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prodige

prodige [ prɔdiʒ ] n. m.
• 1355; lat. prodigium
1Événement extraordinaire, de caractère magique ou surnaturel. miracle. « Ces trente mille ans étaient remplis d'autant de prodiges que la chronologie égyptienne » (Voltaire).
Signe divin annonçant un événement important, une catastrophe. « Le monde redoutable des prodiges qui ont toujours tenu une place importante dans la vie religieuse du Romain » (R. Bloch).
Loc. Tenir du prodige, se dit d'une chose extraordinaire dans son genre, inexplicable. ⇒ prodigieux. « Une vigueur et une souplesse qui tenaient du prodige » (Barbey) .
2Acte, action extraordinaire. merveille. Médicament qui fait des prodiges. Un, des prodiges de, se dit pour marquer le degré extrême d'une qualité, d'un défaut. Des histoires « où l'on voit de jeunes princesses, persécutées par les génies, accomplir des prodiges de fidélité et de courage » (Loti) . Déployer des prodiges d'ingéniosité.
3(1639) Personne extraordinaire par ses talents, ses vertus, ses vices. phénomène. « Supposons ce prodige [un bon gouverneur] trouvé » (Rousseau). Spécialt Enfant exceptionnellement précoce et brillant. C'est un petit prodige. Par appos. Enfant prodige.
Être dont l'existence, la nature est une énigme. « Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? [...] quel chaos, [...] quel prodige ! » (Pascal).

prodige nom masculin (latin prodigium) Événement extraordinaire, de caractère magique ou surnaturel. Acte extraordinaire, merveille : Ce médicament fait des prodiges. Personne exceptionnellement douée : Cet enfant est un petit prodige.prodige (difficultés) nom masculin (latin prodigium) Sens Ne pas confondre ces deux mots de prononciation voisine et qui entrent avec enfant dans deux locutions de sens bien différents. 1. Prodige n.m. = fait, évènement extraordinaire. Enfant prodige = enfant d'une grande précocité et qui manifeste des talents exceptionnels. 2. Prodigue adj. et n. = qui dépense avec excès, sans compter. Enfant, fils prodigue = enfant, fils qui revient au domicile paternel après avoir dissipé son bien (par allusion à la parabole de l'Enfant prodigue, dans l'Évangile). ● prodige (expressions) nom masculin (latin prodigium) Un prodige de quelque chose, marque un degré extrême : Cette lampe est un prodige de mauvais goût. Tenir du prodige, être si difficile que la réussite semble due à un miracle. ● prodige (synonymes) nom masculin (latin prodigium) Événement extraordinaire, de caractère magique ou surnaturel.
Synonymes :
- miracle
Personne exceptionnellement douée
Synonymes :
- chef-d'oeuvre
- merveille
prodige adjectif Enfant prodige, enfant exceptionnellement précoce dans un domaine artistique ou intellectuel. ● prodige (expressions) adjectif Enfant prodige, enfant exceptionnellement précoce dans un domaine artistique ou intellectuel.

prodige
n. m.
d1./d Phénomène surprenant qu'on ne peut expliquer et auquel on accorde un caractère surnaturel.
Qui tient du prodige: prodigieux.
d2./d Action, personne qui se signale par son caractère extraordinaire. Les prodiges de la médecine. Un petit prodige: un enfant très doué.
|| (En appos.) Un enfant prodige.

