raturer [ ratyre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1550; rasuré adj. 1378; de rature
2 ♦ Mod. Annuler, ou corriger par des ratures. ⇒ barrer, biffer, rayer. Raturer un mot. Raturer une copie. Le chef qui « rature et redresse les projets » (Romains). — « Dix épreuves [de Balzac] revenaient raturées, remaniées » (Gautier ).
♢ Par métaph. « Le sens trop précis rature Ta vague littérature » (Mallarmé).
● raturer verbe transitif Annuler ce qui est écrit en biffant, en traçant un trait dessus. ● raturer (synonymes) verbe transitif Annuler ce qui est écrit en biffant, en traçant un...
Synonymes :
- barrer
- biffer
- rayer
raturer
v. tr. Corriger ou annuler par des ratures. Raturer une phrase.
⇒RATURER, verbe trans.
A. — Vieilli. Soumettre un parchemin au raturage. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — 1. Annuler ou corriger par des ratures. Synon. biffer. Cependant je travaille toujours, recommençant et raturant sans cesse les pages d'un écrit politique qui est comme la toile de Pénélope (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 111). Dans ma jeunesse, j'ai souvent écrit douze et quinze heures sans quitter la table où j'étais assis, raturant et recomposant dix fois la même page (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 471).
— Empl. abs. Valéry a beau se persuader qu'en raturant plus que Lamartine, il obéit à une consigne de précision intellectuelle; en fait, qu'il le sache ou non, il n'est qu'un inspiré comme les autres en quête de l'incantation « définitive » (BREMOND, Poés. pure, 1926, p. 79).
2. Au fig. Effacer, annuler. C'est devant Reichshoffen qu'on efface Wagram! Marengo raturé, c'est Waterloo qui reste (HUGO, Année terr., 1872, p. 256). [Marchenoir] avait beau se dire que toutes ces choses n'existaient plus, que le repentir les avait effacées, raturées, grattées, anéanties (BLOY, Désesp., 1886, p. 102).
Prononc. et Orth.:[], (il) rature [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1458 « effacer ce qui est écrit par un trait de plume » (Arch. du Nord, B 1688, f ° 18 v ° ds IGLF); 1680 « faire subir au parchemin l'opération du raturage » (RICH.). Dér. de rature; dés. -er. Fréq. abs. littér.:106.
DÉR. Raturage, subst. masc. ,,Travail de la peau destiné à parfaire le parchemin, à l'aide du fer à raturer, afin d'en supprimer les inégalités`` (DUVAL 1959). — []. — 1re attest. 1875 « action de raturer » et « opération qu'on fait subir au parchemin pour le rendre plus mince, plus uni, plus blanc » (Lar. 19e); de raturer, suff. -age.
raturer [ʀatyʀe] v. tr.
ÉTYM. 1550; de rature.
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2 Mod. Effacer, annuler, ou corriger par des ratures. ⇒ Barrer, biffer, rayer; et aussi (vx) 1. canceller. || Raturer un mot, une page, un projet (→ Filtrer, cit. 5; impératif, cit. 10). || Raturer pour corriger, rectifier.
1 L'écrivain en voyage tourne et retourne en son esprit une phrase imparfaite. Se réveille-t-il dans la nuit ? Une répétition de mots lui apparaît. Le voici qui rature, dans l'obscurité, des pages imaginaires.
A. Maurois, Un art de vivre, III, 8.
♦ Absolt. || Écrivain qui a l'habitude de raturer.
♦ (1830). Par métaphore. Annuler, abolir.
2 Chaque race écrit en passant sa ligne sur le livre; elle rature les vieux hiéroglyphes romans sur le frontispice des cathédrales, et c'est tout au plus si l'on voit encore le dogme percer çà et là sous le nouveau symbole qu'elle y dépose.
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, V, II.
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raturé, ée p. p. adj.
♦ || Manuscrits, brouillons raturés (→ Barbouiller, cit. 8; hiéroglyphe, cit. 3). || Balzac renvoyait plusieurs fois ses épreuves (cit. 35) raturées et remaniées.
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CONTR. Écrire.
DÉR. Raturage.
Encyclopédie Universelle. 2012.