proue [ pru ] n. f.
• proe 1246; it. dial. proa, prua, du lat. prora
♦ Avant d'un navire (opposé à poupe). Les vagues fouettaient la proue du paquebot. Être à la proue du navire. Figure de proue. « Nous nous tenions debout; le visage tourné vers la proue du vaisseau » (Chateaubriand). — « Les maisons s'avancent comme des proues de galères » (Fargue). Loc. Rare S'avancer en proue : faire saillie.
⊗ CONTR. 2. Arrière, poupe.
● proue nom féminin (italien dialectal prua, du latin prora) Avant d'un navire (par opposition à la poupe). ● proue (citations) nom féminin (italien dialectal prua, du latin prora) Gabriele D'Annunzio Pescara 1863-Gardone Riviera 1938 Arme la proue et cingle vers le Monde. Arma la prora e salpa verso il Mondo. La Nave, Prologo ● proue (homonymes) nom féminin (italien dialectal prua, du latin prora) prou adverbe ● proue (synonymes) nom féminin (italien dialectal prua, du latin prora) Avant d'un navire (par opposition à la poupe ).
Synonymes :
- nez
proue
n. f. Avant d'un navire.
⇒PROUE, subst. fém.
MARINE
A.— [P. oppos. à poupe] Partie avant d'un navire. Le soleil et l'ombre de la montagne se partageaient par égale moitié notre bateau, la proue au soleil, la poupe dans le demi-jour (LAMART., Raphaël, 1849, p. 208). Deux vapeurs amarrés poupe à proue (...) déposaient leurs chargements de bois blanc (HAMP, Champagne, 1909, p. 189). À la proue et à la poupe le mousse hissait le clin-foc (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 176).
♦ P. métaph. S'avancer en proue. Tous feux éteints, assis à la proue de la colline, nous cinglions en pleine nuit, notre sillage d'étoiles battait de la queue dans le ciel (GIONO, Manosque, 1930, p. 63). Les grands ormes qui croissent à la proue de l'Île Saint-Louis se balançaient doucement ainsi que des mâtures (DRUON, Rendez-vous enfers, 1951, p. 27).
♦ Figure de proue. V. figure II A 1
— Lame de proue. Synon. de moustache (v. ce mot B 3 b). On appelle quelquefois « moustaches » l'eau écumante repoussée par l'avant du navire en marche (...). On dit plus souvent « lames de proue » (LE CLÈRE 1960).
B.— En partic. Dans les anciens navires en bois, partie comprise entre le coltis et l'étrave, qui est formée par les allonges d'écubiers, la première paire de couples par l'avant et la partie du bordé les recouvrant (d'apr. GRUSS 1978). La Proue, proprement dite, est la partie d'un bâtiment située sur l'avant du coltis, et qui a l'étrave pour limite avant (BONN.-PARIS 1859).
Prononc. et Orth. :[]. Homon. prou. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1246 proe (doc. Gênes ds L. T. BELGRANO, Documenti inediti riguardanti le due Crociate di San Ludovico IX re di Francia, p. 9, 11 ds J. FENNIS, La Stolonomie, p. 465) — 1494-1504, Compte de J. Perresson, fol. 12 v° ds JAL1; ca 1320 proue (Chron. du Templier de Tyr ds Chiprois, éd. G. Raynaud, p. 228). Prob. empr. à l'a. génois proa (dep. le XIIIe-XIVe s. d'apr. VIDOS, p. 549), prob. issu par dissim. du lat. prora « proue », empr. au gr. « id. » (cf. ital. proda dep. 1255 à Venise d'apr. DEI; cat. proa au XIIIe s. ds ALC.-MOLL; a. prov. proa dep. 1248, texte lat. médiév., d'apr. J. FENNIS, op. cit., p. 466, v. VIDOS, pp. 548-550; A. PRATI ds R. Ling. rom. t. 19, pp. 89-91; FEW t. 9, p. 462a; J. FENNIS, op. cit., p. 467; COR.-PASC.; ROHLFS, § 328). À partir du XVe s., J. Fennis pense que le mot est parvenu en fr. à travers le prov. (cf. REW3, n° 6784) mais cet intermédiaire n'est pas nécessaire étant donné que les textes qu'il cite sont pour la plupart italianisants (Boucicaut, VILLENEUVE, etc.; cf. poupe). La forme prore, att. chez Ph. de Mézières et plusieurs fois au XVIe s. (J. FENNIS, op. cit., p. 465) est empr. à l'ital. prora, empr. au lat. Fréq. abs. littér. :305. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 578, b) 404; XXe s. : a) 409, b) 340. Bbg. WIND 1928, p. 43.
proue [pʀu] n. f.
ÉTYM. 1382; proe, 1246; ital. dial. proa, prua, formes issues par dissimilation du lat. prora.
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♦ Avant (d'un navire). ⇒ Avant, bout, nez (II.). — Spécialt. Dans les anciens navires en bois, Partie limitée par l'étrave et comprenant les allonges d'écubiers, la première paire de couples par l'avant et la partie du bordage qui les recouvre. || À la proue et à l'arrière (poupe) du bateau (→ 1. Marque, cit. 12). || Vagues fouettant (cit. 8) la proue d'un paquebot. || Se tenir sur la proue (→ Invoquer, cit. 2). — Fer taillant de la proue d'une gondole (cit. 2). ⇒ Éperon. || Acrostoles de la proue d'une galère. — ☑ Loc. Figure (cit. 8) de proue.
1 Les batailles navales étaient alors plus meurtrières qu'aujourd'hui (…) les vaisseaux s'abordaient par la proue; on en abaissait de part et d'autres des ponts-levis, et on se battait comme en terre ferme.
Voltaire, Essai sur les mœurs, LXXV.
2 (…) les matelots se pressaient pêle-mêle sur le tillac : nous nous tenions debout; le visage tourné vers la proue du vaisseau.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 274.
♦ Par compar. ou par métaphore. || Nez busqué (cit. 1) formant proue. || S'avancer en proue : faire saillie.
3 (…) des babouches (…) dont la pointe se recourbe en proue de gondole.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), V, II.
4 Les maisons s'avancent comme des proues de galères où tous les sabords s'éclairent (…)
Léon-Paul Fargue, Poèmes, p. 46.
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CONTR. Arrière, poupe.
HOM. Prou.
Encyclopédie Universelle. 2012.