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redoubler

redoubler [ r(ə)duble ] v. <conjug. : 1>
• déb. XIIIe; de re- et doubler
I V. tr.
1(v. 1501) Rendre double. 1. doubler. Redoubler une syllabe, une rime.
2Par ext. (1826) Recommencer. Redoubler (une classe), y accomplir une nouvelle année de scolarité ( redoublant) .
3(1811) Mettre une nouvelle doublure à. Redoubler un manteau. Mar. Changer les tôles de doublage de (un navire).
4Renouveler en augmentant considérablement. « Le vent redouble ses efforts » (La Fontaine). multiplier. « La joie publique redoublait la mélancolie de Mina » (Stendhal).
II V. tr. ind. REDOUBLER DE... (avec un nom exprimant le comportement) :apporter, montrer encore plus de... Redoubler de prudence, d'amabilité. « je redoublai d'attention, de sang-froid, de patience » (Barbey). (Sujet chose) Le vent redouble de violence. III V. intr. Augmenter de beaucoup à la fois. L'averse redouble. « L'examinateur étant resté impassible tout le temps, son angoisse redoubla » (Flaubert). ⊗ CONTR. Cesser, diminuer.

redoubler verbe transitif (de doubler) Rendre quelque chose double, le répéter : Redoubler une consonne. Augmenter sensiblement la force, l'intensité de quelque chose : Redoubler ses efforts. Accomplir une seconde année d'études dans la même classe : Enfant qui a redoublé sa quatrième.redoubler (difficultés) verbe transitif (de doubler) Sens et emploi On peut dire indifféremment doubler ou redoubler une classe. Redoubler est beaucoup plus fréquent, mais le sens des deux verbes est le même dans cet emploi. En revanche, l'élève qui suit la même classe pour la deuxième année consécutive est un redoublant ou une redoublante. → dédoublerredoubler (expressions) verbe transitif (de doubler) Redoubler son coup de fusil, tirer un second coup de fusil immédiatement après le premier, sur la même pièce de gibier. ● redoubler verbe intransitif Accroître la force d'un sentiment, d'une qualité, etc. : Redoubler de prudence. Continuer de se manifester ou se reproduire avec une force, une intensité accrues : Le vent redouble de violence.

redoubler
v.
rI./r v. tr.
d1./d Doubler, répéter. Redoubler une consonne pour produire une allitération.
d2./d Renouveler avec insistance. Redoubler ses prières.
|| Raviver en augmentant. La nuit redoublait ses terreurs.
d3./d Redoubler une classe, la recommencer, y passer une nouvelle année scolaire. Syn. (Afr. subsah.; Belgique; France, off. recommandé) doubler, (Belgique) bisser.
rII./r v. tr. indir. Redoubler de: agir avec encore plus de. Redoubler de vigilance.
rIII/r v. intr.
d1./d Devenir encore plus fort. Ma crainte redouble.
d2./d Passer dans la même classe une nouvelle année scolaire. élève qui redouble.

⇒REDOUBLER, verbe
I. — Empl. trans.
A. — 1. Rendre double, multiplier par deux. Redoubler une consonne, une voyelle. Un lierre Qui, redoublant cent fois ses nœuds entrelacés, Cache l'affront du temps sous ses bras élancés (LAMART., Harm., 1830, p. 394). Voyez l'enfant répéter ses premiers gestes, redoubler sans se lasser ses premières syllabes ou ses premiers mots: un de ses appels les plus fréquents, c'est « encore » (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 408).
En partic. [L'obj. désigne un effectif] Synon. de doubler. [Atala] ne put rien obtenir. On redoubla mes gardes, on multiplia mes chaînes, on écarta mon amante (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 196).
2. Vieilli et littér. [L'obj. désigne un acte, une action] Réitérer, recommencer, renouveler avec insistance. Redoubler ses attaques, ses supplications. Il dit, et redouble ses coups; le prince n'en est point atteint, il reprend même ses avantages et perce le flanc de son rival (COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 324). Si (...) l'invasion [du parasite] est plus spécialement redoutable, un ou plusieurs de ces traitements pourront être redoublés (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 75).
