trembler [ trɑ̃ble ] v. intr. <conjug. : 1>
• v. 1120; lat. pop. °tremulare, de tremulus « tremblant », de tremere « trembler »
1 ♦ Être agité par une suite de petites contractions involontaires des muscles. ⇒ frémir, frissonner. « Ses dents claquent, tout son corps tremble » (Tharaud). « Son corps tremblait [...] de froid, de fatigue et de fièvre » (Bernanos). ⇒ grelotter. Avoir les jambes qui tremblent. ⇒ flageoler. Loc. Trembler comme une feuille (de peur, de froid).— Trembler de peur, de colère. « Voilà ce que ceux qui tremblent de vieillesse enseignent à ceux qui tremblent de peur ! » (Hugo).
♢ Trans. Vx Trembler le frisson. « Je les laisse trembler leurs fièvres » (Hugo).
2 ♦ (déb. XIIIe) (Choses) Être agité de petits mouvements répétés, autour d'une position d'équilibre. ⇒ s'agiter, frémir, frissonner, remuer. « Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève » (Rimbaud). « Une bonne sauce jaune qui tremblait comme une gelée » (Zola). ⇒ trembloter.
♢ Produire une image vacillante; varier rapidement d'intensité. Lumière, reflet qui tremble. ⇒ tremblant.
♢ Ne pas conserver la même hauteur et la même intensité. Son, voix qui tremble. ⇒ chevroter.
3 ♦ Faire une suite d'oscillations. La terre tremble. ⇒ tremblement (de terre). « La lointaine canonnade fait trembler le sol » (A. Gide). ⇒ ébranler. « Il attaque le grand air de Boris Godounov, les vitres tremblèrent » (Beauvoir). ⇒ vibrer.
4 ♦ (1382) Fig. Éprouver une violente émotion, un trouble intense sous l'effet de la peur. Un lieu « où l'on n'ose se hasarder qu'en tremblant » (Gautier). « J'ai toujours tremblé devant les hommes, devant leurs lois iniques » (Maupassant). — Trembler pour (qqn ou qqch.) :craindre un malheur, un danger pour. — « Je tremble à cette idée horrible que je pourrais perdre sa trace » (Loti). — Trembler de (et l'inf.). ⇒ appréhender, craindre (cf. Avoir peur de). « Je tremble toujours de n'avoir écrit qu'un soupir, quand je crois avoir noté une vérité » (Stendhal ). (Avec que et le subj.) Je tremble qu'il ne l'apprenne.
● trembler verbe intransitif (latin populaire tremulare, du latin classique tremulus, de tremere, trembler) Avoir le corps agité de petits mouvements musculaires, vifs et involontaires : Trembler de peur. Ses mains tremblent. Bouger, être agité de mouvements répétés de faible amplitude : Les feuilles des arbres tremblent. Être l'objet d'un séisme : La terre a encore tremblé en Italie. Varier d'intensité, selon de menues oscillations, en parlant d'un phénomène, de la voix : L'image de la télévision tremble. Un vieillard dont la voix tremble. Éprouver une grande crainte, une vive émotion : Il tremblait d'apprendre la vérité. ● trembler (citations) verbe intransitif (latin populaire tremulare, du latin classique tremulus, de tremere, trembler) Jean Sylvain Bailly Paris 1736-Paris 1793 Académie française, 1783. Je tremble, mais c'est de froid. Commentaire Bailly, qui avait été président de la Constituante et maire de Paris, fut guillotiné un 10 novembre. Les préparatifs du supplice ayant duré longtemps, le condamné se justifia ainsi de son tremblement. ● trembler (difficultés) verbe intransitif (latin populaire tremulare, du latin classique tremulus, de tremere, trembler) Construction Trembler que... ne (+ subjonctif) : je tremble qu'elle ne l'apprenne ou, dans un registre moins soigné, qu'elle l'apprenne. (Pour l'emploi du ne explétif avec trembler que aux formes négative, interrogative et interro-négative → craindre.) ● trembler (expressions) verbe intransitif (latin populaire tremulare, du latin classique tremulus, de tremere, trembler) Trembler comme une feuille, être agité d'un violent tremblement. ● trembler (homonymes) verbe intransitif (latin populaire tremulare, du latin classique tremulus, de tremere, trembler) ● trembler (synonymes) verbe intransitif (latin populaire tremulare, du latin classique tremulus, de tremere, trembler) Avoir le corps agité de petits mouvements musculaires, vifs et...
