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mourant

mourant, ante [ murɑ̃, ɑ̃t ] adj. et n.
• v. 1380; de mourir
1Qui se meurt; qui va mourir. agonisant, expirant. « J'étais né presque mourant » (Rousseau).
N. UN MOURANT,UNE MOURANTE. moribond. Les dernières volontés d'un mourant. Dr. Le premier mourant des conjoints, des père et mère (le « prémourant »).
2Par ext. Littér. « Une mourante vie » (La Fontaine). Fig. Yeux, regards mourants. languissant; langoureux.
3Qui cesse, s'arrête, finit. affaibli, éteint. Une voix mourante. évanescent. « Ses sons mourants [de la voix] arrivaient à peine jusqu'à l'oreille de Mina » (Stendhal). « Les pourpres du jour mourant » (Maupassant).
4Fig. et vieilli Qui fait mourir d'ennui. ennuyeux, tuant.
Qui fait mourir de rire. crevant.
⊗ CONTR. Naissant.

mourant, mourante adjectif et nom Qui se meurt ; qui va mourir : Un homme mourant.mourant, mourante (citations) adjectif et nom Roger Martin du Gard Neuilly-sur-Seine, 1881-Sérigny, Orne, 1958 Je ne vois que l'inconscience qui peut éviter au mourant un atroce sentiment de vanité et de désespoir. Correspondance avec A. Gide Gallimardmourant, mourante (synonymes) adjectif et nom Qui se meurt ; qui va mourir
Synonymes :
- agonisant
- expirant
- moribond
mourant, mourante adjectif Littéraire. Qui est languissant et tendre : Des regards mourants. Littéraire. Qui s'affaiblit, va disparaître : Les bruits mourants de la ville qui s'endort. Qui est très affecté par quelque chose : J'étais mourante de peur. Familier. Qui fait mourir d'impatience, d'ennui : Cette attente est mourante.mourant, mourante (synonymes) adjectif Littéraire. Qui est languissant et tendre
Synonymes :
- alangui
- assourdi
- langoureux
- languide (littéraire)
Littéraire. Qui s'affaiblit, va disparaître
Synonymes :
- déclinant
- déliquescent
- évanescent (littéraire)
Familier. Qui fait mourir d'impatience, d'ennui
Synonymes :
- assommant
- fastidieux
- lassant
- mortel

mourant, ante
adj. et n.
d1./d Qui se meurt. Le malade est mourant.
|| Subst. Se tenir au chevet d'un mourant.
d2./d Fig. Qui va faiblissant. Voix, lumière mourante.

⇒MOURANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst.
I.— Part. prés. de mourir.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'une pers., d'un animal ou d'un végétal]
1. Qui est en train de mourir, qui va mourir. Nous ranimons, avec quelques verres de punch, notre compagnon mourant (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 245). À travers l'odeur des fruits mûrs et des fleurs mourantes (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 213). V. lamartinien ex.
[P. méton.] Ah! tu croyais sans doute que le révérend dom Mortès les avait arrachés à la main mourante de mon père? (DUMAS père, Don Juan, 1836, II, 10, p. 43).
2. P. hyperb. Qui est vivement affecté par une sensation, une émotion. Mary Grant, à demi pâmée par l'émotion, à demi mourante de bonheur, cette fois, se laissa aller dans les bras de lady Helena (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 71). Une nuit même, ils avaient été attaqués par des soldats mourants de faim (GONCOURT, Journal, 1886, p. 589) :
1. CHŒUR : Sémiramis, ô cruelle colombe!
Te voici prise et mourante d'amour!
Ta chair est douce à l'éternel vautour,
Et ta grande âme aux délices succombe...
VALÉRY, Variété III, 1936, p. 121.
[P. méton.]
♦ Languissant. Par une torride après-midi du dernier été, le vaste Hôtel des Ventes semblait endormi, et les commissaires-priseurs adjugeaient d'une voix mourante (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Lit., 1882, p. 633). Christiane toute blanche, les yeux mourants, s'était renversée dans son fauteuil; de grosses larmes s'amassaient au bord de ses paupières (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 109).
C'est mourant. C'est à mourir de rire. Mongicourt, se levant et descendant en s'esclaffant à gauche, près de la table. — C'est mourant! (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, I, 4, p. 8).
B.— [En parlant d'une chose]
1. Qui est sur le point de disparaître, qui s'achemine vers une complète extinction.
a) [En parlant d'une chose humaine] Pieux malgré lui, d'une religion qu'il déclare mourante (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 63). Tandis qu'il achevait paisiblement d'enterrer la société mourante, en vivant son dernier automne aux genoux de la belle Léonore (ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 261).
b) [En parlant d'un élément de la nature] Parfois un des Sara tousse, se soulève et souffle sur des tisons mourants, puis se rendort (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 874).
2. Qui est mou, sans vigueur. Dans le parfum de la brise mourante et l'éblouissant reflet sur la mer, sur le pont du navire, d'un soleil couchant (...) Tartarin racontait ses amours avec la princesse Likiriki (A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p. 258).
[En parlant d'une sensation auditive, olfactive ou visuelle] Ces tremblements de voix, ces sons mourants (BERLIOZ, À travers chants, 1862, p. 121). Le jour mourant s'éteint dans les eaux violettes Des lacs et des bassins (MUSELLI, Travaux et jeux, 1914, p. 25) :
2. Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord
Me plonge en une extase infinie et m'endort
Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.
LAFORGUE, Poés., 1887, p. 52.
PEINT. [En parlant d'une couleur, d'un ton] Qui est pâle, dégradé. Un tableau bizarre où les couleurs semblaient comme effacées avec un tampon de linge, où l'huile imitait vaguement les tons mourants du pastel (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 289). [Le coloris de Monticelle] présente entre le saphir mourant et le jaune radieux, des luttes délicieuses, des transitions et des compromis d'une subtilité inconcevable (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 189).
III.— Subst. Personne qui se meurt. Chambre, volonté d'un mourant; être au chevet d'un mourant. Se découvrir devant le prêtre portant le viatique à un mourant (J.-R. BLOCH, Destin du S., 1931, p. 1561) :
3. Mais écoutez... Voici la flûte et les cymbales!
Les torches dans la nuit jettent des feux sanglants;
Ce soir, les vents du sud ont embrasé mes flancs,
Et, dans l'ombre, j'entends galoper les cavales...
Malheur à celui-là qui passe en ce moment!
Demi-nue, et penchée hors de ma porte noire,
Je l'appelle comme un mourant demande à boire...
SAMAIN, Chariot, 1900, p. 162.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. :2 401. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 714, b) 3 739; XXe s. : a) 3 717, b) 1 948.

