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matador

matador [ matadɔr ] n. m.
• 1660; mot esp., de matar « tuer » et fig. (au jeu) « marquer »
1Vx Carte maîtresse à un ancien jeu de cartes.
Fig. (1730) Vx Personnage haut placé. « Un des matadors de la finance » (Balzac).
2(1776) Torero chargé de la mise à mort. espada, torero. « Les jeux de la muleta, privilège du matador » (Montherlant).

matador nom masculin (espagnol matador, de matar, tuer) Celui qui, dans les courses de taureaux, a reçu l'alternative et qui est chargé de la mise à mort de l'animal.

matador
n. f. (Antilles fr.)
d1./d Antillaise portant le costume traditionnel.
d2./d Femme de tête.
|| Enfant délurée.
————————
matador
n. m. Torero qui met à mort le taureau au cours d'une corrida.

I.
⇒MATADOR1, subst. masc.
JEUX
A. —L'une des cartes supérieures ou maîtresses du jeu de l'hombre. Spadille, manille et baste sont les trois premiers matadors (Ac. 1798-1935). Qui ne voudrait jouer à l'Hombre qu'avec cinq matadors perdrait rarement toute sa fortune (J. DE MAISTRE, Corresp., 1808, p.43). Celui qui jouerait sa fortune au jeu de l'hombre, avec spadille sec, n'aurait pas moins joué follement, quand même il prendrait huit matadors au talon (J. DE MAISTRE, Corresp., 1811, p.192).
P. anal., fam. et vieilli. Personnage haut placé, important, puissant. Il eut alors un magnifique hôtel, il fut un des matadors de la finance (BALZAC, Vieille fille, 1836, p.275). M. Buloz inspire, dirige, corrige, rature, modifie les matadors de l'esprit contemporain (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p.409). Ces matadors du Parquet, de la Coulisse et des Pieds humides, les faiblesses humaines ne les épargnent pas plus que les autres (ARNOUX, Paris, 1939, p.35).
B. —Version plus simple du jeu de jacquet. (Dict. XXe s., ALLEAU 1964). P. méton. ,,Figure obtenue avec deux dés dont le total est de sept points`` (ALLEAU 1964).
C. — Variante, jouée à deux, du jeu de dominos où deux moitiés de domino doivent atteindre un total de sept points. (Dict. XXe s., ALLEAU 1964). Le Patron et Pibou (...) disputaient une partie de dominos, un matador (ARNOUX, Zulma, 1960, p.206). P. méton. ,,L'un des quatre dominos entiers pouvant être juxtaposés aux dominos blancs dans cette variante de jeu pour un total de sept points`` (ALLEAU 1964).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) 1660 terme de jeu «nom des cartes maîtresses de l'hombre» (OUDIN Esp.-Fr.); b) 1777 «personnage haut placé» (MIRABEAU, Lettres [éd. 1792], t.1, p.41); 2. 1776 taurom. (Trad. de TWISS, Voyage en Portugal et en Espagne, 329 ds QUEM. DDL t.18). Empr. successifs à l'esp. matador, dér. de matar «tuer» (lui-même dér. du lat. mattus, v. mat2), proprement «tueur» (1155 ds AL.) d'où p. ext. «torero» et «carte maîtresse de l'hombre» (XVIe s., ibid.). Bbg. POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t.31, p.299.
II.
⇒MATADOR2, subst. masc.
TAUROM. [En Espagne ou dans le sud de la France] Toréador qui a reçu l'alternative et doit mettre à mort le taureau dans une corrida. Les taureaux blessés dans le cirque ont la permission d'aller se coucher dans un coin avec l'épée du matador dans l'épaule, et de finir en paix (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.45). «Sapristi! pensa Alban, ça, c'est un carnassier!» On appelle ainsi, dans notre Midi taurin, aussi bien le taureau particulièrement méchant que le matador qui se jette comme un brave au moment de consommer l'acte sanglant (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.491). Don Severo est le janséniste de l'«aficion» (...), impitoyable aux matadors qui ne travaillent pas presque immobiles et dans les cornes du fauve selon l'exemple du grand Belmonte (MAURIAC, Journal 3, 1940, p.220).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1798. Plur. gén. francisé: des matadors, mais docum.: matadores (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.210). Étymol. et Hist. V. matador1.
STAT.Matador 1 et 2. Fréq. abs. littér.:73.
BBG. — QUEM. DDL t.18.

matador [matadɔʀ] n. m.
ÉTYM. 1660; mot esp. matador « celui qui tue », de matar « tuer », et, fig. (au jeu), « marquer ».
1 a (1660). Jeux. Vx. Nom des cartes maîtresses à l'hombre.Variété du jeu de dominos, de jacquet.
b Fig. Vx. Personnage haut placé, puissant. || « Un des matadors de la finance » (Balzac).
Fam. (et régional). || Faire le matador, faire son matador : se donner des airs de fanfaron, de matamore.
2 (1776, in D. D. L.). Torero chargé de la mise à mort. Espada (cit.). || Matador qui estoque (cit. 1) un taureau, lui donne l'estocade (cit. 2).
0 Les jeux de la muleta, privilège du matador, durent être exécutés à deux (…) Après quatre ou cinq passes (…) Alban s'arma et, court et droit, comme le veulent les règles, planta l'épée jusqu'à mouiller ses doigts dans la plaie.
Montherlant, les Bestiaires, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.