séduction [ sedyksjɔ̃ ] n. f.
• XIIe, rare av. XVIIe; lat. seductio
1 ♦ Vx Action de séduire, de corrompre. Dr. pén. Séduction dolosive, par laquelle on amène une femme (par manœuvre frauduleuse, abus d'autorité ou promesse de mariage) à consentir à des relations hors mariage. ⇒ 2. adultère. Séduction d'une personne mineure. ⇒ détournement.
2 ♦ Cour. Action de séduire, d'entraîner. ⇒ attirance, ensorcellement, fascination. « Une région attirante comme la mer, pleine d'un pouvoir de séduction mystérieuse » (Maupassant). Pouvoir de séduction de l'argent, du luxe. « Tout art cherche à plaire. Il est mise en œuvre de moyens de séduction, qui lui sont propres » (Caillois). Exercer une séduction irrésistible.
3 ♦ Moyen de séduire; charme ou attrait. ⇒ agrément, 2. ascendant. Les séductions de la nouveauté. La séduction de la jeunesse (cf. La beauté du diable). « Une séduction puissante s'exhalait de cette jeune fille » (Gobineau).
⊗ CONTR. Répugnance.
● séduction nom féminin (latin seductio) Action, fait de séduire quelqu'un, de l'attirer irrésistiblement, de le charmer par un pouvoir plus ou moins indéfinissable : Pouvoir de séduction de l'argent. Moyen, pouvoir, capacité de séduire : Une femme pleine de séduction. Action de séduire quelqu'un, de l'amener à consentir à des relations sexuelles. ● séduction (citations) nom féminin (latin seductio) Gotthold Ephraim Lessing Kamenz, Saxe, 1729-Brunswick 1781 Ce qu'on appelle violence, ce n'est rien. La séduction est la véritable violence. Was Gewalt heißt ist nichts. Verführung ist die wahre Gewalt. Emilia Galotti ● séduction (expressions) nom féminin (latin seductio) Séduction dolosive, action consistant à faire consentir une femme à des relations sexuelles grâce à des manœuvres dolosives, par exemple promesse de mariage, ou abus d'autorité. Séduction de mineur, enlèvement ou détournement de mineur, sans fraude ni violence. ● séduction (synonymes) nom féminin (latin seductio) Action, fait de séduire quelqu'un, de l'attirer irrésistiblement, de le...
Synonymes :
- conquête
Moyen, pouvoir, capacité de séduire
Synonymes :
- attrait
- charme
séduction
n. f.
d1./d Action de séduire.
d2./d Attrait puissant qui se dégage de qqn, de qqch.
⇒SÉDUCTION, subst. fém.
A. — Le fait de détourner du droit chemin, du bien, du devoir. Ce qui fait périr la morale chez les nations, et avec la morale les nations elles-mêmes, ce n'est pas la violence, mais la séduction; et par séduction j'entends ce que toute fausse doctrine a de flatteur et de spécieux (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 31).
— En partic. Action d'amener à des relations sexuelles fautives. J'ai blâmé, avec toute l'énergie dont j'étais capable, la séduction, l'adultère, l'inceste, le stupre, le viol, la prostitution, tous les crimes et délits contre le mariage et la famille (PROUDHON, Pornocratie, 1865, p. 13).
♦ DR. Séduction dolosive. ,,Fait d'amener une femme à consentir à des relations hors mariage, à l'aide de manœuvres frauduleuses, abus d'autorité ou promesse de mariage`` (CAP. 1936).
B. — Tout ce qui, dans une personne ou une chose exerce un attrait irrésistible. Don, faculté, puissance de séduction; céder, succomber aux séductions de. M. de Martignac, d'un talent de parole agréable, avait une voix douce et épuisée comme celle d'un homme à qui les femmes ont donné quelque chose de leur séduction et de leur faiblesse! (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 557). Daniel sourit; et Antoine, qui avait toujours été, comme Jacques, très sensible au charme de ce sourire, éprouva un sentiment de plaisir à constater que ce sourire n'avait rien perdu de sa séduction (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 827). Au plur., p. méton. Agréments, attraits, charmes. Céder, succomber aux séductions de.