Synonymes :
- frémir
Bouger, être agité de mouvements répétés de faible amplitude
Synonymes :
- osciller
- vibrer
Varier d'intensité, selon de menues oscillations, en parlant d'un phénomène...
Synonymes :
Éprouver une grande crainte, une vive émotion
Synonymes :
- craindre
- redouter
- s'épouvanter
trembler
v. intr.
d1./d être pris de tremblements. Trembler de froid, de peur, d'émotion. Syn. frissonner.
d2./d Absol. éprouver une grande crainte. Tout le monde tremble devant lui.
— Fig. Craindre, appréhender. Je tremble pour lui. Je tremble qu'il n'apprenne la vérité.
d3./d être ébranlé, agité de secousses répétées. La détonation fit trembler les vitres.
d4./d être agité d'un faible mouvement d'oscillation. Les feuilles tremblent au moindre souffle.
— Subir des variations d'intensité. La flamme tremble. Syn. vaciller. Avoir la voix qui tremble sous l'effet de l'émotion.
⇒TREMBLER, verbe intrans.
A. — [Le suj. désigne un animé, un ensemble d'êtres animés]
1. Être agité d'une série de légers mouvements musculaires convulsifs souvent accompagnés d'une sensibilité thermique et provoqués par la fièvre, le froid, ou par une violente émotion. Synon. frémir, frissonner, grelotter, tressaillir. Trembler continuellement, nerveusement; trembler de tout son corps, de la tête aux pieds; trembler comme une/la feuille, comme un lapin, comme un lièvre; pâlir et trembler; rougir et trembler; gémir et trembler. Le premier soin de Jean Valjean avait été (...) d'entrer dans le hangar avec Cosette (...). Cosette tremblait et se serrait contre lui (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 552). Parvenue à la hauteur de Jos-Mari, Kate tremblait de tous ses membres. Jos-Mari alors la plaçait près de lui à l'abri du vent (...) afin qu'elle pût retrouver, recueillir ses forces (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 165).
a) [Le suj. désigne une partie du corps] Bras, genoux, jambes, lèvres qui tremblent. La voiture a fait une embardée, je suppose que mes mains tremblaient; j'ai ralenti, j'ai essayé de détendre mes doigts et de contrôler ma voix (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 198):
• 1. Je pris sa main, que je sentis trembler dans la mienne, comme si la pauvre enfant était saisie d'une terreur foudroyante. Elle eut la force de se lever pour s'en aller, mais ses genoux tremblaient aussi, et je n'eus pas de peine à la contraindre de se rasseoir.
BOURGET, Disciple, 1889, p. 158.
b) [Le verbe est suivi d'un compl. prép. introd. par de désignant une cause physique ou psychique] Nous eûmes la visite d'une bande de turcos qui ne savaient pas un mot de français. Vêtus de toile ils tremblaient de fièvre, ils montraient leurs blessures, mimant des charges à la baïonnette et réclamant assistance (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 269). Rosenthal (...) tremblait de colère en pensant aux quatre mille cinq cents arrestations préventives que le préfet de police avait organisées (NIZAN, Conspir., 1938, p. 87).
c) Empl. trans., vieilli. Trembler la fièvre. Tu es resté malade chez un paysan qui t'a recueilli par charité comme tu tremblais la fièvre dans un fossé de la route (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 32).
