pharmacie [ farmasi ] n. f.
• 1575; farmacie « remède » 1314; bas lat. pharmacia, gr. pharmakeia, de pharmakon « poison, remède »
1 ♦ Science des remèdes et des médicaments, art de les préparer et de les contrôler. Pharmacie chimique (étudiant les produits définis); pharmacie galénique. Pharmacie et pharmacologie. Étudiant en pharmacie. Préparateur en pharmacie. Docteur en pharmacie. Laboratoire de pharmacie. ⇒ pharmaceutique.
♢ Études préparant au diplôme de pharmacien. Deuxième année de pharmacie.
2 ♦ (1732) Local où l'on vend les médicaments (spécialités ou préparations), des substances à usage thérapeutique, des produits, objets et instruments destinés aux soins du corps (hygiène, toilette), éventuellement de l'herboristerie et de la parfumerie. ⇒ officine. Laboratoire et boutique d'une pharmacie. Médicament vendu en pharmacie sur ordonnance, ou en vente libre. Pharmacie de garde. Pharmacie mutualiste.
♢ Par ext. Local où sont préparés, rangés les médicaments dans un hôpital, un hospice.
♢ (déb. XXe) Au Canada, Établissement commercial comprenant une pharmacie, un débit de tabac, et parfois un comptoir où l'on sert des rafraîchissements, des repas légers, et où l'on vend des produits de beauté et de menus articles. ⇒ drugstore.
3 ♦ Par ext. (1781) Assortiment de produits pharmaceutiques usuels que l'on garde chez soi, qu'on emporte avec soi. Pharmacie portative. « Ce sont des cachets, des sirops, des gouttes, des pilules, toute une pharmacie qu'il faut [...] mettre sur la table » (Mirbeau).
♢ Collect. Produits pharmaceutiques. ⇒aussi dermopharmacie, parapharmacie. Acheter de la pharmacie. Armoire à pharmacie, de pharmacie. — Par ext. L'armoire elle-même.
4 ♦ Vx Médicament. Mod. Pots à pharmacie.
● pharmacie nom féminin (bas latin pharmacia, du grec pharmakeia) Science appliquée à la conception, la préparation et la distribution des médicaments. Profession de pharmacien. Officine où sont préparés, conservés, remis au public les médicaments. Dans un établissement hospitalier, local où l'on entrepose et prépare les médicaments destinés aux malades en traitement. Ensemble de médicaments, de produits pharmaceutiques : Armoire à pharmacie. ● pharmacie (citations) nom féminin (bas latin pharmacia, du grec pharmakeia) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 On ne se compose pas plus une sagesse en introduisant dans sa pensée les divers résidus de toutes les philosophies humaines qu'on ne se ferait une santé en avalant tous les fonds de bouteille d'une vieille pharmacie. Tas de pierres Éditions Milieu du monde
pharmacie
n. f.
d1./d Science de la préparation et de la composition des médicaments. Faculté de pharmacie.
d2./d Magasin où l'on fait des préparations pharmaceutiques et où l'on vend des médicaments, des produits de toilette, etc.
— La pharmacie d'un hôpital, où l'on distribue des médicaments dans les divers services.
|| (Québec) Magasin semblable où l'on vend divers autres produits (journaux, gadgets, friandises, etc.).
d3./d Assortiment de médicaments. Pharmacie familiale.
— Pharmacie villageoise ou (Madag.) pharmacie communautaire: réserve de médicaments à la disposition des habitants d'un village.
d4./d Petite armoire à médicaments.
⇒PHARMACIE, subst. fém.
A. —1. Science, art, techniques, ayant pour objet la recherche, la fabrication, le contrôle, le conditionnement et la distribution des médicaments. École, faculté (mixte) de pharmacie (et de médecine); commencer, faire ses études de pharmacie. C'est un décret du 5 septembre 1946 qui a autorisé la «Société de pharmacie de Paris» à prendre le titre d'Académie de pharmacie (Encyclop. éduc., 1960, p.246). Claude Bernard (1813-1878) étudie la pharmacie à Lyon (Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, 1961, p.472). Nous avons mentionné le rôle nouveau de la chimie dans la pharmacie, qui n'employait guère que des plantes au début du XIXe siècle (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p.357). V. baraquement ex. 2 et employer A 1 ex. de Faral.
