perdu, ue [ pɛrdy ] adj. I ♦ Qui a été perdu (⇒ perdre, I ).
1 ♦ Dont on n'a plus la possession, la disposition, la jouissance. Argent perdu au jeu. « Le Paradis perdu », poème de Milton. — Tout est perdu : il n'y a plus d'espoir, plus de remède (cf. fam. C'est fichu, foutu, râpé). Allus. hist. Tout est perdu, fors l'honneur. Il n'y a rien de perdu : la situation peut encore être rétablie. — Littér. « le Temps Perdu » (Proust) :le temps passé. — Un de perdu, dix de retrouvés.
2 ♦ Égaré. Objets perdus. Chien perdu. ⇒ 2. errant. Enfant perdu.
♢ (D'un lieu) Qui est loin des grandes agglomérations, des points de référence habituels de la personne qui parle, qui est peu habité. ⇒ 2. écarté; éloigné, isolé. Pays perdu. Un coin perdu. « Dans le centre de l'Afrique, ou enfin dans quelque endroit perdu de ce genre » ( Aragon).
3 ♦ Mal contrôlé, abandonné au hasard. Coups perdus, tirés au hasard. Balle perdue, qui a manqué son but et peut en atteindre un autre par hasard. — Techn. Ouvrage à pierre(s) perdue(s) : construction qu'on établit dans l'eau en y jetant de gros quartiers de roc. À corps perdu.
4 ♦ Qui a été mal utilisé ou ne peut plus être utilisé. Mouler à cire perdue, en jetant la cire dans un moule (la cire moulée et solidifiée doit ensuite être cassée et jetée). Pain perdu. Emballage, verre perdu (opposé à consigné), qui ne sert qu'une fois. Peine perdue. Salle des pas perdus. Comble perdu, non habitable. Occasion perdue. ⇒ manqué. Perdu pour qqn, dont cette personne ne tire pas profit. Ce n'est pas perdu pour tout le monde : il y a des gens qui en ont profité.
♢ Temps perdu, inutilement employé. Ces réunions, quel temps perdu ! « La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri » (Chamfort). « Une soirée perdue », poème de Musset. — Heures perdues, moments perdus : heures, moments de loisir d'une personne ordinairement très occupée. À temps perdu : dans les moments de loisir où l'on a du temps à perdre.
5 ♦ Où on a eu le dessous. Bataille perdue. Il est l'homme des causes perdues.
II ♦ Qui a été perdu (II), atteint sans remède (par le fait d'une personne ou d'une chose).
1 ♦ (Personnes) Atteint dans sa santé. Le malade est perdu, il ne se rétablira pas, sa mort est certaine. ⇒ condamné, désespéré, incurable; fam. 2. fichu, flambé, foutu. Il « avait reçu deux ou trois coups de poignard dans le ventre et semblait perdu » (Duhamel). — Atteint dans sa fortune, sa situation, son avenir... Il est perdu, c'est un homme perdu. ⇒ fini; fam. cuit, flambé. « Avant que de combattre, ils s'estiment perdus » (P. Corneille) ,battus. — Être perdu auprès de qqn. Perdu de réputation. Ciel, mon mari ! Je suis perdue.
♢ Vieilli Sans moralité. ⇒ corrompu, débauché. Fréquenter la jeunesse perdue. Fille perdue (spécialt prostituée).
2 ♦ (Choses) Abîmé, endommagé. « Les robes de ces dames se trouvaient perdues, éclaboussées du haut en bas » (Zola). — Ces fruits sont perdus, gâtés.
III ♦ Qui se perd (III), qui s'est perdu.
1 ♦ Qui est devenu invisible, qui disparaît. Ciel « perdu [...] dans une grisaille brumeuse » (Courteline). « Perdu dans la nuit qui le voile » (Hugo). « Perdu parmi la foule, Salavin suivait le procès avec une sombre ferveur » (Duhamel ).
