Akademik

macchabée

macchabée [ makabe ] n. m.
macabé « noyé » 1856; p.-ê. allus. bibl. (les sept Maccabées) ou allus. aux personnages de la danse macabre
Pop. Cadavre. « des tons verts de macchabée pourrissant dans une mare » (Zola). Abrév. MACCHAB ou MACAB . Des macabs.

macchabée ou macabé ou macab nom masculin (de macabre, avec l'influence de Maccabées, nom propre) Populaire. Cadavre.

I.
⇒MACCHABÉE1, subst. masc.
[P. allus. à la lutte héroïque menée par Judas Macchabée et ses frères contre les Syriens, relatée dans les deux livres bibliques des Macchabées] Héros, martyr d'une cause. Animé d'une force surnaturelle, je me dégageai de mes liens, et avec le fer d'une lance, je creusai à mon général une fosse profonde. J'y réunis le tronc et le chef de Maurice, en priant le nouveau Macchabée d'obtenir bientôt pour son soldat une place dans la Milice céleste (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 11). Ibrahim est incontestablement un héros, et Méhémet-Ali un grand homme; mais toute leur fortune repose sur leurs deux têtes; ces deux hommes de moins, il n'y a plus d'Égypte, il n'y a plus d'empire arabe, il n'y a plus de Machabées pour l'islamisme (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 61).
REM. 1. Macchabaïque, adj. Qui est relatif aux Livres des Macchabées. Les histoires macchabaïques (...) toute une série d'écrits agadiques (...) n'ont été gardés que par des mains chrétiennes (RENAN, Évangiles, 1877, p. 37). 2. Macchabéen, -enne, adj. Des Macchabées. Les princes macchabéens (Lar. 19e-20e). Les exploits glorieux accomplis par la famille macchabéenne dans la lutte farouche entreprise contre la persécution religieuse d'Antiochus Épiphane (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 144). Ce livre est l'histoire de l'épopée maccabéenne depuis le début de la révolte jusqu'à la mort de Simon (Bible d'Osty, Paris, éd. du Seuil, 1973, p. 999).
Prononc. et Orth.:[makabe]. Ac. 1798-1878 écrit mach-, dans un article machabées, subst. masc. (plur.), ,,les deux derniers livres de l'Ancien Testament``. Bible d'Osty, supra, macc-, cf. Foi t. 1 1968. La forme macch-, avec le sens de «cadavre», v. macchabée2, est celle de ROB., Lar. Lang. fr., Lexis 1975. Étymol. et Hist. 1810 (CHATEAUBR., loc. cit.). V. macchabée2.
II.
⇒MACCHABÉE2, subst. masc.
Arg. et pop. Cadavre; en partic., cadavre de noyé. La conversation, je ne sais comment, est allée de Palerme et de ses catacombes à la morgue et à ses noyés, et Maupassant, qui dîne avec moi, parle longuement de ses repêchages en Seine et de son goût pour les macchabées du fleuve parisien, à cause des laideurs originales qu'ils revêtent (GONCOURT, Journal, 1885, p. 511). Quand j'en avais marre des cours (...), des macchabées des amphithéâtres, des malades de l'hôpital (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 71). V. aussi carabin ex. 1.
REM. Macchab, subst. masc., abrév. — Lanterne ou non, dit «Grain de Beauté», il (...) est clamecé. (...) — Claboté que je te dis, insista «Grain de Beauté». On dirait qu't'en a jamais vu, des macchabs! (VIALAR, Risques et périls, 1948, p. 66).
Prononc. et Orth.:[makabe]. Cf. macchabée1. Étymol. et Hist. 1619 (Galimatias d'un gascon et d'un provençal ds Variétés hist. et littér., t. II, p. 283: Ceux qui ont donné le nom de macquerelle à ceste isle agréable proche le Pré aux Clers, s'ils retournoient en vie, pourroient bien appeller les carrosses macquereaux et les cochez maccabées); 1. 1856 «noyé» (d'apr. ESN.); 2. 1867 «cadavre» (DELVAU). Prob. p. allus. plais. aux personnages de la Danse macabre (v. macabre) d'apr. le nom des sept frères Macchabées, appellation donnée par les hagiographes aux frères anonymes dont le martyre est raconté par le 2e livre des Macchabées et qui eut lieu au temps de Judas Macchabée (Machabaeus), fils du prêtre Mattathias (I Macc. II, 4). Fréq. abs. littér.:72. Bbg. QUEM. DDL t. 17.

macchabée [makabe] n. m.
ÉTYM. 1856, macabé « noyé »; orig. incert.; p.-ê. par allus. à la légende biblique du martyre des Sept Macchabées, ou par allus. plaisante aux personnages de la Danse macabre.
Pop. Cadavre.Par abrév. Macchab ou macab [makab].
REM. À l'origine, macchabée était le « nom donné, à Paris, par les mariniers, aux cadavres qu'ils trouvent flottants (sic) sur l'eau » (P. Larousse). Il désigne de nos jours n'importe quel cadavre humain, particulièrement dans le langage des étudiants en médecine.
1 (…) Coupeau filait un mauvais coton (…) Il se plombait, avec des tons verts de macchabée pourrissant dans une mare.
Zola, l'Assommoir, t. II, p. 135.
1.1 C'est un blessé ? demande-t-on d'en bas.
— Non, un macchab, grogne cette fois le brancardier, et i'pèse au moins quatre-vingts kilos. Des blessés, j'dis pas — d'puis deux jours et deux nuits, on n'en déporte pas — mais c'est malheureux d's'esquinter à trimbaler des morts.
H. Barbusse, le Feu, t. II, p. 56.
2 Ils font les sucrés, comme ça devant le monde, n'empêche que je les ai déjà vus qui piquaient des alliances en douce, aux macabs. Tu me diras : qu'est-ce qu'ils en ont à foutre, les macabs, de leurs alliances ? Je ne dis pas, mais… les morts, c'est les morts, hein ?
Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 215.

Encyclopédie Universelle. 2012.