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rugir

rugir [ ryʒir ] v. <conjug. : 2>
• 1120, rare av. XVIe; lat. rugire
1 V. intr. Pousser des rugissements, en parlant du lion, de certains grands fauves.
Par anal. Pousser des cris terribles. crier, hurler. Rugir de fureur, comme un fauve.
(Choses) Produire un bruit rauque et puissant. « Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge » (Hugo). gronder, mugir.
2 V. tr. Proférer avec violence, avec des cris, des menaces. « Vengeance ! mort ! rugit Rostabat le géant » (Hugo). « Le cri que deux ou trois millions d'Allemands rugissent » (Giraudoux).

rugir verbe intransitif (latin rugire) En parlant des grands félins, pousser le cri propre à leur espèce. Pousser des cris terribles, des cris de bête fauve : Rugir de colère. Littéraire. Produire un bruit grave, puissant, une sorte de grondement : Entendre rugir le vent.rugir (difficultés) verbe intransitif (latin rugire) Sens Les deux verbes signifient « pousser le cri propre à son espèce », mais mugir se dit des bovidés (bœuf, taureau, vache, buffle, bison, etc.), rugir des grands félins (lion, tigre, panthère, etc.). ● rugir (synonymes) verbe intransitif (latin rugire) Pousser des cris terribles, des cris de bête fauve
Synonymes :
- hurler
- vociférer
Littéraire. Produire un bruit grave, puissant, une sorte de grondement
Synonymes :
- mugir
rugir verbe transitif Proférer avec emportement, sur un ton violent, des paroles plus ou moins intelligibles : Rugir des menaces.

rugir
v.
rI./r v. intr.
d1./d Pousser un rugissement (sens 1).
|| Fig. La tempête rugit.
d2./d Hurler, vociférer. Rugir de colère.
rII./r v. tr. Dire en criant, en menaçant. Rugir des insultes.

⇒RUGIR, verbe
A. — Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne le lion, et, p. ext., d'autres animaux, en partic., les grands fauves] Pousser le cri grave et sonore propre à son espèce. Le guépard rugit faiblement (BENOIT, Atlant., 1919, p. 253). Le lion annonce sa présence en rugissant (BEER 1939, p. 12).
2. P. anal.
a) [Le suj. désigne une pers.] Pousser des cris inarticulés, rauques et violents. Synon. crier, hurler. Rugir de colère, de fureur, de rage; rugir comme un fauve, un lion. [La cuisinière] était cordon bleu, et partant souverainement rechigneuse; elle gronda, hennit, grogna, rugit et renâcla (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 344). V. fulgurant II B 1 ex. de Genevoix et humain B 1 ex. de Sue.
Part. passé en empl. adj. Elle évaporait ce qui lui restait d'ennui dans une espèce de cri de fauve embêté, un bâillement rugi qu'elle appelait « le cri du chacal au désert » (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 170).
b) [Le suj. désigne une chose] Produire un bruit sourd et puissant. Synon. gronder, mugir. L'océan rugit. Le vent du nord qui rugit, et dont les lugubres sifflements retentissent d'échos en échos (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 32). Des vols d'obus passent, s'abattent, sautent, arrachent des branches, rugissent sous la terre (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 245).
3. P. méton. [Le suj. désigne une pers.] Exprimer un sentiment avec force, violence. Synon. crier, hurler, vociférer. Au risque d'être mis en pièce, il exige qu'on délivre les prisonniers de leurs fers et qu'on en fasse des soldats pour défendre la mère patrie. Le peuple rugit, se révolte, hésite, puis, dompté, finit par obéir à la voix de son capitaine (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 43). J'avoue que je cherche surtout dans Bloy un divertissement. Ce qui ferait rugir le terrible homme, dont les souffrances n'appellent pourtant pas le rire (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p. 185).
Rugir contre. Les plus abominables despotes, s'ils venaient à s'emparer du sceptre, seraient précisément ceux qui rugissent contre le despotisme (J. DE MAISTRE, Souveraineté, 1821, p. 449).
[P. méton. du suj.] Ton orgueil rugit de n'arriver point à l'insensibilité quand il a laissé perdre les occasions et les moyens de vaincre (AMIEL, Journal, 1866, p. 296). Ce soir rugit plus fort dans mon cœur ma faim pour votre poésie (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 575).
B. — Empl. trans. [Le suj. désigne une pers.] Exprimer quelque chose avec force, violence. Synon. crier, hurler. Rugir son admiration, sa haine, des imprécations, des insultes, des menaces. Au temps où me faisant sa cour Alceste à mes genoux rugissait son amour (COURTELINE, Conv. Alceste, 1905, V, p. 45). Je tombais sur Courteline qui rugissait: « Ah saperlipopette, cher ami, c'est bien ce soir vendredi que je devais dîner chez votre père (...) » (L. DAUDET, Dev. douleur, 1931, p. 139).
REM. Rugisseur, subst. masc., rare. Personne qui rugit, s'exprime avec force, violence. Léon Bloy nous donne (...) de bons coups sur les doigts. Mais, avec Camille Lemonnier, il est trop de l'école des rugisseurs. Il profère « l'absolu, sans pitié » (RENARD, Journal, 1900, p. 614).
Prononc. et Orth.:[], (il) rugit [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moit. du XIIe s. rujier « pousser des cris de douleur (en parlant d'une personne) » (Psautier Oxford, 37, 8 ds T.-L.); 1re moit. du XIIe s. rugier « pousser des rugissements (en parlant d'un lion) » (ibid., 103, 22, ibid.); fin XIIIe s. rougir « id. » (GAUTIER DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, 250); 1538 rugir (EST. d'apr. FEW t. 10, p. 548b). Empr. au lat. rugire, de même sens. A éliminé une forme plus francisée ruir(e) (XIIe s. ds T.-L.), usitée jusqu'au XVIe s. Fréq. abs. littér.:408. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 512, b) 1 229; XXe s.: a) 487, b) 343. Bbg. QUEM. DDL t. 2 (s.v. rugisseur).

rugir [ʀyʒiʀ] v.
ÉTYM. 1538; rugier, v. 1120; a éliminé la forme ruir, ruire (XIIIe-XVIe); lat. rugire.
A V. intr.
1 (Du lion). Pousser le cri rauque, grave et sonore propre à son espèce.Par ext. || La panthère rugit ( Feuler). || Le tigre rugit ( Rauquer).
1 Les lions dans la fosse étaient sans nourriture.
Captifs, ils rugissaient vers la grande nature
Qui prend soin de la brute au fond des antres sourds.
Hugo, la Légende des siècles, II, IV.
2 (Rujier, XIIe). Personnes. Pousser des cris terribles. Crier, hurler. || Rugir de colère, de fureur, de rage. || Rugir comme un lion, comme un fauve (→ Directeur, cit. 1).
3 (1690). Choses. Produire un bruit rauque et puissant (→ Génératrice, cit. 5). || L'océan, la vague rugit (→ Obscurcir, cit. 2; receler, cit. 3).
2 — Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge,
Hugo, la Légende des siècles, « Les pauvres gens », LII, III.
B V. tr. (1835). Proférer avec violence, avec des cris, des menaces (→ Démettre, cit. 9). || « Vengeance ! mort ! rugit Rostabat le géant » (→ Mécréant, cit. 2). || Le cri que deux ou trois millions d'Allemands rugissent en se présentant (cit. 17).Par anal. :
3 Les trombones, les saxophones et les bugles (…) rugirent une phrase musicale à faire crouler un édifice moins solidement construit que la maison Ponto.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 58.
DÉR. Rugissant, rugissement.

Encyclopédie Universelle. 2012.