otage [ ɔtaʒ ] n. m.
• ostage 1080, aussi « logement, demeure »; de oste « hôte », les otages étant d'abord logés chez le souverain
1 ♦ Personne livrée ou reçue comme garantie de l'exécution d'une promesse, d'un traité (militaire ou politique). ⇒ gage, garant, répondant. Servir d'otage. Prisonniers retenus comme otages. Fusiller des otages en représailles. Échange d'otages entre pays. Journalistes gardés en otages au Proche-Orient.
2 ♦ Personne dont on se saisit et que l'on détient comme gage pour obtenir ce que l'on exige. Hold-up avec prise d'otages. Preneur d'otages. Un client de la banque a été emmené en otage. Les ravisseurs exigent une rançon pour libérer les otages.
♢ Fig. Être l'otage de : être l'objet d'une pression, d'un chantage politique, économique, etc.
● otage nom masculin (ancien français hostage, logement, les otages logeant généralement chez celui à qui ils étaient livrés) Personne prise ou livrée comme garantie de l'exécution de certaines conventions militaires ou politiques : Laisser des otages à l'ennemi. Personne dont on s'empare et qu'on utilise comme moyen de pression contre quelqu'un, un État, pour l'amener à céder à des exigences. (La loi punit la prise d'otage de la réclusion criminelle à temps ou à perpétuité.) ● otage (difficultés) nom masculin (ancien français hostage, logement, les otages logeant généralement chez celui à qui ils étaient livrés) Orthographe S'écrit sans accent circonflexe sur le o. Remarque L'ancienne forme du mot était ostage (de la même famille que hôte). Contrairement à d'autres mots, le s disparu n'a pas été remplacé par un accent circonflexe dans la graphie moderne. Accord L'usage laisse otage au singulier dans l'expression en otage : les gangsters ont pris en otage trois clients de la banque ; mais : trois clients de la banque sont gardés comme otages. Genre S'emploie toujours au masculin, même s'il s'agit d'une femme : elle était leur dernier otage. ● otage (synonymes) nom masculin (ancien français hostage, logement, les otages logeant généralement chez celui à qui ils étaient livrés) Personne dont on s'empare et qu'on utilise comme moyen de...
Synonymes :
- gage
- garant
- répondant
otage
n. m.
d1./d Personne remise en garantie de l'exécution d'une convention.
|| Personne que l'on retient pour se garantir contre d'éventuelles représailles, ou pour obtenir ce que l'on exige. Prise d'otages.
d2./d école des Otages: établissement scolaire créé à Saint-Louis (Sénégal) par le gouverneur Faidherbe pour recevoir les fils de chefs, supprimé en 1872, puis rétabli en 1892 sous le nom d' école des Fils de Chefs.
⇒OTAGE, subst. masc.
A. —Personne livrée ou reçue en garantie d'un accord, d'un traité. Servir d'otage. La paix serait faite sous la condition que la ville livrerait deux cents otages au choix du comte (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.1, 1821-24, p.220). François Ier accepta le traité de Madrid, donnant ses deux fils en otage à son ennemi (BAINVILLE, Hist. Fr., t.1, 1924, p.150).
— P. anal., rare
♦Ville livrée ou reçue en garantie d'un accord, d'un traité. Les ennemis se firent donner des villes en otage (Ac.).
♦Chose livrée ou reçue en garantie d'un accord, d'un traité. V. blouser1 ex. 1.
B. —P. ext.
1. Personne dont on s'est emparé et qui est utilisée comme moyen de pression, de chantage. (Faire) fusiller un otage; hold-up avec prise d'otages. On m'avait menacé, à cause de mon nom, d'arrêter mes parents comme otages, si je tentais de m'en aller à Versailles (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1871, p.167). Les Boches (...) ont encore pris dix otages, à cause d'un train qui a sauté dans le voisinage (TRIOLET, Prem. accroc,1945, p.357). V. exécution ex. 6:
• 1. ... les notables sont tenus pour otages. Si l'on touche au moindre cheveu d'un soldat prussien (...), c'est M. le notaire, c'est M. le docteur, c'est M. le gros propriétaire qui seront collés au mur.
