sérénité [ serenite ] n. f.
• 1190; lat. serenitas
♦ État, caractère d'une personne sereine. ⇒ 1. calme, équanimité (cf. Égalité d'âme). « J'ai retrouvé la sérénité, la tranquillité, la paix » (Rousseau). « Accueillir avec sérénité [...] ce qu'on nomme les avertissements de l'âge » (Duhamel).
♢ Caractère non passionnel. « On voudrait revenir à la sérénité du raisonnement et de la logique » (Taine).
⊗ CONTR. Agitation, émotion.
● sérénité nom féminin (latin serenitas) Littéraire. État serein d'un ciel, d'un temps : La sérénité de l'air. État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral : La sérénité de l'esprit. ● sérénité (citations) nom féminin (latin serenitas) Frédéric Sauser, dit Blaise Cendrars La Chaux-de-Fonds 1887-Paris 1961 La sérénité ne peut être atteinte que par un esprit désespéré. Une nuit dans la forêt Le Verseau Anatole François Thibault, dit Anatole France Paris 1844-La Béchellerie, Saint-Cyr-sur-Loire, 1924 Académie française, 1896 C'est pour la plupart des hommes un exemple décourageant que la sérénité d'un cochon. La Vie littéraire Calmann-Lévy Charles de Gaulle Lille 1890-Colombey-les-Deux-Églises 1970 […] Aucune illusion n'adoucit mon amère sérénité ! Mémoires de guerre, le Salut Plon ● sérénité (difficultés) nom féminin (latin serenitas) Orthographe Attention au deuxième é de sérénité (il n'y a pas de i avant le n, bien que le mot appartienne à la même famille que serein). ● sérénité (synonymes) nom féminin (latin serenitas) État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan...
Synonymes :
- paix
- quiétude
sérénité
n. f. état serein (d'une personne, de son visage, de son maintien, etc.).
|| Caractère d'un jugement serein.
⇒SÉRÉNITÉ, subst. fém.
A. — Vieilli ou littér. État du temps qui n'est troublé par aucune perturbation atmosphérique. Sérénité de l'air, de l'atmosphère, de la température, du temps; sérénité du ciel, de la nuit. Heureusement la soirée était chaude, et l'air d'une sérénité délicieuse (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 375). Un vieux poëte qui a fait de longs séjours là-bas, dans le pays de la sérénité matinale (CLAUDEL, Poés. div., 1952, p. 739).
B. — État d'une personne sereine.
1. État d'une personne qui, par sa sagesse et son expérience, reste insensible aux troubles, aux préoccupations de l'existence. Synon. équanimité, paix, placidité, quiétude, tranquillité; anton. anxiété, effroi, émotion. Sérénité absolue, fraternelle, intellectuelle, intérieure, morale, olympienne, païenne, philosophique, primitive; sérénité désabusée, fière, grave, hautaine, mélancolique; garder, perdre, recouvrer, retrouver sa sérénité. Du calme, Paula! De la sérénité. De la résignation (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 83):
• Tout à l'heure il râlait, se tordait, étouffait;
Maintenant il rayonne. Abîme! qui donc fait
Cette lueur qu'a l'homme en entrant dans les ombres?
Qu'est-ce que le sépulcre? Et d'où vient, penseurs sombres,
Cette sérénité formidable des morts?
HUGO, Contempl., t. 3, 1856, p. 298.
— [P. méton.] Sérénité de l'âme, du cœur, de l'esprit. Je ne sais quoi vous disait en elle que la douce sérénité de son front n'était pas venue de ce monde (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 176). Des yeux où une intelligence superbe semble sommeiller dans la paresse et la sérénité du regard (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 82).
2. Indépendance d'esprit, liberté de jugement, d'opinion. Synon. impartialité; objectivité. Choisir, juger qqc. avec sérénité. Les moyens d'exercer leur activité d'enseignement et de recherche, dans les conditions d'indépendance et de sérénité indispensables à la réflexion et à la création intellectuelle (Loi orient. Enseign. sup., 1968, p. 3). L'horreur qu'inspire un crime paraît s'être opposée à ce qu'on le considère avec l'objectivité, la sérénité indispensable au savant (Traité sociol., 1968, p. 209).
