mouron [ murɔ̃ ] n. m.
1 ♦ Plante herbacée (caryophyllacées) des régions tempérées d'Europe, à fleurs rouges ou bleues. Mouron d'eau. ⇒ samole. — Mouron blanc ou mouron des oiseaux. ⇒ morgeline, stellaire. « il criait sur un ton gras et traînant : — Mouron pour les p'tits oiseaux ! » (Zola).
2 ♦ (1878 « cheveux » arg.) Se faire du mouron, du souci (cf. Se faire des cheveux). « Ne te fais pas de mouron, conseilla la sœur » (Aymé).
● mouron nom masculin (moyen néerlandais muer) Nom usuel donné à diverses herbes n'ayant en commun que leurs très petites dimensions. ● mouron (expressions) nom masculin (moyen néerlandais muer) Populaire. Se faire du mouron, se tracasser, se faire du souci. Mouron d'eau, nom usuel d'une véronique. Mouron des oiseaux ou mouron blanc, petite stellaire commune, souvent donnée en nourriture aux oiseaux de cage. Mouron rouge, mouron bleu ou mouron des champs, nom usuel de divers anagallis toxiques pour les oiseaux. ● mouron (homonymes) nom masculin (moyen néerlandais muer) mourons forme conjuguée du verbe mourir mourrons forme conjuguée du verbe mourir mourront forme conjuguée du verbe mourir
mouron
n. m.
d1./d Mouron blanc ou mouron des oiseaux: petite herbe (Stellaria media, Fam. caryophyllacées) à fleurs blanches.
d2./d Mouron rouge: petite herbe (Anagallis arvensis, Fam. primulacées) à fleurs rouges toxiques.
d3./d Loc. pop. Se faire du mouron, du souci.
⇒MOURON, subst. masc.
A.— BOTANIQUE
1. Mouron des champs; mouron rouge ou mouron bleu. Plante herbacée annuelle (de la famille des Primulacées) très commune dans les jardins et les champs, aux fleurs solitaires donnant naissance à une capsule qui contient de nombreuses graines toxiques. Le Mouron rouge est une très petite herbe à fleurs rouges, bleues, ou parfois blanches; il ne faut pas la confondre, dans ce dernier cas, avec le Mouron des oiseaux, car ses graines, au contraire, les font périr; son fruit est un pyxide (F. FAIDEAU, A. ROBIN, Bot. élém., classe de 5e, Paris, Larousse, 1902, p. 42).
2. Mouron blanc ou mouron des oiseaux. Synon. usuel de alsine; synon. morgeline. Il criait sur un ton gras et traînant : — Mouron pour les p'tits oiseaux! (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 767). La Stellaire intermédiaire ou Mouron des oiseaux a des graines qui sont le régal des petits oiseaux de volière (F. FAIDEAU, A. ROBIN, Bot. élém., classe de 5e, Paris, Larousse, 1902 p. 12). V. aussi supra A et alsine ex.
B.— Arg. et pop.
1. Cheveux, et p. ext. poils. Cause à l'aut' (...) Si j'ai du mouron au cul, c'est pas pour t' serin! (STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p. 65).
2. Loc. verb. Se faire du mouron. Se faire du souci, s'inquiéter. Synon. se faire de la bile, des cheveux (blancs), du mauvais sang. Dieu! avoua-t-elle, c'que j'ai pu me faire comme mouron pour lui. Avec tous ces Fridolins (...) j'avais le trac qu'y se mouille avec eux (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 126).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIe s. bot. morun (Gloss. Tours, 331 ds T.-L.); 2. 1768 mouron des petits oiseaux « morgeline » (VALM.); 3. 1878 « cheveux » (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 62 : ne plus avoir de mouron sur la cage : « être chauve »); 4. 1948 se faire du mouron « se faire du souci » (LACASSAGNE, DEVAUX, Arg. « milieu », p. 247). Prob. empr. au m. néerl. muer, bot., néerl. muur, all. Miere, Meier, v. FEW t. 16, p. 571b. Le sens 4 est prob. issu du sens 3, cf. se faire des cheveux « se faire du souci ». Fréq. abs. littér. :23. Bbg. BALDINGER (K.). À propos de l'infl. de la lang. sur la pensée. R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 266. — INÈS LOURO (J.). Estudo lexicológico do port. morugem e do fr. mouron. Boletim de Filologia. 1948, t. 9, pp. 151-173.
mouron [muʀɔ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe, morun, moron; du moyen néerl. muer.
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1 Plante dicotylédone (Primulacées; genre Anagallis), herbacée, annuelle ou vivace, qui croît dans les régions tempérées d'Europe (→ Herbier, cit. 1). || Mouron bleu (A. foemina). || Mouron rouge, ou mouron des champs (A. arvensis), à fleurs rouges ou bleues, aussi appelé fausse morgeline. Pyxides du mouron. — Mouron d'eau (n. sc. : samolus valerandi). ⇒ Samole.
2 (1768). || Mouron blanc ou mouron des oiseaux : stellaire à fleurs blanches, aussi appelée morgeline (n. sc. : stellaria media; Caryophyllacées). || Le mouron blanc sert de nourriture aux petits oiseaux de volière.
1 (Elle) fit l'emplette d'une petite hotte, et se mit marchande de mouron (…) Elle se levait bon matin, achetait aux vendeurs en gros sa provision de mouron, de millet en branche (…) Marjolin l'accompagnait (…) et il criait sur un ton gras et traînant : — Mouron pour les p'tits oiseaux !
Zola, le Ventre de Paris, t. II, IV, p. 13.
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II (1878). Argot. Cheveux. || Avoir du mouron sur la cage.
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2 « J'estime qu'entre pères de famille, on n'a pas le droit d'agir déloyalement ». — Ne te fais pas de mouron, conseilla la sœur. Cet homme-là, il suffit de le regarder : de l'employé honnête, voilà ce que c'est.
M. Aymé, le Chemin des écoliers, X.
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HOM. Forme du v. mourir.
Encyclopédie Universelle. 2012.