tante [ tɑ̃t ] n. f.
• v. 1160; de ta et a. fr. ante, avec élision et agglutination du déterm.; lat. amita « tante paternelle »
1 ♦ Sœur du père ou de la mère, et par ext. Femme de l'oncle. ⇒ tantine, tata, enfantin;aussi grand-tante. Les tantes font partie des parents collatéraux. Tante paternelle, maternelle. Tante Léonie. Mon oncle et ma tante. — (Appellatif) Oui ma tante. — Tante à la mode de Bretagne : cousine germaine du père ou de la mère.
2 ♦ (1823; fém. de oncle « prêteur sur gage », Belgique 1642) Fam. Ma tante : le Crédit municipal (« terme ironique à l'adresse de ceux qui déguisent la source d'un emprunt en disant qu'ils ont eu recours à leur famille » [L. Larchey]). ⇒ clou, mont-de-piété.
3 ♦ (1834) Fam. et vulg. Homosexuel efféminé. ⇒ pédé, tantouse, tata. « Je fais mon numéro habillé en femme dans une boîte de tantes mais ça veut rien dire » (Queneau).
⊗ HOM. Tente.
● tante nom féminin (de ta et ancien français ante, du latin amita, tante) Sœur du père ou de la mère : Tante maternelle. Femme de l'oncle. Populaire. Pédéraste. ● tante (expressions) nom féminin (de ta et ancien français ante, du latin amita, tante) Familier. Ma tante, le mont-de-piété, aujourd'hui le Crédit municipal. ● tante (homonymes) nom féminin (de ta et ancien français ante, du latin amita, tante) tente nom féminin tente forme conjuguée du verbe tenter tentent forme conjuguée du verbe tenter tentes forme conjuguée du verbe tenter
tante
n. f. Soeur du père ou de la mère. (En Afrique, ce terme est souvent réservé à la soeur du père.)
|| Tante par alliance ou tante: femme de l'oncle.
|| Grand-tante: soeur de l'aïeul ou de l'aïeule; femme du grand-oncle.
|| (Afr. subsah.) Parente, amie, de même génération que les tantes. Syn. Fam. tantie, tantine, tata.
⇒TANTE, subst. fém.
A. — [Lien de parenté]
1. Sœur du père ou de la mère. Synon. (lang. enf.) tantine (infra dér.), tata1. Nous ne faisons aucune différence entre des oncles et tantes maternels ou paternels, ainsi qu'entre des cousins parallèles ou croisés. Pour les Australiens, ces discriminations sont d'importance vitale (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 298). Après la mort de sa mère on l'avait laissé repartir pour Paris (...) tante Aline, la sœur de sa mère, avait demandé qu'on lui confiât Juliette (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 10).
2. P. ext.
a) Épouse du frère du père ou de la mère, c'est-à-dire de l'oncle. Ce naïf comte de Château-Mailly, ou madame Malassis, cette veuve intéressante qui aspire à être sa tante par alliance (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 327).
b) Arrière-grand-tante (v. arrière- III A 2). Grand-tante. Tante à la mode de Bretagne. V. mode1 I B 2 a.
B. — [Appellation]
1. [Appellation de la tante, de la tante par alliance, de la grand-tante, de l'arrière-grand-tante, de la tante à la mode de Bretagne] Ma bonne tante; ma chère tante; pauvre, petite tante. Mon cousin Henry — le fils d'une des sœurs de grand'mère, « la tante Eugénie », qui habite dans la maison de ma cousine Alice à côté de nous (GYP, Souv. pte fille, 1927, p. 64). Je dirai un mot de celle que j'appelai ma tante Marie et qui était la cousine germaine de mon grand-père paternel (BILLY, Introïbo, 1939, p. 27).
2. P. ext. [Titre que l'on donne à une femme plus âgée que l'on s'interdit, par respect, d'appeler par son prénom et, en raison de liens d'affection ou par fantaisie, d'appeler madame] Il questionnait à voix basse: — Vous êtes de la famille? — Les enfants m'appelaient tante, répondit-elle sans cesser de compter ses points de tricot. Mais je ne suis pas parente (...). C'est moi qui suis venue quand Marthe était en couches. C'est chez moi aussi qu'elle laissait la petite lorsqu'elle faisait ses courses (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 128):
• Vous êtes le contraire de la duchesse d'Esclignac, vous!... Elle, elle veut que j' l'appelle « ma Tante » et elle est pas ma tante... Vous, vous êtes mon oncle, et vous voulez pas que j' vous appelle mon oncle...
GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 259.
3. Pop., fam., vieilli. Ma tante. Mont-de-piété. Synon. pop. clou (v. ce mot B 4). Sa femme ne peut donner que six mille francs, et encore a-t-elle accroché chez ma tante pas mal de breloques (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 305). Demander cela à Élysée, à ce grand bohême qui connaissait tous les monts-de-piété parisiens (...)! S'il connaissait le clou! s'il connaissait ma tante! (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 214). V. oncle B 2 c ex. de Balzac.
C. — Argot
1. Homosexuel de sexe masculin; en partic., homosexuel passif. Synon. tantouse (infra dér.) arg., pop., tata1 (arg., pop.), tapette (arg., vulg.), homosexuel, pédéraste. Nous le trouvions toujours chez lui en compagnie d'un petit bonhomme à allures plus qu'efféminées qu'il appelait son neveu, mais qui était bien plutôt une espèce de « tante » dont il devait faire ses délices dans l'intimité (LÉAUTAUD, Amours, 1906, p. 263).
2. Individu lâche; dénonciateur, mouchard. Bon Dieu! quand on n'est pas un' tante On va d' l'avant (...) on cogn' dans l' tas (BRUANT 1901, p. 290). Il se mit à râler soudain: « Lâchez-moi, espèce de brute. Est-ce que vous êtes une tante, vous aussi? » (SARTRE, Nausée, 1938, p. 210).
— [Terme d'insulte et de mépris] Je vas t'essuyer, moi, si tu veux, avec une paire de claques... A-t-on jamais vu des tantes pareilles qui insultent l'ouvrier! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 739). [On me tirait dessus] trois flingues au moins (...) Ils devaient pas me perdre de vue, les tantes (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 73).
♦ Empl. exclam. Pendant l'audience (...) il insulta la cour (...) appela (...) un assesseur: grosse tante (A. HUMBERT, Mon bagne, 1880, f. 94). Salop, maquereau, tante! Tu n'y couperas pas, cochon! (VERLAINE, Œuvres posth., t. 1, Hist. comme ça, 1896, p. 380).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. tente, formes de tenter. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 « sœur du père ou de la mère » (Mort Garin, 20 ds T.-L.); b) 1690 « femme de l'oncle » (FUR.); c) 1694 tante, à la mode de Bretagne « cousine germaine du père ou de la mère » (Ac.); 1875 id. « parente éloignée » (Lar. 19e); 2. 1823 « le mont-de-piété; prêteur sur gages » (La Vie de garçon dans les hôtels garnis de la capitale, p. 7 ds QUEM. DDL t. 22); 3. 1834 « pédéraste » (ESNAULT, [Comment. (IGLF 1938) de l'ouvrage de Musette, Cagayous phil. (1906)]: Chardon, surnommé la tante, fut assassiné par Lacenaire en décembre 1834). Altér. enf. de ante « sœur du père ou de la mère » (ca 1145, WACE, Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, 1224) att. jusqu'au XVIIe s., du lat. amita, même sens. Fréq. abs. littér.:4 517. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 200, b) 7 581; XXe s.: a) 9 018, b) 6 139.
DÉR. 1. Tantine, subst. fém., synon. enf. de tante supra A 1). Vous par exemple, tantine, qui haussez toujours l'épaule gauche: celle qui est la plus proche du cœur (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p. 166). — []. — 1re attest. 1898 (A. DAUDET, Soutien de famille, p. 22 ds PAULI 1921, pp. 30-31); de tante, suff. -ine. 2. Tantouse, tantouze, subst. fém., arg., vulg., injurieux. Homosexuel passif. Synon. pédéraste, tante (arg., supra C 1). Il était fils unique et, depuis hier, il était pédéraste (...) On dirait de lui: Ah! oui, la grande tantouse? Très bien, je sais qui c'est (SARTRE, Mur, 1939, p. 183). Empl. adj. Oui, il s'appelle Léonard (...) un peu tantouse (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 52). — []. ROB.: tantouse; Pt ROB. 1980, ROB. 1985: tantouse ou tantouze. — 1re attest. 1900 (NOUGUIER, Notes manuscr. Dict. Delesalle, p. 279); de tante, suff. -ouse.
tante [tɑ̃t] n. f.