— En pharmacie, loc. adj. Étudiant, docteur en pharmacie; doctorat, internat en pharmacie; préparateur en pharmacie. V. infra ex. 3.
— Spécialement
♦Pharmacie chimique. Étude des produits chimiques, organiques et minéraux, utilisés comme médicaments, seuls ou en combinaisons diverses (solutions, sirops, etc.) (d'apr. Méd. Biol. t.3 1972). Synon. pharmacochimie (s.v. pharmaco- A 2).
♦Pharmacie galénique. ,,Étude des modes de préparation et des formes sous lesquelles les médicaments sont administrés`` (Méd. Biol. t.3 1972).
2. P. méton.
a) Études poursuivies à la faculté de pharmacie. Inscriptions validées de pharmacie (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p.3815).
b) Activité professionnelle ayant trait aux médicaments; en partic., profession de pharmacien. [Le] diplôme d'université de pharmacien, réservé aux étrangers, (...) ne permet pas d'exercer la pharmacie en France (Encyclop. éduc., 1960, p.221):
• 1. «(...) —On m'a raconté que t'étais dans la pharmacie? —Représentant en produits pharmaceutiques.» Il haussa les épaules, écoeuré. «Si c'est pas dingue de vendre des potions quand on a eu la chance de naître au pays de l'armagnac!...»
EXBRAYAT, Pour ses beaux yeux, Paris, Le Livre de poche, 1971, p.87.
B. —1. Ensemble des locaux où le pharmacien entrepose, prépare et vend les médicaments ainsi que divers articles d'hygiène, de parfumerie, de diététique infantile et adulte, de l'herboristerie (v. parapharmacie infra rem.). Synon. officine (v. ce mot B dr.). [Il écrivit une] ordonnance, qu'il timbra et remit à la mère: «Passez à la pharmacie. On vous fera cette potion tout de suite...» (BOURGET, Actes suivent, 1926, p.138). On tombe toujours malade le dimanche, quand les pharmacies sont fermées et les médecins en vadrouille (MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1279). Regardez-les tous, alignés comme des bocaux dans une pharmacie (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.65). V. bocal ex. 1.
SYNT. Pharmacie commerciale, mutualiste, à but non lucratif; pharmacie allopathique, homéopathique; acheter, acquérir, gérer, tenir, vendre une pharmacie; courir à la pharmacie; trouver une pharmacie ouverte; produit vendu en pharmacie; devanture d'une pharmacie; commis, garçon de pharmacie (vieilli).
— Au sing., coll. Les officines, l'ensemble de la profession:
• 2. Une baisse autoritaire du prix des médicaments passe pour avoir provoqué, dans la pharmacie, un ralentissement des fournitures de remèdes aux malades: le motif en étant un changement d'étiquette, qui, par contre, n'a jamais exercé d'influence perturbatrice dans les cas de hausse (octobre 1957).
MEYNAUD, Groupes pression Fr., 1958, p.156.
2. P. anal. [Dans un établissement hospitalier] Local où sont entreposés ou préparés les médicaments destinés aux malades en traitement. La pharmacie de l'hôpital, petit bâtiment ajouté à la maison et pris sur le jardin, avait été transformée en cuisine et en cellier (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.30).
— P. méton. Service hospitalier chargé de la gestion, de la préparation et de la distribution des médicaments aux malades en traitement dans l'établissement:
• 3. Le personnel pharmaceutique destiné à assurer le fonctionnement des pharmacies hospitalières comprend, selon l'importance des hôpitaux: —des pharmaciens à temps complet appelés pharmaciens-résidents; —des pharmaciens à temps partiels appelés pharmaciens-gérants; —des internes en pharmacie.
Organ. hospit. France, 1957, p.19.
3. Au sing., coll. Les pharmacies, la législation qui les régit, leur fonctionnement. [L'ordonnance n 67-707 du 21 août 1967 porte] modification du livre V du code de la santé publique relatif à la pharmacie (Réforme Séc. soc., 1968, p.43).
