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alcool

alcool [ alkɔl ] n. m.
alcohol 1586; lat. alchim. alko(ho)l « substance produite par distillation totale »; ar. al-kohl « antimoine pulvérisé » khôl
I
1Liquide incolore, volatil, inflammable, obtenu par la distillation du vin et des jus sucrés fermentés. éthanol (cf. Esprit-de-vin). La fermentation du moût produit de l'alcool. alcoolification. Ajouter de l'alcool au moût. mutage, vinage. Distiller l'alcool avec un alambic. bouilleur (de cru). Alcool absolu, anhydre. Alcool rectifié, qui a subi une seconde distillation. Alcool à 90° ( degré)ou à 90. Teneur en alcool d'un vin, d'une liqueur. alcoomètre. Alcools naturels, produits par distillation du vin, des marcs, cidres, poirés et jus de fruits. Alcools industriels, tirés de la betterave, de la canne à sucre, des grains, des pommes de terre. Alcool dénaturé, rendu impropre à la consommation de bouche au moyen d'un dénaturant et réservé aux emplois industriels. Alcool camphré. Absolt L'alcool entre dans la fabrication de nombreux produits chimiques et pharmaceutiques. Un thermomètre à alcool. Désinfecter une plaie à l'alcool. Une friction à l'alcool.
2(1834) Absolt et cour. Un alcool : boisson alcoolique forte, en général à l'exclusion du vin, de la bière, du cidre. ⇒ eau-de-vie, esprit, liqueur, 2. marc, spiritueux; fam. bistouille, casse-pattes, gnôle, 1. goutte, rincette, tord-boyaux. Loc. Noyer son chagrin dans l'alcool. Tomber, sombrer dans l'alcool. Spécialt Les alcools : les eaux-de-vie et les spiritueux. Alcools blancs : eaux-de-vie de fruits, incolores. Alcools de vin, de marc, de raisins, de grains. absinthe, aquavit, arak, armagnac, brandy, cognac, fine, genièvre, gin, kirsch, ouzo, raki, rhum, saké, schnaps, tafia, tequila, vodka, whisky. Prendre un petit verre d'alcool après le repas. digestif, pousse-café. Arroser son café d'alcool. Spécialt Un alcool : un verre d'alcool. Garçon ! Un café et un petit alcool, s'il vous plaît.
3L'alcool : l'élément alcoolique des boissons alcoolisées. Les effets de l'alcool. s'enivrer; fam. se soûler; ivresse. Boire trop d'alcool. alcoolisme. « L'alcool tue », slogan antialcoolique. Il ne tient pas l'alcool. « l'atmosphère saturée de chaleur, de poussière, de relents d'alcool » (Martin du Gard). Taux d'alcool dans le sang. alcoolémie, alcootest. Bière sans alcool.
IIChim.
1(1835) Alcool méthylique ou méthanol, utilisé comme combustible. Alcool à brûler. Lampe, réchaud à alcool.
2Par anal. Corps organique possédant le groupement hydroxyle (— OH) non lié directement à un noyau aromatique (à la différence des phénols) et pouvant être considéré comme un dérivé des hydrocarbures. Alcools éthylique (sens I), méthylique (sens II), allylique, amylique, butylique, terpénique, vinylique. Alcools primaires, secondaires, tertiaires. polyalcool.

alcool nom masculin (espagnol alcohol, de l'arabe al-kuḥl, antimoine pulvérisé) Liquide contenant essentiellement de l'éthanol, obtenu par distillation des jus fermentés renfermant du glucose. Toute espèce de boisson obtenue par distillation du vin ou d'un jus fermenté ; eau-de-vie, spiritueux. Toute boisson contenant de l'alcool : Les ravages de l'alcool. Composé oxygéné dérivant des alcanes, contenant un groupement OH et de formule générale CnH2n + 1OH. ● alcool (expressions) nom masculin (espagnol alcohol, de l'arabe al-kuḥl, antimoine pulvérisé) Alcool absolu ou déshydraté, alcool ne contenant que des traces d'eau et titrant pratiquement 100°. Alcool à brûler, forme commerciale de l'éthanol, destinée à l'usage domestique, rendu impropre à la consommation et toxique par adjonction de méthylène Régie (mélange de méthanol, d'acétone et de goudrons de bois). Alcool de bouche, ensemble des eaux-de-vie et de la partie des alcools industriels servant à la fabrication des liqueurs, confiseries, etc. Alcool dénaturé, alcool dans lequel a été volontairement introduit un produit infectant qui le rend inconsommable. Alcool industriel, alcool utilisé dans l'industrie et dont la production, en France, est un monopole d'État. Alcool naturel, eau-de-vie obtenue par fermentation et distillation de produits agricoles. Alcool rectifié, alcool purifié.

