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LEXICOLOGIE
LEXICOLOGIE

La lexicologie est l’étude de la signification des mots. Par «mots», il faut entendre les lexèmes et les morphèmes d’une langue donnée, c’est-à-dire les unités lexicales dépouillées de leur marquage flexionnel éventuel. Ces unités correspondent en gros à l’ensemble des entrées figurant à la nomenclature d’un dictionnaire de langue. La lexicologie ne doit pas être confondue avec la lexicographie, qui est l’art de confectionner les dictionnaires. Plus précisément, la lexicologie est la partie de la linguistique qui s’occupe de la sémantique lexicale, par opposition à la sémantique de la phrase ou du discours. En droit, elle se distingue de la morphologie dérivationnelle ou compositionnelle, qui est l’étude de la construction des unités lexicales; en fait, la sémantique des unités lexicales complexes (dépassement , tire-bouchon , chèque-vacances , etc.) se trouve souvent prise en charge par la morphologie.

Le champ lexicologique

Parmi les questions que se pose la lexicologie figurent les suivantes: Quelles sont les unités significatives minimales de la langue? Comment les trouve-t-on? En existe-t-il plusieurs types? A-t-on besoin de primitifs sémantiques? Comment s’organise la sémantique des unités lexicales? Comment doit-elle être représentée? Quelle structuration sémantique offre le lexique d’une langue? Comment s’obtient la signification des lexèmes complexes? La réponse à ces questions varie suivant qu’on s’assigne des exigences fortes, par exemple déterminer l’information lexicale pertinente pour qu’un système automatique tire les bonnes inférences d’un texte, ou bien plus faibles, par exemple mettre au clair les oppositions de sens entre plusieurs lexèmes. Elle varie également selon qu’on conçoit le lexique comme une composante de la grammaire ou comme un simple domaine d’étude indépendant.

L’étude du sens lexical a existé bien avant que la lexicologie ne fût constituée comme domaine d’étude autonome. De même, beaucoup de travaux concernant le sens lexical se font sans se référer explicitement à la lexicologie. Qu’on pense aux analyses de Vendler, menées dans l’optique de la philosophie du langage, ou encore aux discussions sur le passif, ouvertement situées dans une perspective syntaxique. Ainsi, même si la lexicologie a vocation à englober toutes les études portant sur le sens lexical, cela n’est pas le cas en pratique. À cette lexicologie diffuse on peut opposer la lexicologie qui se revendique en tant que telle. Or force est de constater que celle-ci ne s’est pas construite à partir de l’élaboration de méthodes propres d’investigation de la signification lexicale. Au contraire, elle est toujours allée chercher ses modèles dans les domaines de la linguistique – ou de disciplines voisines – qui semblaient les plus prometteurs pour ses besoins: lexicographie, phonologie, philosophie du langage, psychologie cognitive, linguistique quantitative. La lexicologie se trouve ainsi traversée de questions héritées de problématiques qui lui sont en partie extérieures.

La lexicologie a bénéficié de l’accent mis sur le lexique depuis une vingtaine d’années. Bien que les travaux actuels ne se laissent pas toujours caractériser univoquement, on tentera de saisir la portée de ce renouveau en examinant quatre approches conceptuellement distinctes: classique, structuraliste, stéréotypique et prototypique.

L’approche classique

Son assise théorique est à chercher dans la théorie du concept d’Aristote réinvestie par des philosophes logiciens comme Carnap ou Reichenbach. La problématique du sens lexical y est posée en termes référentiels et extensionnels. Il s’agit de définir correctement les concepts sous lesquels seront rangés les objets du monde. La signification d’un item lexical donne les conditions nécessaires et suffisantes (en abrégé, C.N.S.) qu’un objet ou qu’une situation doit satisfaire pour pouvoir être proprement identifié par cet item. Comme chez Frege, la signification, ou intention, détermine l’extension, ou référence. L’usage de C.N.S. provient de la tradition aristotélicienne. Cette conception implique trois thèses: d’abord, les concepts – ou catégories – présentent des frontières nettes; ensuite, l’appartenance d’une entité à une catégorie se fait sur le mode du vrai ou du faux; enfin, tous les membres d’une catégorie ont un statut égal, chacun possédant les propriétés requises par la définition. Les conditions sont exprimées sous forme de conjonctions de traits sémantiques, parfois dénommés sèmes. Du fait du parti pris extensionnel, le contenu de ces traits est tiré des caractéristiques du référent. Ces traits se répartissent en essentiels (les prédicats dans les phrases analytiques: le pinson est un oiseau ) et accidentels (ou contingents), qui renvoient au savoir encyclopédique et figurent dans les phrases synthétiques (le pinson est bon chanteur ). Seuls les premiers, qui ressortissent aux catégories de l’esprit humain, sont constitutifs de la définition, tels par exemple les «marqueurs sémantiques» de Jerrold J. Katz et Jerry A. Fodor. Les «distincteurs sémantiques» introduits par ces auteurs s’apparentent par leur nature aux seconds; liés aux perceptions, ils n’ont pour rôle spécifique que d’éviter la synonymie .

