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masturber

masturber [ mastyrbe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1800; lat. masturbare
Amener (qqn) au plaisir par la masturbation. « les érotomanes mystiques se figurant que les anges descendent du ciel pour venir les masturber » (Goncourt). Pronom. réfl. Se masturber. fam. se branler, se toucher.
Fig. et fam. Se masturber l'esprit, le cerveau : se livrer à des discussions, des réflexions intellectuelles jugées stériles (cf. fam. Se triturer les méninges).

masturber verbe transitif (latin masturbari) Procurer des jouissances sexuelles par des attouchements manuels.

masturber
v. tr. Se livrer à la masturbation sur (qqn).
|| v. Pron. Se livrer à la masturbation sur soi-même.

⇒MASTURBER, verbe trans.
Caresser les organes génitaux de quelqu'un pour procurer du plaisir, l'orgasme. Synon. (trivial) branler. La conversation s'en va (...) aux érotomanes mystiques, se figurant que les anges descendent du ciel pour venir les masturber (GONCOURT, Journal, 1885, p.447). Les machines à sous à masturber garniront les couloirs des cinémas érotiques (Le Sauvage, juill. 1973, p.82, col. 2).
Au fig. ou p. métaph. Masturber (son cerveau), se masturber (le cerveau) (ou un terme appartenant au même paradigme). Fournir un effort intellectuel infécond. Peut-être, à force de masturber mon pauvre esprit parviendrai-je à en faire jaillir quelque chose? (FLAUB., Corresp., 1857, p.175). Ils y sont enfermés ces supermalins dans la cave aux damnés, à force de se masturber la jugeote jour après nuit! (CÉLINE, Voyage, 1932, p.522).
Emploi pronom.
réfl. Une femme de 35 ans, se sent poussée par Satan à se masturber toutes les fois qu'elle prépare une confession (JANET, Obsess. et psychasth., 1903, p.11). Je ne pouvais accrocher le plus petit bout de sommeil. Même à se masturber dans ces cas-là on n'éprouve ni réconfort, ni distraction (CÉLINE, Voyage, 1932, p.250).
Au fig., péj. Se complaire à développer les mêmes thèmes (considérés comme inféconds) dans une discussion, une recherche intellectuelle ou artistique. Il [un peintre] se masturbe avec ses obsessions (Arts et loisirs, 10 mai 1967, p.44, col. 2).
réciproque. Des couples, même des plus honorables, se masturbent réciproquement ou éprouvent du plaisir (...) à contempler leur partenaire accédant seul à l'orgasme, par cette technique (BERTR.-LAPIE 1970, p.169).
REM. Masturbé, -ée, adj. Un garçon (...) l'air à la fois volontaire, masturbé et mystique, une petite tête d'épuisé et de sectaire (GONCOURT, Journal, 1864, p.116). Emploi subst. Il a un regard fiévreux d'halluciné, une petite tête de masturbé ou de preneur d'opium, un rire mécanique et fou (GONCOURT, Journal, 1864, p.78).
Prononc. et Orth.:[], (il se) masturbe []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Ca 1787 (SADE, La Vérité cité ds Fr. mod. t.45, p.50). Empr. au lat. masturbari «pratiquer l'onanisme». Fréq. abs. littér.:19.

masturber [mastyʀbe] v.
ÉTYM. 1787, Sade; lat. masturbare. → Masturbation.
1
Se masturber v. pron. (réfl.; récipr.). Se livrer à la masturbation. fam. Branler (se), toucher (se); → S'amuser tout seul; se polir le chinois, la colonne (en parlant d'un homme).
1 Je n'avais pas honte de m'être branlée puisque, jusqu'à ce jour, je n'avais pas admis que c'était cela que je faisais. La petite fille qui se masturbait au milieu des dictionnaires, dans le soleil qui lui caressait les fesses, n'existait pas. Elle venait de naître sur le divan du docteur du fond de l'impasse.
Marie Cardinal, les Mots pour le dire, p. 128.
Fig. (faux pron.). || Se masturber l'esprit, le cerveau. Triturer (se).
2 V. tr. a Procurer à (qqn) le plaisir par la masturbation. Branler (fam.).
b Par métaphore. Manier, manipuler avec insistance.
2 Pedro masturbe avec patience le bouchon (d'une bouteille), qui commence à s'échapper lentement.
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 119.

Encyclopédie Universelle. 2012.