outrecuidance [ utrəkɥidɑ̃s ] n. f.
• XIIe; de l'a. fr. outrecuider « avoir en soi une confiance excessive »; de l'a. fr. cuider « croire »
♦ Littér.
1 ♦ Confiance excessive en soi-même, estime exagérée de soi. ⇒ fatuité, orgueil, présomption, prétention, vanité. Il s'est montré d'une outrecuidance insupportable. « Pouvons-nous sans folle outrecuidance croire que l'avenir ne nous jugera pas » (Renan). Je n'aurai pas l'outrecuidance de critiquer ce travail.
2 ♦ Désinvolture impertinente envers autrui. ⇒ arrogance, effronterie, impertinence. Répondre à qqn avec outrecuidance.
⊗ CONTR. Modestie, réserve.
● outrecuidance nom féminin Littéraire Confiance excessive en soi-même : Parler de soi avec outrecuidance. Désinvolture à l'égard des autres : Répondre avec outrecuidance. Acte désinvolte, impudent. ● outrecuidance (synonymes) nom féminin Littéraire Confiance excessive en soi-même
Synonymes :
- fatuité
- fierté
- orgueil
- présomption
- prétention
- vanité
Contraires :
- humilité
- modestie
- réserve
Désinvolture à l'égard des autres
Synonymes :
- morgue
outrecuidance
n. f. Impertinence envers autrui. Affirmer avec outrecuidance que...
⇒OUTRECUIDANCE, subst. fém.
Littér. Présomption, confiance en soi-même excessive ou arrogante; attitude qui en résulte vis-à-vis d'autrui. Synon. arrogance, fatuité, impertinence; anton. humilité, modestie, réserve. Parler avec outrecuidance (Ac. 1835-1935). Ridicule outrecuidance (Ac. 1935). La démesure et l'outrecuidance de Mussolini, entraînant le peuple italien dans sa ruine, préfigure le sort de Hitler et du peuple allemand (GIDE, Journal, 1944, 274). Il l'a traitée, avec un mépris et une outrecuidance qui m'ont étonnée moi-même, de femme adultère (ARNOUX, Roy. ombres, 1954, p.82):
• ♦ Je dois vous mettre à même de faire cesser des calomnies sans doute inventées par Amélie, qui a l'outrecuidance de se croire votre rivale.
BALZAC, Illus. perdues, 1837, p.143.
— P.méton. Action, parole désinvolte, insolente qui manifeste cette attitude. Il y a sûrement, dans le manuel de Lanson, des affirmations, des familiarités, de légères outrecuidances, qui en font, à certains égards, un ouvrage de jeunesse (LARBAUD, Journal, 1934, p.338).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. Ca 1223 «confiance excessive en soi» (GAUTIER DE COINCI, Mir., XXVIII, 28, éd. V. F. Koenig, t.2, p.262); 2. 1760 «action qui témoigne de l'outrecuidance» (VOLTAIRE, Lett. d'Argental, 27 oct. ds LITTRÉ). Dér. de outrecuider; suff. -ance. Fréq. abs. littér.:63.
outrecuidance [utʀəkɥidɑ̃s] n. f.
ÉTYM. V. 1175; de outrecuider.
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♦ Littéraire.
A (L'outrecuidance, l'outrecuidance de qqn).
1 Confiance excessive en soi-même, estime exagérée de soi, se manifestant généralement par de l'impertinence, de l'arrogance. ⇒ Fatuité, orgueil, présomption, prétention, vanité. || Une folle outrecuidance (→ Blasphème, cit. 6). || Parler de soi avec outrecuidance. || Je n'aurai pas l'outrecuidance de critiquer le travail de cet expert.
1 Ils s'avisèrent que chacun pouvait disposer du fruit de son travail, et marier lui-même ses enfants; ils s'enhardirent à croire qu'ils avaient droit d'aller et venir, de vendre et d'acheter, et soupçonnèrent, dans leur outrecuidance, qu'il pouvait bien se faire que les hommes fussent égaux.
Michelet, Hist. de France, IV, IV.
2 Un camarade, un voisin de table d'hôte, un compagnon de rencontre qui, pour célébrer ses mérites, marquerait un peu d'outrecuidance ou de présomption ou de cautèle, ah ! comme nous aurions vite fait de le berner, de le remettre à sa place et de l'y abandonner sans façon.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, X.
2 Désinvolture impertinente envers autrui. ⇒ Arrogance, audace, effronterie, impertinence, insolence. || Répondre à qqn avec outrecuidance.
3 (…) vous aurez la dédicace (de Tancrède) que je fortifierai de quelque nouvelle outrecuidance (…)
Voltaire, Correspondance, 1825, 27 oct. 1760.
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CONTR. Bonhomie, humilité, modestie, réserve, timidité.
Encyclopédie Universelle. 2012.