C. —P. méton.
1. Vieilli ou littér. Médicament. Pots à pharmacie; enfermer, jeter des ampoules, des fioles de pharmacie; avoir des flacons de pharmacie devant son assiette. Ce n'est guère impunément qu'on (...) emploie [la cantharide] en médecine. Cette pharmacie du moyen âge, dangereuse à l'homme, n'est pas innocente, ce semble, pour les animaux eux-mêmes (MICHELET, Insecte, 1857, p.184). Ils ont beau s'efforcer d'être canailles avec naturel, se bourrer de drogues, de pharmacies, on croirait que le vice exaspère au lieu de l'apaiser ce vieux sang chrétien qui les démange (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p.969):
• 4. Assis sur ma couchette, désoeuvré, je sors de mes poches, un à un, les papiers qui s'y trouvent. Des réclames de pharmacies tropicales, de vieilles lettres, du papier blanc orné du petit drapeau tricolore des Messageries Maritimes...
MALRAUX, Conquér., 1928, p.41.
2. Au sing., coll.
a) Médicaments et, p.ext., pansements, articles d'hygiène. Armoire, boîte à, de pharmacie; caisse de pharmacie. Même avec sa réduction de 55 pour cent, la pharmacie coûte cher (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p.1250). Nous avons emporté un peu de pharmacie. Cent grammes d'éther pur, cent grammes d'alcool à 90 et un flacon d'iode (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p.236). Une partie du cours Désir avait été aménagée en hôpital. Dans les couloirs, une édifiante odeur de pharmacie se mêlait à l'odeur d'encaustique (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.32).
— [En formulation attributive] Le sucre est toute la pharmacie du pauvre (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.282).
b) Trousse, boîte, armoire renfermant un assortiment de médicaments, de pansements d'usage courant. Pharmacie de voyage; chercher un médicament dans sa pharmacie. Le pharmacien Bézuquet lui confectionna une petite pharmacie portative bourrée de sparadrap, d'arnica, de camphre, de vinaigre des quatre-voleurs (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p.44). De son bras pendant, le sang coulait (...). «Garrotez-vous!» gueula Gardet, envoyant comme un palet la pharmacie de bord vers Mireaux (MALRAUX, Espoir, 1937, p.822):
• 5. En vain il tenta de desserrer les mâchoires, faisant grincer sur les dents jointes une spatule d'ivoire. La lèvre retroussée saigna. Il alla vers sa pharmacie, ouvrit la porte, tâtonna parmi les flacons, choisit, flaira...
BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.98.
REM. 1. -pharmacie, élém. de compos. V. phytopharmacie (s.v. phyto-) et aussi: a) Dermopharmacie, subst. fém. Ensemble des ,,produits cosmétologiques et d'hygiène corporelle fabriqués et contrôlés suivant les usages de la profession pharmaceutique`` (VIe Congrès européen de dermopharmacie, motion du 10 nov. 1984); branche de la pharmacie (supra A 1) qui s'y rapporte (v. dermopharmacologie rem. a s.v. pharmacologie). C'est au Palais des congrès de Strasbourg que se tiendra (...) le VIe Congrès européen de dermopharmacie. Parmi les sujets qui seront traités: la protection solaire artificielle, sénescence cutanée et cosmétologie, influence des savons et lotions nettoyantes sur la peau, action des détergents sur la peau humaine (L'Est Républicain, 3 nov. 1984, p.19, col. 1-2). b) Parapharmacie, subst. fém. Ensemble des articles vendus en pharmacie à l'exclusion des médicaments et des autres produits spécifiquement du ressort du pharmacien. Autre source de revenus substantiels: la parapharmacie. Lunettes d'aviateur, purées amaigrissantes, pèse-personne en fourrure: les officines tournent au bazar (Le Nouvel Observateur, 18 mars 1974 ds GILB. 1980, s.v. para-). La parapharmacie est un service nécessaire et recherché par une nombreuse clientèle, la parapharmacie est l'image la plus «visible» de l'officine (Le Pharmacien de France, Diagnostic 1983 de la Parapharmacie, sondage, p.2). 