rauque [ rok ] adj.
• 1406; rauc « enroué » v. 1270; lat. raucus
♦ Se dit d'une voix rude et âpre, produisant des sons voilés (⇒ raucité). « Sa voix rauque annonçait un mal de gorge » ( Diderot). ⇒ éraillé. « Et leur cri rauque [des éperviers] grince à travers les espaces » (Verlaine).
⊗ CONTR. Clair.
● rauque adjectif (latin raucus, enroué) Se dit d'une voix rude, âpre et comme enrouée. Se dit d'un son rude et guttural : Le cri rauque des grenouilles. ● rauque (homonymes) adjectif (latin raucus, enroué) rauque forme conjuguée du verbe rauquer rauquent forme conjuguée du verbe rauquer rauques forme conjuguée du verbe rauquer roc nom masculin rock adjectif invariable rock nom masculin roque nom masculin roque forme conjuguée du verbe roquer roquent forme conjuguée du verbe roquer roques forme conjuguée du verbe roquer ● rauque (synonymes) adjectif (latin raucus, enroué) Se dit d'une voix rude, âpre et comme enrouée.
Synonymes :
- éraillé
- guttural
rauque
adj.
d1./d Rude, âpre et comme enroué (en parlant d'un son, d'une voix). Cris rauques.
d2./d (Belgique) Dont la voix est enrouée (en parlant d'une personne). Je suis rauque à force d'avoir crié pendant le match.
⇒RAUQUE, adj.
A. — Rude, enroué, dont le timbre est comme voilé.
1. [En parlant des sons que peut émettre l'homme] Cri, voix rauque. Des chants rauques et lubriques arrivaient en murmure confus, accompagnés à contre temps par des coups de tamtam (LOTI, Mariage, 1882, p. 170):
• Même si le moindre glissement me jetait à la porte, même si, l'oreille collée au bois, j'attendais éperdument jusqu'à ce que j'entende ma propre respiration, effrayé de la trouver rauque et si pareille au râle d'un chien, au bout du compte mon cœur n'éclatait pas et j'avais encore gagné vingt-quatre heures.
CAMUS, Étranger, 1942, p. 1203.
2. [En parlant de cris d'animaux] La balle siffla et l'ours roula dans la poussière en poussant de rauques hurlements (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 462). [Le perroquet] proférait d'une voix rauque des menaces inintelligibles (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 45). Les panthères! De rauques grondements venaient du bois, aux lisières duquel se trouve la villa d'Alban (MONTHERL., Songe, 1922, p. 10).
3. [En parlant de bruits produits par certains objets] Sur sa rauque musette Il s'essaie à charmer l'écho de ces cantons (FLORIAN, Fables, 1792, p. 162). Le beuglement rauque d'une sirène apporté par le vent d'Ouest (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 24).
B. — Littér. Rude, sauvage. Les rauques visions, la fauve horreur des bois, Tout, Satan, et sa morne et féroce puissance, S'évanouit au fond du bleu de l'innocence! (HUGO, Art d'être gd-père, 1877, p. 93). C'était la Palestine, la Judée. Les bouquets des cistes pourpres ou blancs chamarraient la rauque garrigue, que les lavandes embaumaient (GIDE, Si le grain, 1924, p. 370).
REM. Rauquement, adv. Avec un timbre, un cri rauque. Des chats en mal d'amour miaulaient rauquement (WILLY, Un Vilain Monsieur! Paris, H. Simonis Empis, 1898, p. 198).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1377 « se dit d'une voix rude, comme enrouée » (BERNARD DE GORDON, Pratique, IV, 3 ds GDF. Compl.); 1690 « se dit d'un son rude » (FUR.); 2. 1828 « âpre, sauvage » (HUGO, Odes et ball., p. 366). Empr. au lat. raucus « enroué, au cri rauque », cf. aussi l'a. fr. raus « enroué » (1272 ds GDF.). Fréq. abs. littér.:756. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 528, b) 1 222; XXe s.: a) 1 300, b) 1 327.
rauque [ʀok] adj.
ÉTYM. 1406; rauc « enroué », 1270; du lat. raucus « enroué ».
❖
1 Se dit d'une voix rude et âpre, produisant des sons voilés ou gutturaux (⇒ Raucité). || Voix rauque (→ Cri, cit. 11; enrouer, cit. 1; étranglement, cit. 3; gorge, cit. 25; larynx, cit. 2; 2. parler, cit. 3). || La voix rauque d'une personne enrouée. ⇒ Éraillé. — Hoquet (cit. 5), respiration (→ Incurable, cit. 4), toux rauque (→ Expectorer, cit. 1).
1 Il se plaignait de douleurs dans les membres; sa voix rauque annonçait un mal de gorge.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 638.
2 À force d'exercer les cordes basses de sa voix, le pauvre diable avait aussi réussi à se donner une parole rauque et menaçante, qu'il savait rendre plus formidable en fronçant convulsivement des sourcils épais (…)
Charles Nodier, Contes divers, « Lidivine ».
♦ (1690). || Cri rauque du corbeau (→ Mêler, cit. 7), des éperviers (cit. 3). || Les piaillements (cit. 1) rauques des oies. — Par ext. || Le rauque tambour (→ Crotale, cit. 1).
2 Par métaphore et poét. Rude, âpre, sauvage. || La « rauque garrigue » (→ Chamarrer, cit. 1, Gide). || « Et l'éperon froissant les rauques étriers » (→ Crinière, cit. 2, Hugo).
3 Tout est sauvage, inculte, âpre, rauque (…)
Hugo, la Légende des siècles, XXI, III.
4 Fuyez; prenez votre volée.
Un peu plus, et nous traînerons
Notre rauque idylle éculée
Dans le ruisseau des Porcherons.
Hugo, la Légende des siècles, LVI.
❖
CONTR. Clair.
DÉR. Rauquement, rauquer. V. Raucité.
Encyclopédie Universelle. 2012.