tunnel [ tynɛl ] n. m.
1 ♦ Galerie souterraine destinée au passage d'une voie de communication (sous un cours d'eau, un bras de mer; à travers une élévation de terrain). Tunnel routier. — Spécialt Tunnel de chemin de fer. Les tunnels du métro. — Tunnel sous le mont Blanc. Le tunnel sous la Manche. Percer un tunnel. Creusement d'un tunnel (⇒ tunnelier) . — Loc. Un combat de nègres dans un tunnel : une scène trop sombre où on ne distingue rien.
2 ♦ Par anal. Galerie souterraine. « Toutes ces fourmis dans les tranchées et les tunnels de la fourmilière » (Suarès). — Techn. Salle d'expérimentation obscure et de forme allongée. Tunnel aérodynamique. ⇒ soufflerie. Four, séchoir à tunnel. Effet tunnel : phénomène par lequel des électrons franchissent une barrière de potentiel.
3 ♦ Fig. Période obscure, pénible. ⇒ souterrain . « Elle plongeait soudain dans un brusque tunnel d'inconscience » (Jaloux). Loc. Sortir du tunnel, voir le bout du tunnel : sortir d'une période difficile, pénible. — Un tunnel : un discours, un exposé trop long lors d'une émission de radio.
● tunnel nom masculin (anglais tunnel, du français tonnelle) Galerie souterraine pratiquée pour donner passage à une voie de communication. Longue période de difficulté : Voir la sortie du tunnel. Cirque Couloir grillagé reliant la cage des fauves à l'arène montée sur la piste. Tube, tonneaux, voire cerceaux, au travers desquels certains acrobates exécutent un saut plané. Horticulture Abri en matière plastique ayant une forme proche d'un demi-cylindre, utilisé dans l'horticulture intensive. Télévision Longue suite de messages publicitaires entre deux émissions ou interrompant un programme. ● tunnel (expressions) nom masculin (anglais tunnel, du français tonnelle) Diode tunnel, diode à semi-conducteur dont le fonctionnement repose sur l'effet tunnel, utilisée comme amplificateur et comme oscillateur jusqu'à des fréquences de plusieurs gigahertz ou pour réaliser des éléments bistables à réponse extrêmement rapide. Tunnel aérodynamique, synonyme de soufflerie. Effet tunnel, phénomène par lequel aucune barrière énergétique n'est infranchissable à un quanton. (Par effet tunnel, les électrons peuvent par exemple traverser une couche isolante. La mesure du courant passant entre une microélectrode et la surface d'un solide permet de visualiser cette dernière avec une excellente résolution [microscope à effet tunnel].) Tunnel immergé, tunnel assurant une traversée sous-fluviale ou sous-marine, construit par caissons préfabriqués, amenés par flottaison, mis en place dans une souille et posés sur des appuis intermédiaires. ● tunnel (synonymes) nom masculin (anglais tunnel, du français tonnelle) Mécanique. Tunnel aérodynamique
Synonymes :
tunnel
n. m.
d1./d Passage souterrain, galerie creusée pour livrer passage à une voie de communication. Tunnel ferroviaire, routier.
|| Par ext. Toute galerie souterraine. Le prisonnier a creusé un tunnel pour s'évader.
d2./d Galerie aveugle de certains dispositifs techniques. Tunnel aérodynamique d'une soufflerie. Four à tunnel.
— Par anal. AGRIC Abri en matière plastique utilisé dans la production de plants, de légumes pour les protéger des intempéries et pour éviter la déshydratation des fruits et des légumes.
d3./d Fig. Période sombre, pénible, difficile. Voir le bout du tunnel.
⇒TUNNEL, subst. masc.
A. — Galerie souterraine, généralement voûtée, percée à travers une montagne, sous un cours d'eau ou sous une grande ville pour permettre le passage d'une voie de communication. Court, long tunnel; tunnel ferroviaire, routier, sous-marin; tunnel sous le Mont-Blanc; sous la Manche; ouverture, entrée, sortie du tunnel; percement d'un tunnel; creuser, percer un tunnel; s'engouffrer dans un tunnel. Quand le train s'est remis en marche pour s'enfoncer dans le tunnel, la lumière n'était pas encore allumée (...); il y a eu quelques instants de noir absolu, puis l'issue vert émeraude, cette trouée de ciel crépusculaire au-dessus des vallées sombres, raides et vastes du Piémont (BUTOR, Modif., 1957, p. 192).
♦ Loc. fam. Un combat de nègres dans un tunnel. V. nègre I A.
— P. anal.
♦ [À propos d'une galerie creusée dans la terre par un animal] Tunnel d'une taupe; tunnels d'une fourmilière. [Le blaireau] creuse des galeries et s'enfonce dans le sol. Il multiplie les tunnels (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 9).