2. Pharmaque, subst. masc., vx. Préparation pharmaceutique; mixture à vertus réputées magiques. Elle prit un peu d'alkermès (...); elle en but une goutte à peine et, amicalement, ils discutèrent sur le goût de ce pharmaque où elle retrouvait un arome de clou de girofle, tempéré par un fleur [v. fleurer étymol.] de cannelle noyé dans de l'eau distillée de rose (HUYSMANS, Là-bas, t.2, 1891, p.49). Un affreux salmigondis d'oeufs de lézards et de jusquiame, pharmaque horrible qui devait achever d'égarer les esprits du vieux monarque (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p.250). P. métaph. Nous pensons que le mépris serait le pharmaque sûr, l'électuaire vrai pour la santé de l'âme et du corps. Mais il faut entendre le mépris complet, le mépris des autres, le mépris de soi-même, enfin et surtout le mépris du mépris qui rend libre (BLOY, Journal, 1902, p.130).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1314 farmacie «purgation à l'aide d'un remède ou d'une drogue» farmacie espurgant l'umeur agüe (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, § 1579, t.II, p.70); en m. fr. seulement; 2. 1575 «science des remèdes et des médicaments» (PARÉ, Préface, De l'invention et excellence de la medecine et chirurgie ds OEuvres compl., éd. J.-F. Malgaigne, I, p.23); 1680 pharmacie galénique (RICH.); pharmacie chimique (ibid.); 3. 1680 «profession de pharmacien» faire la pharmacie (ibid., s.v. pharmacien); 4. a) 1732 «lieu où l'on prépare et conserve les médicaments» une Pharmacie ou Apotiquairerie familière (LIGER, La Nouvelle maison rustique, t.II, p.385); b) 1761 la pharmacie de l'Hôpital (F. A. CHEVRIER, Le Colporteur, p.165); 5. a) 1778 «ensemble de médicaments et autres produits pharmaceutiques qu'on emploie pour se soigner» (ROUSSEAU, Rêveries prom., p.110: toute cette pharmacie ne souillait point mes images champêtres, rien n'en était plus éloigné que des tisanes et des emplâtres); b) 1784 «ensemble des moyens qu'on emploie pour se soigner lorsqu'on est malade» (BERN. DE ST-P., Ét. nature, t.2, p.311); 6. 1781 «assortiment de médicaments que l'on garde chez soi» un coffret de pharmacie (Catalogue de la vente du duc Charles de Lorraine et de Bar ds HAVARD t.4). Empr. au b. lat. pharmacia «ensemble des médicaments», empl. dans le domaine méd. (v. FORC.), empr. au gr. «emploi de médicaments», d'où «médicaments», dér. de «donner un médicament», lui-même de «remède, médicament». Fréq. abs. littér.:315. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 229, b) 650; XXes.: a) 523, b) 480.
pharmacie [faʀmasi] n. f.
ÉTYM. XVIe; farmacie « remède purgatif », 1314; lat. méd. pharmacia, grec pharmakeia, rac. pharmakon « poison, remède ».
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1 a Science des remèdes et des médicaments, art de les préparer et de les contrôler. || Pharmacie chimique (étudiant les produits définis); pharmacie galénique (étudiant les mélanges). || Étudier la pharmacie, étudiant, préparateur en pharmacie. ⇒ Pharmaceutique, pharmacologie. || Préparateur en pharmacie. || Docteur en pharmacie. || La faculté de pharmacie. || Opérations de pharmacie. ⇒ Broyer, diluer, doser, édulcorer, émulsionner, enrober, grabeler (vx), malaxer, manipuler, mélanger, pulper (vx), triturer…; colature, édulcoration, impastation (vx), manipulation, mixtion, pulpation (vx)… || Substances officinales utilisées en pharmacie, formes sous lesquelles elles sont présentées. ⇒ Médicament; cachet, colature, dilution, drogue, élixir, embrocation, émulsion, gélule, hydrolat, intrait, magistère (vx), oléolat (vx), onguent, pilule, tablette, teinture… || Instruments utilisés en pharmacie. ⇒ Fiole, mortier, pilon, pilulier, spatule… || Laboratoire de pharmacie, où les médicaments sont préparés industriellement pour être distribués dans le commerce.