— PSYCHANAL. ,,Phénomène inconscient, actualisant des problèmes infantiles, se manifestant par des avances, des attitudes de provocation à l'égard de parents ou d'adultes, visant plus à capter l'amour ou l'attention qu'à aboutir à une réalisation sexuelle concrète`` (PEL. Psych. 1976).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: seduction; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. Ca 1175 « trahison » laide seductïon (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 3864), bien att. en a. fr., v. ex. de T.-L.; 1. déb. XIIIe s. « action d'amener quelqu'un à commettre des fautes » [du] dëable lor uint cele seductïons (Sapientia ds Dialogue Gregoire, 294, 7 ds T.-L.); dans la lexicogr. dep. 1564 (THIERRY); 2. 1680 « action de séduire une femme, une jeune fille » (RICH.); 3. 1734 « attrait, agrément qu'ont certaines personnes, certaines choses » (VOLT., Adél., III, 3 ds LITTRÉ). Empr. au lat. eccl. seductio « action de corrompre, séduction » — en lat. class. « action de prendre à part » — formé sur le supin seductum de seducere, v. séduire; en a. fr. existaient les formes souduisson, subducïon, sudexion (v. ex. ds T.-L.) issues de l'a. fr. souduire, v. séduire. Fréq. abs. littér.:985. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 848, b) 1 286; XXe s.: a) 1 413, b) 1 072.
séduction [sedyksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1160; rare av. XVIIe; lat. seductio, au sens moral en lat. ecclés.; de seducere. → Séduire.
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1 Vx. Action de séduire (1.), de corrompre. || Le démon (cit. 19) avec tous les charmes de la séduction. || Ces fautes où nous entraîne la séduction des exemples (→ Fragilité, cit. 8). — Spécialt (en parlant d'une fille séduite). ⇒ Conquête. || « Une séduction ordinaire » (cit. 9, Laclos). — Dr. || Séduction dolosive, par laquelle on amène une femme (par manœuvre frauduleuse, abus d'autorité ou promesse de mariage) à consentir à des relations hors mariage. ⇒ Adultère. || Rapt de séduction (→ 1. Greffe, cit. 1), par séduction. ⇒ Détournement.
1 (…) employer la voie de l'instruction pour corrompre une femme est de toutes les séductions la plus condamnable; et vouloir attendrir sa maîtresse à l'aide des romans est avoir bien peu de ressources en soi-même.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, XIII.
2 (XVIIe). Cour. Action de séduire (2., 4. et 5.), d'entraîner par un charme irrésistible. ⇒ Attirance; ensorcellement, fascination (cit. 6). || Déployer (cit. 17) toutes ses ressources de séduction. || Facultés, puissance de séduction (→ Fringant, cit. 7; héroïque, cit. 15). || Exercer (cit. 32) un don de séduction irrésistible, une séduction particulière (→ Imitation, cit. 9).
2 (…) une région escarpée, morte, figée, mais attirante comme la mer, pleine d'un pouvoir de séduction mystérieuse.
Maupassant, Au soleil, « Aux eaux ».
3 Tout art cherche à plaire. Il est mise en œuvre de moyens de séduction, qui lui sont propres (…) Quand il s'agit d'un art du langage, séduire, c'est à la fin persuader.
Roger Caillois, l'Art poétique, p. 37.
3 (XVIIIe). Moyen de séduire, charme, attrait puissant. ⇒ Agrément, allèchement, amorce, ascendant, autorité, blandice, influence, magie, mirage, prestige. || La séduction de la femme. ⇒ Beauté (→ Attacher, cit. 52; question, cit. 8). || Exercer une grande séduction sur… — Au plur. || Les séductions de la jeunesse (→ Fille, cit. 22), de la grâce (cit. 67). || La nuit (cit. 3) a ses beautés et ses séductions. || Céder, succomber aux séductions de…
4 Une séduction puissante s'exhalait de cette jeune fille. À vouloir en détailler les causes, on ne les retrouvait pas; cependant on ne cessait pas d'en sentir l'action. C'était une de ces créatures qui entraînent, qui enivrent, qui ensorcellent, et qui ne vous disent ni pourquoi, ni comment.
A. de Gobineau, Nouvelles asiatiques, p. 44.
4 (XXe). Psychan. || Scène de la séduction : « scène réelle ou fantasmatique, où le sujet (généralement un enfant) subit passivement, de la part d'un autre (le plus souvent un adulte), des avances ou des manœuvres sexuelles » (Laplanche et Pontalis). — Théorie de la séduction : « théorie élaborée par Freud entre 1895 et 1897, et abandonnée par la suite, qui attribue au souvenir de scènes réelles de séduction le rôle déterminant dans l'étiologie des psychonévroses » (Laplanche et Pontalis).
Encyclopédie Universelle. 2012.