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achevé

achevé, ée [ aʃ(ə)ve ] adj. et n. m.
• 1538; de achever
1Littér. Parfait en son genre. accompli. Une œuvre achevée.
Péj. Qui est totalement ce qu'il est. « Un fou achevé » (Furetière). C'est d'un ridicule achevé. 1. complet, total.
2 N. m. Achevé d'imprimer.
⊗ CONTR. Imparfait.

achevé nom masculin Achevé d'imprimer, texte légal placé à la fin d'un volume et qui comporte le nom et l'adresse de l'imprimeur, le lieu et la date de la fin du tirage, le numéro et la date du dépôt légal et éventuellement le nom des artistes et techniciens ayant collaboré à l'exécution de l'ouvrage. ● achevé (expressions) nom masculin Achevé d'imprimer, texte légal placé à la fin d'un volume et qui comporte le nom et l'adresse de l'imprimeur, le lieu et la date de la fin du tirage, le numéro et la date du dépôt légal et éventuellement le nom des artistes et techniciens ayant collaboré à l'exécution de l'ouvrage. ● achevé, achevée adjectif Accompli, parfait en son genre ; complet : Il est d'un ridicule achevé.achevé, achevée (synonymes) adjectif Accompli, parfait en son genre ; complet
Synonymes :
- accompli
- complet
- consommé
- fini
- parfait
Contraires :
- imparfait
- inachevé
- incomplet

achevé, ée
adj.
d1./d Terminé.
d2./d Accompli, parfait dans son genre. Un modèle achevé de toutes les vertus.

⇒ACHEVÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.— Part. pass. de achever.
Littér. (Être) achevé de, suivi d'un inf. de forme active, mais de valeur passive ou pronom. :
1. En 1670, et avant que le recueil de vers chrétiens et autres, qu'il avait confié à La Fontaine, fût même achevé d'imprimer, les escapades de Brienne recommencèrent.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 416.
2. Le même soir, comme le duc, achevé de déshabiller, se faisait, selon son habitude, brosser les pieds par Arcangeli (seule fonction qui demeurât à ce grand-vizir déchu), le comte d'Oels apporta un billet, tout frais arrivé des Tuileries.
E. BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 168.
3. Son amour, maintenant stabilisé, achevé de construire, édifice central de la totale transformation de son âme, il le retrouvait sous les formes qu'il avait encore à cette date, frêle, neuf et dévorant, tel qu'il le combattait au milieu de ses premières joies, et tel aussi qu'il l'avait laissé au passage dans les petits salons déserts.
J. MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, t. 2, 1933, p. 167.
Except., l'inf. est à la forme passive :
4. Il [le bâtiment] n'était pas achevé d'être bâti, et l'on voyait le ciel à travers les lambourdes de la toiture.
G. FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 116.
Rem. Ce tour, jugé tout à fait incorrect par E. Martin (cf. bbg.) et qui devient de plus en plus usuel selon BRUNOT Pensée 1953, apparaît 11 fois dans la docum., dans divers textes des XIXe et XXe s. (dont une seule occurr. pour le XXe s., ex. 3), notamment dans l'expr. (être) achevé d'imprimer (= ,,dont l'impression est terminée``, LITTRÉ) en parlant d'un ouvrage. Chez certains éditeurs fidèles à la tradition, l'expr. achevé d'imprimer continue de figurer en fin de volume, suivie de la mention : sur les presses de... et le plus souvent de la date; elle est fréquemment concurrencée par des expr. moins archaïsantes. Cf. inf. sous III.
II.— Emploi adj.
A.— Qui a atteint son terme voulu ou naturel.
1. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] :
5. D'avoir quitté l'école quelques jours, nous la voyons mieux en la retrouvant : achevée, parachevée, léchée, blanche, la mairie au milieu, flanquée des deux écoles, garçons et filles, la grande cour dont on a respecté les cèdres, heureusement,...
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 241.
6. Elle reprit sa même pose, et il voulut la peindre encore, comme une fois déjà, en plus grand seulement, et en plus achevé.
Ch.-F. RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, p. 195.
7. Christine pensa que son chagrin à elle ne pouvait plus augmenter. Il était achevé, total, parfait. Au contraire celui de son frère serait toujours en train de varier.
J. MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, t. 2, 1933, p. 396.
2. [En parlant d'une pers.] :
8. L'acte se présente à son esprit, net, parfait, viable, comme un enfant achevé émerge enfin des douleurs de la mère.
H. DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 170.
Au fig., iron. Qui a atteint le sommet de son ambition :
9. Pas un avenir ne songeait à se greffer sur ce vieillard solitaire. Pas une ambition en herbe ne faisait la folie de verdir à son ombre. Ses chanoines et ses grands vicaires étaient de bons vieux hommes, un peu peuple comme lui, murés comme lui dans ce diocèse sans issue sur le cardinalat, et qui ressemblaient à leur évêque, avec cette différence qu'eux étaient finis, et que lui était achevé.
V. HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 68.
3. Emplois techn.
a) MANÈGE
Se dit d'un cheval parfaitement dressé, qui a passé par tous les degrés de l'école. On dit un cheval commencé, un cheval acheminé, un cheval achevé (cf. BESCH. 1845).
,,Se dit aussi d'un cheval beau et bien proportionné. Cheval achevé``. (LA CHÂTRE t. 1 1865).
Rem. Dans ce dernier sens, l'expr. cheval achevé pourrait aussi être rangée inf. sous B (idée de perfection).
b) MATH. Droite achevée. ,,Droite portant l'ensemble des nombres réels complété par les symboles +∞ et -∞, avec l'indication des opérations qui peuvent être légitimement effectuées sur ces symboles.`` (Lar. encyclop. Suppl.).
4. Régional :
10. Achever, Achover (Lg.) [= Le Longeron, n. de lieu], v. a. Casser complètement. Ex. : Il y avait trop lourd de poires, la branche est achovée.
VERR.-ON. t. 1 1908.
B.— [En bonne et en mauvaise part] Qui est accompli, parfait dans son genre :
1. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] :
11. ... une prétention insupportable et une outrecuidance achevée.
P. MÉRIMÉE, Lettres à M. Panizzi, t. 2, 1870, p. 116.
12. C'est sous les Antonins que le statut des provinces romaines atteint son organisation la plus robuste et que le droit revêt le caractère du monument civil le plus solide de l'Antiquité. Or, c'est sous les Antonins que les plus achevées et les plus imposantes constructions de Rome surgissent un peu partout, masses augustes, courbes continues, murailles géantes, matière dense, poids verticaux permettant des légèretés et des audaces de structure que seul le fer a pu depuis atteindre, ordre imposé par la formule intransigeante du légiste et de l'ingénieur.
É. FAURE, L'Esprit des formes, 1927, p. 45.
2. [En parlant d'une pers.] :
13. Admire le dernier vers, qui est d'un Casimir Delavigne achevé :
Et Midas aujourd'hui juge encore Apollon. (Midas eut des oreilles d'âne pour avoir préféré Pan à Apollon.)
G. FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 122.
Rem. 1. Qq. syntagmes fréquemment attestés dans différents textes des XIXe et XXe s. : type(s) achevé(s) (M. BARRÈS, Mes cahiers, t. 10, 1913, p. 243); modèle achevé (M. PROUST, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 462; aussi dans les dict.); comique achevé (É. FAURE, L'Esprit des formes, 1927, p. 215). 2. C'est dans ce sens seul qu'apparaît une synon. absolue entre achevé et fini, lorsque les 2 adj., pris en mauvaise part qualifient une pers. : un coquin achevé, fini.
III.— Subst. masc.
A.— [En parlant d'un inanimé]
1. Ce qui est mené à son terme :
14. Ce qui est par soi et non fait s'offre en effet à la pensée comme le type même de l'immobile et de l'achevé.
É. GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, t. 1, 1931, p. 58.
2. Perfection d'une œuvre, notamment littéraire, dans le genre auquel elle appartient (cf. achèvement C) :
15. ... nous avons manqué, sans doute, de grand souffle, d'audace (...) mais nous avons possédé, je crois, le sens de l'exquis et de l'achevé.
A. FRANCE, La Vie littéraire, t. 2, 1890, p. 204.
B.— IMPR. Achevé d'imprimer. Texte légal placé à la fin d'un volume et qui comporte le nom et l'adresse de l'imprimeur, la date de la fin du tirage, le nom des artistes et techniciens ayant collaboré à l'exécution de l'ouvrage, le numéro et la date du dépôt légal :
16. La justification est un prétexte; on pourrait la mettre aussi avec l'achevé d'imprimer.
P. CLAUDEL, A. GIDE, Correspondance, lettre de P. C. à A. G., 27 mai 1911, p. 175.
Prononc. — Enq. :/1/.
STAT. — Fréq. abs. litt. :2 477. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 3 353, b) 3 223; XXe s. : a) 2 869, b) 4 220.

