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symboliser

symboliser [ sɛ̃bɔlize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1796; tr. ind. « être en rapport avec qqch. » XIVe; lat. scolast. symbolizare, du gr. sumballein « joindre, rapprocher »; cf. symbole
1Représenter, exprimer ou matérialiser par un symbole. Symboliser la mort par un squelette armé d'une faux. « l'idée de symboliser l'amour involontaire, irrésistible et éternel par ce breuvage [le philtre de « Tristan et Iseult »] » (G. Paris).
2Être le symbole de. « Ce chariot poursuivant son voyage symbolisait la vie » (Gautier) .

symboliser verbe transitif (latin médiéval symbolizare, concorder) Exprimer quelque chose par un symbole, le représenter par une image symbolique : On symbolise la victoire par la palme et le laurier. Être le symbole de quelque chose : L'olivier symbolise la paix.

symboliser
v. tr.
d1./d Représenter par des symboles.
d2./d être le symbole de.

⇒SYMBOLISER, verbe trans.
A. — Empl. trans.
1. Exprimer, représenter quelque chose par un symbole. Les insurgés (...) prennent le drapeau rouge pour symboliser le rétablissement de l'ordre véritable par la force (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 255):
La réalité à exprimer résidait, je le comprenais maintenant, non dans l'apparence du sujet, mais à une profondeur où cette apparence importait peu, comme le symbolisaient ce bruit de cuiller sur une assiette, cette raideur empesée de la serviette, qui m'avaient été plus précieux pour mon renouvellement spirituel que tant de conversations humanitaires, patriotiques, internationalistes et métaphysiques.
PROUST, Temps retr., 1922, p. 882.
2. Être le symbole de. Versailles symbolise une civilisation qui a été pendant de longues années la civilisation européenne (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 264). Carlotta avait quelque appréhension devant Élise, et une certaine répugnance: Mme Grésandage symbolisait pour elle la femme légitime dans toute son horreur (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 411).
B. — Empl. trans. indir., vx. Symboliser avec. S'accorder, être en rapport avec. Partout à l'origine des procédés scientifiques, il faut qu'un artifice masque le passage inexpliqué de l'ordre de la qualité à l'ordre de la mesure; partout un décret intervient pour instituer une relation fictive qui seule permet à l'un de symboliser avec l'autre (BLONDEL, Action, 1893, p. 68). Si l'ordre chronologique est continu, il ne saurait symboliser avec l'ordre d'identité, car le continu n'est pas compatible avec l'identique (SARTRE, Être et Néant, 1943, p. 179).
REM. Symbolisateur, -trice, adj., hapax. M. Ortolan, venant après des écrivains religieux et symbolisateurs, devait, tout en préconisant la méthode expérimentale, marquer le passage de l'esprit philosophique, et, après les mysticités et les allégories de la foi, nous donner les abstractions causatrices du syllogisme (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 451).
Prononc. et Orth.:[], (il) symbolise [-li:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1512 intrans. « s'accorder, (se) ressembler » (J. LEMAIRE DE BELGES, Les Illustrations de Gaule, I, 1, éd. J. Stecher, t. 1, p. 11); ca 1516 (Response de l'alchymiste à nature, 259 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 179); 2. a) 1615 trans. « représenter, exprimer par un symbole » (J. P. CAMUS, Homélies des états généraux, éd. J. Descrains, p. 218: la Noblesse symbolisee par la lune), attest. isolée; à nouv. 1820 (LAV.); b) 1796 trans. « être le symbole de » (Le Néologiste français ds Z. fr. Spr. Lit. t. 35, p. 146: les trois couleurs nationales symbolisent la liberté, la justice et l'égalité). Empr. au lat. médiév. symbolizare (IXe s. ds BLAISE Latin. Med. Aev. sens non précisé) « s'accorder, correspondre » (1250 ds LATHAM), dér. du lat. symbolum (symbole). Fréq. abs. littér.:289. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 127, b) 117; XXe s.: a) 620, b) 679. Bbg. QUEM. DDL t. 26 (s.v. symbolisateur). — ROQUES (G.). La Lexicogr. et l'alchim. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p 456.

symboliser [sɛ̃bɔlize] v. tr.
ÉTYM. 1796, v. tr., puis 1820; v. tr. ind., « être en rapport avec qqch. », XIVe; du lat. scolast. symbolizare, du grec sumballein « joindre, rapprocher ». → Symbole.
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I V. tr. ind. (Symboliser à ou avec). Vx. Offrir de l'analogie, être en rapport avec (encore chez Bossuet, in Littré; cf. le sens de symbole, II., Rabelais).
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II V. tr.
1 Représenter, exprimer ou matérialiser par un symbole (→ Breuvage, cit. 5).
2 Être le symbole de… (→ Amphibie, cit. 4; moraliser, cit. 1).
1 Notre-Dame de Reims (…) couverte plus qu'aucune autre des emblèmes du sacerdoce (…) symbolise l'alliance du roi et du prêtre.
Michelet, Hist. de France, IV, VIII, Éclaircissements.
2 Je ne sais si le bras levé de saint Firmin est aujourd'hui brisé. Dans ce cas la plus haute affirmation de la foi et de l'énergie a disparu de ce monde. — Son symbole, Monsieur, lui répondis-je. Et j'adore autant que vous certains symboles. Mais il serait absurde de sacrifier au symbole la réalité qu'il symbolise. Les cathédrales doivent être adorées jusqu'au jour où, pour les préserver, il faudrait renier les vérités qu'elles enseignent.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 795.
DÉR. Symbolisant, symbolisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.