ÉTYM. V. 1160; altér., d'après une forme enfantine, de ante (v. 1160) [ta ante; cf. m'amie]; du lat. amita « tante paternelle ».
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1 Sœur du père ou de la mère, et, par ext., femme de l'oncle (cf., dans le lang. enfantin, Tata, tantine). || De la tante. ⇒ Avunculaire. || Les tantes font partie des parents collatéraux. || Tante paternelle, maternelle (→ Maharadjah, cit.). || Statut particulier de la tante paternelle de l'épouse, dans certaines sociétés. ⇒ Amitat. || La tante et le neveu (cit. 3), et la nièce. || Une vieille tante (→ aussi Perclus, cit. 3). || La tante Mathilde (→ Avance, cit. 22). || Son oncle et sa tante (→ Impatient, cit. 10); mes oncles et tantes (→ Lubie, cit. 1). — Vois-tu, ma tante… (→ Laïus, cit. 2; et aussi romanesque, cit. 5). || Ma bonne, ma chère tante… (→ Service, cit. 8). || J'ai vu tante Louise, ma tante Louise. || Bonjour tante Adrienne !
REM. On emploie aussi tante pour grand-tante.
♦ Tante à la mode de Bretagne : cousine germaine du père ou de la mère. ⇒ Cousin (à la mode de Bretagne).
2 (1823, in D. D. L.; fém. de oncle « prêteur sur gage », Belgique, 1642). Fam. || Ma tante : le mont-de-piété, le prêteur sur gages (« terme ironique à l'adresse de ceux qui déguisent la source d'un emprunt en disant qu'ils ont eu recours à leur famille », L. Larchey; cf. Balzac, Une fille d'Ève, Œuvres, t. II, p. 110).
0.1 (…) tiens, où est donc ta pendule ?
— Elle est à raccommoder.
— … (Riant). C'est pas vrai, n'est-ce pas : tu peux bien me le dire, à moi… Elle est chez ma tante… ()
() Le Mont-de-Piété. (Tradition populaire.)
Henri Monnier, Scènes populaires, 1835, t. I, p. 190.
1 (…) une ignorance qui lui fait nous demander ce que c'est que le plan, que nous lui expliquons par ma tante, qu'il ignore aussi bien que le clou.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 12 juil. 1863, t. II, p. 104.
3 (1834, Raspail; on parlait — cf. Moreau Christophe, in Delvau — de mômes, de cousines et de tantes selon les âges; pour la valeur de ces métaphores, cf. Cellard et Rey, Dict. du français non conventionnel). Fam., vulg. et insultant. Homosexuel (cit. 1) passif. ⇒ Pédéraste, tata. || Les tantes-filles et les tantes-gars : les homosexuels passifs et actifs (cf. Jean Genet, Notre-Dame des Fleurs, II, p. 14).
2 — Je ne mène pas là Votre Seigneurie, dit-il, car c'est le quartier des tantes…
— Hao ! fit lord Durham, et qu'est-ce ?
— C'est le troisième sexe, milord.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, 1838, Pl., t. V, p. 1055.
3 Qu'est-ce que c'est au juste qu'une tante ? lui demanda familièrement Zazie en vieille copine. Une pédale ? une lope ? un pédé ? un hormosessuel (sic) ? Y a des nuances ?
R. Queneau, Zazie dans le métro, XII, Folio, p. 129.
♦ Par ext. Terme injurieux. Lâche, etc. || Sale tante ! (→ Chiqueur, cit.).
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DÉR. (Du 1.) Tantine, 1. tata. — (Du 3.) Tantouse ou tantouze.
HOM. Tente, formes du v. tenter.
Encyclopédie Universelle. 2012.