alcool
n. m.
d1./d Alcool ou alcool éthylique: liquide incolore, volatil et de saveur brûlante, produit par la distillation de jus sucrés fermentés (de betterave, de raisin, de céréales, etc.). Désinfecter, frictionner à l'alcool. Syn. éthanol.
d2./d Boisson spiritueuse à fort titre en éthanol obtenue par la distillation de produits de fermentation. Servir les alcools. Alcools blancs: eaux-de-vie, incolores, de fruits à noyau.
(Viêt-nam) Alcool de jarre: alcool produit par la fermentation du riz dans une jarre. Syn. bière de riz.
d3./d L'alcool: toute boisson alcoolisée. Il ne boit jamais d'alcool.
|| Loc. Ne pas tenir l'alcool: ne pas supporter de boire de l'alcool.
d4./d Alcool à brûler: alcool additionné de méthanol, donc extrêmement toxique, utilisé comme combustible ou produit nettoyant.
Alcool dénaturé: alcool, rendu impropre à la consommation par l'ajout de produits toxiques, dont l'usage est réservé à l'industrie.
(Québec) Alcool à friction: alcool utilisé à des fins thérapeutiques.
d5./d CHIM Nom générique des composés organiques neutres possédant un ou plusieurs groupements hydroxyles de formule OH.

⇒ALCOOL, subst. masc.
I.— CHIMIE
A.— Alcool éthylique ou alcool. Liquide inflammable obtenu par distillation du vin ou, plus généralement, des jus sucrés fermentés :
1. Dans un liquide qui fermente, il se forme d'abord CO2 et alcool, et la levure exhale alors CO2, ce qui expliquerait pourquoi la fermentation s'établit plus vite dans un liquide où la levure a macéré pendant plusieurs jours ou dans le jus du foie, etc.
C. BERNARD, Cahier de notes, 1860, p. 188.
Alcool absolu ou pur : alcool non mélangé d'eau; alcool rectifié : alcool libéré de ses impuretés par une nouvelle distillation.
Rem. 1. À l'alcool nature (obtenu par distillation de vin, de cidre, de marc, etc.) s'oppose l'alcool industriel ou d'industrie (obtenu par distillation de moûts sucrés). 2. À l'alcool bon goût et à l'alcool de bouche (propres à la consommation) s'oppose l'alcool dénaturé (rendu impropre à la consommation et réservé à des usages industriels).
B.— P. ext. Nom générique des corps possédant la fonction alcool, caractérisée par le groupement hydroxyle —OH, et dont les propriétés sont analogues à celles de l'alcool éthylique (éthanol) :
2. Il [Le principe organisateur] est soluble dans l'eau, dans l'éther, dans le pétrole. Il se rattache vraisemblablement, par sa constitution moléculaire, à cette famille d'alcools complexes ou stérols qui compte parmi ses membres d'autres corps de haute activité physiologique ...
J. ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, p. 42.
Rem. 1. Il existe 3 sortes d'alcool : alcool primaire (qui donne par oxydation un aldéhyde et un acide), alcool secondaire (qui donne un cétone), alcool tertiaire (qui ne donne qu'un acide sans aldéhyde et sans cétone) (cf. DUVAL 1959). 2. ,,Le nom d'un alcool s'obtient en ajoutant à celui de l'hydrocarbure le suffixe -ol : éthanol, butanol; quand le radical —OH n'occupe pas l'extrémité de la mol., sa position est indiquée par un chiffre, ex. : (...) pentanol 3.`` (GRAND. 1962, p. 24).
C.— Spéc. Substance entrant dans des applications industrielles ou pharmaceutiques.
