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ribote

ribote [ ribɔt ] n. f.
• 1790; de l'a. v. riboter (1790), altér. de ribauder; de ribaud
Vx ou plaisant Joyeux excès de table et de boisson. bombance, noce, orgie. Faire ribote.

ribote nom féminin (ancien français ribauder, paillarder, de ribaud) Populaire et vieux. Excès de table, et surtout de boisson.

⇒RIBOTE, subst. fém.
A. — Vieilli, pop.
1. Repas où l'on mange et où l'on boit avec excès. Synon. fam. ou pop. bamboche, bombance, bombe2, bringue, godaille, ripaille. Attablés (...) au fond d'un restaurant (...), ils se flanquaient (...) des plats qu'on ne peut manger chez soi (...). Le zingueur aurait préféré des ribotes dans le chic bon enfant (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 618). En attendant de marcher au combat, la guerre n'était pour lui que ripailles, ribotes et parties de plaisir (AYMÉ, Passe-mur., 1943, p. 152).
Loc. verb. Faire ribote. Boire et manger avec excès. Une pièce de vingt sous leur brûlait la poche et ils couraient retrouver un camarade pour faire ribote (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1056).
2. En part. Beuverie; p. méton., ivresse. Le vieux lui faisait peur, surtout les soirs de ribote. (...) il se pochardait deux ou trois fois par mois (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1295). Elle lui défilait tous ses torts et malheurs (...) sa ribote de la veille au soir, à cet ivrogne, ce mangeur de maison (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 166).
Loc. adj. En ribote. En état d'ivresse. Vous n'avez pas honte de venir vous mettre à table dans l'état où vous êtes? (...) car vous êtes encore en ribote, allez! je le vois bien (A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 266).
B. — Au fig., vieilli, littér. Usage excessif, pratique immodérée de quelque chose. Synon. débauche, orgie. Le pion vautré dans sa chaire, embêté, maussade, rêvant à des ribotes de billard et de petits verres (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 42). Il avait (...) l'imagination tout à fait grisée par la véritable ribote de romans à laquelle il s'était livré (RICHEPIN, Cauchemars, 1892, p. 116).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1754 ribotte « partie de plaisir » (BOUDIN, Madame Engueule, p. 47); 1782 faire la ribotte (GOULLINET, Les Trois aveugles, pp. 22-23 ds QUEM. DDL t. 19). Déverbal de riboter. Fréq. abs. littér.:48. Bbg. ARVEILLER (R.). Contribution à l'ét. du lex. français... In: [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 32. — QUEM. DDL t. 19.

ribote [ʀibɔt] n. f.
ÉTYM. 1764; ribotte, 1754, in D. D. L.; déverbal de 1. riboter.
1 Vieilli ou plais. Joyeux excès de table et de boisson (qui a quelque chose d'inhabituel). Débauche, godaille (vx), noce, orgie; fam. bombe, bringue, foire. || Faire ribote. || Se payer une ribote.(1835). Spécialt. || En ribote : en état d'ivresse.
1 (…) on mangea trois gigots et cinq lapins, on trinqua si tard, que tous se couchèrent en ribote. Jacqueline, grise elle-même, faillit se faire prendre par Hourdequin, au cou de Tron.
Zola, la Terre, III, IV.
2 Il y a, aussi, de bons souvenirs de guerre : ceux-là ne périrent point. Les anciens combattants racontèrent inlassablement leur magnifique fraternité, leurs ribotes dans les villages, au repos, leurs ruses amusantes.
J. Dutourd, les Taxis de la Marne, III, XI.
2 (1861). Fig. Vieilli ou littér. Excès. || Une ribote de vitalité (→ Multitude, cit. 8, Baudelaire)
3 Qui ne s'est jamais offert une ribote intérieure de naïvetés, qu'il se versait lui-même à franches rasades (…) et encore une ! et encore une !
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XVIII, XIV, p. 194.
HOM. Formes des v. 1. riboter, 2. riboter.

Encyclopédie Universelle. 2012.