recaler [ r(ə)kale ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Techn. Caler de nouveau.
2 ♦ (1907; « remettre à sa place » 1846) Fam. et cour. Refuser (qqn) à un examen. Recaler un candidat à l'oral d'un examen. ⇒ ajourner, coller. Il s'est fait recaler au bac. — P. p. adj. Candidat recalé. Subst. Les recalés de juillet.
⊗ CONTR. Admettre, recevoir. (du p. p.) Admissible, 2. reçu.
● recaler verbe transitif Familier. Refuser quelqu'un à un examen. ● recaler (difficultés) verbe transitif Registre Familier dans le sens « refuser à un examen ». Dans l'expression soignée, utiliser des tournures équivalentes : il a échoué, il a été refusé à l'examen. Admis dans tous les registres au sens de « caler à nouveau ». ● recaler (synonymes) verbe transitif Familier. Refuser quelqu'un à un examen.
Synonymes :
- ajourner
- coller (familier)
- refuser
Contraires :
- admettre
- recevoir
● recaler
verbe transitif
Retoucher un tenon, une mortaise ou une coupe.
recaler
v. tr.
d1./d Caler de nouveau.
d2./d Refuser (à un examen). Se faire recaler au permis de conduire. Syn. (Afr. subsah., Belgique) buser, (Belgique) mofler.
I.
⇒RECALER1, verbe trans.
A. — MENUIS. Dresser à l'aide d'une cale des bois à l'extrémité desquels on veut faire une surface de joint (en coupe droite, en coupe d'onglet ou en fausse coupe) à l'aide d'un ciseau ou d'un rabot (d'apr. CHABAT t. 2 1876). Varlope à recaler. Empl. pronom. passif. Les plus grandes pièces se recalent au rabot, et dans un bois à ajuster, comme nous l'avons dit pour le placage (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 148).
— Boîte à recaler. Instrument comportant une cale mobile, fixée à une vis, qui peut glisser dans la rainure pratiquée sur les parois de la boîte afin de serrer, selon diverses inclinaisons, les bois qu'on veut aplanir (d'apr. CHABAT t. 2 1876).
B. — 1. a) Qqn recale qqc. Mettre de nouveau d'aplomb, immobiliser quelque chose qui s'est ou a été décalé. Recaler une table. Les artilleurs se tiennent immobiles de chaque côté, quelques-uns appuyés (...) sur les palans avec lesquels ils ont placé et recalé la pièce (GONCOURT, Journal, 1870, p. 643).
b) Empl. pronom. réfl., pop. Se réinstaller le plus confortablement possible à la place qu'on occupait. Puis, toute cette cour des miracles se hissait, se retassait, se recalait dans les wagons (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 79).
c) Pop. Qqc. recale qqn. Combler, rassasier. Synon. caler. Tout de même ça vous recale l'estomac. J'avais besoin de ça (COURTELINE, Gaîtés Esc., 1886, VI, p. 80).
— Empl. pronom. réfl. Reprendre des forces, se refaire. Synon. se remplumer. Ah faut bien ça [l'Exposition de 89] pour se recaler, parce que (...) depuis quelque temps (...) c'est la misère en quatre volumes (MÉTÉNIER, Lutte pour amour, 1891, p. 43).
2. Vieilli, arg. des artistes. Rectifier un travail, le corriger. Il faudrait pour l'Éducation récrire ou du moins recaler l'ensemble, refaire deux ou trois chapitres et, ce qui me paraît le plus difficile de tout, écrire un chapitre qui manque (FLAUB., Corresp., 1852, p. 344).
C. — Au fig., vieilli. Qqn recale qqn dans qqc. Remettre quelqu'un à la place qu'il occupait auparavant. Synon. rembarrer. Comme il a voulu empiéter sur mon territoire le plus personnel, je l'ai recalé dans son coin et à distance (FLAUB., Corresp., 1852, p. 455).