L’approche structuraliste

Cette approche est avant tout le fait des linguistes européens qui se sont efforcés d’étendre à la sémantique les pratiques d’analyse mises au point en phonologie structurale, notamment par Louis Hjemslev. En rupture avec l’approche classique, la signification lexicale est définie sur une base différentielle et linguistique. Chez Bernard Pottier, Algirdas Greimas, Kurt Baldinger, les éléments figurant dans la signification lexicale – les sèmes – sont postulés sur la base du rapport entre sémèmes (le sémème est le contenu sémantique d’un morphème). Les sèmes sont des traits distinctifs et non plus référentiels. Ainsi, la signification d’un item (son sémème) est-elle conçue comme sa valeur au sens saussurien: celle-ci est déterminée par la place qu’occupe ce sémème dans la structure que constituent les autres sémèmes relevant du même domaine sémantique. Par exemple, la signification du lexème autobus se définit par rapport à celles de train , car , tramway , métro , R.E.R. , car toutes relèvent du domaine des transports collectifs urbains. Par contre, la signification de voiture n’intervient pas (transport privé), non plus que celle de paquebot (transport maritime). La définition des sèmes dépend de l’existence d’un ensemble de définition (domaine, taxème) au sein duquel se situent les oppositions entre sémèmes. Dans une langue, les ensembles de définition se manifestent sous forme de champs lexicaux, c’est-à-dire de lexèmes sémantiquement corrélés, précisément parce qu’ils relèvent du même ensemble de définition. L’approche structuraliste ne peut être utilisée qu’autant qu’on peut mettre au jour de tels champs, ce qui ne semble pas être le cas pour tous les sémèmes de la langue. Cela exclut qu’on l’emploie pour établir la signification de tous les items lexicaux.

La définition des sèmes est donc purement contextuelle, et non pas universelle. Dans les cas où un champ lexical varie suivant l’espace géographique ou sociologique (par exemple, s’il existe un moyen de transport urbain maritime comme le vaporetto à Venise), on sera amené à postuler des sèmes qui ne valent pas pour toute la langue. Il est fréquent, comme le souligne François Rastier, que la contextualité se limite même à une œuvre, voire à un texte. Les sèmes ne sont pas non plus des composants ultimes du sens, puisque leur pertinence dépend des rapports entre sémèmes. En cela ils se distinguent des noèmes, qui sont les unités indéfinissables admises comme primitifs par la plupart des théories sémantiques.

Suivant l’ensemble de définition en jeu, on distingue entre sèmes génériques et sèmes spécifiques. Les premiers sont relatifs au domaine et sont communs à tous les sémèmes du domaine, soit /collectif/, /urbain/ et /terrestre/ pour le domaine //des transports// cité plus haut. Les seconds sont définis à l’intérieur des ensembles de rang inférieur (les taxèmes), soit erré/, /non ferré/, /inter-urbain/, /extra-urbain/. Autre distinction: sont inhérents les sèmes qui appartiennent au système fonctionnel de la langue (/végétal/, /arbre/ pour if ), et afférents ceux qui sont socialement normés mais interviennent dans l’interprétation (/décore les jardins/). Les sèmes inhérents sont présentés comme des C.N.S. tout en restant découplés de la problématique de la référence.