2. Au fig. [Le verbe est gén. suivi d'un compl. prép. ou d'une sub. déterminant la ou les cause(s) du procès] Éprouver un sentiment intense d'appréhension, de crainte, d'épouvante. Synon. appréhender, avoir peur, craindre, s'alarmer, s'effrayer. Le gouvernement, le pays, le peuple tremble. Cette femme si emportée, qui faisait trembler tout le monde, douce avec moi, ne cherchait qu'à me calmer (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 152).
a) Trembler + compl. prép. introd. par devant, pour, sous + subst. Trembler devant Dieu, devant la loi, devant/sous un tyran, un seigneur, une autorité supérieure; trembler pour l'avenir. Tout tremblait sous le despotisme des prêtres et des rois (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 336). L'ordre des choses qui les contraignait à travailler toute la journée, toute la vie, pour un salaire dérisoire, à trembler devant le chef de rayon, etc., n'était pas le seul ordre possible (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 172):
• 2. Ce lieu de perdition projetait dans tout l'arrondissement un éclat fantastique (...). Les fermières des alentours en tremblaient pour leurs maris, les bourgeoises le redoutaient pour leurs bonnes, parce que la cuisinière de M. le sous-préfet y avait été surprise...
FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 287.
b) Trembler de + inf. Trembler de dire, de faire qqc.; trembler d'être vu, reconnu. Il tremblait de commettre quelque gaucherie en dansant (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 12). Morel, retournant la tête à toute minute, tremblant d'être suivi et épié par M. de Charlus, avait fini, n'ayant remarqué aucun passant suspect, par entrer dans la villa (PROUST, Sodome, 1922, p. 1081).
c) Trembler que + complét. au suj. Il regardait sa mère, sa sœur et le docteur alternativement, en tremblant qu'on ne devinât ses pensées (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 396). À mesure que Jeanne devenait une femme, sa mère tremblait davantage qu'elle ne tombât un jour amoureuse de quelqu'un, comme ses deux sœurs, et ne s'en allât (NIZAN, Conspir., 1938 p. 222).
d) Trembler à l'idée de + inf. ou subst. Dans l'effondrement de sa maison de banque, il bégayait, il tremblait à l'idée de la police (ZOLA, Nana, 1880, p. 1455). Il tremblait à l'idée d'arriver en retard à son bureau... ou d'entrer dans un bistrot (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 240).
B. — [Le suj. désigne une chose, un ensemble de choses] Être agité d'une succession rapide de petites secousses, de petits mouvements d'oscillation. Synon. frémir, osciller, remuer, trémuler, vibrer. Feuillages qui tremblent; vitres, piles d'assiettes qui tremblent; gelée qui tremble dans un plat. Le roulement continu du canon faisait trembler nos bouteilles et danser les assiettes peintes de la crédence (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 186). Lui aussi contemplait toutes ces feuilles et sa main parut invinciblement attirée par l'une d'elles qu'il éleva en transparence devant l'ampoule électrique sans abat-jour. La feuille tremblait dans sa main (CAMUS, Peste, 1947, p. 1302).
1. [Le suj. désigne une lumière, un phénomène lumineux; l'accent est mis sur l'impression visuelle] Vaciller, varier d'intensité. Il (...) vit à travers les vitres trembler la chaste et timide lueur qu'il avait si souvent regardée (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 511). Je suis entré au bal de Loisy à cette heure mélancolique et douce encore où les lumières pâlissent et tremblent aux approches du jour (NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 610).
2. [Le suj. désigne une source sonore; l'accent est mis sur l'impression auditive, sur l'espace où règne le phénomène sonore] Synon. trémuler, vibrer. Les oiseaux pépiaient, le bourdonnement des insectes tremblait dans l'air chaud du matin d'été (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 379). Il sonna. Comme le silence sans bornes du matin régnait autour d'eux et que tout bruit était parfaitement amorti sur le fleuve par les plumes du brouillard, la sonnerie trembla assez loin dans la campagne (NIZAN, Conspir., 1938, p. 169).
— [En parlant du son de la voix] Présenter de brusques variations de hauteur, d'intensité, sous l'effet d'une sensation, d'une émotion. Synon. chevroter. Toute l'angoisse de la terrible semaine fait trembler sa voix, lorsqu'elle demande à Antoine:— « Ont-ils seulement dîné, ces pauvres enfants? » (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 653).