➪ tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
b Profession du pharmacien. || Il veut exercer la pharmacie. — Études de pharmacie. || Elle finit sa pharmacie.
2 (1732). Local où l'on vend les médicaments (spécialités ou préparations), des substances à usage thérapeutique (alcool, éther, eau oxygénée…), des produits, objets et instruments destinés aux soins du corps (⇒ Hygiène, toilette), éventuellement de l'herboristerie et de la parfumerie. ⇒ Officine. || Laboratoire et boutique d'une pharmacie. || Commerce de pharmacie. || Médicament préparé en pharmacie (⇒ Préparation) sur ordonnance du médecin (⇒ Magistral) ou selon des formules codifiées. ⇒ Codex, pharmacopée. || Médicament vendu en pharmacie tout préparé (⇒ Spécialité), sur ordonnance, ou en vente libre. || Ordonnancier d'une pharmacie. || Pots, bocaux…, balance d'une pharmacie. || Pharmacie allopathique, homéopathique. || Pharmacie qui a un laboratoire d'analyses. Vx. || Pharmacie normale; de première classe. || Sonnette de nuit d'une pharmacie. || Pharmacie de garde ouverte les jours fériés. || Pharmacie mutualiste. — Par ext. Local où sont préparés, rangés les médicaments dans un hôpital, un hospice… || La pharmacie de l'Hôtel-Dieu. || Pharmacie attachée à une infirmerie.
1 Mais ce qui attire le plus les yeux, c'est en face de l'auberge du Lion d'Or, la pharmacie de M. Homais ! Le soir, principalement, quand son quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin, sur le sol, leurs deux clartés de couleur, alors, à travers elles, comme des feux de Bengale, s'entrevoit l'ombre du pharmacien accoudé sur son pupitre. Sa maison, du haut en bas, est placardée d'inscriptions écrites en anglaise, en ronde, en moulée : « Eaux de Vichy, de Seltz et de Barèges, robs dépuratifs, médecine Raspail, racahout des Arabes, pastilles Darcet, pâte Regnault, bandages, bains, chocolats de santé, etc. » Et l'enseigne, qui tient toute la largeur de la boutique, porte en lettres d'or : Homais, pharmacien. Puis, au fond de la boutique, derrière les grandes balances scellées sur le comptoir, le mot laboratoire se déroule au-dessus d'une porte vitrée (…)
Flaubert, Mme Bovary, II, I.
1.1 (…) la radio (…) préférait indiquer les bureaux payeurs des allocations, les convois funèbres et les pharmacies de garde.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 189.
♦ (Au Canada, déb. XXe). Établissement commercial comprenant une pharmacie, un débit de tabac, et parfois un comptoir où l'on sert des rafraîchissements, des repas légers, et où l'on vend des produits de beauté et de menus articles. ⇒ Drug(-)store (anglicisme); et aussi tabagie (3.).
➪ tableau Principaux noms désignant des magasins.
3 (1781). Assortiment de produits pharmaceutiques usuels que l'on garde chez soi, qu'on emporte avec soi. || Pharmacie portative, de poche… || Pharmacie de voyage (→ Caisse, cit. 2).
♦ (1858). Collectif. Produits pharmaceutiques. || Acheter de la pharmacie. || Note de pharmacie.
1.2 Ce qu'elle absorbe, ce sont des cachets, des sirops, des gouttes, des pilules, toute une pharmacie qu'il faut avoir bien soin de mettre sur la table, à chaque repas, devant son assiette (…)
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 31.
2 (elle) s'en fut tout droit à l'armoire de pharmacie, dont elle retira la seringue de Pravaz et une ampoule de morphine.
Hervé Bazin, Vipère au poing, X.
♦ Par ext. Armoire à produits pharmaceutiques. || Rangez le coton dans la pharmacie.
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DÉR. Pharmacien. — Cf. Pharmaco-.
COMP. Dermopharmacie, parapharmacie.
Encyclopédie Universelle. 2012.