1. INDUSTR., TECHNOL. Alcool solidifié, substance à base d'alcool servant de combustible; alcool à brûler, alcool dénaturé avec des méthylènes utilisé comme combustible. Lampe à alcool, réchaud à alcool, fourneau à alcool, moteur à alcool, etc. Qui utilisent l'alcool comme combustible :
3. ... il cherchait machinalement la lampe à alcool pour flamber la pointe de platine ...
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, p. 1298.
2. PHARM. Alcool camphré, alcool qui contient du camphre; alcool de menthe, alcool obtenu par une macération de feuilles de menthe suivie d'une distillation; alcool à 90, à 90 degrés, alcool utilisé comme antiseptique.
II.— Lang. usuelle. Boisson contenant un excitant issu de la fermentation et pouvant être isolé par distillation.
A.— Spéc. Les boissons obtenues par distillation. Synon. spiritueux, eau-de-vie :
4. Tout près de la rive où notre jonque était amarrée, des hommes passèrent, joyeux malgré la pluie sempiternelle, parce que l'alcool de riz ou l'absinthe du marchand chinois leur avait réchauffé le cœur.
P. MILLE, Barnavaux et quelques femmes, 1908, p. 215.
5. Leurs deux regards se croisent. Elle voudrait bien faire passer dans le sien ce sentiment dont elle ne sent que la violence, ainsi que le palais, au contact d'un jeune alcool trop vert, n'éprouve que la brûlure. À cette violence, elle ne saurait donner un nom.
G. BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, p. 1281.
6. Ces retours tardifs aux heures si brusquement froides de la nuit, après l'étourdissement du champagne, du tabac, des alcools, et de la musique foraine des chanteurs tyroliens, youyous, talonnements, claquements de paumes sur les cuisses, tam-tam de contrebasses et de cuivres ...
J. PEYRÉ, Matterhorn, 1939, pp. 105-106.
7. Au comptoir, Grand, à la surprise du docteur, commanda un alcool qu'il but d'un trait et dont il déclara qu'il était fort.
A. CAMUS, La Peste, 1947, p. 1300.
Les alcools blancs. Ceux qui sont incolores (kirsch, mirabelle, poire, etc.) :
8. De sa main tremblante, aux veines gonflées, Jean Gordeenko versait un alcool blanc ...
E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 187.
Rem. Synon. fam., pop., argot. bistouille, casse-gueule, casse-pattes, cric, gnôle, goutte, pousse-café, rincette, rogomme, schnick, tord-boyau, etc.
B.— L'alcool. [Employé avec l'art. de la généralité et toujours au sing.] L'excitant en général, sous toutes ses formes. Les ravages de l'alcool :
9. Vous êtes alors un peu ivre, et la bienveillance de l'alcool vous fait pencher vers les convives ...
A. DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, p. 356.
Tomber, sombrer dans l'alcool. Être victime de l'alcoolisme :
10. Un verre de vin en pousse un autre. Lui, d'ailleurs, toujours bon zigue, ne donnant pas une chiquenaude au sexe, aimant la rigolade, bien sûr, et se piquant le nez à son tour, mais gentiment, plein de mépris pour ces saloperies d'hommes tombés dans l'alcool, qu'on ne voit pas dessoûler!
É. ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 516.
Rem. Alcool est qqf. du fém. dans la lang. populaire :
11. On pourrait peut-être boire de l'alcool pour se remonter, mais je l'aime pas ça moi l'alcool ... je la supporte pas ...
L.-F. CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 207.
Au fig. Ce qui grise, ce qui excite :
12. Il avait pris goût à ce petit verre d'alcool frelatéalcool intellectuel du luxe, malsaines excitations des riches malsains.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, p. 1281.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. — Rem. Antérieurement à PASSY 1914, LAND. 1834, GATTEL 1841, FÉL. 1851, LITTRÉ et DG indiquent une prononc. disyllabique de -cool, tout au moins à titre de var. noble (c'est le cas du DG). LAND. 1834 précise la qualité respectivement plus fermée et plus ouverte de ces 2 voyelles. DG note ouvertes les 2. MART. Comment prononce 1913, p. 104, NYROP Phonét. 1951, p. 173, FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 36, et KAMM. 1964, p. 85 affirment expressément la prononc. monophonématique du groupe -oo-. FOUCHÉ Phonét. Prononc. 1959, p. 36, p. 189 admet cependant l'hésitation pour alcoolique et alcoolisme, MART. Comment prononce 1913, p. 104 pour alcoolisme. Enq. :/alko2l/. 2. Forme graph. — Une forme alcohol apparaît pour la dernière fois ds GATTEL 1841. Pour cette forme cf. aussi G. Cuvier (Leçons d'anatomie comparée, t. 2, 1805, p. 421). Dans G. Cuvier (ibid.) et dans P. Cabanis (Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 316) on relève également la graph. alkool.