Prononc.:[], (il) recale []. Homon. recaler2. Étymol. et Hist. 1. a) 1676 « ôter du bois avec la varlope » (FÉLIBIEN); b) 1704 « polir le bois avec la varlope » (Trév.); 2. a) 1824 « caler une seconde fois un meuble » (RAYMOND); b) 1852 « (d'un texte) améliorer, corriger » (FLAUB., loc. cit.); 3. 1845 pop. « rembarrer quelqu'un » (BESCH.). Dér. de caler2; préf. re-. FEW t. 2, 1, p. 59 rattache le sens 3 (ainsi que le sens de « répliquer vivement » att. antérieurement dans certains parlers région. [1774 recalai, GROSLEY, Mém. hist. sur Troyes d'apr. MIGNARD]), à l'étymon. calare, v. recaler2. Bbg. BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 354.
II.
⇒RECALER2, verbe trans.
Fam. Déclarer quelqu'un non-admis à un concours, une épreuve, un examen. Synon. coller. Être recalé à son bachot; se faire recaler à l'oral. Je passe en avril la seconde partie de mon bachot (...) je me suis fait recaler en novembre (GYP, M. Fred, 1891, p. 49). À l'examen, un examinateur (...) il lui posa quelques questions sur sa famille. Léon eut alors un trait à la Coëtquidan l'ancien. « Qu'est-ce que ça peut vous faire? » dit-il à l'homme solennel. On le recala tambour battant (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 755).
— [P. méton.] Je siège au Comité de lecture. Nous avons recalé deux nouvelles, Dumur, Gourmont, Vallette et moi (LÉAUTAUD, Journal littér., 2, 1907, p. 29).
— Part. passé ou adj. Recalé en juillet, gavé d'histoire pendant les vacances, il avait passé sa licence à la rentrée (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 80). Elle entrait dans sa pauvre et médiocre angoisse de garçon « recalé » (MAURIAC, Chemins mer, 1939, p. 112).
Prononc.:[], (il) recale []. Homon. recaler1. Étymol. et Hist. 1880 arg. des collégiens « déclarer quelqu'un non reçu à un concours » (d'apr. ESN.); 1900 (COLETTE, Cl. école, p. 220). Prob. dér. de caler1 « immerger, couler (un bateau) » et au fig. « céder, reculer »; préf. re-; un rapport avec le sens « rembarrer quelqu'un » n'est pas exclu, v. recaler1.
STAT. — Recaler1 et 2. Fréq. abs. littér.:20.
DÉR. Recalage, subst. masc., rare. Action de recaler quelqu'un à un examen ou fait d'être recalé à un examen. À cette époque de sa rhétorique orageuse, de ses recalages au bachot, de ses grosses pertes de jeu de Balbec (...) il était déjà un homme de génie (PROUST, Fugit., 1922, p. 606). — []. — 1re attest. 1922 id.; de recaler2, suff. -age.
recaler [ʀ(ə)kale] v. tr.
ÉTYM. 1676, techn.; de re-, et caler.
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II
1 Fam. et vx. Remettre (qqn) à sa place. || Je l'ai recalé dans son coin (Flaubert, Correspondance, II, 125, 1852).
2 (1907). Mod. Refuser (qqn) à un examen (→ Retoquer, vieilli). || Recaler un candidat à l'écrit, à l'oral d'un examen (⇒ Ajourner, coller). || Il s'est fait recaler à son bachot.
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recalé, ée p. p. adj.
♦ || Il est recalé. || Candidats reçus et candidats recalés.
0 Recalé en juillet, je passai tant bien que mal, en octobre, la seconde partie de mon baccalauréat (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, IX, p. 241.
♦ N. (Déb. XXe). || Un recalé, une recalée. || « Les recalés de juillet » (Circulaire du ministère de l'Instruction publique, 3 mars 1932).
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CONTR. Admettre, recevoir. — (Du p. p.) Admissible, reçu.
DÉR. Recalage.
Encyclopédie Universelle. 2012.