⇒PRODIGE, subst. masc.
A. —Phénomène extraordinaire auquel on attribue une cause surnaturelle. Synon. miracle. Accomplir, faire, opérer un prodige. Fais quelque prodige à nos yeux; si ton Dieu est aussi grand que tu le prétends, rien ne lui sera impossible pour nous amener à lui (DU CAMP, Nil, 1854, p.172):
1. Inès, cette nuit est pleine de prodiges. Je sens que je m'y dépasse, que j'y prends ma plus grande dimension, celle que j'aurai dans la tombe, et qu'elle est faite pour que j'y dise des choses effrayantes de pureté.
MONTHERL., Reine morte, 1942, III, 6, p.218.
Tenir du prodige, toucher au prodige. Être prodigieux, miraculeux, inexplicable. Synon. tenir du miracle. Une rapidité merveilleuse (...) qui tient presque du prodige (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.283). Cet enfant que j'ai été et que je revois en ce moment avec une netteté qui touche au prodige (LÉAUTAUD, Pt ami, 1903, p.85).
RELIG. ANTIQUE. ,,Événement fortuit, quel qu'il soit, qui passait pour révéler aux hommes la volonté d'une divinité`` (LAVEDAN 1964). Je dis:merveilleux au sens que nous donnons à ce terme quand nous pensons aux prestiges et aux prodiges de l'antique magie (VALÉRY, Variété V, 1944, p.154).
B.P. ext.
1. Phénomène surprenant, exploit étonnant, prouesse exceptionnelle. Synon. merveille. Il récita: sa mémoire se trouva fidèle, et ce prodige fut admiré avec toute la bruyante énergie de la fin d'un dîner (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.140). J'avais vu des prodiges, autrefois, au cirque: par exemple, un homme se suspend par les pieds à un trapèze, la tête en bas, on accroche un cheval à ses bras, dans l'espace, l'homme s'allonge comme un élastique (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.275):
2. ... il y a (...) sur la scène, une femme qui (...) accomplit ce prodige (...) de lancer vers les frises ce si pointu qui fait qu'on songe, la langue rèche de soif, à des citrons écorchés, à des groseilles mi-mûres...
COLETTE, Music-hall, 1913, p.50.
Accomplir, faire des prodiges. Accomplir un exploit, réaliser une chose étonnante. Je me souviens du temps où j'avais le plaisir de te tenir penchée de si bonne grâce dans mes bras; où tu faisais des prodiges (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p.57). Il n'est pas en notre pouvoir de rendre cette frégate excellente pour la course. Mais il faut considérer l'équipage (...) capable d'accomplir au besoin des prodiges (A. FRANCE, Clio, 1900, p.162).
♦[Pour marquer le summum d'une qualité (ou d'un défaut) pour une pers. (ou pour une chose)] Prodige de. Grâce à des prodiges de tempérance, nous n'avions consommé que le contenu d'une des deux outres d'eau (BENOIT, Atlant., 1919, p.296). Ta tante Coralie a dû faire des prodiges d'économie (DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p.91).
♦[Dans un cont. interj., pour marquer sa surprise, son étonnement] Ô prodige d'orgueil! m'écriai-je, il croit me dédommager de la perte de Célanire en me donnant Emma, parce qu'elle est sa fille!... (GENLIS, Chev. Cygne, t.1, 1795, p.129).
2. Personne qui, par ses talents, ses qualités (ou ses défauts) est un individu hors pair. Ah! monsieur, quel homme vous aviez là! vraiment, il faut que ce soit un prodige!... (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.597).
Prodige de. Prodige de grâce et de beauté, ravissante Belkiss, où êtes-vous? (NODIER, Fée Miettes, 1831, p.103). J'ai dit qu'il était un prodige de faiblesse, un monstre de mollesse (PÉGUY, Argent, 1913, p.1268):
3. La danseuse-étoile, étincelante, d'une blancheur de diamant, portée par ses jambes puissantes, hissée sur la pointe des pieds cambrés, ployait son buste léger, son dos de cygne, ses bras minces, prodige d'acrobatie et de grâce dansante, volante, tourbillonnante, portée par le vent de la musique...
TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.297.
En appos. Lu dans le feuilleton de Gautier, sur un jeune violoniste prodige, le mot d'Alphonse Karr, qui se trouvait également en présence d'un petit prodige de cette espèce (DELACROIX, Journal, 1853, p.65).
(Enfant) prodige. Enfant qui est exceptionnellement doué et précoce. Elle a près de douze ans; c'est un petit prodige: elle aura je ne sais combien de prix (JOUY, Hermite, t.1, 1811, p.81). Cet enfant prodige qui attirait à son clavecin les gens de France et d'Allemagne (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.41).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1355 «événement extraordinaire, de caractère magique ou surnaturel» (BERSUIRE, Tit.-Liv., B.N. 20312ter, f° 3 ds GDF. Compl.); d'où 2. a) 1639 «personne extraordinaire» (TRISTAN, Panthée, acte V, scène 1, p.81); 1848 enfant prodige (CHATEAUBR., Mém., t.2, p.303); b) 1652 «chose extraordinaire, surprenante» (GUEZ DE BALZAC, Socrate chrétien, éd. Moreau, t.2, p.80). Empr. au lat. prodigium «événement prodigieux, chose merveilleuse». Fréq. abs. littér.:1089. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2237, b) 1405; XXes.: a) 1427, b) 1110. Bbg. QUEM. DDL t.14.