Étymol. ET HIST. — [2e moitié XIVe s., Jard. de santé, I, 145 ds GDF. Compl. Alcohol] 1. XVIe s. « poudre très fine, sorte de collyre » (PARÉ, XXV, 34 ds GDF. Compl. : Collyre est un medicament approprié aux yeux, fait de medicamens bien subtilement pulverises, que les Arabes disent comme alcohol); 2. a) 1612 « esprit de vin rectifié, dernier produit de la distillation du vin » (M. RULAND, Lexicon alchemiae ds DG : Alkol est purior substancia rei = sic alkhol vini est aqua ardens rectificata); 1694 (T. CORNEILLE, s.v. alkool : mot arabe connu dans la Pharmacie pour signifier un esprit de vin bien rectifié et séparé de son phlegme); 1834 sens plus gén. (LAND. : Alcohol. Produit de la fermentation spiritueuse de la bière, du cidre ou de toute autre liqueur); b) 1863 chim. (LITTRÉ : Alcool [...] Nom générique d'une classe de composés neutres formés de carbone d'hydrogène et d'oxygène dont les fonctions chimiques sont semblables à celles de l'alcool de vin et dont les éléments sont semblablement disposés); [Pt ROB. indique 1835, sans attest.].
1 de l'hisp.-ar. (ar. ) « poudre d'antimoine extrêmement fine servant de fard pour les yeux », par l'intermédiaire de l'esp. alcohol, attest. au sens d'« antimoine » dès 1278 et passé en ce sens dans le lat. des alchimistes; 2 la transposition du mot alcohol du sens d'« élément très fin et très pur » à celui d'« essence obtenue par distillation » puis à celui d'« esprit de vin » serait une création sav. de T. Paracelse, début XVIe s. (STEIGER, Arabische Miszellen, s.v. alcohol, ds R. Lang. rom., t. 5, pp. 266-68; MAHN, Etymol. Untersuchungen, pp. 107-108; COR., s.v.) d'où son empr. par le fr. et l'esp. (où il est seulement attesté en 1726, au sens de « essence obtenue par sublimation et distillation », en 1786, à celui de « esprit de vin »).
STAT. — Fréq. abs. litt. :764. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 169, b) 587; XXe s. : a) 1 364, b) 1 969.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — BARR. 1967. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — BRARD 1838. — BRUANT 1901. — CHESN. 1857. — Comm. t. 1 1837. — COMTE-PERN. 1963. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 43. — DELORME 1962. — Divin. 1964. — DUMAS 1965 [1873]. — FROMH.-KING 1968. — GALIANA Astronaut. 1963. — GALIANA Déc. sc. 1968. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GRAND. 1962. — LACR. 1963. — Lar. comm. 1930. — Lar. méd. 1970. — Lar. mén. 1926. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MONT. 1967. — NYSTEN 1814-20. — PAMART (P.). De l'alchimie à la chimie. Vie Lang. 1969, n° 204, p. 136. — RÉAU-ROND. 1951. — RÉAU-ROND. Suppl. 1962. — ROMEUF t. 1 1956. — THOMAS 1956. — UV.-CHAPMAN 1956.

alcool [alkɔl] n. m.
ÉTYM. 1586, alcohol,; sens mod., 1612; lat. mod. alkohol « substance produite par une distillation totale »; mil. XVIe, Paré, « médicament (antimoine) pulvérisé »; arabe (’)ǎl-kŭḥl « antimoine pulvérisé ». → Kohl.
tableau Mots français d'origine arabe.