3. [Le suj. désigne l'écorce terrestre] Être atteint, ébranlé par un séisme. Le sol tremble. Par des ouvertures éloignées du cratère on voyait la lave sourdre du sol (...). La montagne trembla plus fortement; mais les flots n'en furent point émus, et rien ne me parut plus beau que le sommeil de la mer souriant sous ce volcan déchaîné (QUINET, All. et Ital., 1836, p. 200). La terre ne trembla pas; il n'y eut pas de signes dans le ciel (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 169).
REM. 1. Tremblade, subst. fém., hapax. [À propos d'un cheval] Hennir à la tremblade. Hennir en émettant un son tremblé. Il y avait le cheval, en bas, dans l'écurie (...). On l'entendait taper du pied, secouer la chaîne, se gratter aux ridelles, et même hennir à la tremblade comme une trompette (GIONO, Regain, 1930, p. 174). 2. Tremblocher, verbe intrans., hapax. Synon. de trembloter. V. chocotter rem. s.v. chocotte ex. de Céline.
Prononc. et Orth.:[], (il) tremble []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. XIIe s. « éprouver de la crainte, de l'inquiétude » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXVI, 2, p. 31: de qui tremblerai-je?); 2. déb. XIIe s. « être agité de petits mouvements musculaires vifs (causés par une émotion) » (ibid., LII, 6, p. 70: iluec tremblerent de pour); spéc. ca 1180 « chevroter (de la voix) » (HUE DE ROTELANDE , Ipomedon, éd. A. J. Holden, 10423: Ipomedon tost la salue Od voiz tremblante); 3. déb. XIIe s. « être agité de mouvements, de secousses (de choses) » (Psautier Oxford, XVII, 9, p. 18: et tremblat la terre; LXXV, 8, p. 102: la terre trembla e reposa). D'un lat. pop. tremulare, dér. de tremulus « qui tremble », du class. tremere « trembler » et « avoir peur ». Fréq. abs. littér.:5 859. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 7 499, b) 8 930; XXe s.: a) 10 057, b) 7 674. Bbg. ASCOLI (C. I.). Saggiuoli diversi. Archivo glottologico italiano. 1890, t. 11, pp. 440-447.
trembler [tʀɑ̃ble] v. intr.
ÉTYM. V. 1120; du lat. pop. tremulare, de tremulus « tremblant », de tremere « trembler ».
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1 (Personnes; animaux). Être agité par une suite de petites contractions involontaires des muscles, pour une cause physique (froid, fièvre) ou psychique (émotion). ⇒ Frémir, frissonner (cit. 1). → Frisson, cit. 15. || La beauté de la chair, c'est de palpiter (cit. 2), c'est de trembler. || Tout leur corps (des convulsionnaires) tremblait (→ Fureur, cit. 1). || Ses dents claquent (cit. 4), tout son corps tremble. || Trembler de froid. ⇒ Claquer (des dents), grelotter. || Trembler de fièvre (cit. 3). — (Le sujet désigne une partie du corps). || Jambes (cit. 13), genoux qui tremblent de peur (cit. 21), de faiblesse (cit. 5). ⇒ Flageoler. || Ils sentirent leurs doigts frémir (cit. 9) et trembler. || Ma main tremble (→ Imbiber, cit. 1; et aussi couteau, cit. 15; offrir, cit. 1; pâté, cit. 6). — ☑ Loc. Trembler comme une feuille, comme la feuille (vx), beaucoup. — (Avec un compl. circonstanciel de cause). || Trembler sous l'effet d'une émotion. || Trembler de peur (→ ci-dessous, 2.), de colère (→ Céder, cit. 27), de joie (→ Posture, cit. 1), de gratitude (→ Récipiendaire, cit. 2). — ☑ Allus. hist. Tu trembles, carcasse (cit. 5).
1 Je reçus ma chère maîtresse dans mes bras. Elle tremblait comme une feuille.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, I, p. 116.
