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incompréhensible

incompréhensible [ ɛ̃kɔ̃preɑ̃sibl ] adj.
XIVe; lat. incomprehensibilis
1Qui ne peut être compris; dont la pensée ne peut saisir l'essence. inconcevable. La nature de Dieu « est immense, incompréhensible et infinie » (Descartes). L'homme est un « monstre incompréhensible » (Pascal). Mystères incompréhensibles. impénétrable, insondable. C'est incompréhensible, à peu près incompréhensible. Il est incompréhensible que... (et subj.). Ellipt « Incompréhensible que Dieu soit, et incompréhensible qu'il ne soit pas » (Pascal).
Littér. Incompréhensible à (qqn). Cela m'est incompréhensible. Mod. Incompréhensible pour (qqn).Subst. « Qu'est-ce qu'un Dieu masqué dans l'incompréhensible ? » (Hugo).
2Impossible ou très difficile à comprendre, à concevoir, à expliquer. abstrus, inexplicable, inintelligible, mystérieux. Texte, mot incompréhensible. obscur; fam. imbitable. Cette disparition est incompréhensible. « Les cœurs ont des secrets divers, incompréhensibles à d'autres cœurs » (Chateaubriand). Ce rituel est incompréhensible pour un étranger. ténébreux. Il est incompréhensible; son caractère, son attitude est incompréhensible. bizarre, curieux, déconcertant, étrange.
⊗ CONTR. Clair, compréhensible.

incompréhensible adjectif (latin incomprehensibilis) Qu'il est impossible ou très difficile de comprendre, dont le sens reste obscur ; mystérieux : Une phrase incompréhensible. À quoi on ne trouve pas d'explication : Ces faits demeurent incompréhensibles. Dont on ne décèle pas ou dont on ne comprend pas les mobiles ; inexplicable : Conduite incompréhensible.incompréhensible (citations) adjectif (latin incomprehensibilis) Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont Montevideo 1846-Paris 1870 Il n'y a rien d'incompréhensible. Poésies, II Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 S'il se vante, je l'abaisse ; s'il s'abaisse, je le vante ; et le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible. Pensées, 420 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée. ● incompréhensible (synonymes) adjectif (latin incomprehensibilis) Qu'il est impossible ou très difficile de comprendre, dont le...
Synonymes :
- impénétrable
- incognoscible
- inconcevable
- inconnaissable
- insondable
Contraires :
- clair
- compréhensible
À quoi on ne trouve pas d'explication
Synonymes :
- abstrus
- hermétique
- indéchiffrable
- inexplicable
- inintelligible
- obscur
Dont on ne décèle pas ou dont on ne comprend...
Synonymes :
- bizarre
- déconcertant
- étrange
- indéchiffrable
- mystérieux
Contraires :
- explicable
- normal

incompréhensible
adj.
d1./d (Choses) Impossible ou très difficile à comprendre. Texte incompréhensible.
d2./d Dont le comportement est inexplicable. Personnage incompréhensible.
Par ext. Acte incompréhensible.

⇒INCOMPRÉHENSIBLE, adj.
A. — 1. [Le plus souvent en parlant d'un inanimé abstr.; notamment d'un concept] Impossible ou extrêmement difficile à comprendre; qui ne se laisse pas (facilement) appréhender. Synon. abscons, impénétrable, incognoscible, inconcevable, inconnaissable, insondable. Doctrine, mystère, notion incompréhensible. On a raison, si c'est ainsi, de se moquer de ce qui est intellectuel, et de trouver incompréhensible tout ce qui n'est pas palpable (STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 47). L'incompréhensible union du mouvement et de la pensée (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 234). Pourquoi chercherions-nous dans l'espace, pour notre planète, des principes incompréhensibles de fécondation? (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 71).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre :
1. ... si mes idées et mes conceptions étaient souvent impénétrables pour elle, les siennes aussi l'étaient pour moi; mon enfance, ma patrie, ma famille et mon foyer, tout cela resterait toujours pour elle l'incompréhensible et l'inconnu.
LOTI, Mariage, 1882, p. 171.
2. En partic. [En parlant de Dieu, p. méton. de ses actes] Les voies de Dieu sont incompréhensibles (Ac.). Le Dieu incompréhensible et caché bien qu'éternellement manifesté, se communique à nous dans une révélation éternelle et successive (P. LEROUX, Humanité, t. 1, 1840, p. VIII). Témoin des jugements incompréhensibles et des colères de Dieu (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 179). Que Dieu soit incompréhensible, est-ce donc la plus forte raison pour qu'il existe? (RENARD, Journal, 1909, p. 1249).