L’approche par stéréotype

Développant une critique générale de l’analycité, Hilary Putnam remet en cause la signification lexicale comme ensemble de C.N.S. L’auteur conteste le fait que la signification puisse servir à identifier le référent. Putnam compare la signification de célibataire, défini comme «homme adulte non marié», et celle de tigre , «animal carnassier de grande taille au pelage jaune rayé de noir». La première relève de C.N.S.: les critères de définition sont inchangeables, ne comportent pas d’exception et permettent l’identification d’un référent (l’objet qui les satisfait). La signification de tigre , en revanche, comporte deux types de trait. Le premier, «animal», donne une information centrale, difficilement révisable parce qu’ impliquée dans des classifications largement partagées. Le second type, tout le reste, fournit des informations partielles, révisables, pouvant se révéler fausses, et de ce fait insuffisantes pour identifier le référent. Ces dernières constituent le stéréotype attaché au lexème. Le stéréotype vise à expliquer comment les lexèmes sont utilisés et comment l’usage de lexèmes nouveaux est acquis. Pour les noms d’espèces naturelles (tigre , citron , eau ), la question de la référence est réglée par le fait qu’ils fonctionnent comme des désignateurs rigides, à l’instar des noms propres. Il revient à des experts de dire quelle est leur extension (ainsi, les chimistes dans le cas de l’eau), la notation de cette extension constituant toutefois une rubrique sémantique spéciale (H2O pour eau ). L’approche stéréotypique ouvre sur l’idée que la signification lexicale comporte plusieurs champs et que les items lexicaux ne sont pas sémantiquement tous de la même espèce.

L’approche prototypique

À partir des années 1970, des travaux de psychologues et de linguistes (Eleanor Rosch, Charles J. Fillmore, Danièle Dubois) montrent que la catégorisation telle que la prône l’approche classique ne peut être défendue d’un point de vue psychologique. On relève, par exemple, qu’il est souvent difficile de trouver quelles C.N.S. doivent figurer dans la définition de la catégorie (du concept). Ainsi pour oiseau , il ne semble pas y avoir de propriété nécessaire qui vaille pour tous les membres de la catégorie. À l’inverse, pour célibataire , les propriétés analytiques ne sont pas toujours suffisantes. L’approche classique se heurte à deux problèmes. Tout d’abord, le fait qu’il y ait des membres qui représentent de meilleurs exemplaires que d’autres pour une catégorie donnée. Ainsi moineau est-il un meilleur exemplaire qu’autruche pour la catégorie oiseau . Tous les membres n’ont donc pas un statut égal. En second lieu, le fait qu’elle est trop minimale: certaines propriétés non nécessaires doivent figurer absolument dans la signification lexicale. Ainsi, par défaut, les exemplaires normaux de la catégorie oiseau volent (d’où la bizarrerie de C’est un oiseau, mais il vole ). Dans la version standard de la théorie, le prototype est conçu comme le meilleur exemplaire communément associé à une catégorie. «Meilleur exemplaire» ne désigne pas un moineau particulier mais le type, en l’occurrence la sous-catégorie «moineau», ou plus exactement l’objet mental que constitue celle-ci. La première thèse de l’approche classique est également abandonnée, les catégories présentent désormais des frontières floues, de même que la seconde, puisque l’appartenance à une catégorie se décide sur la base du degré de similarité avec le prototype. On passe d’une vision analytique à une vision globale (Gestalt ). Comment reconnaît-on le meilleur exemplaire? Au fait qu’il est celui qui présente le plus de propriétés typiques pour la catégorie. La caractérisation la plus appropriée de celles-ci semble être de les considérer comme des propriétés dont la vérité passe pour admise par l’ensemble des locuteurs, quand bien même elles ne sont pas nécessaires (ainsi de la blancheur pour les cygnes). Les catégories sont structurées sur le mode de la ressemblance de famille. Cette notion wittgensteinienne n’exige pas que tous les membres de la catégorie partagent une propriété commune. Si c’est le cas, la sous-catégorie qui présente le plus de propriétés typiques est le membre prototypique. Sinon, celle-ci est structurée comme une chaîne dont chaque chaînon est constitué de deux membres ayant une propriété commune: AB, BC, CD, etc. En résumé, le prototype vise à capter une stabilité structurelle tout en ménageant une flexibilité adaptative.

Ce que nous avons dit jusqu’à présent avait trait à la dimension horizontale de la catégorisation, celle qui s’efforce d’établir pourquoi tel objet est catégorisé, donc dénommé, singe plutôt que chat . L’approche prototypique s’est aussi intéressée à la dimension verticale qui concerne le choix entre plusieurs catégories hiérarchisées, par exemple mammifère , chat , angora . Des arguments convergents (psychologiques et linguistiques) montrent que le niveau privilégié – appelé niveau de base – est le niveau intermédiaire. Ce niveau est le plus informatif, celui auquel la validité des indices est la plus discriminante.

