ode [ ɔd ] n. f.
• 1488; bas lat. oda, gr. ôdê, proprt « chant »
1 ♦ Littér. gr. Poème lyrique destiné à être chanté ou dit avec accompagnement de musique. Odes de Sapho. Les odes de Pindare. Odes d'Horace (imitées des lyriques grecs).
2 ♦ (1549) Poème lyrique d'inspiration généralement élevée, le plus souvent constitué de strophes symétriques. Odes de Ronsard, de Malherbe. « Odes et ballades », de V. Hugo. « Cinq grandes odes », de Claudel. « Ode à Salvador Dali », de F. Garcia-Lorca, traduite par Eluard et L. Parrot.
● ode nom féminin (bas latin oda, du grec ôdê, chant) Chez les Grecs, poème destiné à être chanté. Poème lyrique divisé en strophes semblables entre elles par le nombre et la mesure des vers et destiné soit à célébrer de grands événements ou de hauts personnages (ode héroïque), soit à exprimer des sentiments plus familiers (ode anacréontique). Poème mis en musique. ● ode (citations) nom féminin (bas latin oda, du grec ôdê, chant) Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 Chez elle un beau désordre est un effet de l'art. L'Art poétique l'ode
ode
n. f. LITTER
d1./d Poème chanté, chez les anciens Grecs.
d2./d Poème lyrique d'inspiration élevée, composé de strophes le plus souvent symétriques ou de stances.
⇒ODE, subst. fém.
A. —LITT. GR. et LAT. Poème lyrique destiné à être chanté ou accompagné de musique. Les odes de Pindare sont des espèces de cadavres dont l'esprit s'est retiré pour toujours. Que vous importent les chevaux de Hiéron, ou les mules d'Agésias? quel intérêt prenez-vous à la noblesse des villes et de leurs fondateurs, aux miracles des Dieux, aux exploits des héros, aux amours des nymphes? (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t.2, 1821, p.58). Certaines odes de Sappho [sont] divisées en distiques de deux vers similaires (REINACH, Mus. gr., 1926, p.96). V. adonien ex. 1:
• 1. Dans la poésie chantée de l'antiquité grecque, les odes étaient des chants en l'honneur des dieux, se composant de trois parties: strophe (...), antistrophe et épode, les deux premières se chantant sur une même mélodie et l'épode sur un autre thème.
BRENET, Dict. prat. et hist. mus., 1926, p.302.
♦Ode triomphale. Ode destinée à célébrer les vainqueurs des Jeux. Pindare croyait tenir d'Apollon la lyre des odes triomphales (COMBARIEU, Rapp. mus. poés., 1894, p.118).
B. —LITT. MOD. Poème lyrique composé de strophes généralement identiques par le nombre et la mesure des vers, consacré à des valeurs importantes, à des sentiments intimes, etc. Odes religieuses; composer, faire une ode. Un poème, une composition du genre le plus élevé, une ode à la louange du prince (COURIER, Pamphlets pol., Procès de Paul-Louis Courier, 1821, p.104). Il peut changer de rhythme aussi souvent qu'il le voudra dans la même ode, mais qu'il y ait toujours une régularité intime dans la disposition de son mètre (HUGO, Corresp., 1827, p.439). Une ode, vers faciles, fastueux par le rythme, par la rime, sonores comme un orage de montagne (COLETTE, Sido, 1929, p.77). V. funambulesque ex.:
• 2. Parmi ses poésies lyriques, on trouve des strophes énergiques ou élégantes, comme dans l'ode sur le vaisseau le Vengeur et dans l'ode sur les Environs de Paris.
CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.183.
— Locutions
♦Ode anacréontique. Ode qui traite de sujets faciles, dans un style léger, à la manière d'Anacréon. Quelques odes anacréontiques, non les moins fines, ont été ouvrées fort tard à Constantinople (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p.4).
♦Ode héroïque. Ode qui traite de sujets grandioses, dans un style noble. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦Odes de Salomon. ,,Recueil de quarante hymnes, probablement composé au IIe s. en Syrie`` (Foi t.1 1968). ,,(...) Les Odes contiennent des textes remarquables sur le baptême, l'Incarnation, la Passion, la descente aux enfers, etc.`` (Foi t.1 1968). ,,(...) La vie immortelle me pressait sur son coeur et m'embrassait, d'elle est venu l'Esprit qui est en moi, et qui ne peut jamais mourir, parce qu'il est la vie`` (Odes de Salomon) (Philos., Relig., 1957, p.34-9).