Emploi subst. masc. sing. Qu'il ait voulu lui révéler [à l'homme] par là que lui, Dieu, est l'incompréhensible, et que le mystère était son vrai nom (LAMART., Raphaël, 1849, p. 197).
Incompréhensible à, pour qqn. Je crois surtout que Dieu est très incompréhensible pour nous, et très caché (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 251) :
2. ... que savons-nous de Dieu, de ce qu'il veut, de ce qu'il pense? Les civilisations disparaissent les unes après les autres et il garde le silence. Il est peut-être plus incompréhensible à l'homme que l'homme n'est incompréhensible à la fourmi ou à l'abeille...
GREEN, Journal, 1942, p. 220.
B. — 1. [En parlant d'un acte, d'un événement] Qui n'est pas compréhensible, dont on ne peut saisir les causes. Synon. inexplicable, obscur. Un acte incompréhensible, un suicide imprévu viennent déconcerter les conceptions commodes que nous nous étions faites sur des hommes sans histoire (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 63) :
3. Comme notre tête est faible et s'effare, et s'égare vite, dès qu'un petit fait incompréhensible nous frappe! Au lieu de conclure par ces simples mots : « Je ne comprends pas parce que la cause m'échappe », nous imaginons aussitôt des mystères effrayants et des puissances surnaturelles.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Horla, 1886, p. 1105.
Incompréhensible pour qqn. Cette catastrophe, incompréhensible pour ceux qui n'en avaient pas suivi comme moi la genèse (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 319).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est inexplicable. L'incompréhensible, pour elle, commençait à Maisons-Laffitte, dès la fin de cet été 1910. Alors qu'elle voyait Jacques plus épris chaque jour, plus obstiné à la conquérir (...) brusquement (...) il avait cessé de venir (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 173).
♦ [Dans des tournures impers.] C'est, cela, il est/paraît incompréhensible que (+ prop. au subj.). Il est incompréhensible que cette femme-là ait eu sept enfants (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1156).
2. [En parlant (du caractère, du comportement) d'une pers.] Qu'on ne peu comprendre, qui déconcerte. Synon. bizarre, déconcertant. Attitude, geste, rire incompréhensible. J'ai écrit à celle qui me console et qui peut-être se fatigue déjà de mes incompréhensibles tristesses (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 261) :
4. Vous autres Français, vous êtes tellement incompréhensibles : vous passez de la gaieté à la tristesse si facilement. On ne peut jamais deviner les motifs de vos actions.
LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 93.
Incompréhensible à, pour qqn. Ils étaient tous deux si silencieux et avaient une attitude si incompréhensible pour moi (LEROUX, Parfum, 1908, p. 93). Cet empereur qui n'a point d'amis, qui n'a même pas d'ennemis, qui juge de tout homme comme on juge d'un outil, est incompréhensible au courtisan (ALAIN, Propos, 1928, p. 799). Obligé d'habiter cette ville et d'y poursuivre une activité incompréhensible à ses habitants (J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935-36, p. 148).
P. ext. Qu'il est impossible de justifier, qui ne mérite aucune indulgence. Synon. inadmissible, inexcusable, injustifiable, intolérable. Je suis allé aussi entendre Duprez à l'Opéra, que mon incompréhensible paresse m'avait jusqu'alors empêché d'entendre (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1837, p. 174). Cette ignorance lui parut incompréhensible, presque monstrueuse (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 230).
C. — Dont la signification ne peut être saisie (intellectuellement); p. ext. dont le sens échappe. Synon. hermétique, inintelligible, obscur.
1. [En parlant d'un fait de discours] Langue, propos, texte incompréhensible. Ses poésies incompréhensibles et sa prose prétentieuse (FLAUB., Éduc. sent., 1845, p. 268). La traduction de Schwob, pour être exacte, est obscure, presque incompréhensible par endroits (GIDE, Journal, 1922, p. 735). Élisabeth torturait Paul par un système de caches et d'allusions incompréhensibles à quelque chose d'agréable (COCTEAU, Enf. terr., 1929, p. 117).
Incompréhensible à, pour qqn. Ces paroles sont bien mystiques, incompréhensibles peut-être à qui n'a pas le sens pieux d'un sacrement ineffable (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 333). Livre assez remarquable, mais écrit dans un jargon néo-zélandais quasi incompréhensible pour moi (GIDE, Journal, 1917, p. 634). Le « bon David » fut abasourdi. La lettre au général Conway lui était incompréhensible (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 207).