2 La Zabelle était inquiète de voir l'enfant trembler de la tête aux pieds et son cœur sauter si fort qu'il souvelait sa pauvre chemise.
G. Sand, François le Champi, III.
3 (Robespierre) l'avoua à Étienne Dumont, quand il montait à la tribune, il tremblait comme la feuille.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, V.
4 Voilà ce que ceux qui tremblent de vieillesse enseignent à ceux qui tremblent de peur !
Hugo, les Misérables, IV, XIV, II.
5 (…) C'est à cause des mots
Que je dis qu'elle tremble entre les bleus rameaux !
Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles !
Car tu trembles ! car j'ai senti, que tu le veuilles
Ou non, le tremblement adoré de ta main
Descendre tout le long des branches du jasmin !
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, III, 6.
6 Son corps tremblait encore de froid, de fatigue et de fièvre (…)
Bernanos, Sous le soleil de Satan, I, III.
2 (V. 1207). Choses. Être agité de petits mouvements répétés, autour d'une position d'équilibre. ⇒ Agiter (s'), frémir, frissonner, remuer (→ Gangue, cit. 3; marier, cit. 12). || Son aigrette (cit. 1) tremble comme une lyre. || Mèches de cheveux qui tremblent au vent (→ Écorce, cit. 10). || « Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève » (cit. 13). — Une sauce (cit. 2) qui tremblait comme une gelée. ⇒ Trembloter. — Par métaphore :
7 Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l'homme n'est rien qu'un jonc qui tremble au vent (…)
Hugo, les Contemplations, IV, XV.
♦ (1767). Produire une image vacillante; varier rapidement d'intensité. || Lueur (→ Autan, cit. 3), lumière (→ 1. Feu, cit. 32), reflet qui tremble. ⇒ Tremblant. || Des étincelles tremblaient sur la rivière (→ 1. Embraser, cit. 10). ⇒ Scintiller. || Les étoiles (cit. 7) dont les scintillations tremblaient dans l'eau.
8 Tandis qu'une veilleuse, en tremblant, ose à peine
Éclairer le plafond de pourpre et de lampas (…)
Hugo, les Châtiments, I, XIV.
9 Reverrai-je Paris et sa pâle lumière
Trembler les soirs de brume autour des réverbères
Apollinaire, Ombre de mon amour, Poèmes, XXXV.
♦ (Fin XVIe). Ne pas conserver la même hauteur et la même intensité. || Son, voix qui tremble. ⇒ Chevroter, frissonner. — Mus. (Vx). Exécuter un « tremblement », un trémolo ou un trille.
3 (V. 1207). Choses. Être remué; faire une suite d'oscillations. ⇒ Étonner (s'étonner, vx), frémir, remuer, vibrer. || La terre tremble. ⇒ Séisme, tremblement (de terre). || Sentir la terre (→ Ruine, cit. 9), le sol trembler sous ses pas (→ aussi Juchoir, cit. 1; percevoir, cit. 4). || Le sol ébranlé (cit. 27) tremblait sous nos pas. || La canonnade (cit. 2) fait trembler le sol. ⇒ Ébranler. — Bruit qui fait trembler le pavé (→ Marteau, cit. 5.1), explosion qui fait trembler les vitres (→ aussi Note, cit. 9).
10 Tout tremblait au son de sa voix, les vitres, les meubles et les gens.
Hugo, les Misérables, II, III, II.
11 (…) tellement émue, que sa main, appuyée sur la table à thé, faisait distinctement trembler le cabaret de porcelaine.
Mérimée, la Double Méprise, VI.
♦ Par métaphore. || Faire trembler l'édifice social dans ses fondements. ⇒ Chanceler.