2 ♦ Qui s'est égaré. ⇒fam. paumé . J'étais perdu. Par ext. « Elle ne répondit point, les regards en l'air, perdus dans le ciel » (Zola).
♢ Fig. Se sentir perdu. ⇒ désemparé. Je suis perdu, je ne m'y retrouve plus (cf. Ne plus suivre). — Subst. Personne qui a perdu la tête. ⇒ fou. Loc. Crier, courir, rire comme un perdu.
3 ♦ Absorbé. Perdu dans ses pensées, ses rêveries, dans sa douleur, plongé. « Elle ne le voyait point, perdue dans sa méditation » (Maupassant).
● perdu, perdue nom Familier. Comme un(e) perdu(e), de toutes ses forces : Crier comme un perdu. ● perdu, perdue (expressions) nom Familier. Comme un(e) perdu(e), de toutes ses forces : Crier comme un perdu.
perdu, ue
adj. (et n.)
aA./a
rI./r (Correspondant aux emplois de perdre A, I.)
d1./d Dont on n'a plus la disposition, la possession. Argent perdu. "à la recherche du temps perdu", oeuvre de Marcel Proust.
d2./d égaré, que l'on ne retrouve plus. Objets perdus. Enfant perdu.
d3./d Employé inutilement, dont on ne peut ou dont on n'a pu profiter. Peine perdue. Occasion perdue.
|| à temps perdu: dans les moments de loisir.
d4./d Isolé, écarté, en parlant d'un lieu, d'une localité. Coin, pays, village perdu.
d5./d Dans quoi l'on n'a pas eu le dessus, où l'on a été vaincu. Cause perdue.
rII./r (Correspondant aux emplois de perdre A, II.)
d1./d Atteint irrémédiablement, dont le cas est désespéré. Malade perdu. Homme perdu (dans sa fortune, sa réputation).
d2./d Femme, fille perdue: prostituée.
rIII/r (Correspondant aux emplois de perdre B.)
d1./d Qui n'existe plus. Espèce animale perdue.
d2./d Qui disparaît, qui a disparu. Perdu dans la foule.
|| Fig. Perdu dans la rêverie, absorbé.
d3./d Qui s'est égaré.
aB./a Subst. (En loc.) Comme un perdu: de toutes ses forces. Crier comme un perdu.
⇒PERDU, -UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de perdre.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'un être vivant]
1. Atteint dans sa vie, dans sa santé de manière irrémédiable. Synon. incurable. Un homme, un malade perdu; p. méton., une tête perdue. Certes, un homme froid et compassé comme monsieur Roblot a dû être bien excité pour arriver à une telle exaspération. Duval : Il avait la tête perdue (BALZAC, Éc. mén., 1839, I, 12, p. 390). Et que ce soit ta femme qui te le dise, assez pour que tu accoures, tout droit, sans rien voir, fou perdu (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 348).
— Empl. subst. Personne qui n'a plus sa raison, qui agit sans retenue. Crier comme un perdu. Je l'ai laissé se multipliant, ramassant les balles que madame de Ligny rate à chaque coup, courant comme un perdu, ruisselant et ravi (GYP, Pas jalouse, 1893, p. 161). Au bout de la traverse qu'il suivait, le vent cornait comme un perdu (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 168).
2. Atteint dans sa moralité, dans son honorabilité. Homme perdu. Allez, vous avez raison, Panisse, ne me prenez pas! Je suis une fille perdue, perdue... et je n'ai même plus le droit de me tuer (PAGNOL, Fanny, 1932, II, 6, p. 132).
— En partic. Femme perdue. Prostituée :
• 1. Ou, si votre lâche haine me poursuit encore là, si ce monde me refuse son estime et son respect, eh bien, je me laisserai aller au courant, je deviendrai une femme perdue et méprisable, telle que vous avez voulu me faire; je remplirai la ville de mon déshonneur et de mon infamie...
KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 304.
