ramollir [ ramɔlir ] v. tr. <conjug. : 2>
1 ♦ Rendre mou ou moins dur. ⇒ amollir. Ramollir du cuir. Ramollir du beurre.
♢ Pronom. Os, tissus qui se ramollissent. Cerveau qui se ramollit (⇒ ramollissement) .
2 ♦ (XIVe) Fig. et littér. Rendre moins résistant, moins ferme, moins énergique. ⇒ amollir. L'« oisiveté ramollit les courages » (Vaugelas).
⊗ CONTR. Durcir, raffermir.
● ramollir verbe transitif (de amollir) Rendre mou ou plus mou ce qui est normalement dur, ferme, consistant : Ces fortes pluies ont ramolli le sol. Affaiblir, diminuer l'énergie, la fermeté, la combativité de quelqu'un, d'un groupe : Le confort les avait ramollis. Familier. Affaiblir gravement les facultés mentales de quelqu'un : Un homme que l'âge a ramolli. ● ramollir (difficultés) verbe transitif (de amollir) Orthographe Avec deux l. Construction Ramollir, à la différence d'amollir, peut s'employer sans complément au sens de « devenir mou » : le beurre a ramolli. Emploi 1. Au sens propre (« rendre mou »), ramollir est plus fréquent qu'amollir, légèrement vieilli : faire ramollir de la cire. 2. Au sens figuré, amollir appartient à une langue recherchée ou littéraire alors que ramollir est familier : « [...] le plaisir [...] amollit le cœur »(Baudelaire) ; les vacances l'ont ramolli. Sens et registre Au sens de « ôter l'énergie à, diminuer les facultés intellectuelles de (qqn) », ramollir et son participe passé ramolli sont familiers : ce temps orageux me ramollit complètement ; il est un peu ramolli. ● ramollir (synonymes) verbe transitif (de amollir) Rendre mou ou plus mou ce qui est normalement dur...
Synonymes :
- amollir
Contraires :
- durcir
Affaiblir, diminuer l'énergie, la fermeté, la combativité de quelqu'un, d'un...
Contraires :
- endurcir
Familier. Affaiblir gravement les facultés mentales de quelqu'un
Synonymes :
- avachir
- aveulir
- débiliter
● ramollir
verbe intransitif
se ramollir
verbe pronominal
être ramolli
verbe passif
Devenir mou : La cire chauffée se ramollit.
Familier. Perdre ses facultés intellectuelles ; être atteint d'un ramollissement cérébral : Il est quelque peu ramolli.
● ramollir (synonymes)
verbe intransitif
se ramollir
verbe pronominal
être ramolli
verbe passif
Familier. Perdre ses facultés intellectuelles ; être atteint d'un ramollissement cérébral
Synonymes :
- baisser
- décliner
- déliquescent
- gaga (familier)
- gâteux
- sénile
ramollir
v. tr.
d1./d Amollir, rendre plus mou. Ramollir de la cire.
|| v. Pron. Devenir plus mou. Matière qui se ramollit à la chaleur.
d2./d Fig. Affaiblir, rendre moins énergique. L'oisiveté ramollit la volonté.
⇒RAMOLLIR, verbe trans.
A. — Rendre quelque chose mou ou moins dur. Synon. amollir; anton. affermir, durcir, raffermir.
1. a) Qqn1 ramollit qqc.2 Il paroît que cet organe produit une liqueur nécessaire à cette chenille pour ramollir le bois dont elle se nourrit (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 339). — « Dès que vous aurez le liquide?... » — « Eh bien, j'y trempe mes œufs... juste assez pour ramollir la coquille sans gâter l'œuf! (...) » (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1347).
— En partic., vx. Ramollir le frein. Tendre moins le frein, le relâcher. Synon. desserrer, donner du mou. P. métaph. Pour serrer tour à tour ou ramollir le frein, Pour garder du complot la fortune du maître (LAMART., Chute, 1838, p. 986).
— FAUCONN. Ramollir un oiseau. Redresser son pennage au moyen d'une éponge trempée (d'apr. Ac. et BAUDR. Chasses 1834).
b) Qqn1 ramollit qqc.2 par/dans qqc.3 Elle ne trouva rien dont elle pût manger en conscience, qu'un morceau de gros pain noir et si dur, qu'elle fut obligée de le faire ramollir dans de l'eau chaude (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 49).
— [P. ell. du compl. dir.] On découpe au canif, du celluloïd en feuille; on le tord en ramollissant par plongée dans l'eau chaude ou passage d'un fer modérément chauffé (ROUSSET, Trav. pts matér., 1928, p. 72).
2. Qqc.3 ramollit qqc.2 L'eau de pluie s'infiltre dans les joints, ramollissant la fondation et rendant le pavé mobile (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 157). Et voilà maintenant, jeune homme, qu'elle m'aspire à mon tour, je me sens fondre et disparaître dans cette gueule vorace, elle ramollit jusqu'à mes os (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1552).