mourant, ante [muʀɑ̃, ɑ̃t] adj. et n.
ÉTYM. V. 1380; adj. et subst. participial de mourir.
1 Qui est près de mourir; qui va mourir. Agonisant, expirant, moribond. || « J'étais né presque mourant » (→ Incommodité, cit. 5; incroyable, cit. 9, Rousseau).
1 On demandait à M. de Fontenelle mourant : « Comment cela va-t-il ? — Cela ne va pas, dit-il; cela s'en va. »
Chamfort, Caractères et Anecdotes, « Fontenelle mourant ».
2 Le Président, là-haut, incliné en avant par l'angoisse, a l'air d'un père de famille de grande bourgeoisie dont la fille est mourante et qui regarde le docteur célèbre monter l'escalier.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXIV, p. 232.
N. || Un mourant, une mourante. Moribond. || Une jeune mourante (→ Énamourer, cit. 1). || Une faiblesse de mourante (→ 1. Maigre cit. 3). || Champ de bataille (cit. 13) jonché de morts et de mourants. || « Les cris des mourants qu'on égorge » (→ Forge, cit. 3). || Rappeler un mourant à la vie. || Les consolations des mourants (→ Haïr, cit. 8). || Administrer les mourants. || Appeler un prêtre au chevet d'un mourant (→ Heure, cit. 88). || La sainte Onction des mourants (→ Huile, cit. 22, Bossuet) : l'extrême-onction (appelée depuis 1963 onction — ou sacrementdes malades). || Mourant muni des derniers sacrements. || La mort et le mourant, fable de La Fontaine (VIII, 1).
3 La mort va me saisir, je n'ai plus qu'un instant,
N'assassine pas un mourant.
Florian, Fables, II, 2.
Dr. || Le premier ( Prémourant), le dernier mourant des conjoints, des père et mère (Code civil, art. 402).
2 (1635). Littér. Marqué par l'agonie. || « Une mourante vie » (La Fontaine, Fables, VII, 1). || Regards, yeux mourants; voix mourante, d'un mourant (→ Accent, cit. 9). || Main mourante (→ Expirant, cit. 3).Fig. (1660). Languissant. || Yeux, regards mourants. Langoureux, languide.
4 Ai-je écouté quelqu'un de tant de soupirants
Qui m'accablaient partout de leurs regards mourants ?
Corneille, Tite et Bérénice, I, 2.
3 (1636). Choses. Qui cesse, s'arrête, finit. Affaibli, éteint. || Feu mourant. || Vague mourante. || Sons mourants, à peine perceptibles. Faible.
5 Un chant doux se fit entendre dans le lointain; la voix partait apparemment de l'autre côté du lac. Ses sons mourants arrivaient à peine jusqu'à l'oreille de Mina, qui écoutait attentivement.
Stendhal, Mina de Vanghel.
6 (…) l'abbaye (…) restait presque noire dans les pourpres du jour mourant.
Maupassant, Clair de lune, « Légende Mont Saint-Michel ».
7 Letondu ne soufflait plus mot, immobile à présent, sans doute, et regardant tourbillonner autour de soi les ondes mourantes du crépuscule.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, IIIe tableau, II.
Spécialt. || Couleur mourante.(1842). || Ton mourant, très pâle, passé…
Sentiment, souvenir mourant.
8 L'amour conjugal même mourant se défend longtemps contre les coups du monde par une cuirasse de silence, mais un moment vient où l'homme trouve une joie douloureuse à exposer ses blessures.
A. Maurois, Ariel…, I, XVIII.
4 (Début XXe). Au sens actif de : qui fait mourir. Fig., fam. Qui fait mourir d'ennui ( Ennuyeux, mortel, tuant).
9 Elle poussa un gros soupir. — Mais ce n'est pas désagréable ! dit-il en riant. — Oh ! répondit-elle, c'est mourant, d'avoir à s'occuper toujours de son dîner !
R. Rolland, Jean-Christophe, L'adolescent, II, p. 285
Qui fait mourir de rire. Crevant. || Il nous a raconté des histoires absolument mourantes, je hurlais de rire.
CONTR. Naissant.

Encyclopédie Universelle. 2012.