L’approche prototypique standard a fait très tôt l’objet de révisions qui l’altèrent fondamentalement. Parmi les défauts de l’approche standard figure le fait qu’elle assimile indûment flou et prototypicalité. Il a été montré que les nombres impairs prototypiques se situent de 1 à 9. Pourtant la catégorie des nombres impairs n’est pas floue. Autre insuffisance, le problème de l’atypicité: comment rendre compte du fait que certains x qui ne présentent pas le trait 見 seront catégorisés X alors que d’autres qui le présentent ne le seront pas (cf. chaises molles)? Des faits de ce genre ont conduit George Lakoff à distinguer entre critères d’appartenance (énoncés en termes de C.N.S.) et stéréotype social, c’est-à-dire traits culturellement associés à une catégorie («vit seul», etc., pour célibataire ). Les critères d’appartenance forment des modèles cognitifs idéalisés. Dans la version étendue, la gradience est abandonnée, si bien que le prototype ne constitue plus la structure interne des catégories. Deux traits la caractérisent: 1) La ressemblance de famille relie les divers membres de la catégorie comme les maillons d’une chaîne: il n’y a plus d’entité centrale. 2) Le prototype s’efface au profit d’effets prototypiques (quand il y a recouvrement de propriétés). La version étendue est plus puissante que la version standard, puisqu’elle vise à intégrer aussi bien les cas avec C.N.S. (nombre impair) que ceux où les membres n’offrent aucun trait commun. Dans cette version, la notion de prototype perd son caractère définitoire qui est celui de meilleur exemplaire. La rupture se manifeste également dans le fait que la version étendue s’occupe des unités lexicales et non plus de catégories conceptuelles. Elle vise à rendre compte des liens entre unités lexicales et entre les diverses acceptions d’une unité lexicale (polysémie).

lexicologie [ lɛksikɔlɔʒi ] n. f.
• 1765; du gr. lexikon « lexique » et -logie
Ling. Étude des unités de signification (monèmes) et de leurs combinaisons en unités fonctionnelles (mots, lexies, locutions vocabulaire), étudiées formellement ( morphologie), sémantiquement et dans leurs rapports avec la société, la culture dont elles sont l'expression. Adj. LEXICOLOGIQUE , 1827 .

lexicologie nom féminin Partie de la linguistique qui étudie le fonctionnement des composantes lexicales de la langue et leurs relations avec les autres composantes linguistiques et avec les milieux d'élocution.

lexicologie
n. f. LING Partie de la linguistique qui étudie les unités significatives (lexèmes), leurs combinaisons (mots, lexies), leur histoire (étymologie) et leur fonctionnement dans un système socio-culturel donné.

⇒LEXICOLOGIE, subst. fém.
Étude scientifique du lexique. L'objet de la lexicologie est une théorie compréhensive du fait lexical, tant au niveau des structures (lexique, vocabulaires) que des unités (mot, idiome) (REY, Le Lexique : images et modèles, Paris, Colin, 1977, p. 159). V. lexicographie ex. 1 et 3.
REM. Lexicologique, adj. a) Vieilli. Qui appartient au lexique, relève du lexique. L'évolution prend la forme d'innovations successives et précises, constituant autant de faits partiels, qu'on pourra énumérer, décrire et classer selon leur nature (faits phonétiques, lexicologiques, morphologiques, syntaxiques, etc.) (SAUSSURE, Ling. gén., 1916, p. 273). Il convient de noter que cet élément mélodique [la courbe musicale de sa phrase] a une valeur supérieure à l'élément lexicologique ou grammatical (Arts et litt., 1935, p. 50-6). Je cite au hasard quelques exemples montrant la signification des expressions incorrectes : liaisons prouvant que des groupes s'agglutinent en unités lexicologiques des potàeau, des souliers faitexprès (BALLY, Lang. et vie, 1952, p. 32). b) Relatif à la lexicologie. Méthodes, recherches lexicologiques. La recherche des causes en lexicologie ne saurait être fondée uniquement sur des travaux de détail. Dépassant le stade analytique de la lexicographie, les études lexicologiques s'attacheront au fur et à mesure de leurs progrès à des sujets de plus en plus généraux (MATORÉ, La Méthode en lexicol., Paris, Didier, 1953, p. 89). c) Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. En épuisant la description des régularités formelles du lexique, et celle de ses régularités morphosémantiques (régularités du plan du contenu, en termes hjelmsléviens) on trace une limite inférieure à la lexicologie et au lexicologique, tout en restant dans le domaine lexical par la description des règles de construction des unités (REY, Le Lexique : images et modèles, Paris, Colin, 1977p. 185).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Av. 1748 sens non précisé (G. GIRARD d'apr. DOUCHET et BEAUZÉE ds Encyclop. t. 7, p. 843a, s.v. grammaire); 2. 1757 (DOUCHET et BEAUZÉE, op. cit., p. 843b : l'office de la Lexicologie est donc d'expliquer tout ce qui concerne la connoissance des mots [...] elle en considere le matériel, la valeur, et l'étymologie). Composé des éléments lexico-, du gr. (lexique) et -logie. Bbg. GUILBERT (L.). Dict. et ling. : essai de typologie des dict. monolingues fr. contemp. Lang. fr. 1969, n° 2, pp. 4-29. - JANKOWSKY (K.R.). On scope and methods of lexicology. Orbis. 1969, t. 18, n° 1, pp. 173-185. - Lexicol. et lexicogr. fr. et rom. : orientations et exigences actuelles. Colloque du C.N.R.S., Strasbourg, 1957. Paris, 1961, pp. 107-114. - MATORÉ (G.). La Méthode en lexicol. Domaine fr. Paris, 1953, pp. 47-55. - QUEMADA (B.). Les Dict. du fr. mod. 1539-1863. Paris, 1968, pp. 14-17. - REY (A.). Le Lex. : images et modèles... Paris, 1977, pp. 155-172; Pour une déf. de la lexicol. Meta. 1973, t. 18, n° 1/2, pp. 9-18. - WAGNER (R.-L.). Les Vocab. fr. II. Les tâches de la lexicol. synchr. Paris, 1970, pp. 7-28; 46-52.