C. — P. anal. [À propos d'une chose qui dénote ou suggère la paix, la tranquillité]
1. [À propos d'une œuvre d'art] Il faut certes, avoir la berlue (...) pour découvrir de l'émotion (...) dans ces poèmes d'une sérénité marmoréenne digne de Goethe (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 310). Le Beatus vir de Monteverdi (...) parle un langage qui s'est perdu, un langage d'une sérénité divine (GREEN, Journal, 1953, p. 220).
2. [À propos d'un élément de la nature] La sérénité des montagnes dans la lumière de l'aurore (FAURE, Hist. art, 1912, p. 214). Que ce paysage était simple! Simple comme cette race unique fondue à la sérénité des collines, à la clémence du climat, à la frugalité des terres! (JAMMES, Robinsons, 1925, p. 70).
D. — Vieilli. [Titre honorifique qui était donné à certains princes] Oh! permettez-moi de supplier votre courtoisie (...). Comment votre excellence peut-elle profaner? (...) Votre grâce (...). Seigneur, votre sérénité ne voudra pas (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 72).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: sere-; dep. 1740: séré-. Étymol. et Hist. 1. a) Fin XIIe s. sereniteit « état d'une âme exempte de trouble et d'agitation » (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 45); b) 1546 serenité « id. » (RABELAIS, Tiers Livre, II, éd. M. A. Screech, p. 30); 2. XVe s. [date du ms.] « état du temps qui est serein » (EVRART DE CONTI, Problèmes d'Aristote, B. N. 210, f ° 282b ds GDF. Compl.); 3. 1471 « titre d'honneur qu'on donne à quelques souverains » (BARTSCH, p. 13). Empr. au lat. serenitas « sérénité (du ciel) », « calme (au fig.) » et à basse époque « sérénité (titre honorifique) », dér. de serenus (serein1). Fréq. abs. littér.:1 329. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 514, b) 2 540; XXe s.: a) 1 950, b) 1 825.
sérénité [seʀenite] n. f.
ÉTYM. XIVe; sereniteit, 1190; lat. serenitas, de serenus. → 1. Serein.
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1 (Fin XIVe). Littér., rare. État serein (du ciel). ⇒ 1. Serein (1.). || Sérénité du ciel (cit. 35; → aussi Encapuchonner, cit. 2). || Sérénité lumineuse (cit. 6).
1 Il était là seul avec lui-même, recueilli, paisible, adorant, comparant la sérénité de son cœur à la sérénité de l'éther, ému dans les ténèbres par les splendeurs visibles des constellations et les splendeurs invisibles de Dieu (…)
Hugo, les Misérables, I, I, XIII.
2 Fig. État, caractère d'une personne sereine (⇒ 1. Serein, 2.). ⇒ Calme (cit. 12.1), égalité (d'âme), équanimité, placidité, tranquillité. || La sérénité de l'âme, de l'esprit en paix (cit. 5), d'une vie sainte (→ Quaker, cit. 1). || Retrouver la sérénité (→ Angoisse, cit. 9). ⇒ Bien-être, bonheur. || Sérénité dans l'âme, dans l'esprit (→ Éthéré, cit. 2; expirer, cit. 7). || Sérénité olympienne (→ Pétard, cit. 4). || La joie de Mozart est faite de sérénité (→ Cristallin, cit. 3). || Accueillir (cit. 6), envisager avec sérénité (→ Apaisant, cit. 2). || La sérénité considérée comme un idéal. ⇒ Ataraxie (cit. 2; et → Ascèse, cit. 5; indifférence, cit. 3). || « Sérénité funèbre » (Colette). — La sérénité d'un visage, d'une physionomie… (→ Altérer, cit. 9; heureux, cit. 48; nimbe, cit. 2). Par anal. || La sérénité d'un paysage. ⇒ Paix (→ Apparent, cit. 9; communiquer, cit. 9).
2 Je retrouvais le calme auprès d'une femme, de qui la sérénité s'étendait autour d'elle, sans que cette sérénité eût rien de trop égal, car elle passait au travers d'affections profondes.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 338.
♦ Spécialt. Impartialité, objectivité. || La sérénité de l'historien. || La sérénité du raisonnement et de la logique (→ Passion, cit. 28).
3 (1471). Vx. Titre d'honneur qu'on donnait à certains princes (→ Majesté, cit. 10).
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CONTR. Affairement, affolement, agitation, anxiété, angoisse, appréhension, effroi, émotion, emportement, énervement, frayeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.