4 (Fin XIIe). Personnes. Fig. Éprouver une violente émotion, un trouble, sous l'effet de la peur, accompagnée ou non d'un tremblement physique (→ Expier, cit. 6; héros, cit. 20; punir, cit. 5; résoudre, cit. 13). ⇒ Peur (avoir). || « Il (le lion) rugit : on se cache, on tremble à l'environ » (→ Alarme, cit. 5). || On n'ose se hasarder (cit. 17) qu'en tremblant. || Faire trembler qqn, lui faire peur, l'effrayer. || Il faisait trembler tout le monde (→ Oreille, cit. 38). || « Elle me fait trembler, dès qu'elle prend son ton » (→ Dragon, cit. 6). — Tout tremblait devant le tyran (→ Disgrâce, cit. 4). || « Trembler devant les autels » (→ Sacrifice, cit. 6). — Vieilli. || Trembler sous qqn, par peur de son pouvoir. || Caligula, tremblant sous Tibère (→ Atrocité, cit. 4). || Rome allait trembler sous lui (Cromwell). → Grain, cit. 15, Pascal. || Chacun tremble sous toi (→ Haut, cit. 117). — Par ext. || Faire trembler l'Europe, le monde…
12 Mon génie étonné tremble devant le sien.
Racine, Britannicus, II, 2.
13 Fi donc, trembler ! mauvais calcul, madame. Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, II, 2.
14 Qui regarde à la porte de Dieu ? et ne tremble.
P. J. Jouve, Diadème, « Le beau nu ».
♦ Trembler pour (qqn, qqch.) : craindre un malheur, un danger… pour (qqn, qqch.). → On, cit. 42; solidarité, cit. 1.
♦ Trembler à l'idée, à la perspective (cit. 8) de… ⇒ Appréhender, craindre. || Je tremble à cette idée horrible que… (→ Perdre, cit. 27). — Je tremble d'inquiétude à la pensée que…
♦ Vx. || Trembler à… (suivi de l'inf.) : avoir très peur de…
15 La chose quelquefois est fâcheuse à connaître,
Et je tremble à la demander.
Molière, Amphitryon, II, 3.
♦ Trembler de… (suivi de l'inf.). → Pardi, cit. 1; réveiller, cit. 3.
16 Je tremble toujours de n'avoir écrit qu'un soupir, quand je crois avoir noté une vérité.
Stendhal, De l'amour, IX.
♦ Trembler que… ne… suivi du subj. (→ Douter, cit. 3) : raindre, avoir peur qu'une chose n'arrive.
17 (…) il trembla même que son ancienne et future amie ne fût propriétaire de quelque petit hôtel d'artiste.
A. Hermant, M. de Courpière marié, VI, p. 51.
5 Trans. Vx. || Trembler la fièvre, le frisson (cit. 7).
18 Je les laisse trembler leurs fièvres (…)
Hugo, les Châtiments, VI, VI.
19 Quand nous aurons quitté ce sac et cette corde,
Quand nous aurons tremblé nos derniers tremblements (…)
Ch. Péguy, la Tapisserie de Notre-Dame, Présentation de la Beauce (…), p. 179.
♦ Faire trembler. ☑ Loc. fam. (vx). Trembler le grelot : avoir peur.
➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
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tremblé, ée p. p. adj.
1 (1765). Qui est exécuté ou semble l'avoir été par une main tremblante. || Écriture tremblée. || Dessin, tracé tremblé. || Lignes tremblées. — (1829). Imprim., typogr. Ondulé, sinueux et alternativement gras et maigre. || Filet tremblé. — N. m. || Un tremblé.
2 (XIXe). || Sons tremblés, dont l'intensité subit des variations rapides. ⇒ Tremblant. || « Une voix (…) un peu tremblée » (Chardonne, les Destinées sentimentales, III, VII, p. 478).
20 La note finale de chaque phrase, ténue et tremblée avec une longueur et une puissance d'haleine incroyable, monte d'un quart de ton en faussant systématiquement.
G. Sand, la Mare au diable, II.
21 D'une voix haute (…) avec des inflexions un peu tremblées, Julie se mit à lire (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 130.
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DÉR. 1. Tremblant, 2. tremblant, 2. tremble, tremblement, trembleur, trembloter.
Encyclopédie Universelle. 2012.