rudoyer [ rydwaje ] v. tr. <conjug. : 8>
• 1372; de rude
♦ Traiter rudement, sans ménagement, en manifestant de la mauvaise humeur. ⇒ brutaliser, malmener, maltraiter. « Lorsqu'elle avait bien rudoyé sa servante, elle lui faisait des cadeaux » (Flaubert).
⊗ CONTR. Cajoler, câliner, dorloter.
● rudoyer verbe transitif (de rude) Traiter quelqu'un, un animal sans ménagement, le malmener ; brutaliser. ● rudoyer (difficultés) verbe transitif (de rude) Conjugaison Attention, le y devient i devant e muet : je rudoie mais je rudoyais. - Bien noter i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous rudoyions, (que) vous rudoyiez. ● rudoyer (synonymes) verbe transitif (de rude) Traiter quelqu'un, un animal sans ménagement, le malmener ; brutaliser.
Synonymes :
- malmener
- molester
- secouer (familier)
- tarabuster (familier)
rudoyer
v. tr. Traiter rudement.
⇒RUDOYER, verbe trans.
A. — 1. Qqn rudoie qqn. Traiter rudement, sans ménagement, avec brusquerie et plus particulièrement en montrant de la mauvaise humeur et en parlant avec brutalité. Synon. brutaliser, malmener. Le grand-père avait recueilli le petit, alors âgé de six ans. Il l'aimait bien; mais il avait sa manière de le lui témoigner: elle consistait à rudoyer l'enfant, à le nommer d'injures variées, à lui allonger les oreilles, à le claquer, du matin au soir (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1295):
• Ma mère, Mme de Courcils, était une pauvre petite femme timide, que son mari avait épousée pour sa fortune. Toute sa vie fut un martyre. D'âme aimante, craintive, délicate, elle fut rudoyée sans répit par celui qui aurait dû être mon père, un de ces rustres qu'on appelle des gentilshommes campagnards. Au bout d'un mois de mariage, il vivait avec une servante.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Testam., 1882, p. 663.
♦ Empl. pronom. réfl. Je me force au travail et je me rudoie. Mais le cœur n'est pas à la littérature (FLAUB., Corresp., 1872, p. 377).
— Qqn rudoie qqc. Manier, manipuler avec brutalité. Les parquets (...) craquaient sous le pas de Maria, qui entra en rudoyant la porte (COLETTE, Duo, 1934, p. 21).
♦ P. métaph. [Le compl. désigne une réalité intellectuelle] — Le possible se réalise toujours. — Pas toujours. Si l'on rudoie l'utopie, on la tue. Rien n'est plus sans défense que l'œuf (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 248). Telle pensée qui a dormi vingt ans s'éveille, trouve en moi un nouveau maître qui la rudoie et la change (VALÉRY, Tel quel II, 1943, p. 300).
2. P. anal. Qqc. rudoie qqc. Malmener. Un long pont de bois, souvent rudoyé par le Rhin, qui n'a plus de piles de pierre que d'un seul côté (HUGO, Rhin, 1842, p. 376). Les sapinières que le vent rudoyait de l'autre côté de la lande aux gentianes (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 217).
B. — ÉQUIT. Rudoyer un cheval. Le mener brutalement (en utilisant les éperons, la cravache). (Dict. XIXe et XXe s.).
REM. Rudoyeur, -euse, adj., hapax. Il répondit, brutal: — J'en sais pus rien. R'gardez-y voir. Le gros homme qui l'avait interrogé machinalement se trouva suffoqué par ce ton rudoyeur (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 85).
Prononc. et Orth.:[], (il) rudoie [-dwa]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1372 ds BL.-W.1-5] 1557 (DUPUYHERBAUT, De penitence, 68 ° ds Fonds BARBIER). Dér. de rude; suff. -oyer. Fréq. abs. littér.:116.
DÉR. Rudoiement, subst. masc. Action de rudoyer. Anthime peut essayer de l'exhortation, de la corruption, du rudoiement, de la menace, il n'obtiendra de lui que refus (GIDE, Caves, 1914, p. 699). Un ton où il y avait une trace de hauteur et de rudoiement (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 196). — []. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968, Lar. Lang. fr., ROB. 1985: [-a-]; MARTINET-WALTER 1973: [-a-], [--] (9, 8). — 1re attest. 1571 (F. DE BELLEFOREST, Du maniement et conduite de l'art et foi militaires, 204); de rudoyer, suff. -(e)ment1.
rudoyer [ʀydwaje] v. tr. [CONJUG. noyer.]
ÉTYM. 1372; de rude.
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♦ Traiter rudement (qqn), sans ménagement, avec dureté et brusquerie, en manifestant de la mauvaise humeur. ⇒ Brutaliser, malmener, maltraiter (→ Gourmade, cit. 2; humilité, cit. 20; interposer, cit. 7; mère, cit. 6).
1 Lorsqu'elle avait bien rudoyé sa servante, elle lui faisait des cadeaux ou l'envoyait se promener chez les voisines (…)
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
2 Son mari, sans être méchant, la rudoyait comme rudoient sans colère et sans haine les despotes en boutique pour qui commander équivaut à jurer.
Maupassant, Pierre et Jean, I.
3 Je viens de rudoyer un peu cette petite sœur. À tort, sans doute. On ne devrait pas être rude pour les autres aux heures où l'on appréhende qu'ils ne soient rudes pour nous (…)
Montherlant, Port-Royal, p. 86.
4 Une fois, une fois pourtant, la colère et la douleur m'ont à tel point bouleversé que j'ai failli frapper un homme et que je l'ai finalement rudoyé sans retenue.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, VII.
♦ (Av. 1660). Vx. || Rudoyer un cheval, le mener brutalement (en utilisant les éperons, la cravache…).
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CONTR. Cajoler, câliner, caresser, dorloter.
DÉR. Rudoiement ou rudoyement.
Encyclopédie Universelle. 2012.