2. [En parlant du son de la voix et p. méton. d'une pers.] Synon. indistinct, inintelligible. Il ne sortait de sa bouche que des sons incompréhensibles. La femme le comprit pourtant (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 808). Sa langue est si rêche que la fin de la phrase se perd dans un chuintement incompréhensible (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1324). La personne qui répond enfin est incompréhensible et par-dessus le marché ne comprend pas (GREEN, Journal, 1948, p. 223).
REM. Incomprenable, adj., rare, synon. Peut-être ne lirez-vous ceci qu'après ma mort, et alors vous trouverez moins incomprenable, moins étrange pour vous, ce qui se passait en cette pauvre anachorète pendant sa vie, ce qu'elle vous contait de son âme (E. DE GUÉRIN, Journal, 1839, p. 310).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 au propre « (cancer) que l'on ne peut saisir, enlever » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, 2119 ds T.-L.), emploi isolé; 2. a) 1377 [ms. du XVe s.] « qui ne peut être compris, dont la pensée ne peut saisir l'essence » (Trad. de la Chirurgie de LANFRANC, ms. B.N. fr. 1323, f° 1 ds LITTRÉ); b) 1521-22 emploi subst. (MARGUERITE D'ANGOULÊME, BRIÇONNET, Correspondance, éd. Chr. Martineau et M. Veissière, t. 1, p. 115, 227); 3. 1678 « (personne) dont on ne peut comprendre les mobiles » (Mme DE LA FAYETTE, La Princesse de Clèves, 47 ds IGLF); 4. 1689 « impossible ou très difficile à comprendre, à expliquer » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 25 sept., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 706). Empr. au lat. de l'époque impériale incomprehensibilis, au propre « qui ne peut être saisi », au fig. « qui ne peut être compris par la pensée ». Fréq. abs. littér. : 1 103. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 936, b) 1 008; XXe s. : a) 1 957, b) 2 173.
DÉR. 1. Incompréhensibilité, subst. fém. Caractère de celui ou de ce qui est incompréhensible. Incompréhensibilité de Dieu, d'un jargon. M. Cazin paraît, du reste, s'être douté de l'incompréhensibilité de sa toile (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 194). Nous apprenons du même coup l'inutilité et l'incompréhensibilité de la vertu (VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 240). []. Att. ds Ac. dep. 1694. 1re attest. 1521-22 (MARGUERITE D'ANGOULÊME, BRIÇONNET, op. cit., p. 49, 140); soit dér. sav. de incompréhensible, suff. -ité, soit empr. au b. lat. incomprehensibilitas de même sens (TLL; BLAISE Lat. chrét.). Fréq. abs. littér. : 10. 2. Incompréhensiblement, adv. D'une manière incompréhensible. Il lisait assidûment les drames de boulevard; plus ils se compliquaient d'intrigues incompréhensiblement extravagantes, puis il les aimait (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 70). Je pourrais faire de Voussard, vingt-cinq ans après qu'il a disparu, un portrait incompréhensiblement ressemblant (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 172). Il y avait, dans l'accent de Joseph, dans ses gestes, dans son allure, quelque chose d'incompréhensiblement faux, quelque chose d'artificiel et de choquant (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 154). []. 1re attest. 1521 (MARGUERITE D'ANGOULÊME, BRIÇONNET, op. cit., p. 127); de incompréhensible, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 14.

incompréhensible [ɛ̃kɔ̃pʀeɑ̃sibl] adj.
ÉTYM. XIVe (1377; Mondeville, 1314, « qu'on ne peut prendre, saisir »); lat. incomprehensibilis « qu'on ne peut saisir », et fig. « qui ne peut être compris par la pensée », de in- (→ 1. In-), et comprehensibilis. → Compréhensible.
1 Qui ne peut être compris; dont la pensée ne peut saisir l'essence. Inconcevable (2.). || Dieu, l'infini, l'éternité sont des notions incompréhensibles (→ Immense, cit. 1, Descartes). || L'homme est un « monstre incompréhensible » (→ Abaisser, cit. 16, Pascal). || On peut admettre ce qui est incompréhensible, mais on ne peut l'expliquer. || Mystères incompréhensibles. Abîme; impénétrable (cit. 12), inscrutable, insondable. || Contradiction (cit. 10) incompréhensible. || Il est incompréhensible que… || C'est incompréhensible, à peu près incompréhensible.Ellipt. (→ ci-dessous, cit. 1).