———
I Techn. et cour.
1 Liquide incolore, volatil, inflammable, obtenu par la distillation du vin, et, par ext., des boissons et jus fermentés. Syn. : esprit-de-vin, alcool (II.) éthylique. || La fermentation des moûts sous l'action des levures alcooliques dédouble les sucres en alcool et en gaz carbonique. Alcoolification, fermentation. || Ajouter de l'alcool au moût. Mutage, vinage. || Après fermentation des moûts, l'alcool est obtenu par distillation en alambic. Bouilleur (de cru). || À la sortie de l'appareil distillatoire, l'alcool contient des impuretés ( Flegme) qui peuvent être éliminées par rectification (déflegmation). || Alcool absolu, anhydride. || Alcool rectifié, qui a subi une seconde distillation. || Alcool rectifié à 60°, 90°. || Alcool à 90. || Degré, concentration, titre d'un alcool. Alcoomètre, alcoométrie, œnomètre, œnométrie. || Mélanger des alcools à différents degrés de concentration. Déshydratation.
Alcools naturels, obtenus par distillation du vin, des marcs, cidres, poirés, fruits (cerises, merises…). Eau-de-vie, esprit, liqueur, spiritueux.
Alcools d'industrie, alcools industriels, obtenus par distillation des moûts sucrés de betteraves, cannes à sucre (mélasses), grains (maïs, sorgho…), pommes de terre, topinambours… || Dans la fabrication de l'alcool de grains ou de tubercules, l'amidon est transformé en moût sucré ( Saccharification, maltage), que l'on distille après l'avoir fait fermenter au moyen d'un levain. Fermentation. || La rectification de l'alcool industriel élimine les flegmes ( Furfurol, fusel).
Alcool absolu, déshydraté, titrant pratiquement 100%.
Alcool dénaturé, rendu impropre à la consommation de bouche au moyen d'un dénaturant (méthylène, alcool méthylique, benzique, etc.), et réservé aux emplois industriels.
Alcool camphré.
Absolt. || L'alcool. || L'alcool entre dans la fabrication des explosifs ( Fulminate, coton-poudre…), des produits chimiques et pharmaceutiques ( Alcoolat, camphre, chloral, chloroforme, collodion, élixir, éther, éthylène, teinture…), des vernis (vernis à l'alcool), des thermomètres (thermomètres à alcool), de la soie artificielle, etc. || En thérapeutique, l'alcool est utilisé comme antiseptique, excitant (frictions à l'alcool).
tableau Noms de remèdes.
2 (1834, alcohol). Absolt et cour. || Alcool (ou alcool de bouche, alcool bon goût, vieilli) : boisson alcoolique forte; toute eau-de-vie ou spiritueux (un alcool); ensemble des boissons alcoolisées, en général à l'exclusion du vin, de la bière, du cidre (l'alcool). Eau-de-vie, liqueur, spiritueux; fam. bistouille, casse-pattes (vieilli), casse-poitrine (vx), cric (régional), gnole, goutte, pousse-café, rikiki (vieilli), rincette, schnick, tord-boyaux. || Boire de l'alcool, trop d'alcool; excès, habitude de l'alcool, des alcools. Alcoolisme.Loc. Noyer son chagrin dans l'alcool.
Spécialt. || Les alcools : les eaux-de-vie et spiritueux (à l'exclusion des autres boissons alcooliques). || Alcools blancs : eaux-de-vie de fruits, incolores. Abricotine, framboise, kirsch, mirabelle, poire, quetsche. || Alcool de vin, de marc, de raisins. Marc. || Alcool de fruits, de prune ( Prune), de baies… || Alcools de grains. Akvavit, genièvre, gin, vodka; schnaps; whisky. || Boire un petit verre d'alcool après le repas. Digestif, pousse-café; verre (un petit verre). || Arroser son café d'alcool. Arrosé (3., 4.). || Vins et alcools. || Négociant en alcools. || Importateur d'alcools.
Loc. Alcool de menthe.
Par métonymie. || Un alcool : un verre d'alcool. || Un café et un petit alcool, s'il-vous-plaît !
