alcoolique [ alkɔlik ] adj. et n.
• 1789; de alcool
2 ♦ Relatif à l'alcool. Fermentation alcoolique. ⇒ alcoolification.
3 ♦ (1859) Propre à l'alcoolisme. Délire alcoolique.
4 ♦ (1868) Qui boit trop d'alcool. Il est alcoolique. — N. (1885) Personne atteinte d'alcoolisme chronique. ⇒ éthylique, ivrogne; fam. alcoolo, pochard, poivrot. Un alcoolique invétéré.
⊗ CONTR. Abstème, sobre.
● alcoolique adjectif Qui a rapport à l'alcool : Degré alcoolique d'une boisson. Qui contient de l'alcool : Boissons alcooliques. Qui se rapporte à l'alcoolisme : Délire alcoolique. ● alcoolique (difficultés) adjectif Sens et emploi En principe, ces deux mots doivent être distingués. 1. Alcoolique = qui contient naturellement de l'alcool. Le rhum est une boisson alcoolique. 2. Alcoolisé = à quoi on a ajouté de l'alcool. Le punch est une boisson alcoolisée. Remarque Alcoolisé est de plus en plus employé dans le sens d'alcoolique. ● alcoolique (expressions) adjectif Fermentation alcoolique, fermentation par laquelle le glucose est transformé en alcool éthylique et anhydride carbonique. Teinture alcoolique, synonyme de alcoolé. ● alcoolique (synonymes) adjectif Teinture alcoolique
Synonymes :
- alcoolé
● alcoolique
adjectif et nom
Qui boit avec excès et de façon habituelle des boissons alcooliques.
alcoolique
adj. et n.
d1./d Qui est à base d'alcool. Liqueur, teinture alcoolique.
|| Fermentation alcoolique: transformation en alcool sous l'influence d'un ferment.
d2./d Qui a rapport à l'alcoolisme. Cirrhose alcoolique.
|| Qui est atteint d'alcoolisme. Un vieillard alcoolique.
— Subst. Personne atteinte d'alcoolisme. Syn. (Antilles fr.) distillerie.
⇒ALCOOLIQUE, adj. et subst.
A.— Adjectif.
1. Vieilli. [En parlant d'un liquide] Qui contient de l'alcool. Liqueur alcoolique :
• 1. Observez au cabaret même, si vous pouvez surmonter ce dégoût : vous verrez qu'un homme en état ordinaire, buvant du vin non frelaté, boirait bien davantage, sans inconvénient. Mais, pour celui qui ne boit pas de vin tous les jours, qui sort énervé, affadi par l'atmosphère de l'atelier, qui ne boit, sous le nom de vin, qu'un misérable mélange alcoolique, l'ivresse est infaillible.
J. MICHELET, Le Peuple, 1846, p. 89.
• 2. On boit l'eau des torrents dans la montagne, l'eau des ruisseaux dans la plaine, relevée de quelques gouttes de rhum, dont chacun a sa provision contenue dans une corne de bœuf appelée « chiffle ». Il faut avoir soin, d'ailleurs, de ne pas abuser des boissons alcooliques, peu favorables dans une région où le système nerveux de l'homme est particulièrement exalté.
J. VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 91.
Rem. Pour la concurrence alcoolique/alcoolisé, cf. alcoolisé.
2. Qui est provoqué par les boissons alcooliques :
• 3. Moréas en ce moment souffre de crises alcooliques et n'est pas aux côtés de son ancien collaborateur.
J. RIVIÈRE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, lettre de J. R. à A.-F., oct. 1906, p. 278.
3. Qui appartient à l'alcool :
• 4. De toutes les tables de café monte en l'air une odeur alcoolique, un parfum d'absinthe, avec le bruit et le rire des gens qui discutent les nouvelles du matin ou les plaisirs du soir.
