Akademik

tasse

tasse [ tas ] n. f.
• 1150, rare av. XIVe; ar. tâssa
Petit récipient à anse ou à oreille, servant à boire. Tasse de faïence, de porcelaine. Tasse pour goûter le vin. taste-vin. Tasses à thé, à café. Petite assiette placée sous une tasse. soucoupe, sous-tasse.
Par méton. Contenu d'une tasse. Prendre une tasse de thé. « Il dînait d'une tasse de café au lait bouillant » (Maurois).
Loc. fam. Anglic. Ce n'est pas ma tasse de thé : cela ne me convient guère (cf. fam. Ce n'est pas mon truc, mon trip). — Boire une tasse, la tasse : avaler involontairement de l'eau en se baignant; fig. subir des pertes (cf. Boire le bouillon).

tasse nom féminin (arabe ṭassa, écuelle) Petit récipient de forme ovoïde, cylindrique ou demi-sphérique, généralement muni d'une anse, et qui sert à boire. Contenu de ce récipient. ● tasse (expressions) nom féminin (arabe ṭassa, écuelle) Boire la (une) tasse, avaler involontairement de l'eau au cours d'une baignade ; faire de grosses pertes d'argent ; sombrer. ● tasse (homonymes) nom féminin (arabe ṭassa, écuelle) tasse forme conjuguée du verbe tasser tassent forme conjuguée du verbe tasser tasses forme conjuguée du verbe tasser

tasse
(Torquato Tasso, en fr. le) (1544 - 1595) poète italien. Gentilhomme de la cour de Ferrare, il écrivit une épopée (le Renaud, 1562) et de nombreux ouvrages en vers. La Jérusalem délivrée fut achevée en 1575, mais, craignant la damnation plus encore que le Saint-Office, il ne la publia qu' en 1581. Deux fois examiné par l'Inquisition, il eut des crises de folie et fut interné à l'hôpital de Ferrare (1579-1586). En 1593, il publia la Jérusalem conquise, une version expurgée.
————————
tasse
n. f.
d1./d Récipient à boire muni d'une anse. Tasse de porcelaine.
d2./d Contenu de ce récipient. Prendre une tasse de café.
|| Loc. fig., Fam. Boire la tasse, une tasse: avaler de l'eau sans le vouloir, en nageant, en tombant à l'eau.
d3./d Au Canada, unité de mesure de capacité utilisée pour les liquides et les solides, équivalant à 8 onces (soit 227 ml). Deux tasses de farine et une tasse de lait.
d4./d (Afr. subsah.) Récipient creux à usage domestique, généralement en tôle émaillée. On apporte le repas dans une grande tasse.

