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maligne

malin, maligne adjectif et nom (latin malignus, perfide) Qui est rusé, astucieux, dégourdi : C'est un malin qui sait y faire.malin, maligne (citations) adjectif et nom (latin malignus, perfide) Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 Le Français, né malin, forma le vaudeville. L'Art poétique Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Tout faiseur de journaux doit tribut au Malin. Lettre à M. Simon de Troyes, février 1686 Emmanuel Mounier Grenoble 1905-Châtenay-Malabry 1950 Pour ceux d'entre nous qui sont chrétiens, une voix familière leur répète de l'aube au crépuscule : « Ne faites pas les malins ». In revue Esprit mars 1950 Anton Pavlovitch Tchekhov Taganrog 1860-Badenweiler, Allemagne, 1904 Il n'y a rien dans la vie qui vaille la peine de donner au Malin la plus petite parcelle de son âme. Le Cordonnier et la Puissance des ténèbresmalin, maligne (expressions) adjectif et nom (latin malignus, perfide) Le Malin, le diable, le démon. Faire le malin, se rendre intéressant. Gros malin, se dit à quelqu'un dont on a déjoué les supercheries. Malin comme un singe, très malin. ● malin, maligne (synonymes) adjectif et nom (latin malignus, perfide) Qui est rusé, astucieux, dégourdi
Synonymes :
- astucieux
- débrouillard
- déluré
- ficelle (familier)
- fin
- finaud
- futé
- madré (littéraire)
- matois (littéraire)
- roublard (familier)
- roué (littéraire)
- rusé
Contraires :
- bêta (familier)
- nigaud
malin, maligne adjectif Qui témoigne d'une intelligence malicieuse, plus ou moins rusée : Un sourire malin. Qui témoigne d'astuce, d'ingéniosité, de perspicacité : Sa réponse était très maligne. Familier. Se dit d'un acte, d'un comportement stupide, ridicule : C'est malin de sortir sans parapluie ! Se dit d'une maladie de gravité anormale ; se dit d'une tumeur cancéreuse. ● malin, maligne (difficultés) adjectif Orthographe Malin fait au féminin maligne (comme bénin fait bénigne) : une fille maligne ; une tumeur maligne. Cependant, la forme féminine maline, au sens de « malicieuse, astucieuse », est de plus en plus courante à l'oral (probablement par analogie avec des paires comme marin / marine, salin / saline, etc.). Recommandation Dans l'expression soignée, employer au féminin maligne plutôt que maline.malin, maligne (expressions) adjectif Ce n'est pas (bien) malin, ce n'est pas difficile à faire ou à comprendre. Esprit malin, diable, démon. Familier. Ne pas être malin, être stupide, idiot ; ne pas être fin, intelligent : C'est pas malin ce que tu as fait là.malin, maligne (synonymes) adjectif Qui témoigne d'une intelligence malicieuse, plus ou moins rusée
Synonymes :
- espiègle
- malicieux
- mutin
Qui témoigne d'astuce, d'ingéniosité, de perspicacité
Synonymes :
- fin
- spirituel
Contraires :
- niais
- sot

malin, maligne
adj. et n.
rI./r
d1./d L'esprit malin ou, absol., le Malin: le diable.
d2./d Où il entre de la méchanceté. Joie maligne.
d3./d Mauvais, pernicieux.
|| MED Qui présente un caractère de gravité. Ant. bénin.
Tumeur maligne, à potentiel évolutif grave, et pouvant se généraliser.
d4./d (Québec) (Au fém., maligne ou maline [malin].) Méchant, dangereux (en parlant d'un animal). Un chien malin.
Coléreux, irascible (en parlant d'une personne). Sa mère est maline.
rII./r
d1./d Fin, rusé, astucieux. Malin comme un singe.
|| Subst. C'est un malin qui ne se laissera pas duper.
|| Fam. Faire le malin: affecter un air de supériorité. (V. feinter, sens I, 2.)
d2./d Fam. Ce n'est pas malin: ce n'est pas très intelligent.