3. Spécialement
a) CHASSE. ,,Tirer un second coup de fusil, immédiatement après le premier, sur la même pièce de gibier`` (Chasse 1974). Synon. doubler.
b) ENSEIGN. Suivre une seconde fois un enseignement. Synon. vieilli doubler. L'autorisation de redoubler une année scolaire peut être accordée à un élève, dans le cas d'une maladie ayant compromis gravement ses études (Encyclop. éduc., 1960, p. 379). La classe de cinquième est celle que l'on redouble le plus (Le Monde de l'éducation, sept. 1986, p. 15, col. 3).
Absol. Papa lui dit qu'il espérait qu'en redoublant je réussirais mieux (MICHELET, Mémor., 1822, p. 209).
c) MUS. Reproduire (le même son) à une octave de distance. Le saxophone baryton est construit en mi ♭ comme le saxophone alto qu'il redouble à l'octave inférieure (DUREAU, Instrument. et orchestr., 1905, p. 27).
B. — Augmenter en force ou en nombre, en intensité ou en quantité. Redoubler ses caresses, ses cris, sa colère, ses efforts, sa terreur.
1. [Le suj. désigne une pers., un animé] Mon oncle n'a pas tardé un instant à le redoubler [mon embarras] en m'amenant le marquis pour ouvrir le bal avec moi (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1744). D'abord, tout va de mal en pis. Ils ont assez de moi, tous les deux. Et ils redoublent leur haine et leurs insultes (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 287).
2. [Le suj. désigne un inanimé abstr.] À mesure que la philosophie fait des progrès, la sottise redouble ses efforts pour établir l'empire des préjugés (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 44). Au cours de cet ouvrage, j'ai eu et j'aurai bien des occasions de montrer comment la jalousie redouble l'amour (PROUST, Prisonn., 1922, p. 192).
Empl. pronom. La volupté qui se partage, ou bien plutôt qui se redouble, entre des amants, risque toujours quelque monotonie (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 79).
C. — [Corresp. à doubler II A 2] Rare. Remettre une doublure à. Redoubler un manteau (Ac.). P. métaph. Savez-vous ce que je fais: je redouble, repeins et vernis d'anciens vers. Cela est chinois et ridicule, mais cela est traditionnel (VALÉRY, Lettres à qq.-uns, 1945, p. 104).
D. — [Corresp. à doubler III] Rare, SPORTS. Dépasser une seconde fois, lors d'une course. Redoubler un coureur. Le voici derrière Paillard, qu'il double sans lutte, puis il en fait autant avec Georgetti, puis, toujours de son allure splendide, il redouble Paillard (L'Auto, 16 août 1933, p. 2 ds GRUBB Sports 1937, p. 61).
II. — Empl. trans. indir. Redoubler de
A. — [Le suj. désigne une pers.; le compl. prép. désigne un sentiment, un comportement] Apporter plus de, agir avec encore plus de. Redoubler d'activité, d'attention, d'efforts, d'énergie, de précautions, de prudence, de soins, de vigilance, de vitesse. Redoublez de travail et de zèle pendant les dernières années de votre éducation classique (LAMART., Corresp., 1831, p. 137):
Je vous affirme que je consens de bon cœur à m'humilier devant tout le monde; mais devant lui, c'est difficile, devant lui, c'est impossible. Somme toute, c'est l'encourager à redoubler d'effronterie, de discourtoisie, d'orgueil...
DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 248.
B. — Rare. [Le suj. et le compl. prép. désignent un inanimé concr.] Avoir avec plus d'abondance, regorger de. Raisin de choix qui peu à peu se ride, maigrit dans sa peau, surmûrit, redouble de sucre (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 7).