⇒TASSE, subst. fém.
A. — Petit récipient à anse ou à oreilles, dont on se sert pour absorber une boisson (généralement chaude). Tasse d'argent, de porcelaine; tasse à café, à thé; tasse vide. Ces maisons de thé où se boit à pleine tasse l'eau chaude odorante, avec le « saki », liqueur tirée du riz en fermentation (VERNE, Tour monde, 1873, p. 126). À l'encontre des hommes qui buvaient par lampées dans des tasses de faïence grossière d'un blanc crayeux, cru, et parfois aussi dans des bols (...), la jeune femme aimait boire à petites gorgées, dans une tasse de fantaisie qu'elle n'emplissait jamais jusqu'au bord (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 12).
Région. (Bourgogne). Tastevin. Synon. coupole1. (Dict. XXe s.).
P. compar., pop. Ouvrir des yeux comme des tasses. Ouvrir de grands yeux étonnés (d'apr. RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p. 346). Synon. ouvrir des yeux grands comme des soucoupes (v. soucoupe A 2 c).
P. anal., arg., pop. Vespasienne. J'approchais de la tasse qui est au bout du square (...) et ça partait déjà [une fusillade à mon adresse] (...) [Je me suis baissé et redressé] en serrant de près l'arrondi de la pissotière (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 72).
P. métaph. [Pour désigner une réalité naturelle creuse et arrondie comme une tasse] Erré dans un bois et dans des champs de vigne, en proie à un soleil ardent, mais ne ressentant pas l'abominable et énervante chaleur dans laquelle on est infusé au fond de cette tasse de Port-Vendres (BARB. D'AUREV., Mémor. 4, 1858, p. 104).
Pop., fam. La grande tasse. La mer. Des gratte-ciel viennent boire à la grande tasse. À côté du vaste océan, flottent de petits océans d'odeurs (MORAND, New-York, 1930, p. 71). Boire à/dans la grande tasse. Se noyer. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Contenu de ce récipient. Je vais te faire une tasse de camomille et puis tu iras te coucher (RAMUZ, Derborence, 1934, p. 62).
SYNT. Tasse de bouillon, de café, de chocolat, d'eau, de lait, de thé, de tilleul, de tisane; bonne tasse; grande/petite tasse; accepter, achever, apporter, boire, demander, donner, offrir, prendre, préparer une tasse.
P. anal., arg., pop. Verre de boisson. Tu bois une tasse avec nous? (...). D'un seul jet, il s'envoya la coupe [de champagne] pleine d'un des mecs (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 152).
P. métaph. Sirote chaque jour ta tasse de néant (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 198). Il a vidé son verre, tandis qu'elle, il lui a fallu boire encore une grande tasse d'air pour se remettre d'aplomb (RAMUZ, Gde peur mont., 1926, p. 85).
Boire la/une tasse (fam.). Avaler de l'eau lorsqu'on se baigne; perdre de l'argent, échouer. Au dernier moment, nous y plongions [dans les vagues]. Je connaissais ce jeu depuis mon enfance, j'y étais très habile. Plus habile que les autres qui poussaient des cris, buvaient la tasse en riant (M. CARDINAL, Les Mots pour le dire, 1977, pp. 312-313 ds REY-CHANTR. Expr. 1979).
♦ Bonheur, réussite; p. antiphr., échec, insuccès. Sa plaie était pas trop dégueulasse.Te v'là avec deux trous de balle, vieux... La tasse. Pas moyen de le faire rigoler (B. BLIER, Les Valseuses, 1972, p. 109 ds CELLARD-REY 1980). Cette première nuit d'amour. Quelle tasse. J'y étais plus pour personne (E. HANSKA, Les Raouls, 1976, p. 241, ds CELLARD-REY 1980).
REM. 1. Demi-tasse, subst. fém., vieilli. Tasse plus petite qu'une tasse ordinaire et dans laquelle se sert ordinairement le café à l'eau. L'officier avait devant lui sa demi-tasse, son carafon de cognac (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 48). 2. Tassette, subst. fém., hapax. Petite tasse. Christine voulut boire. Les femmes cherchèrent dans les paniers une tassette en métal (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 221).
Prononc. et Orth.:[]. Gén. [] p. anal. avec tas (v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n° 1 1981, p. 215). Mais PASSY 1914 [] ou [a] et MARTINET-WALTER 1973 6/17 [a]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1360-68 « récipient servant à boire » (Inventaire des joyaux de Louis, Duc d'Anjou, n° 557 ds LABORDE: une tassegrande); 2. 1547 « contenu de ce récipient » (NOËL DU FAIL, Propos rustiques, éd. A. J. Assézat, t. 1, p. 6: on offroit une pleine tasse de vin à la compaignie); 3. a) [1793 expr. boire à la grande tasse « se noyer » (parole d'un bourreau rapportée ds G. Lenôtre, Les Noyades de Nantes, p. 126: il n'en a pas besoin [d'un verre d'eau] ... il va boire à la grande tasse)] 1794 (L. A. PITOU, Tableau de Paris, en vaudeville, n° 5, p. 39 ds QUEM. DDL t. 38: ils auraient bu à la grande tasse); 1796 boire à la grande tasse « se noyer dans la mer » (Le Néologiste fr. ds FREY, p. 240); 1844 arg. la grande tasse (Dict. arg. « Myst. Paris », p. 96: le balancer dans la grande tasse [le Canal Saint-Martin]); 1847 la grande tasse « la mer » (Dict. de l'arg., p. 203); b) 1913 expr. boire la tasse « se noyer, manquer de se noyer » (ROMAINS, Copains, p. 221); 1928 boire une tasse, la tasse (BAUCHE, p. 251). Empr. à l'ar. , « coupe, tasse, écuelle », lui-même empr. au persan « tasse, soucoupe » (LOK. n° 2044; Z. der deutschen Morgenländischen Gesellschaft t. 50, p. 645; BUCK n° 5, 35). Le mot est très prob. parvenu en fr. par l'intermédiaire du prov. et/ou de l'ital.: cf. prov. tassa (1344 ds S. SGUAITAMATTI-BASSI, Les Empr. dir. faits par le fr. à l'ar. jusqu'à la fin du XIIIe s., p. 153), ital. tazza (XIVe s. ds DEI); esp. taza (1272 ds COR.-PASC.), lat. médiév. en domaine prov. tassa, tassia (resp. 1337 et 1352 ds DU CANGE) et en domaine ital. tassia (1274 ds DU CANGE, 1318 ds PELLEGR. Arab., p. 112); au sens 3 a, expr. répandue à la suite des noyades de Nantes (1793-94), cf. BRUNOT t. 9, p. 885. Fréq. abs. littér.:1 283. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 011, b) 1 960; XXe s.: a) 2 346, b) 2 131. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 147. — QUEM. DDL t. 15 (s.v. tasse-filtre), 19, 38 (s.v. boire à la grande tasse).