C. —P. anal. Ce qui rappelle une ode par son caractère lyrique, enthousiaste. Sa conversation était une ode sans fin. On se pressait autour d'elle pour assister à cette éternelle explosion d'idées hautes et de sentiments magnanimes exprimés par l'éloquence inoffensive d'une femme (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p.306). Une statue doit être une ode. Le sculpteur doit mettre dans son marbre ce qui vibre en lui, la chanson de son âme (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.98).
REM. 1. Ode-symphonie, subst. fém., vx. ,,Poème musical mêlé de chant, de récitatif noté et parlé, et dans lequel l'orchestre joue un rôle très important`` (LITTRÉ). Félicien David (1810-1876) rapporta de Turquie et d'Égypte (...) l'idée de ses «odes-symphonies» dont la première, Le Désert, exécutée dans la salle des Concerts du Conservatoire le 8 décembre 1844, lui valut la célébrité (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p.134). 2. Odifier, verbe trans., hapax. Célébrer par une ode. Le vers-libriste Jean (...) de La Fontaine récemment, lui aussi, odifié, voire banqueté (VERLAINE, OEuvres posth., t.1, Souv. et fantais., 1896, p.199).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1488 «dans l'antiquité, poème lyrique destiné à être chanté» (La Mer des Histoires, II, 50a, éd. 1491 cité par VAGANAY ds Rom. Forsch. t.32, p.114); 2. 1548 «poème divisé en strophes semblables par le nombre et la mesure des vers» (T. SEBILLET, Art Poétique Françoys, éd. F. Gaiffe, p.146). Empr. du b. lat. ode, oda «ode, chant», empr. au gr. (de «chanter»). Fréq. abs. littér.: 593. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1499, b) 809; XXe s.: a) 537, b) 484. Bbg. LE HIR (Y.). Rem. de poét. à propos de Molière. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1970, t.8, n° 1, p.139. —WEBER (E). Prosodie verbale et prosodie musicale... M. Fr. 1979, p.163.
ode [ɔd] n. f.
ÉTYM. 1491; bas lat. ode, oda, grec ôdê, proprt « chant ».
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1 Littér. grecque. Chez les Grecs, Poème lyrique destiné à être chanté ou dit avec accompagnement de musique. || Odes d'Alcée, de Sapho, odes anacréontiques. — Spécialt. || Ode triomphale (appelée aussi épinicie), composée pour célébrer un athlète vainqueur à l'un des grands jeux de la Grèce. || Les odes de Pindare : Isthmiques, Néméennes, Olympiques, Pythiques. — Odes d'Horace, imitées des lyriques grecs.
2 (1549). En littér. moderne. Poème lyrique (cit. 3 et 7) de forme et d'inspiration variables, le plus souvent constitué de strophes symétriques et inspiré de l'ode des Anciens. || Généralement, l'ode est un poème qui célèbre un personnage illustre, un grand événement… || L'ode vit de l'idéal (→ Drame, cit. 5, Hugo). || L'ode, dans tous les temps, a été consacrée à l'exagération (cit. 1, Voltaire). || Les Odes de Ronsard, de Malherbe. || Odes et ballades, de V. Hugo. || Odes funambulesques (cit. 2), de Banville. || Les Cinq grandes Odes, de Claudel.
1 (…) et osai, le premier des nôtres, enrichir ma langue de ce nom, Ode, comme l'on peut voir par le titre d'une imprimée sous mon nom dedans le livre de Jacques Peletier du Mans (…)
Ronsard, Quatre premiers livres d'odes, in Œ. en prose, « Au lecteur ».
2 L'ode, avec plus d'éclat, et non moins d'énergie,
Élevant jusqu'au ciel son vol ambitieux,
Entretient dans ses vers commerce avec les dieux (…)
(…) Son style impétueux souvent marche au hasard :
Chez elle un beau désordre est un effet de l'art.
Boileau, l'Art poétique, II.
3 Qu'est-ce que l'Ode ? (…) c'est un chant destiné à traduire et à exprimer l'ivresse publique, la gloire des vainqueurs, la pompe des noces solennelles ou le deuil des grandes funérailles, quelque sentiment général qui transporte à un moment une nation. Toute ode est, de sa nature, destinée à être chantée.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 24 nov. 1851.
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DÉR. Odelette.
Encyclopédie Universelle. 2012.