achevé, ée [aʃve] adj. et n. m.
ÉTYM. 1538; du p. p. de achever.
———
I Adj.
1 Littér. À qui il ne manque plus rien, parfait en son genre. Accompli, complet. || Une œuvre achevée; un modèle achevé (→ Achèvement, cit. 2). || « Ridicule (cit. 5.1) achevé » (Molière).
1 Le créancier et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
La Fontaine, Fables, I, 16.
2 Il y a de belles choses qui ont plus d'éclat quand elles demeurent imparfaites que quand elles sont trop achevées.
La Rochefoucauld, Maximes, 627.
3 La France le vit alors accompli par ces derniers traits, et avec ce je ne sais quoi d'achevé, que les malheurs ajoutent aux grandes vertus.
Bossuet, Oraison funèbre du prince de Condé.
4 Le je ne sais quoi d'achevé et d'attendri que donne le malheur lui manquait encore.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., « Mme de Sévigné ».
2 Péj. (Vx). Qui est totalement (ce qui est exprimé par le déterminant). Consommé. || Un sot achevé. Fini. || Sa remarque est d'un ridicule achevé. Extrême.
5 (…) jamais on n'a vu tyran plus achevé.
Corneille, Pertharite, v. 1274.
5.1 Avec cela, bien loin de se faire un mérite des grandes richesses qu'il possédait il était d'une avarice achevée, jusqu'à se refuser à lui-même les choses nécessaires.
A. Galland, les Mille et une Nuits, t. II, p. 208.
3 Vx. (Personnes). À qui une passion a tourné la tête.
6 Il n'en faut point douter, elles sont achevées.
Molière, les Précieuses ridicules, IV.
4 Vx. (Personnes). Ruiné.
7 Vienne encore un procès et je suis achevé.
Corneille, le Menteur, II, 8.
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II N. m.
1 Rare. Perfection d'une œuvre dans son genre. || Le sens du beau et de l'achevé.
2 (Imprimerie). || Achevé d'imprimer : texte légal placé à la fin d'un volume, indiquant le nom et l'adresse de l'imprimeur, la date de la fin du tirage, le numéro et la date du dépôt légal.
CONTR. Imparfait. — Inachevé, incomplet.

Encyclopédie Universelle. 2012.