lexicologie [lɛksikɔlɔʒi] n. f.
ÉTYM. 1765, au sens mod. → cit. 1; av. 1748, Girard, cité par Douchet et Beauzée, dans un sens différent; du grec lexikon « lexique », et suff. -logie.
1 Ling. Étude des unités de signification (monèmes, selon A. Martinet; morphèmes) et de leurs combinaisons en unités fonctionnelles (mots, lexies), ainsi que des structures où ces unités fonctionnent (lexiques, vocabulaires), souvent étudiées dans leurs rapports avec la société dont elles sont l'expression. || Lexicologie théorique. || Lexicologie appliquée (à la lexicographie, à la traduction, à l'enseignement des langues…). || Lexicologie linguistique : étude de la « composante lexicale » des langues. || Lexicologie descriptive, morphologique, sémantique. || Lexicologie sociale, historique. || La lexicologie de l'allemand, allemande. || Le caractère linguistique de la lexicologie est discuté.
1 Mais le Vocabulaire n'est que le catalogue des mots d'une langue, et chaque langue a le sien; au lieu que ce que nous appelons Lexicologie, contient sur cet objet des principes raisonnés communs à toutes les langues.
I. L'office de la Lexicologie est donc d'expliquer tout ce qui concerne la connaissance des mots, et pour y procéder avec méthode, elle en considère le matériel, la valeur, et l'étymologie.
1o Le matériel des mots comprend leurs éléments et leur prosodie (…)
2o La valeur des mots consiste dans la totalité des idées que l'usage a attachées à chaque mot. Les différentes espèces d'idées que les mots peuvent rassembler dans leur signification, donnent lieu à la Lexicologie de distinguer dans la valeur des mots trois sens différents; le sens fondamental, le sens spécifique et le sens accidentel (…)
3o L'Étymologie des mots est la source d'où ils sont tirés. L'étude de l'étymologie peut avoir deux fins différentes.
La première est de suivre l'analogie d'une langue, pour se mettre en état d'y introduire des mots nouveaux, selon l'occurrence des besoins; c'est ce qu'on appelle la formation; et elle se fait, ou par dérivation ou par composition. De là, les mots primitifs et les dérivés, les mots simples et les composés.
Le second objet de l'étymologie est de remonter effectivement à la source d'un mot (…)
Douchet et Beauzée, art. Grammaire de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.
2 De même qu'on distingue l'ethnologie de l'ethnographie, il nous semble judicieux de ne pas confondre lexicographie, étude analytique des faits du vocabulaire, discipline linguistique, avec la lexicologie, discipline de caractère synthétique se proposant l'étude des faits de civilisation (…) La recherche des causes en lexicologie ne saurait être fondée uniquement sur des travaux de détail. Dépassant le stade analytique de la lexicographie, les études lexicologiques s'attacheront au fur et à mesure de leurs progrès à des sujets de plus en plus généraux.
Georges Matoré, la Méthode en lexicologie, p. 88-89.
2 (1867). Vx. Lexicographie.
tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
DÉR. Lexicologique. — V. Lexicologue.

Encyclopédie Universelle. 2012.