C. — Vieilli. Redoubler des jambes. Marcher beaucoup plus vite. Synon. usuel doubler le pas, l'allure. J'approchais de ma maison (...) quand il me parut y voir de la clarté. Je redoublai des jambes, et, trouvant grande ouverte la porte que j'avais laissée fermée au loquetoir, j'avançai sans froidir (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 70).
III. — Empl. intrans.
A. — [Le suj. désigne une pers., un animé] Réitérer, recommencer. Au milieu de notre souper, on frappa doucement à la porte. Elle me dit: « C'est quelqu'un qui se trompe! Si c'est maman, elle redoublera (...) » (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 215). L'instinct vital qui défendait à Flaubert d'écrire une seconde Bovary était probablement plus sûr que le conseil des critiques qui l'invitait à redoubler (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 109).
B. — [Le suj. désigne un inanimé] Devenir plus intense, reprendre de plus belle.
1. [Le suj. désigne un phénomène] Le bruit, l'obscurité, le vent redouble. La pluie redoublait; une profonde obscurité pesait sur les champs déserts que de violents coups de tonnerre éclairaient par instants (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 167). Mais à ce moment le froid redoubla: des bises cinglantes se mirent à souffler (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 63). V. méningite ex.
2. [Le suj. désigne un sentiment, un comportement] L'attention, l'ennui, la gaieté redouble; les cris, les larmes, les sanglots redoublent. M. Delteil demanda ingénument la cause de cette hilarité, qui redoubla quand Larmuzeaux apparut avec sa petite veste verte (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 95). Tant pis si le désir charnel redouble au lieu de s'amortir! On fait venir pour lui une femme à qui l'on ne se souciera pas de plaire (PROUST, Sodome, 1922, p. 884).
Prononc. et Orth.:[], (il) redouble [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. ca 1225 « reprendre avec plus d'intensité, continuer de plus belle » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, II Mir 28, 74, éd. V. Fr. Koenig, t. 4, p. 324); 2. 1514 « doubler à nouveau (en quantité ou valeur) » (Coutume du Poitou ds Nouv. Coutumier gén., t. 4, p. 141); 3. 1842 escr. « exécuter un redoublement » (Ac. Compl.). B. Trans. 1. 1375-79 [éd. 1541] « rabattre, doubler en repliant » (JEHAN DE BRIE, Bon Berger, éd. P. Lacroix, p. 79); 2. 1405 « remettre une doublure à » (Tut. des enfants de Jaquem-Oliette, A. Tournai ds GDF. Compl.); 3. ca 1462 « renforcer, accroître en intensité » (Cent Nouvelles Nouvelles, éd. F. P. Sweetser, XXXII, 118, p. 218); 4. a) fin XVe s. [éd. 1501] « réitérer, répéter » (ici dans le rondeau redoublé) (Jardin de Plaisance, éd. A. Vérard, f ° bIII v °); b) 1510 « réitérer, doubler en quantité » (Coutume d'Auvergne, 29, 3 d'apr. K. BALDINGER ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 39); 5. a) 1822 empl. abs. « poursuivre une deuxième fois la même année d'étude » (MICHELET, loc. cit.); b) 1875 redoublant subst. (Lar. 19e); 6. 1757 empl. abs. « se faire servir à nouveau, reprendre (à boire ou à manger) » (J.-J. VADÉ, Œuvres posth., p. 119); 7. 1933 « dépasser une nouvelle fois » (L'Auto, loc. cit.). C. Pronom. 1540 se redoubler « doubler d'intensité, augmenter » (Amadis, 19 ds IGLF). D. Trans. indir. 1721 redoubler de (MONTESQUIEU, Lettres persanes, t. 1, p. 23). Dér. de doubler; préf. re-. Fréq. abs. littér.:1 324. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 850, b) 2 159; XXe s.: a) 1 922, b) 884. Bbg. Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, n ° 1, p. 230. — QUEM. DDL t. 3, 13.

redoubler [ʀ(ə)duble] v.
