panthère [ pɑ̃tɛr ] n. f.
• pantere 1119; lat. panthera, d'o. gr.
1 ♦ Grand mammifère carnassier (félidés) d'Afrique et d'Asie, au pelage ras, le plus souvent jaune moucheté de taches noires, marbrées ou ocellées. Panthère d'Afrique. ⇒ léopard. Panthère des neiges. ⇒ 2. once. Panthère noire de Java. Panthère d'Amérique. ⇒ jaguar. Fourrure, peau de panthère. — Bondir comme une panthère.
2 ♦ (XIXe) Fig. et vx Femme emportée, violente.
● panthère nom féminin (latin panthera, du grec panthêr) Mammifère (félidé) carnivore à robe tachetée, des régions tropicales. Fourrure de cet animal. ● panthère (citations) nom féminin (latin panthera, du grec panthêr) Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont Montevideo 1846-Paris 1870 Le roman est un genre faux, parce qu'il décrit les passions pour elles-mêmes : la conclusion morale est absente. Décrire les passions n'est rien ; il suffit de naître un peu chacal, un peu vautour, un peu panthère. Poésies, I Aristophane Athènes vers 445-vers 386 avant J.-C. Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme, point de feu non plus ; nulle panthère n'est à ce point effrontée. Lysistrata, 1014 (traduction H. Van Daële) Bible Un Éthiopien peut-il changer de peau ? une panthère de pelage ? Ancien Testament, Jérémie XIII, 23 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». ● panthère (expressions) nom féminin (latin panthera, du grec panthêr) Amanite panthère, espèce d'amanite à chapeau brun tacheté de blanc, dangereuse mais non mortelle. Panthère longibande, félin des forêts tropicales du Sud-Est asiatique, se nourrissant de singes, de rongeurs et d'oiseaux. Panthère des neiges, autre nom de l'once. ● panthère (synonymes) nom féminin (latin panthera, du grec panthêr) Mammifère (félidé) carnivore à robe tachetée, des régions tropicales.
Synonymes :
- léopard
panthère
n. f. Grand félidé (Panthera pardus) d'Afrique et d'Asie, à la robe jaune mouchetée de noir. Syn. léopard. La panthère noire doit sa couleur à une mutation.
— (Afr. subsah.) Avoir reçu les marques de la panthère: au Bénin, être de sang royal, par allusion aux scarifications de la face que recevait le roi d'Abomey en souvenir de son ancêtre légendaire, une panthère mâle.
|| Panthère des neiges: V. once 2.
⇒PANTHÈRE, subst. fém.
A. —ZOOL. Grand mammifère carnassier (de la famille des Félidés) vivant en Asie et en Afrique (léopard) à robe jaune marquée de taches noires ou entièrement noire (panthère noire de l'Inde et de Java). J'appris des habiles tireurs de ce pays à ne jamais manquer mon coup, ce qui me donna comme à eux la confiance d'aller à l'affût du tigre et de la panthère. Ce sont de bons animaux et leurs peaux se vendent bien (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p.185). Je dus lui conter toutes mes histoires de panthère noire apprivoisée, de jaguar fidèle (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p.95):
• ♦ Seuls, éveillés par l'ombre, en détours indolents,
Les grands pythons rôdaient, dans l'herbe étincelants;
Les panthères, par bonds musculeux et rapides,
Dans l'épaisseur des bois chassaient les daims timides...
LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p.342.
♦Panthère des neiges. Once (v. once2). Les principales adaptations qui marquent la faune montagnarde ont pour effet de la protéger du froid: développement de fourrure abondante (ours, lama, chinchilla, panthère des neiges, singes, yack, cochon domestique) (Zool., t.4, 1974, p.1377 [Encyclop. de la Pléiade]).
— P. méton. Fourrure de cet animal. Le phoque nous vaut quelques modèles de sport, et l'ocelot, la civette, la panthère continuent à triompher sur les modèles du matin (Le Monde, 18 oct. 1951, p.9, col. 2).
— P. anal. (d'aspect), BOT., en appos. Amanite panthère. Champignon toxique mais non mortel à ,,chapeau brun piqueté de restes de volves, strié sur son bord, aux lamelles et pied blancs`` (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.165).
B. —P. anal., fam. ou pop., vieilli
1. Beauté à la mode, courtisane en vue. Vers 1840, il a été de mode d'appeler panthères les beautés à la mode. C'était, par analogie, une race inférieure à celle de la lionne, qui florissait vers le même temps, mais elle était plus carnassière, plus mangeuse d'hommes (LARCH. 1880). C'était la correspondance d'une panthère. Chacune de ces femmes nocturnes avait à la ceinture un loup de velours, vert, rouge ou noir, aux doubles faveurs d'acier (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.135).