1. tasse [tɑs] n. f.
ÉTYM. 1150; rare av. XIVe; arabe ṭāsǎh « écuelle, jatte ». Cf. anc. provençal tassa.
tableau Mots français d'origine arabe.
1 a Petit récipient à anse ou à oreilles servant à boire (généralement des boissons chaudes). Bol. || Tasse de faïence, de porcelaine (→ Kaolin, cit.). || Tasse d'argent. Gobelet, taste-vin (→ Bassin, cit. 2). || Tasse et soucoupe d'un déjeuner. || Tasses à thé, à café. Service, vaisselle (→ 2. Farce, cit. 10; flocon, cit. 4; lampe, cit. 23; moka, cit. 1).(1870). || Tasse-filtre.
1 Sur le marbre de la commode, un précieux plateau de malachite supportait une douzaine de tasses à café, magnifiques de peinture, sans doute faites à Sèvres.
Balzac, la Bourse, Pl., t. I, p. 338.
tableau Noms de récipients.
b (1718). Par métonymie. Contenu d'une tasse. || Boire, prendre une tasse de thé, de café, de tilleul… (→ Digestion, cit. 4; introduire, cit. 12). || Dîner d'une tasse de café au lait (→ Grumeler, cit. 2; et aussi guerre, cit. 57).Allus. littér. || La madeleine trempée dans la tasse de thé (→ Environ, cit. 10, Proust).
Loc. fig. En pleurer une tasse : pleurer abondamment.
2 Je me rappelle le passage où le vieux vient trouver la fille du caissier dans un bar des Champs-Élysées… ça, alors, permettez… on a le droit d'en pleurer une tasse (…)
M. Aymé, Maison basse, p. 247.
c Par métaphore. Boire une tasse, boire la tasse. Boire.
d Fig. La grande tasse : la mer. || Boire à la grande tasse : se noyer.
2 Argot fam. Vespasienne de forme circulaire. — ☑ Loc. Prendre une tasse. Pisser.Spécialt. Cette vespasienne, servant d'abri à des rencontres homosexuelles.
3 (…) la Grande Thérèse (un travesti), attendait les clients dans les tasses. Au crépuscule, dans une des pissotières circulaires, près du port elle apportait un pliant, s'asseyait et faisait son tricot, son crochet. Elle s'interrompait pour manger un sandwich. Elle était chez elle.
Jean Genet, Journal du voleur, p. 167.
3 Loc. fig. (1830). Vx. La tasse ! : rien à faire.Mod. Chose désagréable, pénible. Merde. || C'est la tasse, quoi ! || Quelle tasse !
COMP. Demi-tasse, sous-tasse.
HOM. 2. Tasse, formes du v. tasser.
————————
2. tasse [tɑs] n. f.
ÉTYM. XIVe; tasche, fin XIe; germanique taska « poche ».
Anciennt (XIe-XVIe). Bourse en cuir, portée à la ceinture par les hommes.
HOM. 1. Tasse, formes du v. tasser.

Encyclopédie Universelle. 2012.