tartare [ tartar ] adj. et n.
• XIVe; tartaire XIIIe; mot d'o. turco-mongole, altéré sous l'infl. du lat. tartarus
1 ♦ Relatif aux populations d'Asie centrale (Turcs et Mongols). ⇒ tatar. — N. « ces Tartares de Mongolie auréolés de légendes » (Bodard).
2 ♦ Cuis. Sauce tartare : mayonnaise aux câpres assez relevée.
♢ Un steak tartare, ou n. m. (1936) un tartare : viande de bœuf (ou de cheval) hachée, servie crue avec des aromates et des condiments (oignons, câpres, ketchup, etc.). ⇒région. cannibale (cf. Filet américain). « La vogue du steak tartare [...] est une opération d'exorcisme contre l'association romantique de la sensibilité et de la maladivité : il y a dans cette préparation tous les états germinants de la matière : la purée sanguine et le glaireux de l'œuf, un concert de substances molles et vives » (Barthes). — Tartare de poisson : poisson servi haché et cru.
● tartare adjectif et nom (latin médiéval Tartarus, du russe Tatary, Tatars) Qui appartenait à la Tartarie. Synonyme vieilli de tatar. ● tartare (citations) adjectif et nom (latin médiéval Tartarus, du russe Tatary, Tatars) Jean-Jacques Rousseau Genève 1712-Ermenonville, 1778 Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins. Émile ou De l'éducation ● tartare (synonymes) adjectif et nom (latin médiéval Tartarus, du russe Tatary, Tatars)
Synonymes :
- tatar
● tartare
adjectif
Sauce tartare, mayonnaise à la moutarde relevée d'un hachis de cornichons, de câpres et de fines herbes.
Steak tartare ou tartare (nom masculin), steak haché mélangé avec un jaune d'œuf, assaisonné avec des câpres, du poivre, etc., et servi cru.
● tartare (expressions)
adjectif
Sauce tartare, mayonnaise à la moutarde relevée d'un hachis de cornichons, de câpres et de fines herbes.
Steak tartare ou tartare (nom masculin), steak haché mélangé avec un jaune d'œuf, assaisonné avec des câpres, du poivre, etc., et servi cru.
tartare
dans la myth. gr., espace souterrain qui constituait le fond des Enfers et dans lequel Zeus précipitait ses ennemis.
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tartare
adj. et n.
d1./d Se disait des peuples nomades de l'Asie centrale, partic. des tribus mongoles.
|| Subst. Un(e) Tartare. (V. Tatars.)
d2./d CUIS Un steak tartare ou, n. m., un tartare: viande hachée crue mêlée d'un jaune d'oeuf et fortement assaisonnée. Syn. (Belgique) filet américain.
⇒TARTARE, adj. et subst.
I. — Adj. et subst.
A. — [À propos d'une pers. ou d'une collectivité] (Celui, celle) qui appartient aux populations nomades turques et mongoles, connues en Occident depuis le XIIe s. par les invasions de Gengis Khan et de Timour-Lang. Hordes tartares. Julien voit en Asie Mineure la Barbarie arrivant des confins de la Chine par les Huns, chassés par les conquérants tartares (VIGNY, Journal poète, 1861, p. 1364). Un récit détaillé du genre de vie et du caractère de ces hordes mongoliques qui constituèrent le puissant empire des Tartares (Hist. sc., 1957, p. 1447).
B. — [À propos d'un inanimé]
1. Adj. Qui est propre à ces populations, à leur civilisation, à leur histoire. Les littérateurs grecs, fuyant la domination tartare, cherchèrent un asile en Italie (CONDORCET, Esq. tabl. hist., 1794, p. 121). [Les Perses] se relevèrent des invasions tartares et survécurent trois siècles à la grandeur arabe (FAURE, Hist. art, 1912, p. 267).
2. Subst. masc. sing., LING. Synon. vieilli de tatare (v. ce mot B). Un de nos Chinois qui savait très-bien le tartare (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 42). En ce temps-là, c'était d'Orient que venait la civilisation, l'arabe était la langue des savants, et il y avait des chaires de tartare dans les universités. L'Occident se mettait humblement à l'école de l'Asie (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 78).
