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pastis

pastis [ pastis ] n. m.
• 1915 sens II; a. provenç.; lat. °pasticius; cf. pastilz (XIVe) « pâté » → pastiche
I(1928 pastisse) Boisson alcoolisée à l'anis, qui se consomme avec de l'eau (souvent désignée par des noms de marque). Garçon, deux pastis ! Pastis à la menthe ( perroquet) , à la grenadine ( tomate) . II(1915; idée de « mélange ») Fam. et région. Ennui, désagrément; situation embrouillée. Quel pastis ! III(1893) Pâtisserie feuilletée parfumée à l'anis et à l'armagnac.

pastis nom masculin (ancien provençal pastitz, pâté, du latin populaire pasticius) Boisson alcoolisée constituée d'un mélange d'alcool et d'essence d'anis, qui se trouble et prend une teinte jaune laiteuse lorsqu'on l'additionne d'eau. Familier. Complication inextricable, situation confuse et ennuyeuse : Un drôle de pastis.

pastis
n. m. Boisson apéritive alcoolisée à base d'anis, que l'on boit additionnée d'eau.

⇒PASTIS, subst. masc.
A. 1. Boisson alcoolisée à l'anis, bue en apéritif avec de l'eau fraîche. —J'ai soif, dit-elle. Offre-moi l'apéritif. —Où veux-tu aller? —Je connais un bar à pastis, près de la place Maubert (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.29). L'eau fait «louchir» le pastis, c'est-à-dire qu'il se trouble et prend une teinte jaune laiteuse, plus ou moins opaque selon la concentration (SALLÉ 1982).
2. Pâtisserie du Midi occitanien parfumée à l'armagnac, à l'anis, à la fleur d'oranger. Le gril où le pastis est tenu au chaud au-dessus d'un lit de cendres (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p.20).
B.Au fig., fam., région. (Provence). Chose complexe, inextricable, embrouillée, trouble. Synon. désordre, gâchis, imbroglio. Que se passe-t-il? (...) il y a que mon nom est sur la liste. Je dois passer au quatrième étage. Qu'est-ce que c'est que ce pastis? (CAMUS, Cas intéress., 1955, 7e tabl., p.678). Il s'est fourré dans un drôle de pastis (COLIN 1971):
♦ Alors, comme il y avait des appareils océanographiques à réparer, (...) tu comprends, ces appareils, on ne peut pas les réparer n'importe où. Il faut les ramener à ceux qui les ont faits. Parce que ça, c'est de la précision. C'est scientifique... scientifique... Un pastis terrible, quoi!
PAGNOL, Fanny, 1932, III, 3, p.176.
REM. Pastaga, subst. masc., arg. Pastis. Dans les tapis de truands, on se farcit souvent trente pastagas par tête de pipe avant de becter (LE BRETON 1960).
Prononc. et Orth.:[pastis]. CENDRARS, Homme foudr., 1945, p.142: pastisse. Étymol. et Hist.1. 1916 «méli-mélo, gâchis, tracas; situation confuse, embrouillée» (sold. d'apr. ESN. 1966); 2. 1928 pastisse «boisson alcoolisée à l'anis» (LACASSAGNE, Arg. «milieu», p.151, donné comme mot de l'arg. marseillais); 1931 pastis «id.» (A. BRUN, Le Fr. de Marseille, p.120). Mot marseillais att. au sens de «méli-mélo, gâchis, tracas» en 1915 (sold. du Midi ds ESN.), issu de l'a. prov. pastis, pastitz «pâté» (XIVe-XVes. ds LEVY Prov.; et encore en usage dans de nombreux dial. du midi de la France, v. FEW t.7, p.750b), du lat. pop.pasticium, dér. de pasta, pâte. Pour les différents empl. de pastis au sens 1, v. ESN. Poilu 1919. Le sens 2 est issu du sens de «méli-mélo, situation confuse, embrouillée» p.allus. au trouble provoqué par l'eau versée sur cet alcool. Fréq. abs. littér.:14. Bbg. GALL. 1955, p.235. —SAIN. Sources t.3 1972 [1930] p.73.

pastis [pastis] n. m.
ÉTYM. V. 1938 en français général, d'abord à Marseille; empr. à l'anc. provençal avec le sens de « mélange » pour cette préparation; lat. pasticius; cf. pastilz (XIVe) « pâté ». → Pastiche.
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I En France. Boisson alcoolisée à l'anis, comportant diverses plantes aromatiques, qui se consomme en général avec de l'eau. Pastaga (fam.).
Les boissons méditerranéennes à l'anis, proches du pastis, portent d'autres noms (anis, anisette, ouzo…). — On emploie aussi, selon les habitudes régionales et les milieux, différents noms de marques.
1 — Qu'est-ce que vous voulez ? — Eh ben, des pastis, dit Mario. — Trois pastis, dit Gros-Louis. Qu'est-ce que c'est, du vin ? (…) Le garçon remplit trois verres d'une liqueur, Mario versa de l'eau dans les verres et la liqueur se transforma en une brume blanche et tournoyante.
Sartre, le Sursis, p. 126.
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II Fig., fam. (Terme d'argot toulonnais et marseillais, « ennui », « chose désagréable », répandu pendant la guerre de 1914-1918). Ennui, désagrément; chose embrouillée, incompréhensible, situation inextricable ( Désordre, gâchis, imbroglio). || Quel pastis ! || Tu nous as fourrés dans un sacré pastis ! → Sac de nœuds.
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III Prononcé également [pasti]. Région. Pâtisserie du Sud-Ouest (Béarn, Landes) composée de pâte feuilletée ou de brioche aromatisée à l'anis et à l'armagnac. || « Comme dessert, un pastis gascon, cette superposition de fines couches de pâte feuilletée à l'armagnac » (l'Express, 20 oct. 1979, p. 32).
2 (…) une crème au caramel dans laquelle on trempait de grandes tranches de pastis.
Christine de Rivoyre, le Petit Matin, p. 144.
3 Elle sortit le pastis, sorte de gâteau réservé aux grandes occasions. La pâte feuilletée en était arachnéenne :
— On l'étire d'abord sur la table, après sur les chaises… toute la pièce en est remplie…
Jean Vautrin, Billy-ze-kick, p. 192.

Encyclopédie Universelle. 2012.