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mollir

mollir [ mɔlir ] v. <conjug. : 2>
XVe; de mol, mou
I V. tr.
1Vx Rendre mou. amollir. « Mon grand mal de pitié mollirait une roche » (Baïf).
2Mar. Mollir un cordage, le détendre (cf. Donner du mou).
II V. intr. (XVIIe)
1Rare Devenir mou. se ramollir. Sentir « sous les pas, le sol mollir » (A. Gide).
2Perdre sa force. Sentir ses jambes mollir de fatigue, d'émotion. chanceler (cf. Avoir les jambes comme du coton, en flanelle). Mar. Le vent mollit, perd de sa violence. ⇒ faiblir.
3Fig. Commencer à céder; abandonner peu à peu ses résolutions. s'abandonner, se dégonfler, faiblir, flancher, fléchir. « Il voulut riposter, puis il mollit et céda » (Colette). Courage qui mollit. diminuer, faiblir. Sa résolution a molli. Fam. Hésiter, flancher. Ce n'est pas le moment de mollir. se dégonfler.
⊗ CONTR. Durcir , raidir; persister, résister, tenir.

mollir verbe intransitif (ancien français mol, mou) Devenir mou, perdre sa force physique, son énergie : Sentir ses jambes mollir. Devenir moins violent : Vent qui mollit. Perdre de sa force, de sa vigueur : Son courage mollit.mollir (synonymes) verbe intransitif (ancien français mol, mou) Devenir mou, perdre sa force physique, son énergie
Synonymes :
- flageoler
- se dérober
Contraires :
- durcir
Devenir moins violent
Synonymes :
- tomber
Perdre de sa force, de sa vigueur
Synonymes :
- chanceler
- défaillir
- diminuer
- faiblir
- fléchir
Contraires :
- augmenter
- résister
- s'accroître
- se défendre
- se raidir
mollir verbe transitif Vieux. Faire chanceler, faire perdre toute force : Mollir la résistance ennemie. Donner du mou à un cordage, en le filant un peu. Mettre sous le vent la barre d'un navire au plus près, afin d'en ralentir la vitesse. Donner du mou à une ligne de pêche, rendre du fil au poisson.

mollir
v.
rI./r v. intr.
d1./d Devenir mou. Ces goyaves mollissent.
d2./d Perdre de sa force. Le vent mollit.
d3./d Fig. Céder sous un effort, faiblir. Les troupes mollissent. Syn. Fam. flancher.
rII./r v. tr. MAR Détendre. Mollir un câble.

⇒MOLLIR, verbe
I.Emploi intrans.
A.Rare. Devenir mou, s'amollir. Sous ses pieds, il sentait mollir le tapis épais de la loge (ZOLA, Nana, 1880, p.1208). On posait devant eux l'assiette pleine de pain molli dans l'eau où avaient cuit les pommes de terre (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Champs, 1882, p.76):
♦ ... les murs sont faits avec la terre même de la route, celle de l'oasis entière, une argile rosâtre ou gris tendre, que l'eau rend un peu plus foncée, que le soleil ardent craquelle et qui durcit à la chaleur, mais qui mollit dès la première averse et forme alors un sol plastique où les pieds nus restent inscrits.
GIDE, Immor., 1902, p.391.
B.P. anal.
1. [Le suj. désigne une chose] Devenir moins fort, moins violent. Le vent ayant molli, quoique l'horizon fût aussi embrumé, je repris la bordée de terre (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.231). Le bruit d'ailes mollissait... mollissait... perdu dans les nuages: Didace reposait (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p.81).
2. [Le suj. désigne une pers. ou une partie du corps]
a) Perdre ses forces, s'affaiblir. Une rage le prit, de sentir ses bras mollir dans la souffrance (ZOLA, Germinal, 1885, p.1485). Elle mollit, chancelle, et renversant la nuque s'affaisse dans l'herbe sous les hauts tilleuls (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p.1186).
b) Faiblir, céder. Alors, Mitouflet, lancez-vous; un tremblement, un tonnerre, ce que vous voudrez! (...). Vos trois cents battoirs en branle, et mettez à l'amende ceux qui molliront (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.264). M. Billot sentit sa troupe mollir, et sans hésiter recourut à la manoeuvre suprême (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.179).
II.Emploi trans.
A. — Rendre mou, amollir. André (...) reprit le rouleau [de papier], le tourna et le retourna, et d'instinct il l'abandonna, voyant qu'il le mollissait (HUYSMANS, En mén., 1881, p.329).
MARINE
Mollir une ligne (un cordage, une amarre, etc.). Laisser filer, donner du mou afin de diminuer la tension. Roland préparait les lignes tout en surveillant la marche de l'embarcation, qu'il dirigeait d'un geste ou d'un mot: «Jean, mollis» (MAUPASS., Pierre et Jean, 1888, p.293). À chaque instant par ces froids il se produit à bord (...) des détonations brusques et violentes... par précaution je fais mollir les rides des haubans (CHARCOT, Expéd. antarct. fr., 1906, p.151).
Mollir la barre. ,,Action de mettre sous le vent la barre d'un navire au plus près, afin d'en ralentir la vitesse et empêcher qu'il ne plonge avec trop de violence dans une lame s'avançant à sa rencontre`` (SOÉ-DUP. 1906).
B.Au fig. Tout le monde mollissait nos résolutions. Le matin, au magasin (MICHELET, Journal, 1852, p.191).
REM. Mollissant, -ante, part. prés. en emploi adj. Qui devient mou. Je me disais, en frappant du front, comme un jeune bélier, la brise mollissante: — C'est le printemps. Un nouveau printemps en moi (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.2, 1834, p.172).
Prononc. et Orth.:[], (il) mollit []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. 2e moitié XIIIe s. «rendre mou» (Médicinaire liégeois, éd. J. Haust, 1. 494 et 1088); 2. 1555 «affaiblir, faire céder» (RONSARD, Odes, Livre I, VI, var. vers 97, éd. P. Laumonier, t.1, p.96: molir le courage [cf. déjà 1552, Amours, CXVI, 10, ibid., t.4, p.114: Mollis un peu le roc de ton courage]); 3. a) 1691 mar. «lâcher progressivement (un cordage tendu)» (OZANAM, p.306); b) 1820 id. mollir la barre (WILL., p.266). B. Intrans. 1. 1462 «devenir mou» (VILLON, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, vers 323); 2. 1669 «céder, manquer de fermeté» (MOLIÈRE, Tartuffe, vers 622, Grands Écrivains de la France, t.4); 3. 1683 «manquer de force, faiblir, fléchir» (BOILEAU, Lutrin, éd. Ch.-H. Boudhors, V, 198). Dér. de mou1, mol, molle; dés. -ir. Fréq. abs. littér.:126.
DÉR. Mollissement, subst. masc. Action de mollir, résultat de cette action. Il n'avait rien vu, il n'avait pas compris ce mollissement de tout son être (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.302). []. 1re attest. 1599 (H. HORNKENS, Rec. de dict. fr., esp. et lat.); de mollir, suff. -(e)ment2.