— Empl. subst. :
• 2. Marchenoir percevait distinctement les soupirs, les susurrements (...) les goulées de la Luxure. Encore, si cette perdue [Véronique] n'avait été qu'une de ces lamentables victimes (...) tombées (...) du ventre de la misère dans la gueule d'argent du libertinage!
BLOY, Désesp., 1886, p. 102.
— Littér. Perdu de. Perdu de dettes; perdu d'honneur, de réputation :
• 3. Il faut faire la plus sérieuse attention au choix des personnes que l'on enverra traiter avec lui. Si ce sont des gens sans mœurs, perdus de débauche et pleins de cupidité comme autrefois, nous aurons la même infidélité dans les rapports...
BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 190.
3. Qui n'est plus en mesure de préciser sa situation, sa position; égaré. Enfant perdu. Voici une photographie (...). Qu'y trouvez-vous assez noire, assez petite, assez chien perdu, avec ces mains croisées et cet air battu? (COLETTE, Vagab., 1910, p. 271).
— P. anal. Brebis perdue. Chrétien qui s'est éloigné des voies du salut :
• 4. Je suis devenu un homme simple, très simple, je ne calcule plus. Après un certain nombre d'expériences inutiles — qui de nous n'a cherché la brebis perdue, rapporté l'agneau sur ses épaules?... Je n'irai plus au-devant de rien.
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1368.
— ART MILIT. Sentinelle perdue. J'aidais les camarades, j'espionnais, je me battais, je me mettais en sentinelle perdue ou à l'arrière-garde; mais je n'ai jamais versé le sang d'un homme qu'à mon corps défendant! (BALZAC, Curé vill., 1839, p. 181).
4. Absorbé. Il allait, perdu dans ses pensées, il allait devant lui, regardant les monuments de la place Louis XV (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 195).
B.— [En parlant d'une chose]
1. Qui n'existe plus ou risque de ne plus exister. Une acception perdue. Émus, attristés, navrés, nous t'aimons, nous te bénissons, car tu nous ramènes au charme aimable des illusions perdues, tu reposes à demi le voile consolateur sur nos yeux fatigués d'une imprudente lumière (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 51).
2. Qui est devenu invisible ou qui n'est plus que partiellement visible :
• 5. Si elle [la femme comme il faut] a quelque splendeur dans le profil, il vous paraîtra qu'elle donne de l'ironie ou de la grâce à ce qu'elle dit au voisin, en se posant de manière à produire ce magique effet de profil perdu, tant affectionné par les grands peintres, qui attire la lumière sur la joue, dessine le nez par une ligne nette, illumine le rose des narines, coupe le front à vive arête, laisse au regard sa paillette de fer, mais dirigée dans l'espace, et pique d'un trait de lumière la blanche rondeur du menton.
BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1839, p. 196.
♦ COUT. Reprise perdue. Reprise que l'on n'aperçoit pas, qui se confond avec le tissu. Tissu merveilleux (...) qui ne s'use jamais [le corps humain] (...) qui a la propriété (...) de se raccommoder tout seul (...) comme une étoffe qui se ferait à elle-même des coutures et des reprises perdues (POMMIER, Athéisme, 1857, p. 196).
♦ GRAV. Taille perdue. Taille devenue insensible (d'apr. JOSSIER 1881).
♦ Tête perdue (à). (Cheville, clou, pointe...) dont la pointe disparaît dans l'épaisseur du bois (d'apr. JOSSIER 1881).
♦ PEINT. Contours perdus. Contours qui se confondent avec le fond (d'apr. JOSSIER 1881).
3. Dont on n'a plus la possession ou la jouissance. Bonheur perdu; amours perdues; à la recherche du temps perdu; à fonds perdu. [La Grèce] s'avançait à travers les îles, pas à pas, regagnant avec prudence un peu du terrain perdu (FAURE, Hist. art, 1909, p. 79) :
• 6. Des hauteurs où son destin l'a placé, il contemple encore avec mélancolie le paradis perdu de la vie bourgeoise, sa petite ville obscure, et le salon familial de reps vert où son néant s'est enflé.
BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 60.
♦ Paradis perdu. V. paradis A 1.
4. Dont on n'est plus en mesure de préciser la localisation.
a) Égaré ou qui s'égare. Documents perdus; regards perdus :
• 7. Les travaux de Fermat sont tous de premier ordre. Son Introduction aux lieux plans, exactement contemporaine de la géométrie de Descartes, non seulement restaure par conjectures l'ouvrage perdu d'Apollonius sur les lieux plans, mais encore constitue un traité concis de géométrie analytique, plus complet à certains égards que celui de Descartes.
Gds cour. pensée math., 1948, p. 92.
— Empl. subst. Mais chez ces malheureuses [détenues] que leur sexe semblait quitter, le spectacle douloureux, c'était : le vague et le perdu des regards (E. DE GONCOURT, Elisa, 1877, p. 255).
b) Isolé. Coin, pays perdu; maison perdue. Il ne se complaît plus à rêver d'elle comme d'un isolement ingénieux dans une île perdue, il est le nageur qui partage les eaux du monde de son sillon volontaire (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 73) :
• 8. La France est sillonnée actuellement par à peu près 700 000 kilomètres de routes et de chemins d'importance bien diverse, depuis la grand'route nationale qui relie une ville comme Paris aux villes voisines, jusqu'au chemin vicinal qui relie deux villages perdus de Bretagne ou d'Auvergne.
CHARDON, Trav. publ., 1904, p. 109.
5. Qui échappe à tout contrôle. Balles, bûches perdues; à corps perdu (se jeter). Il s'était lancé à cœur perdu dans une liaison avec la terrible comtesse (BOURGET, Physiol. amour mod., 1890, p. 74) :
• 9. Lorsqu'on emploie des blocs artificiels à la façon de gros enrochements en les immergeant sans ordre, à pierres perdues sur le talus du soubassement, on admet qu'une seule épaisseur de blocs n'offrirait pas une défense suffisante.
BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 245.
6. Qui n'est plus utilisable; qui n'a pas été mis à profit. Chaleur, cire, pain, peine, place perdu(e); heure, occasion perdue; temps perdu. [Les premiers potiers] pratiquaient ce que l'on fait (...) dans le moulage à creux perdu (Al. BRONGNIART, Arts céram., t. 1, 1844, p. 127) :
• 10. ... nous avons fait notre temps de jeunesse, d'insouciance et de paradoxe. Tout cela est très-beau, on en ferait un joli roman; mais cette comédie des folies amoureuses, ce gaspillage des jours perdus avec la prodigalité des gens qui croient avoir l'éternité à dépenser, tout cela doit avoir un dénoûment.
MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 286.
♦ COMM. Qui n'est ni repris ni remboursé. Emballage, verre perdu.
♦ À ses heures perdues, à ses moments perdus, à temps perdu. Dans les moments de loisir. À ses heures perdues, elle soignait les bêtes blessées qu'elle pouvait recueillir (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 91).
♦ Salle des pas perdus. V. pas2 I A 2 a.
♦ Loc. et proverbes
Un bienfait n'est jamais perdu.
Ce n'est pas perdu pour tout le monde (fam.). Ce qui a été perdu a été récupéré et utilisé par quelqu'un.
7. Qui se solde ou s'est soldé par un échec. Bataille, course perdue; procès perdu. Toute ma vie est derrière moi. Je la vois tout entière, je vois sa forme et les lents mouvements qui m'ont mené jusqu'ici. Il y a peu de choses à en dire : c'est une partie perdue, voilà tout (SARTRE, Nausée, 1938, p. 197).