1 Incompréhensible que Dieu soit, et incompréhensible qu'il ne soit pas (…)
Pascal, Pensées, III, 230.
2 (…) sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes.
Pascal, Pensées, VII, 434.
3 — Incompréhensible. — Tout ce qui est incompréhensible ne laisse pas d'être : Le nombre infini. Un espace infini, égal au fini.
Pascal, Pensées, VII, 430.
4 Voilà donc un être parfait : Voilà Dieu, nature parfaite et heureuse. Le reste est incompréhensible, et nous ne pouvons même pas comprendre jusqu'où il est parfait et heureux : pas même jusqu'à quel point il est incompréhensible.
Bossuet, Élévations sur les mystères, I, II.
Littér. || Incompréhensible à (qqn).
Mod. || Incompréhensible pour…
5 C'est une maladie naturelle à l'homme de croire qu'il possède la vérité directement; et de là vient qu'il est toujours disposé à nier tout ce qui lui est incompréhensible.
Pascal, Opuscules, III, XV, De l'espr. géom., I.
6 J'abuserais trop de ma faible raison, si je cherchais à comprendre pleinement l'Être qui, par sa nature et par la mienne, doit m'être incompréhensible.
Voltaire, Homélies, I.
N. m. (1522) :
7 Qu'est-ce qu'un Dieu masqué dans l'incompréhensible ?Pourquoi le bien voilé ? Pourquoi le mal visible ?
Hugo, la Légende des siècles, XLIV, I.
7.1 Javert le comprenait-il ? Javert le pénétrait-il ? Javert s'en rendait-il compte ? Évidemment non. Mais sous la pression de cet incompréhensible incontestable, il sentait son crâne s'entr'ouvrir.
Hugo, les Misérables, Jean Valjean, IV, p. 173.
2 (1689). Impossible ou très difficile à comprendre, à concevoir, à expliquer. Abstrus, inconcevable, inexplicable, inintelligible, mystérieux; fam. imbitable. || Inscription, texte incompréhensible. Indéchiffrable, obscur. || Mots incompréhensibles (→ Énoncer, cit. 7). || Faute (cit. 32) d'impression rendant une phrase incompréhensible. || Allusions incompréhensibles (→ Gril, cit. 5). || Poème incompréhensible (→ Bouillie, cit. 4). || Employer un charabia incompréhensible. Amphigourique; et aussi cabalistique. || Énigme incompréhensible. Ténébreux. || Renoncer à comprendre, à expliquer un événement incompréhensible (→ Y perdre son latin). || Ce n'est pas incompréhensible. || Incompréhensible à qqn (vieilli), pour qqn.
8 (…) il a un procédé qui m'est entièrement incompréhensible (…)
Mme de Sévigné, 1218, 25 sept. 1689.
9 (…) ce qui afflige l'un fait la joie de l'autre; les cœurs ont des secrets divers, incompréhensibles à d'autres cœurs.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 345.
10 Il lui arrive de lâcher, avec l'accent espagnol, un bout de phrase qui a la tournure d'une malice, mais qui est incompréhensible. Les gens, en effet, ne comprennent pas. Mais ils évitent d'insister, de peur de passer pour des sots.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XXII, p. 248.
11 (…) le récit de Max était incompréhensible pour lui. Cette force inépuisable de la jeunesse le déconcertait.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 487.
(1678; en parlant des personnes, de leurs caractères…). || Il est incompréhensible, son caractère, son comportement est incompréhensible. Bizarre, curieux, déconcertant, étrange. || « Rabelais (…) est incompréhensible : son livre est une énigme » (→ Chimère, cit. 2, La Bruyère). || Une femme incompréhensible (→ Excommunier, cit. 3). || Demeurer incompréhensibles les uns aux autres (→ Incommunicable, cit. 5).
12 Elle me répondit avec une modestie si douce et si charmante, que je ne pus m'empêcher de faire, en sortant, mille réflexions sur le caractère incompréhensible des femmes.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, p. 11.
13 Incompréhensible, lui qu'elle n'avait pas cessé, croyait-elle, de si bien comprendre, tant qu'il avait été au loin !
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 263.
CONTR. Clair, compréhensible.
DÉR. Incompréhensibilité, incompréhensiblement.

Encyclopédie Universelle. 2012.