3 Au sing. || L'alcool : l'élément alcoolique des boissons alcoolisées (vin, bière, alcools), excitant physiologique. || Effets de l'alcool. Enivrer (s'), soûler (se); ivresse; soûlerie. || La prohibition de l'alcool, aux États-Unis. || « L'alcool tue ». || Boire de l'alcool; beuverie d'alcool. || Il ne supporte pas, il ne tient pas l'alcool. || L'alcool lui est absolument interdit. || Boissons, bière sans alcool. || Taux d'alcool dans le sang. Alcoolémie, alcootest.
1 (…) dans ce Brest abâtardi et pourri, l'alcool semblait suinter des murs avec l'humidité malsaine.
Loti, Mon frère Yves, LVIII.
2 Ils saluent une fois encore, par une large beuverie d'alcool, le très probable triomphe du champion de la prohibition.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, IX.
3 (…) l'atmosphère saturée de chaleur, de poussière, de relents d'alcool.
Martin du Gard, les Thibault, III, II.
3.1 Et l'alcool, qu'est-ce que vous en faites, de l'alcool ? Oh ! pas celui que vous avez bu, naturellement. Celui qu'on a bu pour vous, bien avant que vous ne veniez au monde.
Bernanos, le Journal d'un curé de campagne, Romans, Pl., p. 1091-1092.
3.2 L'alcool et l'opium constituent de profonds modificateurs de l'individualité psychique. L'alcool peut engendrer non seulement des ivresses, des délires aigus et des délires chroniques à type de délire de persécution ou de psychose hallucinatoire, mais des troubles du caractère avec irascibilité, jalousie morbide, perversions sexuelles, impulsions criminelles, et même la démence, affaiblissement global, progressif et irrémédiable des facultés mentales. Aucun exemple plus que celui-là n'est propre à démontrer le rôle des influences physiques sur le psychisme.
Jean Delay, la Psychophysiologie humaine, p. 94.
(Dans des loc.). Alcoolisme.Tomber, sombrer dans l'alcool. || Les ravages de l'alcool.
Par métaphore. Ce qui enivre comme l'alcool. || Alcools, recueil poétique d'Apollinaire.
4 L'action violente est un alcool. L'intelligence qui y a goûté a bien de la peine ensuite à s'en déshabituer (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, éd. Ollendorf, t. X, p. 47.
———
II Chim.
1 (1835). || Alcool méthylique ou méthanol (voir ci-dessous), utilisé comme combustible.Cour. || Alcool à brûler : mélange d'éthanol et de méthanol impur (méthylène), destiné à l'usage domestique.Réchaud, lampe à alcool. || Moteur à alcool.Alcool solidifié, servant de combustible.
2 (D'abord appliqué à l'alcool éthylique et à l'« esprit-de-bois » ou alcool méthylique, 1835; le concept se généralise ensuite). Corps organique possédant le groupement hydroxyle (−OH) non lié directement à un noyau aromatique (à la différence des phénols) et pouvant être considéré comme un dérivé d'hydrocarbure (par substitution du groupe −OH à un atome d'hydrogène lié à un carbone n'appartenant pas à un cycle aromatique). || Alcool éthylique : l'alcool (au sens I.); alcool méthylique (→ ci-dessus II., 1.). || Alcools allylique, amylique, butylique, propylique, terpénique, vinylique (voir ces mots).
Groupes d'alcools : le méthanol, les alcools primaires (qui donnent par oxydation un aldéhyde et un acide), les alcools secondaires (qui donnent par oxydation un cétone), les alcools tertiaires (qui ne donnent que des acides, sans aldéhyde ni cétone). || Alcools polyvalents ou polyalcools : dialcool ou diol (alcool divalent), dont le glycol est le type; trialcool ou triol (alcool trivalent), dont la glycérine est le type; tétralcool (alcool tétravalent), etc.
Vieilli. || Alcools aromatiques (de la série aromatique).
DÉR. et COMP. Alcoolase, alcoolat, alcoolate, alcoolé, alcoolémie, alcoolification, alcoolique, alcooliser, alcoolisme, alcoolorésistant, alcoolyse, alcoomètre, alcootest. — V. aussi Alcane, alcène, alcoolo-, alcoyle, alcyne, aldéhyde, aldol.

Encyclopédie Universelle. 2012.