♦ [À propos d'un objet naturel ou fabriqué] Tunnel de feuillage, de verdure. On ne rencontrait ses yeux qu'au fond d'un petit tunnel formé par le tuyautage raidi de sa coiffe godronnée (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 286). Soudain le tunnel d'une forêt feuillue, désertée, au sol rebondissant sous les gouttes (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 72).
B. — Au fig. Longue période de difficultés, de souffrances physiques ou morales dont on ne voit pas la fin. Être dans le tunnel; arriver au bout, voir la fin du tunnel. L'impression de sortir d'un tunnel, de trouver la lumière, de commencer vraiment une nouvelle vie! (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 546). Je parle des incurables, de ceux dont la maladie n'est pas un tunnel vite traversé (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 53).
— Arg. du théâtre. Long monologue où l'acteur peut être sujet à un trou de mémoire. Entrer dans un tunnel. J'attaque le grand monologue de don Carlos (...) le plus sacré tunnel de tous les tunnels (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 296).
C. — Spécialement
1. CIRQUE. ,,Accessoire utilisé dans les numéros équestres: sorte de tonneau sans fond à travers lequel passe l'écuyère`` (GITEAU 1970). ,,Couloir de grilles qui amène les fauves de la voiture-ménagerie à la cage centrale`` (GITEAU 1970).
2. HORTIC. Abri de forme demi-cylindrique utilisé pour les cultures maraîchères. Le tunnel est fait d'arceaux métalliques recouverts de feuilles de plastique clair (BÉN.-VAESK. Jard. 1981).
3. GÉOL. Tunnel (de lave). Cavité située sous la croûte d'une coulée de lave. Si la lave s'échappe de sous la carapace par flots successifs (...), il se forme des cavernes de lave (...) des tunnels (BAULIG 1956).
4. MAR. Espace bordé de tôles qui abrite l'arbre entre la chambre des machines et le presse-étoupe. J'avais 4 ou 5 ans, et l'on ne voyait que moi à bord, escorté de mon matelot (...) me promenant dans les machines et jusqu'au bout du tunnel des arbres de couche, là où il faut se glisser en rampant pour atteindre le point où l'on sent gargouiller les hélices, vibrer la coque comme une membrane (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 26).
5. MÉCAN. DES FLUIDES. Tunnel (aérodynamique). Chambre d'expérience d'une soufflerie. On essaye la maquette de l'avion complet au tunnel (GUILLEMIN, Constr., calcul et essais avions, 1929, p. 247).
6. PHYS., en appos. Effet tunnel. Phénomène de microphysique par lequel un électron peut franchir une barrière de potentiel en raison des lois de la mécanique des fluides (et contrairement aux lois de la mécanique newtonienne). Une diode découverte par Esaki en 1957 a permis de construire des amplificateurs de faible puissance. Elle est caractérisée par une jonction extrêmement mince, que les électrons et les trous peuvent traverser par « effet tunnel », ainsi que le prévoit la mécanique ondulatoire (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 308).
7. TECHNOL. Appareil, chambre d'expérimentation de forme très allongée et dans lequel se déroule une opération. Tunnel de congélation. Four à tunnel, séchoir à tunnel (DUVAL 1959).
REM. 1. Serre-tunnel, subst. fém. Serre en forme demi-cylindrique. Une serre-tunnel à double paroi d'une surface de 105 m2 et d'un volume d'air de 211 m3 (Le Sauvage, 1er juill. 1977, p. 36, col. 3). 2. Tunnelier, subst. masc., technol. Foreuse rotative comprenant un cylindre métallique de dimensions comparables au gabarit du tunnel à creuser, utilisée pour le forage des tunnels et des galeries de travaux publics. Synon. taupe. Le tunnelier qui fore le lien fixe transmanche entre Sangatte (Pas-de-Calais) et l'Angleterre est « inutilisable » après quelques semaines de fonctionnement (L'Est Républicain, 8 mai 1988, p. 426, col. 3). 3. Tunnellisation, subst. fém., chir. ,,Création d'un conduit artificiel au sein d'un tissu`` (MAN.-MAN. Méd. 1980).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep 1878. Étymol. et Hist. 1. 1794 subst. fém. tonnelle, trad. du mot angl. tunnel dans la description du tunnel du canal de Boisgelin à Orgon (SOULÈS, Trad. Voyages d'A. Young, 2, 400 ds WEXLER 1955, p. 64); 1825 tonnelle donné comme nom angl. désignant le passage souterrain creusé sous la Tamise (Encyclopédie méthodique. Architecture, 3, 504, ibid., p. 67); 1825 citat. du mot angl. tunnel (J. hebdom. des arts et métiers de l'Angleterre, 1, 157, ibid.); 1825 chemin souterrain: dit Tunnel (B. SCHLICK, Rapport à l'Ac. des Beaux Arts, 25 Nov., ibid.); 1827 nom commun fém. tunnel (Trad. Lettre de W. Smith, 4 sept., A.N. F14 11173, ibid., p. 68); 1829 nom commun masc. tunnel (Bulletin des sciences technologiques, XIII, 82 ds HÖFLER Anglic.); 2. a) 1857 p. ext. « galerie, passage à travers ou sous quelque chose » (MICHELET, Insecte, p. 334); b) 1929 technol., p. anal. « dispositif qui forme une voûte » (GUILLEMIN, loc. cit.); c) 1964 cirque (M. CHERET, Pinder, nov. ds HOTIER Cirque 1973, p. 81); 3. 1897 « période de difficulté » sortir du tunnel (FRANCE, Mannequin, p. 138). Empr. à l'angl. tunnel, att. dep. le XVe s., d'abord sous la forme tonel et pour désigner un type de filet de chasse à la perdrix en forme de tube évasé, puis un conduit de cheminée ou autre (v. NED) et dep. 1765 au sens 1 (NED Suppl.2, v. aussi WEXLER 1955, p. 62), dep. 1911 à l'empl. att. en 2 b et dep. 1879 au sens 3 (NED Suppl.2). L'angl. tonel, tonnell, tunnel est empr. au fr. tonnelle. Fréq. abs. littér.:282. Fréq. rel. littér. :XIXe s.: a) 14, b) 158; XXe s.: a) 791, b) 625. Bbg. BONN. 1920, p. 162. — QUEM. DDL t. 27. — WEXLER 1955, pp. 61-75, p. 80, 93, 128.