malin, maligne [malɛ̃, maliɲ] adj. et n.
ÉTYM. V. 1460; maligne pour les deux genres, v. 1120; maline, vx ou dial.; lat. malignus « méchant ».
1 Qui a de la malignité, qui se plaît à faire du mal, à nuire à autrui.Vx. (En parlant des personnes). Mauvais, méchant. || Un critique malin qui flétrit (2. Flétrir, cit. 5) la vertu.
Mod. Littér. || Les esprits malins : les démons (→ Homme, cit. 60; infestation, cit.). || Être possédé d'un esprit malin (→ Exorciste, cit. 1).Spécialt. || L'esprit malin, ou, n. m., le Malin : le démon, Satan. Démon (→ Le mauvais). || Les traits enflammés du malin (→ Bouclier, cit. 6).
1 (…) ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin.
Bible (Segond), Évangile selon saint Matthieu, VI, 13.
2 — Jésus, Maria, s'écriait une vieille femme, qui aurait jamais cru que le malin esprit eût choisi notre bonne ville pour demeure ! — Et que les bonnes ursulines eussent été possédées ! disait l'autre.
A. de Vigny, Cinq-Mars, II.
3 Décidément le diable me guettait (…) C'est alors que survint l'angélique intervention que je vais dire, pour me disputer au malin.
Gide, Si le grain ne meurt, I, IV, p. 122.
(V. 1536). Par ext. Littér. || Maligne interprétation. Malveillant (→ Intentionné, cit. 1). || Un malin vouloir.Cour. || De malins propos. Satirique. || Éprouver un malin plaisir, une joie maligne (→ Rire sous cape, rire dans sa barbe) à importuner, à faire souffrir quelqu'un.
4 (…) ce doucet est un chat,
Qui, sous son minois hypocrite,
Contre toute ta parenté
D'un malin vouloir est porté.
La Fontaine, Fables, VI, 5.
5 On dirait que cet homme se fait un malin plaisir de m'estropier de toutes les manières possibles.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, II, 14.
2 (1552). Vx. (Choses). Qui a un effet néfaste, dangereux. Mauvais, nocif, pernicieux. || Vapeurs malignes. || Influences malignes d'un mauvais principe (→ Extraordinaire, cit. 8). || L'influence (cit. 2) maligne ou bienfaisante de son étoile. Maléfique.Par métaphore. || Sève maligne et corrompue (→ Écorce, cit. 9).
6 Quel sort malin, quel astre me fit être
Jeune et si fol, et de malheur si plein ?
Ronsard, Premier livre des Amours, « Amours de Cassandre », LVI.
7 (…) les tentations de la chair sont pernicieuses et malignes.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, XI, I.
(1539). Mod. « Se dit d'une maladie qui présente un caractère grave et insidieux, ou d'une tumeur susceptible de se généraliser et d'amener la mort du malade » (Garnier). || Fièvre, tumeur maligne (opposé à bénin). Cancer.
8 (…) il en est de même de la petite vérole. Lorsqu'elle est accompagnée d'une fièvre maligne (…) la saignée est indispensable (…)
Voltaire, Correspondance, 56, janv. 1724.
9 Il fallait pressentir que cette maladie tournerait mal. Une espèce de typhoïde maligne c'était, contre laquelle tout ce que je tentais venait buter, les bains, le sérum… le régime sec… les vaccins… Rien n'y faisait.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 253.
Psychiatrie. Où se manifeste de la malignité. || Forme maligne de mythomanie.
3 (1669). Courant. a Qui a de la ruse et de la finesse, qualités qui permettent de se divertir aux dépens d'autrui, de se tirer d'embarras, de s'imposer, de réussir… Astucieux, combinard, débrouillard, dégourdi, déluré, fin, finaud, futé, habile, malicieux, roublard, rusé (→ fam. Démerdard, mariol, marle). || Être malin (→ Avoir le nez fin [creux], être une fine mouche, s'y connaître, s'y entendre).Malin comme un singe, comme une fouine. || Enfant malin et espiègle. || « Le Français (cit. 8) né malin » (Boileau). || Les Français sont malins (→ Chansonnier, cit., Voltaire). || Il est trop malin pour se laisser prendre à ce piège.Jouer au plus malin.
b Intelligent. || Bien malin qui trouvera ! || Vous vous croyez malin ! || Elle n'est pas bien maligne (→ Ne pas avoir inventé la poudre).REM. On trouve aussi en ce sens dans la langue familière le fém. maline [malin], forme pop. du XVe s.
10 J'étais malin et je disais des bons mots qui m'ont valu force coups de poing (…)
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 29.
11 Madame, pour avoir de beaux chevaux, il faut être ou très riche, ou très malin.
France, le Lys rouge, III.
N. || C'est un malin, une petite maligne. || Un vieux roublard, un vieux malin (→ Blaguer, cit. 2; guigner, cit. 3). — ☑ Prov. À malin, malin et demi : on trouve toujours plus malin que soi (se dit d'un malin qui est lui-même dupé).Par antiphr. || Regardez ce gros malin qui s'est fait prendre ! Lourdaud, nigaud. — ☑ (1854). Faire (cit. 164) le malin et l'entendu (cit. 99) [→ Faire le faraud, le mariol] : vouloir faire de l'esprit. || On veut faire le malin et on fait des bêtises (→ Fourrer, cit. 18).
12 (…) vous avez une si grande habitude du commerce que vous savez raisonner vos entreprises, vous êtes un malin.
Balzac, César Birotteau, Pl., t. V, p. 427.
13 Ce gaillard-là, toutefois (…) ne vivait pas de l'air du temps. Oh ! c'était un malin, il savait s'arranger (…)
Zola, l'Assommoir, VIII.
14 Il a toujours su s'y prendre. Il a toujours été précoce. Il a toujours été le roi des malins.
Ch. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo, p. 142.
15 Il fait le malin. Il s'imagine peut-être qu'on ne sait pas où il a été !
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, I, VI.
(1761). Par ext. || Un regard, un sourire malin. Entendu, railleur. || Coquetterie maligne et railleuse (→ Désorienter, cit. 3).
4 (1808). Fam. Impers. Fin, intelligent. || Il serait plus malin d'attendre sa réponse. || Ce n'est pas malin d'avoir fait cela ! Fort. || Ce n'est pas malin de ta part !Par antiphr. || C'est malin ! Tu peux être fier de toi ! Spirituel.
16 Évidemment, c'était pas malin non plus de ma part de l'avoir enfermée dans cette boîte avec nous (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 440.
(1873, P. Larousse). Par ext. Qui demande de la finesse, de l'intelligence, de l'adresse… (seulement en tournure négative). || Un enfant saurait le faire, ce n'est pas bien malin. Compliqué, difficile; sorcier. || Ce n'est pas plus malin que ça !
17 Mélodiquement, ce n'était pas bien malin ce qu'ils faisaient là : l'homme jouait et elle chantait à l'unisson une mélodie assez simplette (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XVIII.
CONTR. Bénin, bon, innocent. — Benêt, dupe, jobard, nigaud.
DÉR. Malignement.

Encyclopédie Universelle. 2012.