fouet, poignard, regard levé; poings, sabres levés. Le roi courut sur lui l'épée levée, et allait le frapper (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 64).
Vote à main levée (p. oppos. à vote à bulletin secret).
Au fig. Aller partout (le) front, (la) tête levé(e). Aller partout sans rien craindre, sans appréhender aucun reproche, aucun affront. (Ds LITTRÉ, QUILLET 1965, Lexis 1975).
Spécialement
ARCHÉOL. Pierre levée. Synon. menhir, pierre dressée. On retrouve la pierre levée des Celtes dans la Sibérie d'Asie, dans les pampas d'Amérique (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 210) :
Il y a, en Grande-Bretagne et en Irlande, plus de neuf cents autres cercles de pierres levées, bien qu'aucun ne soit d'une conception aussi élaborée que Stonehenge.
E. HADINGHAM, Les Derniers mystères du monde, Paris, Sélection du Reader's Digest, 1976, p. 84.
DR. Main-levée.
MUS. Temps levé. ,,Temps faible, en tant qu'il correspond à la levée de la main du batteur de mesure`` (Encyclop. de la mus., Paris, Fasquelle, t. 3, 1961, p. 65).
Loc. adv.
À main levée. Sans autre instrument que le crayon ou le pinceau. Après le dîner arrive un Japonais, qui délaie de l'encre de Chine et, debout devant une table, improvise avec un pinceau, à main levée, une série de dessins sur des morceaux de mousseline (GONCOURT, Journal, 1878, p. 1267).
Au pied levé. Sans préparation, à l'improviste. Car il en fallait un chaque fois [un mensonge] pour faire tête à ce terrible « D'où viens-tu? » qui m'attendait en travers de la porte (...). Je devais répondre là, sur le palier, au pied levé, avoir toujours une histoire prête (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 271). Prendre qqn au pied levé (fam.). Le prendre au moment de son départ. (Ds J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p. 80).
B. — ALIMENTATION
1. Fromage levé. Qui est fermenté. Fromages montés ou levés. — Fromages qui, par suite d'une fermentation trop active, se sont boursouflés dans toute leur étendue (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 786).
2. Pain (bien) levé. Qui a (bien) monté sous l'effet du levain, ou de la levure. La pâte est levée, n'est pas bien levée. Calvin voulait qu'on se servît de pain levé pour la communion et qu'il n'y eût plus de fêtes, hormis le dimanche (BALZAC, Martyr calv., 1841, p. 217).
Prononc. : [l()ve].

levé [l(ə)ve] n. m.
ÉTYM. 1534, « levée (aux cartes) »; du p. p. de 1. lever.
1 (1666). Vx. 2. Lever (2.).
1 (…) je viens du Louvre, où Cléonte, au levé,
Madame, a bien paru ridicule achevé.
Molière, le Misanthrope, II, 4.
2 (1867). Mus. Mod. Action de lever la main, le pied, en battant la mesure; temps sur lequel on lève la main, le pied (par oppos. au frappé).
3 (1832). || Levé (ou lever) : action de lever, de dresser un plan, le plan (de qqch.); le plan lui-même ( Arpentage, géodésie, topographie). || Levé au mètre; à la chaîne et au graphomètre, à la chaîne et à la boussole; à la planchette. || Levés de terrain. || Levé par triangulation. || Levé d'itinéraire, de construction, de machines.
2 Du 19 au 25 février, le cercle des investigations fut étendu à toute la région septentrionale de l'île Lincoln, dont les plus secrets réduits furent fouillés. Les colons en arrivèrent à sonder chaque paroi rocheuse, comme font des agents aux murs d'une maison suspecte. L'ingénieur prit même un levé très exact de la montagne, et il porta ses fouilles jusqu'aux dernières assises qui la soutenaient.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 765.
4 1. Lever (p. p.).
HOM. Levée, 1. lever, 2. lever.

Encyclopédie Universelle. 2012.