3. Empl. pronom. Qqc.2 se ramollit. Devenir mou ou moins dur. L'opiun de bonne qualité est en masses denses, opaques, même sur les bords des petits fragmens, se ramollissant entre les doigts (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 492). Les corps sapides (...) qui sont traités à l'eau se ramollissent, se dissolvent et se réduisent en bouillie (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 124). Quand on sème du blé niellé, les grains altérés se gonflent, se ramollissent et se pourrissent (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 444).
B. — Au fig. Faire perdre sa consistance à quelque chose; rendre quelqu'un moins énergique, lui ôter sa vigueur. Synon. amollir, avachir; anton. affermir, endurcir, raffermir.
1. Qqc.1 ramollit qqn2/qqc.2 L'affection des enfans, le soin de la maison et l'avancement de la famille, relâchent, détrempent, ramollissent la vigueur du plus généreux esprit qui puisse être (BOREL, Champavert, 1833, p. 116). La bonté ramollit peut-être, et c'est ce qu'on peut dire de plus fort contre elle (RENARD, Journal, 1901, p. 625). Parfait, à la princesse: Qu'avez-vous? Vous pleurez? Alarica: Je n'ai rien. Laissez-moi. Le Cardinal, au roi: Surtout, n'allez pas vous laisser ramollir. Les larmes de la femme moisissent le cœur de l'homme (AUDIBERTI, Mal court, 1947, II, p. 156).
2. Rare. Qqn ramollit qqc.2 [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Alors, dit-il, Alors j'ai ramolli mon ancien caractère. Je n'ai plus regardé pour voir au ministère Quels hommes ou quels noms secondant mon désir, Nous avaient fait à tous un merveilleux loisir (MUSSET ds R. des Deux Mondes, 1832, p. 112).
3. Empl. pronom.
a) Qqc.2 (le cerveau) se ramollit. Perdre ses facultés, son énergie, sa vigueur. Synon. s'amollir. Moi, j'en ai connu un comme ça, que son cerveau se ramollissait... Ça se fondait tout, là-dedans (PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er tabl., 2, p. 14).
b) En partic. Qqn se ramollit. Devenir idiot. Il me paraît que je me ramollis, et que toutes les ambitions viriles m'ont quitté (AMIEL, Journal, 1866, p. 199). Je ne sais écrire, ni vouloir, ni rêver, ni penser. Je m'abêtis, je me ramollis, je me racornis (G. FOURMENT, Corresp. [avec Valéry], 1888, p. 60).
REM. Ramollissable, adj. Qu'on peut ramollir. Substance ramollissable. On a cherché à faire une poterie dont la pâte soit seulement ramollissable en biscuit (Al. BRONGNIART, Arts céram., t. 1, 1844, p. 202).
Prononc. et Orth.:[], (il) ramollit [-li]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1520 « rendre mou » (Le Guidon en francoys, 307b, éd. 1534 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 143); b) 1549 adj. et subst. méd. ramollissant (TAGAULT, Inst. chir., p. 621 ds GDF. Compl.); c) 1585 au fig. (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 116: d'avoir [...] ramoli la fureur de Saür son ennemy); 2. 1869 « devenir imbécile, par ramollissement du cerveau » (LITTRÉ). Dér. de amollir; préf. re-; cf. ant. ramoulïer (1360-70, Baudoin de Sebourc, XIX, 194 ds T.-L.) et ramollier (1422, ALAIN CHARTIER, Quadrilogue, éd. E. Droz, p. 60). Fréq. abs. littér.:24. Bbg. Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, n ° 1, p. 228.
ramollir [ʀamɔliʀ] v. tr.
ÉTYM. 1448; de re-, et amollir.
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1 Rendre mou ou moins dur. ⇒ Amollir. || Ramollir du cuir. || « Les pluies ramolissent la terre » (Académie). || L'âge ramollit les chairs. ⇒ Avachir, mollifier (vx). — Pron. || Os, tissus qui se ramollissent. ⇒ Mollir.
♦ Spécialt. || Cerveau qui se ramollit. ⇒ Ramollissement.
2 (V. 1360). Fig., littér. Rendu moins résistant, moins ferme, moins énergique. ⇒ Amollir, efféminer, énerver. || L'« oisiveté ramollit les courages » (Vaugelas). || Toute profession (cit. 4) sédentaire ramollit le corps. — Pronominal :
1 Que son cœur ne se ramollisse pas en écrivant des choses si tendres.
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ramolli, ie p. p. adj.
ÉTYM. (1560).
2 (…) des gaufrettes ramollies qui sentaient le fond de tiroir (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, X, p. 78.
♦ ☑ Loc. Cerveau ramolli, faible, sans idées.
2 (1867). Fam. (Personnes). Dont le cerveau est devenu faible. ⇒ Déliquescent. || Il est complètement ramolli. || Un vieux type à moitié ramolli. ⇒ Gâteux.
♦ N. || Un vieux ramolli. — Absolt (vx) :
3 (…) il ricanait, en demandant qui avait posé pour le duc de Beaurivage, le ramolli de Géraldine.
Zola, Nana, IX.
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CONTR. Durcir, endurcir, raffermir.
DÉR. Ramollissable, ramollissant, ramollissement, ramollo.
Encyclopédie Universelle. 2012.