biffer [ bife ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1576; de l'a. fr. biffe « étoffe rayée »
♦ Rayer d'autorité (ce qui est écrit) pour supprimer. ⇒ barrer, raturer, rayer; biffure. Biffer un nom d'une liste. — N. m. BIFFAGE , 1808 .
● biffer verbe transitif (ancien français biffe, étoffe rayée) Barrer, rayer d'un trait ce qui est écrit : Biffer un nom sur une liste. ● biffer (homonymes) verbe transitif (ancien français biffe, étoffe rayée) ● biffer (synonymes) verbe transitif (ancien français biffe, étoffe rayée) Barrer, rayer d'un trait ce qui est écrit
Synonymes :
- barrer
- bâtonner
- effacer
- enlever
- raturer
- sabrer
Contraires :
- ajouter
- inscrire
biffer
v. tr. Rayer, barrer ce qui est écrit. Il a biffé cette clause. Syn. (Suisse) tracer.
⇒BIFFER, verbe trans.
Barrer, annuler d'un trait de plume ce qui est écrit. Ses manuscrits étaient biffés, rebiffés, raturés, grattés, chargés (CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1855, p. 176) :
• 1. À ses adjoints revient la tâche dite de « révision de la copie » qui consiste à rectifier les erreurs, à biffer les redites, à corriger les fautes grossières, ...
G. et H. COSTON, L'A.B.C. du journ., 1952, p. 103.
— P. métaph. Supprimer, retrancher, détruire :
• 2. Je viens de relire encore votre lettre, et il y a tant de tendresse, d'amour, d'affection, j'y sens tant votre âme à travers des reproches immérités qui viennent des malentendus de l'éloignement, que, pour un rien, je bifferais tout ce que je vous ai dit hier.
BALZAC, Lettres à l'Étrangère, t. 2, 1850, p. 145.
• 3. Le vieillard [Talleyrand], décidé à ne biffer sa vie que quand il n'aurait plus une heure à vivre, opposait à toutes les supplications un obstiné « Pas encore ».
RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, p. 160.
— Spéc., ORFÈVR. Briser les poinçons du maître :
• 4. Il est entendu, d'autre part, que si l'orfèvre quitte sa profession, il doit remettre son poinçon au bureau de garantie pour être biffé devant lui.
S. GRANDJEAN, L'Orfèvr. du XIXe s. en Europe, 1962, p. 29.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que dans DG et Lar. 20e.
PRONONC. ET ORTH. :[bife], (je) biffe [bif]. FÉR. Crit. t. 1 1787 écrit biffer ou bifer.
ÉTYMOL. ET HIST. — a) 1576 biffé « rayé » dans E.-E.-L. MELLEMA, Dict. françois-flameng, Rotterdam; 1584 « effacer de la mémoire » (Guevarre. Epistres dorées, IV, trad. J. de Barraud, 4a dans Rom. Forsch., t. 32, p. 18); b) 1863 orfèvr. (LITTRÉ); ,,vieilli`` d'apr. DG.
Plutôt dér. de biffe1 — le tissu en question étant en général rayé (G. DE POERCK, p. 193, v. bbg.) (pour l'évolution sém. conduisant au sens a v. canceller) — qu'à rattacher à un biffe « objet à deux fentes » (allusion à la pratique du Palais de barrer de deux traits à la plume ou au canif les textes annulés), issu de bifida du lat. findere « fendre » (G. DE POERCK, p. 199).
STAT. — Fréq. abs. littér. :95.
BBG. — DE POERCK (G.). Contribution à l'hist. de la racine biff-. In : [Mél. Roques (M.)]. Paris, 1952, t. 4, pp. 187-213. — KUHN 1931, p. 164. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 169.
biffer [bife] v. tr.
ÉTYM. 1576, biffé « rayé »; « effacer de la mémoire », 1584; de 1. biffe « étoffe rayée » plutôt que du lat. pop. bifida, de fundere « fendre ».
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1 Effacer (ce qui est écrit), annuler, supprimer, en rayant. ⇒ Barrer, bâtonner, corriger, effacer, raturer, rayer. || Biffer une phrase d'un trait de plume. ⇒ Biffure, rature. || Biffer la moitié d'un article. ⇒ Sabrer.
1 Rayer et biffer (…) n'emportent point l'idée de correction, mais celle d'abolition ou de retranchement (…) Mais biffer c'est rayer d'autorité ou avec colère.
Lafaye, Dict. des synonymes, Effacer…, biffer.
2 Chaque fois qu'il citait un nom, il le biffait violemment d'un trait de crayon qui s'abattait sur le papier comme un couperet sur une nuque.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, VI, t. I.
3 Enfin, conclut Louis Barthou, je vous promets de ne biffer aucun nom de votre liste sans vous avoir au préalable prié de venir me voir pour le défendre.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 448.
4 L'homme qui d'ordinaire glisse un « mais » dans chacun de ses propos aimerait mieux de perdre une dent que de biffer son petit monosyllabe préféré.
G. Duhamel, Discours aux nuages, I.
♦ Par comparaison :
4.1 Les images changeantes se dessinaient au ciel, vagues et mobiles dans l'hallucination colorée de son œil; et les hirondelles qui rayaient l'espace d'un vol incessant de flèches lancées semblaient vouloir les effacer en les biffant comme des traits de plume.
Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 4.
♦ Par ext. || Biffer quelqu'un, retrancher son nom (d'une liste).
5 En ce cas-là, vous savez ce qu'il en arriverait; vous seriez biffé de son testament (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, VII, 4.
2 Techn. En gravure, « Annuler une planche gravée en la striant de tailles profondes » (Réau).
♦ (1863). Vieilli. || Biffer les poinçons : briser officiellement les poinçons d'un maître-orfèvre lorsqu'il cesse d'exercer sa profession.
3 Par métaphore ou fig. Annuler, supprimer. || On a biffé, on a voulu biffer tout ce qu'il avait dit, fait, sa participation.
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CONTR. Ajouter, immatriculer, incorporer, inscrire.
DÉR. Biffage, biffure.
Encyclopédie Universelle. 2012.