macération [ maserasjɔ̃ ] n. f.
• fin XIIIe; lat. maceratio, de macerare
I ♦ Pratique d'ascétisme observée dans un esprit de pénitence. ⇒ mortification. « Par macération je dormais sur une planche » (A. Gide).
II ♦ (1611)
1 ♦ Opération qui consiste à laisser tremper à froid un corps ou une substance dans un liquide, pour en extraire les constituants solubles (⇒ décoction; digestion; infusion). — Le fait de macérer. La macération des fruits dans l'alcool.
2 ♦ Par ext. Le liquide chargé, par macération, des principes solubles d'un corps. Une macération de quinquina.
3 ♦ Pathol. Ensemble des modifications que subissent la peau ou les tissus sous-jacents à la suite d'un séjour prolongé dans un liquide ou à l'humidité. Macération d'un fœtus mort dans l'utérus, décomposition par imbibition dans le liquide amniotique.
● macération nom féminin (latin maceratio, -onis) Fait de macérer. Opération qui consiste à laisser un corps dans un liquide, dans une cuve ouverte, pour en extraire les parties solubles. Opération consistant à faire tremper, plus ou moins longtemps, des substances alimentaires dans un mélange aromatique soit pour les conserver, soit pour les parfumer. Contact prolongé du moût avec les parties solides du raisin. ● macération (expressions) nom féminin (latin maceratio, -onis) Macération carbonique, technique de vinification rapide consistant à mettre le raisin en cuve close en présence de gaz carbonique, ce qui permet d'éviter la phase de fermentation malolactique.
macération
n. f.
d1./d RELIG Mortification que l'on s'inflige pour faire pénitence.
d2./d Action de laisser séjourner dans un liquide une substance (notam. une substance alimentaire), pour l'accommoder, la conserver, etc.
|| Par ext. Liquide ainsi utilisé.
⇒MACÉRATION, subst. fém.
I. A. —Opération qui consiste à laisser séjourner un corps solide dans un liquide ou dans un milieu humide, pour extraire certains principes actifs ou nutritifs de ce corps ou pour obtenir une modification de celui-ci; état d'un corps soumis à cette action. Il est certain que la macération et la coction détachent nettement les muscles des parties dures, ce qui ne peut avoir lieu que par la dissolution de leur moyen d'union (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 134). La macération est un des procédés permettant d'améliorer la qualité des jus de fruits. On peut distinguer la macération enzymatique, la macération sulfureuse et la macération à chaud (CLÉM. Alim. 1978):
• 1. On a soin de les arroser [des glands] de loin en loin. Ils attendront là le printemps, dans une sorte de macération continue, s'amollissant, s'attendrissant dans cette stratification maintenue humide...
PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 30.
— P. méton. La solution ainsi obtenue. Synon. macéré (cf. ce mot II). Sa qualité [du cuir] dépend surtout du tannage, séjour très prolongé des peaux dans une macération d'écorces de chêne et dans un lit de tan (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 178).
B. — Fait de séjourner longuement dans un liquide ou dans un milieu humide. La plus grande partie des tissus (...) ayant été détruite, soit par une longue macération dans l'eau ou dans un sol humide, soit par l'action du liquide qui a déterminé la silicification de ces organes (Ad. BRONGNIART, Graines foss., 1878, p. 16).
— P. méton., PATHOL. Gonflement et altération de tissus à la suite d'un séjour prolongé dans un liquide ou à l'humidité. Macérations épidermiques; macération d'une plaie. Ces suppurations locales peuvent être l'origine d'accidents divers. En certaines régions, l'abcédation [transformation en abcès] aboutit à la macération et à la nécrose des tissus (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 441). On évitera les conséquences de l'incontinence d'urine, la macération de la peau (QUILLET Méd. 1965, p. 308).
♦En partic. Macération du foetus. ,,Décomposition des tissus du foetus mort, in utero, à la suite de son imbibition par le liquide amniotique`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
II. —RELIG., souvent au plur. Pratique d'ascétisme, privations, mortifications que l'on inflige à son corps, par esprit de pénitence, pour soumettre la chair à l'esprit. S'imposer des macérations; se livrer à des macérations. Il ne parle que des tourmens de l'autre vie, et il pense que, pour s'y soustraire, il doit imiter les abstinences et les macérations des anciens anachorètes; il s'interdit dès-lors toute nourriture (PINEL, Traité alién. ment., 1801, p. 59). Il faut le renoncement, la macération, la soumission complète du coeur, et ce ne sont pas des mérites qui s'obtiennent sans peine et sans travail (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 93):
• 2. ... il se jetait, pour calmer ce désarroi, dans des exercices religieux, des macérations, des pénitences, dont la brutalité le terrassait pour quelques heures, s'obligeant à coucher nu sur le carrelage de sa chambre, se déchirant le dos à coups de règle.
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 14.
Prononc. et Orth.: [ ]. Ac. 1694, 1718 maceration, dep. 1740 -cé-. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIIe s. [ms.] «pratique d'austérités pieuses qui épuisent le corps» (Vie et mir. de plus. s. confess., Maz. 1716, f° 71a ds GDF. Compl.); 2. 1555 «opération par laquelle on fait macérer une substance» (Tresor de Evonime, XII, ibid.); 3. 1765 terme de métall. (Encyclop. t. 9); 4. 1845 «liquide chargé des matières dissoutes pendant la macération» (BESCH.). Empr. au lat. maceratio «macération», en lat. chrét. «mortification». Fréq. abs. littér.: 78.
macération [maseʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Fin XIIIe; lat. maceratio, du supin de macerare.
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♦ Didact. ou technique.
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I Relig. Pratique d'ascétisme observée dans un esprit de pénitence. ⇒ Mortification. || Macérations qui exténuent le corps (→ Intempérance, cit. 3). || Jeûnes et macérations des ascètes (cit. 2). || S'infliger des macérations. ⇒ Macérer (son corps).
1 Il se fit un cilice (…) Mais l'impitoyable pensée (…) le torturait à travers les macérations de la pénitence.
Flaubert (→ Cilice, cit. 2).
2 Par macération je dormais sur une planche (…)
Gide, Si le grain ne meurt, p. 215.
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II (1611).
1 Opération qui consiste à laisser séjourner dans un liquide (eau, alcool, huile…) un corps ou une substance pour en extraire les constituants solubles (⇒ Décoction; 2. digestion; infusion). || La macération, procédé de fabrication des alcoolatures, des alcoolés, des liqueurs (cit. 3), des conserves au vinaigre. || Extraction (cit. 3) des essences parfumées par macération. — Fait de macérer. || La macération des fruits dans l'alcool. || La houille (cit. 3) provient d'une macération des végétaux dans l'eau.
3 (…) je coupai, je noyai (dans un mélange de vin et d'Armagnac) quatre oranges (…) un citron (…) un bâton de vanille (…) six cents grammes de sucre (…) Un bocal ventru, bouché de liège et de linge, se chargea de la macération, qui dura cinquante jours; je n'eus plus qu'à filtrer et mettre en bouteilles.
Colette, Prisons et Paradis, p. 90.
2 Liquide chargé, par macération, des principes solubles d'un corps. || Macération de quinquina. — REM. On dit aussi macéré ou macératé (rare).
3 Méd. Processus d'amollissement de la peau, des tissus, quand ils séjournent dans l'eau ou sont recouverts de pansements humides. — Pathol. || Macération d'un fœtus mort dans l'utérus, entraînant sa décomposition par imbibition de liquide amniotique.
Encyclopédie Universelle. 2012.