racaille [ rakaj ] n. f.
• rascaille 1138; de °rasquer (cf. a. provenç. rascar); lat. pop. °rasicare « racler, gratter », class. radere
1 ♦ Vieilli Populace méprisable. ⇒ canaille, lie, plèbe, 1. tourbe. « Ce n'est plus le peuple, mais la racaille » (A. Gide).
2 ♦ Mod. Ensemble de fripouilles. « Si l'on mettait toute cette racaille en prison, [...] les honnêtes gens pourraient respirer » (Camus).
● racaille nom féminin (ancien normand rasquer, du latin populaire rasicare, racler, du latin classique radere, gratter) Populace méprisable ; catégorie de personnes considérées comme viles. ● racaille (synonymes) nom féminin (ancien normand rasquer, du latin populaire rasicare, racler, du latin classique radere, gratter) Populace méprisable ; catégorie de personnes considérées comme viles.
Synonymes :
- canaille
- crapule
- filou
- fripouille (familier)
- gredin
- lie (littéraire)
- pègre
- plèbe (littéraire)
- populace
- tourbe (littéraire)
- vermine (littéraire)
racaille
n. f. Foule méprisable.
|| Rebut de la population.
⇒RACAILLE, subst. fém.
Péj. Partie du peuple la plus pauvre, considérée comme la plus méprisable. Synon. canaille, populace. C'est le bouleversement de tout; la racaille va maintenant à la cour... Les seigneurs sont confondus parmi les va-nu-pieds (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 196). Qu'ai-je côtoyé de plus repoussant que ce quartier de ville bâti (...). La racaille n'émergeait de ces profondeurs spongieuses que pour s'injurier d'une voix usée et sans colère véritable (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 537).
— P. ext. [S'emploie pour désigner de façon très méprisante un ensemble d'individus] Synon. crapule (vieilli), fripouille (vieilli). La racaille bourgeoise, révolutionnaire. C'est Masson (...) qui amène toute cette petite racaille académique! (GONCOURT, Journal, 1887, p. 641). Les notaires? D'la racaille! Des mecs qui prennent cent sous pour vous écrire deux lignes... (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 94). Il leur fallait quelqu'un à qui s'en prendre, quelqu'un qu'on pourrait haïr sans danger (...) ceux qu'on appelait les dissidents, les réfractaires, les patriotes ou simplement les jeunes... la résistance, ce ramassis de vauriens, cette racaille, ces bandits, la résistance, que le diable l'emporte! (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 410).
— Rare
♦ Une racaille de + subst. Synon. une meute de. [Les] logeuses, [les] concierges, (...) toute une racaille de gens sinistres (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 197).
♦ [Désigne un, des individu(s)] Synon. de canaille. Ils ont mis une machine derrière le mur, ces racailles! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 788).
Prononc. et Orth.:[], []. MARTINET-WALTER 1973 [-a-], [--] (14, 3). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 rascaille agn. (GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1822). Terme originaire des dial. agn. et norm. (supra, FEW t. 10, p. 89a et M. , Le Vocab. ds deux versions de Roman de Thèbes, p. 140), dér., à l'aide du suff. péj. -aille, d'un verbe rasquer (cf. a. prov. rascar « râcler », Moissac, XVe s. ds LEVY Prov.) corresp. à un a. fr. rachier; rasquer est issu d'un lat. vulg. rasicare « raser » (également att. par le cat. esp. port. rascar, vénit. lomb. raskar, REW3 n ° 7074), fréquentatif formé sur rasus, part. passé du class. radere (d'où, également le dér. ras(i)c(u)lare, v. raser). Fréq. abs. littér.:84. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 395.
racaille [ʀakaj] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; rascaille, 1138; de l'anc. normand rasquer (cf. anc. provençal rascar); bas lat. rasicare « racler », class. radere, qui a donné anciennt rasque, rache en divers sens péjoratifs.
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1 Populace méprisable, rebut de la société. ⇒ Canaille, lie, plèbe. || Vous n'êtes que racaille, gens grossiers (cit. 5)…
1 Les princes périrent tous.
La racaille, dans des trous
Trouvant sa retraite prête,
Se sauva sans grand travail.
La Fontaine, Fables, IV, 6.
2 Bien meilleure impression de la population de marins et pêcheurs de Cassis (…) À Marseille, vraiment, ce n'est plus le peuple, mais la racaille.
Gide, Journal, Marseille, juin 1932.
2 (Déb. XVIIe). Ensemble de fripouilles, de personnes que l'on méprise. || « La racaille philosophique » (Bloy, le Désespéré, p. 141). || La racaille des médisants. ⇒ Meute.
3 Il s'agissait d'un jeune employé de commerce qui avait tué un Arabe sur une plage. — Si l'on mettait toute cette racaille en prison, avait dit la marchande, les honnêtes gens pourraient respirer.
Camus, la Peste, p. 68.
♦ (1690). Vx ou régional. (En parlant de choses, d'animaux). || Une racaille de vieilles hardes, de vieux outils.
Encyclopédie Universelle. 2012.