mollir [mɔliʀ] v. [CONJUG. finir.]
ÉTYM. XVe; dér. de mol, mou.
———
I V. tr.
1 Vx. Rendre mou. Amollir, ramollir. || « Mon grand mal de pitié mollirait une roche » (Baïf, in Huguet).
2 Mar. || Mollir un cordage, le détendre, lui donner du mou.
———
II V. intr. (XVIIe). Devenir mou.
1 Rare. Prendre une consistance molle. || Fruit qui mollit.Plus cour. : (se) ramollir.
1 Souvent, dans ces sables mouvants, brûlants et vibrants de soleil, une sorte de vertige particulier les prenait à sentir sans cesse, sous les pas, le sol mollir (…)
Gide, Journal, « Feuilles de route », 11 avr. 1896.
2 Perdre sa force. || Sentir ses jambes mollir de fatigue, d'émotion. Chanceler.
2 Il leur arrive (aux pilotes), quand les croix noires (les avions allemands) viennent bombarder, de prendre leur vol sous les éclatements, et ceux qui sentent leurs jambes mollir enjambent la carlingue du même air résolu parce qu'on les regarde.
R. Dorgelès, la Drôle de guerre, XX.
Mar. || Vent qui mollit, qui perd de sa force.
3 Tant d'anxiétés (…) nous avaient empêchés de prendre garde que mars était venu et que le vent avait molli.
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, II, VI.
3 Commencer à céder; abandonner peu à peu ses résolutions, opposer une moindre résistance. Abandonner (s'), attendrir (s'), dégonfler (se), faiblir, flancher, lâcher (prise), plier (→ Perdre courage, perdre pied). || Gouvernement qui mollit en donnant satisfaction à l'opposition.
4 Toute autorité qui mollit est perdue. On ne peut ni respecter ni craindre un pouvoir qui retire aujourd'hui la loi qu'il a faite hier.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., VI, I.
5 Il voulut riposter, brava la belle figure un peu meurtrie sous la poudre (…) puis il mollit et céda d'une manière qui ne lui était pas habituelle (…)
Colette, Chéri, p. 53.
Par ext. || Son courage mollit. Diminuer, faiblir. || Sa résolution a molli.
6 (…) nous étions extrêmement rapprochés. Vous avez sûrement remarqué combien, dans cette situation, à mesure que la défense mollit, les demandes et les refus se passent de plus près; comment la tête se détourne et les regards se baissent, tandis que les discours, toujours prononcés d'une voix faible, deviennent rares et entrecoupés. Ces symptômes précieux annoncent (…) le consentement de l'âme (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, XCIX.
Fam. Hésiter, flancher. || Forcez, mollissez pas ! || Il s'agit de ne pas mollir, maintenant. || Il a pas molli, il a foncé dans le tas.
CONTR. Durcir, raidir. — Entêter (s'), persister, résister, tenir (bon). — Accroître (s').
COMP. Amollir (et ramollir).

Encyclopédie Universelle. 2012.