BARRÈS, Colline insp., 1913, p.296.
2. Personne (ou ensemble de personnes) qui dépend de quelqu'un d'autre. Les Églises (...) sont partout devenues les alliées et les otages des puissances d'argent! (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.690):
• 2. Avant le déjeuner, mes oncles l'emmenèrent à Marly. Il saluait les prêtres, les religieuses, les monuments aux morts, et toute la bourgeoisie de Marly, aux fenêtres, regardait avec considération cet otage du monde que promenaient les Dubardeau.
GIRAUDOUX, Bella, 1926, p.177.
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694 et 1718: ostage; dep. 1740: otage (sans accent circonflexe pour marquer la disparition de s intérieur d'où [-] et non [o-]). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 «personne livrée ou reçue comme garantie de l'exécution d'une promesse, d'un traité» (Roland, éd. J. Bédier, 40); b) 1793 «personne que l'on arrête et détient comme gage pour obtenir ce que l'on exige» (LA MARTELIÈRE, Robert, III, 9, p.39); 2. ca 1160 «logement, demeure» (Eneas, 3310 ds T.-L.). Dér. de hôte; suff. -age. Les otages étant généralement logés chez celui auprès de qui ils étaient envoyés, le mot a été pris comme désignation de la personne, après avoir signifié «logement, demeure»; le changement de sens a pu se produire notamment dans les expr. comme prendre, laisser, etc. en ostage (ca 1100, Roland, 3950). Voir A. TOBLER ds Z. rom. Philol. t.3, 1879, pp.568-571. Fréq. abs. littér.: 284. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 333, b) 190; XXe s.: a) 240, b) 676.
otage [otaʒ] n. m.
ÉTYM. 1080, ostage, Chanson de Roland; du lat. hospes, hospitis qui a donné l'anc. franç. hostage « logement, demeure », d'où l'expr. prendre en ostage « prendre dans la maison (une personne comme caution de l'exécution d'un contrat) », le mot ayant ensuite désigné la personne elle-même, l'hôte que l'on garde.
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1 Personne livrée ou reçue comme garantie de l'exécution d'une promesse, d'un traité (dans le domaine militaire ou politique). ⇒ Gage (cit. 10), garant, répondant. || Donner des otages (→ Conclure, cit. 4). || On a demandé des otages pris dans les deux camps. || Servir d'otage (→ Lien, cit. 10). || S'offrir en otage (→ Détention, cit. 1). || Prisonniers retenus comme otages; massacrer, fusiller des otages au mépris des lois de la guerre (cit. 14). || Otages civils. — Hist. || Massacre des otages, dont furent victimes en 1871 des prisonniers détenus par la Commune.
1 On s'empara des gardes du corps, auxquels on venait d'accorder la vie; on leur arracha leur uniforme, et on leur fit endosser celui de la garde nationale. Ils furent réservés comme prisonniers, comme otages, comme ornements du triomphe des vainqueurs.
Rivarol, Politique, I, Journal d'oct.
♦ Par ext. || Se faire donner des villes, des places fortes en otage.
2 Personne que l'on arrête et détient comme gage pour obtenir ce que l'on exige. || Prisonniers révoltés qui s'emparent de leurs gardiens comme otages. || Prise d'otages (punie par la loi du 9 juil. 1971 par la réclusion criminelle à perpétuité). || Garder qqn en otage. || Libérer les otages en échange d'une rançon. || Leur avion a été détourné et ils ont été pris en otages, comme otages.
2 Les terroristes encerclés, plutôt que de se rendre, avaient préféré tuer leur otage et tirer sur les forces de l'ordre, qui avaient pris la maison d'assaut.
J.-P. Manchette, Nada, p. 154.
♦ Fig. || Prendre en otage, exercer une pression, un chantage politique, économique sur… || « Les producteurs (…) que l'administration Reagan avait pris en otages en menaçant de taxer leurs exportations » (le Monde, 28 janv. 1987).
Encyclopédie Universelle. 2012.