tunnel [tynɛl] n. m.
ÉTYM. 1825, à propos des travaux du passage souterrain sous la Tamise (Wexler, Voc. des chemins de fer, p. 66-67); angl. tunnel, du franç. tonnelle « longue voûte en berceau », XVIe.
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1 Galerie souterraine destinée au passage d'une voie de communication (sous un cours d'eau, un bras de mer; à travers une élévation de terrain). || Tunnel routier. || Tunnel sous-marin. || Le tunnel du Mont-Blanc. || Tunnel ferroviaire. || Percer, pratiquer (→ Obvier, cit. 2) un tunnel. ⇒ Percement. || Galeries d'avancement d'un tunnel. || Creusement d'un tunnel par la méthode ascendante, descendante, à l'aide d'un perforateur, d'un bouclier, par tubage… — (1834, en France). Spécialt. Tunnel de chemin de fer. || Entrée (cit. 18), gueule d'un tunnel. || Niche aménagée dans la paroi d'un tunnel. ⇒ Caponnière. || Sortir d'un tunnel (→ Blinder, cit. 3; locomotive, cit. 2). || Les tunnels du métro. || Projet de tunnel sous la Manche.
1 La plupart des tunnels que l'on rencontre aujourd'hui dans les routes de montagnes sont copiés de celui-ci, qui peut avoir quatre à cinq cents pas de long; on s'y battit en 1814.
Stendhal, Mémoires d'un touriste, t. II, p. 178.
♦ ☑ Par plais. (Plaisanterie d'orig. raciste). Un combat de nègres dans un tunnel : une scène trop sombre, où l'on ne distingue rien.
2 Galerie souterraine (naturelle ou non). || Les tranchées et les tunnels de la fourmilière (→ Concours, cit. 3). || Ruelles (cit. 3) couvertes, en tunnels.
1.1 Lorsque je leur appris que, dans deux jours, nous serions au milieu des eaux de la Méditerranée, Conseil battit des mains, mais le Canadien haussa les épaules.
« Un tunnel sous-marin ! s'écria-t-il, une communication entre les deux mers ! Qui a jamais entendu parler de cela ? »
J. Verne, Vingt mille lieues sous les mers, p. 348.
2 On peut s'y prendre de deux façons pour pénétrer dans la forêt, soit qu'on s'y découpe un tunnel à la manière des rats dans les bottes de foin (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 150.
♦ Tunnel de lave : cavité souterraine, dans un appareil volcanique.
3 (1933, in Höfler). Techn. Salle d'expérimentation de forme allongée. || Tunnel aérodynamique. ⇒ Soufflerie. || Four, séchoir à tunnel. || Effet tunnel : phénomène par lequel des électrons franchissent une barrière de potentiel.
4 Couloir de grilles demi-cylindrique réunissant les cages des fauves jusqu'à la piste, dans un cirque. — Assemblage de cerceaux utilisé par les acrobates pour les sauts planés.
B (1901). Fig.
1 Période obscure, pénible. ⇒ Souterrain. || Un brusque tunnel d'inconscience (cit. 1). — ☑ Loc. Le bout du tunnel : la fin d'une épreuve. || Arriver au bout du tunnel : sortir d'une période difficile, pénible. ⇒ Purgatoire (→ La traversée du désert).
3 Quand je suis entré « en grippe », les lilas fleurissaient à peine, les pivoines étaient encore en boutons. À la sortie du tunnel, pivoines et lilas sont près de leur fin et les iris se hâtent.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 186.
b Longue suite de messages publicitaires entre deux émissions ou interrompant un programme, à la télévision.
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DÉR. Tunnelier.
Encyclopédie Universelle. 2012.