malsonnant, ante [ malsɔnɑ̃, ɑ̃t ] adj. ♦ Contraire à la bienséance (bruit, paroles). Propos malsonnants. ⇒ inconvenant, malséant. Injures, épithètes malsonnantes. ⇒ grossier.
● malsonnant, malsonnante adjectif Littéraire. Contraire à la morale, à la bienséance : Paroles malsonnantes. ● malsonnant, malsonnante (synonymes) adjectif Littéraire. Contraire à la morale, à la bienséance
Synonymes :
- choquant
- gras
- grossier
- ordurier
Contraires :
- bienséant
- correct
- décent
⇒MALSONNANT, -ANTE, adj.
A.— THÉOL. Contraire à la doctrine reçue. [Le curé :] (...) Grisel, oui! c'est un homme qui a été frappé d'interdiction pour avoir avancé plusieurs propositions malsonnantes et toutes voisines de l'hérésie (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1824-30, p. 263). Les façons [de Cerdon] de distinguer Dieu du créateur (...) parurent malsonnantes à bon droit (RENAN, Église chrét., 1879, p. 321).
B.— Choquant, contraire à la décence. Il engraissait (...) se débraillant, avec de grossières gaietés, des plaisanteries malsonnantes (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 433). Enfin, il ne fut tenu à table aucun propos malsonnant ou prêtant à la malveillance (A. FRANCE, Crainquebille, Gdes man., 1904, p. 161) :
• 1. Le sang entré dans le pantalon, justement j'entends quelqu'un qui parle de moi par derrière. J'entends quelqu'un dire : Eh bien, elle a du rouge partout! Quelle parole malsonnante!
JOUVE, Scène capit., 1935, p. 42.
C.— Désagréable à l'oreille, qui sonne mal :
• 2. Mais quand la partie supérieure extrême procède par seconde majeure ascendante, il en résulte le plus souvent un effet peu satisfaisant : (...) toutefois cet effet malsonnant disparaît dès que l'octave n'est pas placée dans les deux parties extrêmes.
REBER, Harm., 1949, p. 15.
REM. Malsonner, verbe intrans. Sonner mal. Le grand fondement que je fais de mes espérances, c'est sur le soin qu'on a pris de nous appeler par télégramme, encore que le mot de télégramme malsonne ici! (MORAND, Homme pressé, 1941, p. 28).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1417 « contraire à la morale, à la bienséance (parole) » (CLÉMENT DE FAUQUEMBERGUE, Journal, éd. A. Tuetey, t. 1, p. 9); 2. 1740 théol. propositions mal sonnantes (Ac., s.v. sonnant). Mot comp. de mal2 et de sonnant. Fréq. abs. littér. :25.
malsonnant, ante [malsɔnɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1467, au sens 2; de 2. mal, et sonnant.
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1 (1740). Vx. Théol. Dont le sens ne s'accorde pas avec l'orthodoxie. || « Propositions sentant l'hérésie, malsonnantes, téméraires » (Voltaire, le Siècle de Louis XIV, XXXVII).
1 Il n'a manqué à la gloire du Cid que d'être canonisé; il l'aurait été si, avant de mourir, il n'avait pas eu l'idée arabo-hérétique et malsonnante de vouloir qu'on enterrât avec lui son fameux cheval Babieca : ce qui fit douter de son orthodoxie.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 36.
2 Mod. Littér. ou style soutenu. Contraire à la bienséance. ⇒ Malséant. || Propos malsonnants, qui sonnent mal aux oreilles. ⇒ Inconvenant. || Injures, épithètes malsonnantes. ⇒ Grossier. — Rare. Qui manque d'harmonie. || Langue malsonnante. ⇒ Barbare.
2 Il n'est pas convenable de parler en société d'actes réputés grossiers ou déshonnêtes (…) On a pour désigner ces actes des locutions variées, qui se maintiennent jusqu'au jour où elles deviennent à leur tour grossières et malsonnantes.
J. Vendryes, le Langage, p. 257.
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CONTR. Agréable, convenable.
Encyclopédie Universelle. 2012.