ÉTYM. Déb. XIIIe; comp. de re-, et doubler.
———
I V. tr.
1 Rendre double. Doubler; deux.Redoubler une syllabe. Redoublement (1.). || Redoubler une rime : la faire rimer au moins deux fois (avec une autre).Chasse. || Redoubler un animal : tirer un second coup lorsqu'il est déjà blessé.
2 Par ext. Recommencer. || Redoubler une classe : y accomplir une nouvelle année de scolarité. Redoublant. || Il a échoué à l'examen de passage et doit redoubler sa cinquième.
1 (…) mes parents, prenant alors le parti de me faire redoubler, l'an suivant, une classe où j'avais si peu profité (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, III, p. 69.
3 (« Doubler de nouveau », 1811). Mettre une nouvelle doublure à. || Redoubler un manteau.Mar. Changer les tôles de doublage (d'un navire).
4 (1512). Par ext. (Vieilli). Recommencer. || Redoubler un ordre, une prière. Réitérer, renouveler.
5 (V. 1462). Renouveler en augmentant considérablement. || « Le vent redouble ses efforts » (→ Arbre, cit. 7). || Chaque nouvelle atteinte (cit. 11) redouble sa résignation. Accroître. || L'espérance redouble l'angoisse (→ Attente, cit. 21). || La joie (cit. 27) publique redoublait sa mélancolie. Aggraver. || « Et c'est ce qui redouble et nourrit ma fureur » (Racine, Athalie, III, 3).
2 (Les jésuites) ne manquent pas d'ennemis, et d'ennemis jurés, dans l'Église même. Échappant seuls au désastre, ils eussent redoublé la haine qui les entoure.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, VI, p. 52.
Pron. Vx. → ci-dessous, III.
3 La douleur trop contrainte aisément se redouble.
Molière, le Dépit amoureux, III, 5.
———
II V. tr. ind. (1728). || Redoubler de… (avec un complément qui exprime le comportement) : apporter, montrer encore plus de… || Redoubler d'adresse (→ État, cit. 63), d'amabilité, de soins, d'attention (→ Interroger, cit. 4), de vigilance.
4 Danceny (…) animé par les obstacles, va redoubler d'amour (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, LXIII.
5 Ève redoubla de courage en voyant le malheur redoubler de furie.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 931.
6 (…) je combinai mes coups comme si ma vie avait été au bout de mes combinaisons; je redoublai d'attention, de sang-froid, de patience; je perdis autant qu'Alfred de Mareuil.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, I, VII.
———
III V. intr.
1 (V. 1220). Recommencer de plus belle. || Les huées, les mugissements redoublaient (→ Fracas, cit. 1; 2. mineur, cit. 1.).
7 À ces paroles touchantes, mes pleurs redoublèrent.
A. R. Lesage, Gil Blas, I, XIV.
2 Augmenter de beaucoup à la fois. || Le soin redouble et s'exagère (→ Lessiver, cit. 1). || Mon courroux redouble (→ Approche, cit. 2). || Timidité, angoisse qui redouble (→ Examinateur, cit. 1; jury, cit. 2).
8 (…) c'est un bon signe quand l'amitié redouble par la présence.
Mme de Sévigné, 662, 13 oct. 1677.
9 Cette démarche va vous paraître bien extraordinaire : mais que votre surprise va redoubler encore, quand vous en saurez les raisons !
Laclos, les Liaisons dangereuses, CII.
3 (1670, cit. 10). Spécialt. Escr. Exécuter un redoublement (1.).
10 Remettez-vous. Redoublez de pied ferme. Un saut en arrière. Quand vous portez la botte, Monsieur, il faut que l'épée parte la première, et que le corps soit bien effacé. Une, deux (…) Touchez-moi l'épée de quarte, et achevez de même (…) Remettez-vous. Redoublez. Un saut en arrière. En garde, Monsieur, en garde.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 2.
DÉR. Redoublant, redoublé, redoublement.

Encyclopédie Universelle. 2012.