— P. ext. Maîtresse. Eh bien, moi, mon conseiller, moi qui suis orphelin d'épouse et de maîtresse, car j'avais les deux, une régulière et une panthère, moi je vous déclare que je m'en passe fort bien (MORAND, Pt théâtre, Matr. d'Éphèse, 1942, I, 7, p.16).
2. Femme emportée, jalouse, violente. —(...) Je sens que ce que je dirais à Henriette ne lui irait pas, et puis je n'aime pas trop à tenir conversation avec elle. —Ah ça, vous la prenez donc pour une panthère. Je n'ai jamais vu une terreur pareille. Allons, c'est moi qui irai l'apprivoiser... (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p.284).
3. Individu anarchiste. Les rentes de M. Clemenceau sont (...) enviées par les panthères (Le Figaro, mars 1887 ds FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, 1889, p.565). Vous avez lu le procès de l'anarchiste Duval, de la panthère des Batignolles (...) l'anarchie est donc au moins d'actualité (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1887, p.157).
4. Loc. Faire sa panthère. Flâner, ne pas travailler. [Le Camarade] passait tout son temps à rôder dans le faubourg d'un cabaret à un autre, «à faire sa panthère», comme disaient les ouvriers parisiens, par allusion sans doute à ce mouvement de va-et-vient qu'ils voient aux fauves encagés (A. DAUDET, Jack, t.2, 1876, p.264). En face du comptoir, sur un banc, Bibi-la-Grillade, le dos contre le mur, fumait sa pipe d'un air maussade. —Tiens! Bibi qui fait sa panthère, dit Coupeau (ZOLA, Assommoir, 1877, p.620).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: panthere; dep. 1740: -thère. Étymol. et Hist. 1121-34 pantere (PHILIPPE DE THAUN, Bestiaire, éd. E. Walberg, 461). Empr. au lat. panthera «panthère», du gr. «guépard, sorte de panthère». Fréq. abs. littér.: 234. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 318, b) 595; XXes.: a) 268, b) 242. Bbg. QUEM. DDL t.6. —SAIN. Sources t.2 1972 [1930] pp.149-150.
panthère [pɑ̃tɛʀ] n. f.
ÉTYM. 1119, pantere; lat. panthera, du grec panthêra.
❖
1 Grand mammifère carnassier (Félidés) d'Afrique et d'Asie, scientifiquement appelé felis pardus, au court pelage, le plus souvent jaune moucheté de taches noires, marbrées ou ocellées. || La panthère, animal féroce, agile et robuste, habite surtout les forêts. || Panthère d'Afrique. ⇒ Léopard. || Panthère des neiges. ⇒ 2. Once (cit.). || Panthère noire de Java. || Panthère d'Amérique. ⇒ Jaguar (cit. 1). || Fourrure, peau de panthère. — Apprivoiser (cit. 2), dompter une panthère. || Agilité, souplesse d'une panthère (→ Leste, cit. 3). — Par compar. || Bondir (cit. 4) comme une panthère, faire des bonds de panthère. || Une grâce de jeune panthère (→ Ondoyer, cit. 1). || Des ondulations de panthère (→ Convoitise, cit. 6).
1 Le Français put alors examiner la panthère; elle avait le museau teint de sang (…) C'était une femelle. La fourrure du ventre et des cuisses étincelait de blancheur. Plusieurs petites taches, semblables à du velours, formaient de jolis bracelets autour des pattes. La queue musculeuse était également blanche, mais terminée par des anneaux noirs. Le dessus de la robe, jaune comme de l'or mat, mais bien lisse et doux, portait ces mouchetures caractéristiques, nuancées en forme de roses, qui servent à distinguer les panthères des autres espèces de felis (…)
Balzac, Une passion dans le désert, Pl., t. VII, p. 1076.
2 La panthère (…) était (…) de cette espèce particulière à l'île de Java (…) Nulle tache fauve n'étoilait sa fourrure de velours noir, d'un noir si profond et si mat que la lumière, en y glissant, ne la lustrait même pas, mais s'y absorbait (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le bonheur dans le crime », p. 128.
♦ Spécialt (en Afrique). || Panthère : léopard.
➪ tableau Noms de mammifères.
♦ Fourrure de cet animal. || Un manteau de panthère.
3 En ce temps-là, ses pareilles à Paris, qui ne trouvaient pas assez sérieux le joli nom de « lorettes » que la littérature leur avait donné (…) se faisaient appeler orientalement des « panthères ». Eh bien ! aucune d'elles n'aurait mieux justifié ce nom de panthère (…) Elle en eut, ce soir-là, la souplesse, les enroulements, les bonds, les égratignements et les morsures.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Vengeance d'une femme », p. 386.
♦ Pop. || Ma panthère : ma femme.
Encyclopédie Universelle. 2012.