prodige [pʀɔdiʒ] n. m.
ÉTYM. V. 1355; lat. prodigium.
1 Littér. ou style soutenu. Événement extraordinaire, de caractère fabuleux, magique ou surnaturel. Miracle. || Les magiciens, les sorciers faisaient ou empêchaient les prodiges à l'aide de quelques paroles magiques (cit. 2). Prestige (vx).
1 Les Phéniciens du temps d'Alexandre prétendaient être établis dans leur pays depuis trente mille ans; et ces trente mille ans étaient remplis d'autant de prodiges que la chronologie égyptienne.
Voltaire, Dict. philosophique, Histoire, I.
Didact. Signe divin (pluie de sang, naissance d'un monstre, etc.) annonçant un événement important, une catastrophe…
2 Quand la divinité est offensée par l'oubli ou la négligence des hommes, elle manifeste sa colère par des signes terrifiants qui viennent rompre le cours régulier des événements. Ces phénomènes anormaux constituaient le monde redoutable des prodiges qui ont toujours tenu une place importante dans la vie religieuse du Romain.
R. Bloch, in Encycl. Pl., Histoire universelle, t. I, Rome et l'Italie…, p. 869.
Loc. fig. Tenir du prodige, se dit d'une chose extraordinaire dans son genre, inexplicable. Prodigieux (→ Oncle, cit. 2; 1. patience, cit. 3). || Une vigueur et une souplesse qui tenaient du prodige (→ Gymnastique, cit. 1).
2 Un, des prodiges de… Événement, action extraordinaire (comme le serait un miracle, un prodige au sens 1). || Des prodiges d'habileté, d'obstination, de courage. Chef-d'œuvre.
3 Longues histoires fantastiques, aventures du grand Tchengiz ou des anciens héros du désert, légendes persanes ou tartares, où l'on voit de jeunes princesses, persécutées par les génies, accomplir des prodiges de fidélité et de courage.
Loti, Aziyadé, III, XXVIII.
REM. Au XVIIe s., prodige s'employait, dans ce sens et dans le sens suivant, surtout avec une valeur péjorative (Un prodige de cruauté, etc.).
(Sans compl. en de…).Accomplir, faire des prodiges (→ Avilissement, cit. 7; justice, cit. 33).
3 (Mil. XVIIe). Personne extraordinaire par ses talents, ses vertus, ses vices, etc. Phénomène (→ Gendre, cit. 2; introuvable, cit. 1).Spécialt. Enfant exceptionnellement précoce et brillant. || Son fils est un vrai petit prodige.(V. 1900). Par appos. || Mozart, Pascal furent des enfants prodiges.
4 (La future Mme de Genlis) y débuta sur le pied d'une petite prodige et d'une rare virtuose : musette, clavecin, viole, mandoline, guitare, elle jouait de tout à merveille (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 14 oct. 1850.
Être dont l'existence, la nature est une énigme (cit. 6, Bossuet). || « Quelle chimère est-ce donc que l'homme ?… Quel chaos (cit. 4)… quel prodige ! » (Pascal).
DÉR. (Du même rad.) Prodigieux.

Encyclopédie Universelle. 2012.