II. — Adj., CUIS.
— Sauce tartare. Mayonnaise épicée, relevée avec de la moutarde, des câpres, des herbes hachées, qui se sert avec de la viande ou du poisson. Je suis comme une cuisinière ensorcelée, une cuisinière dont tous les plats tourneraient à la sauce tartare (L. DE VILMORIN, Fin Villavide, 1937, p. 79).
♦ Loc. adj. À la tartare. Servi grillé ou pané avec une sauce tartare. Quant au souper, il se composait d'un faisan rôti entouré de merles de Corse, d'un jambon de sanglier à la gelée, d'un quartier de chevreau à la tartare (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 398). Une assez grande tourte aux quenelles et une anguille à la tartare (BALZAC, Pts bourg., 1850, p. 108).
— Steak tartare, et p. ell., tartare, subst. masc. Morceau de filet ou de contrefilet de bœuf haché avec du persil, des oignons, des câpres, servi cru avec un jaune d'œuf également cru. Le bœuf haché cru (steak tartare) peut être apprêté de nombreuses manières plus ou moins rapides, mais toujours savoureuses (La Cuis. sans souci, 1974, p. 253). Épater les « Ricains » adeptes du tartare (Le Monde loisirs, 17 mars 1984, p. XVII).
III. — Subst., HIST.
A. — Au plur. Courriers officiels entre Constantinople et l'Europe, aux XVIIIe et XIXe siècles. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr., ROB. 1985).
B.— Valet militaire de la maison du roi (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr., ROB. 1985).
REM. Tartariser, verbe trans., rare. Rendre tartare. (Dict. XIXe et XXe s.). Empl. pronom. Devenir tartare; adopter les mœurs des Tartares. Nous pourrons rejoindre quelque corps russe? (...) — Comme vous dites, mon cher Blount! Il ne faut pas trop se tartariser! (VERNE, M. Strogoff, t. 2, 1876, p. 34).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1268 géogr. subst. Tartaires (Claris et Laris, 47 ds T.-L.), forme att. au XIIIe s.; 1606 Tartares (NICOT); 1803 adj. (BOISTE); b) 1680 ling. subst. masc. (RICH.); 1721 adj. (Trév.); 2. a) 1743 subst. masc. (ibid.: Tartare. Valet d'un homme de la Maison militaire du Roi), répertorié comme ,,vi[eux]`` dep. BOISTE 1823 par la lexicogr.; b) 1828 n. donné autrefois aux courriers employés par la Poste ottomane et les ambassadeurs européens à Constantinople (P. LEBRUN, Voy. de Grèce, III ds LITTRÉ); 3. art culin. a) 1806 à la tartare, sauce à la tartare (VIARD, Cuisin. impérial, pp. 269-270); b) 1841 subst. fém. tartare « sauce » (La Cuisinière de la campagne et de la ville, p. 106); c) 1958 steak tartare (A. BOMBARD, Naufragé volontaire, Paris, Le Livre de poche, 1967, p. 86); 1964 tartare (ROB.). Empr. au lat. médiév. Tartarus « Tartare, Mongol » ca 1250 ds LATHAM (également Tattarus 1243, ibid.), altér. sous l'infl. de Tartarus désignant l'enfer dans la mythol. gréco-romaine (lat. Tartarus, gr. , v. aussi la citat. d'ABEL-RÉMUSAT, Instit. Mém. inscr. et bell-lett., t. VI, p. 406 ds LITTRÉ), d'un mot d'orig. turco-mongole introd. à l'époque de Gengis Khan avec finale -ar de plur., prob. a. turc tatar « habitant de la région nord de la Chine » en rel. avec le mongol tatari « bègue » VASMER t. 3, p. 81 (cf. le turc tatar désignant un grand rameau de souche turque, LOK., n° 2045; russe tat r « Tartare » plur. de tat rin, att. en a. russe tatary dès 1223, VASMER, loc. cit.), mentionné au IXe s. dans les ann. chinoises (thata) pour désigner une tribu de Mongols ou de Turcs, puis étendu à un grand nombre de tribus d'Asie Centrale, v. Nouv. Lar. ill. Cf. le subst. Tartarin au sens 1 a ca 1244 (Hist. de Londres à Jérusalem, éd. Michelant et Raynaud, 125 [ms. Paris] ds Fonds BARBIER, s.v. ciseler) — 1606, NICOT, lat. médiév. Tartarinus « id. » 1240 ds DU CANGE, les adj. tartarien « qui est Tartare » XIVe s. (Charles le Chauve, Richel. 24372, f° 32c ds GDF.), et tartaresque « id. » 1403 (Mémoire sur Tamerlan et sa cour, in BEC LV — 1894 — 452 ds Fonds BARBIER) — 1605, P. LE LOYER, Hist. d. spectres, 334c, ibid., déjà subst. fin XIIIe s. tartaresce « langue tartare » (MARCO POLO, Le Million, éd. L. F. Benedetto, p. 6). Fréq. abs. littér.:314. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 166, b) 341; XXe s.: a) 120, b) 85.