♦ Cause perdue. Cause dont l'échec est inévitable. Sachant qu'il n'est pas de causes victorieuses, j'ai du goût pour les causes perdues : elles demandent une âme entière, égale à sa défaite comme à ses victoires passagères (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 118).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 980 « (d'une personne) qui est menacé dans sa vie physique ou morale » (Jonas, éd. G. de Poerck, verso 18, p. 44, ligne 82; v. aussi perdre); b) 1538 « gravement atteint dans sa situation, sa prospérité » (EST.); 1559 perdude « dans une situation désespérée du fait de » (AMYOT, Timol., 4 ds LITTRÉ); c) 1538 « gravement atteint dans son honorabilité » (EST.); en partic. 1606 une femme perdue (NICOT); 2. a) ca 1260 « (d'un inanimé) mal employé ou employé sans profit; inutile » ce seroit painne perdue (Menestrel de Reims, éd. N. de Wailly, § 84, p. 45); 1645 bontés perdues (CORNEILLE, Théodore, IV, 3); 1671 moments perdus « moments de loisirs d'une personne ordinairement fort occupée » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, 3 mars, éd. M. Monmerqué, t. II, p. 90); b) av. 1654 « voué de façon certaine à la ruine, à l'échec » il n'y a rien de perdu jusqu'ici « il est encore possible de rétablir la situation » (BALZ., liv. III, lett., 4 ds LITTRÉ); 1673 tout est perdu (RACINE, Mithridate, IV, 7); c) 1688 mettre son bien à fonds perdu « le mettre en viager » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, III, p. 402); 1794 placer une somme d'argent à fonds perdu (CHAMFORT, Caract. et anecd., p. 129); d) 1823 « qui est à jamais gâté, détérioré » livres [...] égarés, gaspillés, gâtés et perdus (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 514). B. 1. Ca 1260 « (d'un bien matériel ou moral) dont on est privé définitivement » (Menestrel de Reims, § 341, p. 177); 2. 4e quart XIVe s. « situé à l'écart, peu fréquenté » par chemins perdus (FROISSART, Chron., éd. L. Murot, XII, 26); 3. 1559 « qui échappe à toute direction, à tout contrôle » [construction, ouvrage] à pierre perdue (AMYOT, Cimon, 24 ds LITTRÉ); 1616 [éd.] tirer à coups perdus (AUB., Hist., II, 41, ibid.); 4. 1660 « (lutte, compétition) où on a le dessous » bataille perdue (CORNEILLE, Toison d'Or, I, 1); 5. av. 1782 « qui a été égaré, qu'on ne peut retrouver » livre [...] perdu (D'ALEMBERT, Eloges, Sacy ds LITTRÉ). C. 1. 1352 « qui s'est égaré de sa route » en partic. « damné » (Un prevost que Notre Dame delivra, Serventois, 48 ds Mir. N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, t. II, p. 277); 1683 brebis perdue « chrétien qui s'est écarté du droit chemin » (BOSSUET, Oraison funèbre de Marie Thérèse d'Autriche, éd. J. Truchet, p. 219); 2. a) 1676 peint. contours [...] perdus ou noyez (FÉLIBIEN, p. 686); b) 1691 archit. pierres perdües (D'AVILER, Cours d'archit., Paris, N. Langlois, 2e part., p. 749); c) 1723 plus gén. « (d'une personne) qui se fond dans un ensemble au point de ne plus être perceptible » perdu dans la foule obscure (J. B. ROUSS., Odes, IV, 7 ds LITTRÉ); 3. a) av. 1755 « absorbé dans ses pensées au point de n'être sensible à rien d'autre » perdues dans la douleur (MONTESQ., Lys., ibid.); b) 1744 « désemparé, désorienté, dont l'esprit est troublé, égaré » (DUCLOS, Acajou et Zirphile, p. 73). Part. passé adj. et subst. de perdre. Fréq. abs. littér. : 16 357. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 92 754, b) 23 363; XXe s. : a) 24 405, b) 22 952. Bbg. QUEM. DDL t. 20, 21, 22.
Encyclopédie Universelle. 2012.