1. tartare [taʀtaʀ] n. et adj.
ÉTYM. 1743, n. m.; adj., 1756, Voltaire; tartaire, XIIIe; mot d'orig. turco-mongole avec finale -ar du pluriel, mentionné au IXe dans les annales chinoises (Tha-ta) pour désigner une tribu de Mongols ou de Turcs puis étendu à un grand nombre de tribus d'Asie centrale; introduit en Europe à l'époque de Gengis Khan, et altér. sous l'infl. du lat. tartarus. → 2. Tartare.
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1 Relatif aux populations vivant en Asie centrale ou originaires de cette région (principalement des Turcs et des Mongols), connues d'abord en Occident par les invasions de Gengis Khān et de Timour-Lang (→ Mandchou, cit. 1). || Esclaves, légendes tartares (→ Harem, cit. 2; prodige, cit. 3). || Le Désert des Tartares, roman de Dino Buzzati.
♦ N. || Un, une Tartare. || Pierre le Grand, vainqueur des Turcs et des Tartares (→ Arc, cit. 17). — N. m. || Le tartare, langue parlée par les Tartares.
1 Ivan Ogareff s'exprimait en tartare, et donnait à ses phrases la tournure emphatique qui distingue le langage des Orientaux.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 284 (1876).
2 (Fin XVIIIe). Cuis. || Sauce tartare : mayonnaise très fortement assaisonnée (câpres, cornichons, moutarde…). — (En France). || Un steak tartare, ou, n. m., un tartare, viande de bœuf (ou de cheval) crue et hachée, très épicée, souvent servie avec un œuf cru (cf. en Belgique, Filet américain).
2 La vogue du steak tartare, par exemple, est une opération d'exorcisme contre l'association romantique de la sensibilité et de la maladivité (sic) : il y a dans cette préparation tous les états germinants de la matière : la purée sanguine et le glaireux de l'œuf, tout un concert de substances molles et vives, une sorte de compendium significatif des images de la préparturition.
R. Barthes, Mythologies, p. 78.
3 Combien de gens ne peuvent manger du cheval ou du chat que s'ils croient manger du bœuf ou du lapin ! Tout est fonction de l'habitude. Nos grands-mères auraient-elles avalé avec autant de désinvolture que nous le très barbare steak tartare ?
Alain Bombard, Naufragé volontaire, p. 75.
♦ (1825). Vieilli. || À la tartare : grillé, pané et servi avec une sauce tartare. || Poulet à la tartare.
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II N. m. Vx.
1 (1743). Valet militaire.
2 (1828). Courrier officiel, en Turquie (XVIIIe-XIXe siècles).
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DÉR. Tartaret, 1. tartarin, tartariser.
HOM. 2. Tartare.
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2. tartare [taʀtaʀ] n. m.
ÉTYM. 1699, Fénelon; lat. tartarus, grec tartaros.
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♦ Myth. gréco-romaine. Séjour souterrain au fond des enfers où Zeus précipitait ses ennemis. — Région des Enfers (I.) où les criminels expiaient leurs forfaits après leur mort.
0 (…) les méchants princes souffraient, dans le Tartare, des supplices infiniment plus rigoureux que les autres coupables d'une condition privée (…)
Fénelon, Télémaque, XIV.
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DÉR. Tartaréen.
HOM. 1. Tartare.
Encyclopédie Universelle. 2012.