E. et J. DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, pp. 191-192.
4. Qui concerne l'alcool :
• 5. Nous sortirions du cadre de notre sujet en racontant comment Pasteur fut amené à isoler les ferments lactique et alcoolique, comment il les cultiva sur des milieux définis, comment il s'assura qu'en ensemençant ces êtres de culture dans le lait ou le moût de raisin on y provoque à volonté telle ou telle fermentation.
J. ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, pp. 98-99.
— [Sur le modèle de liberté religieuse] :
• 6. Après une journée entière de liberté alcoolique, voici les esclaves qui tressaillent un peu, on a du mal à les faire se tenir, ils reniflent, ils s'ébrouent et font clinquer leurs chaînes.
L.-F. CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 371.
— [En parlant d'un sentiment, d'une attitude, etc.] :
• 7. Et envahi brusquement de patriotisme alcoolique, il cria : « À nos victoires sur la France! »
G. DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Mademoiselle Fifi, 1881, p. 163.
• 8. Alors pour un oui, pour un non, devant tout le monde, le capitaine interpelle tout d'un coup un homme et lui dit de son ton patibulaire, alcoolique et faubourien à la fois : « Tenez, foutez-moi le camp, vous êtes plus c... que le roi des c... etc., etc... »
J. RIVIÈRE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, lettre de A.-F. à J. R., sept. 1911, p. 308.
B.— Adj. ou subst. [En parlant d'une pers.] (Celui) qui est intoxiqué par les boissons alcooliques.
1. Emploi adj. :
• 9. Le cabot alcoolique finit par l'hôpital, l'homme de lettres par le mariage.
J. LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, p. 313.
• 10. Est alcoolique quiconque absorbe de façon régulière des doses excessives d'alcool.
Travail social, 1956, n° 2, p. 29.
— [Qualifie un subst. abstr.] :
• 11. Du reste, elle était devenue d'une conduite exemplaire, engraissée, comme guérie d'une toux qui avait fait craindre une hérédité fâcheuse, due à toute une ascendance alcoolique.
É. ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, p. 60.
2. Emploi subst. :
• 12. Comme des besoins artificiels tenaillent l'alcoolique repentant dont le corps réclame impérieusement l'humectation vénéneuse, de même (...) j'étais travaillée d'un immense besoin de satisfaction intellectuelle ...
L. FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 6.
• 13. ... et, sur le refus du médecin, le père, un alcoolique notoire, s'était jeté sur le nouveau-né pour l'étouffer de ses mains; ...
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, p. 1122.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[] ou []. La plupart des dict. donnent les 2 var., dans cet ordre, à l'exception de PASSY 1914 et Harrap's 1963, qui donnent seulement []. BARBEAU-RODHE 1930 indique que [--] est plus fréq. que [--] (cf. également alcool). — Rem. Antérieurement à PASSY 1914, la prononc. disyllabique de -oo- prévaut sans exception. Enq. :/alkolik/. 2. Forme graph. — Une forme alcoholique apparaît pour la dernière fois ds GATTEL 1841.
Étymol. ET HIST. — 1. Adj. a) 1789 « qui tient de l'alcool » (Lavoisier ds BRUNOT t. 6, 1, p. 631 : gaz alcoolique); b) 1865 « propre à l'alcoolisme » (LITTRÉ-ROBIN : délire alcoolique) [1859, sans attest. ds Pt ROB.]; 2. subst. a) 1872 « substance alcoolique » (Journ. offic., 27 mars 1872, p. 2160, 1re col. ds LITTRÉ : L'alcoolique vulgairement appelé absinthe), attest. isolée; b) 1873 « personne qui se livre à des excès alcooliques » (Ibid., 14 mars 1873, p. 1772, ibid. : De là aussi la mobilité, la rapidité des idées et des actes de l'alcoolique).
Dér. de alcool étymol. 2 a; suff. -ique.
STAT. — Fréq. abs. litt. :140.
BBG. — BAILLY (R.) 1969 [1946]. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BRUANT 1901. — CHESN. 1857. — ÉD. 1967. — GRAND. 1962. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MONT. 1967. — NYSTEN 1814-20. — THOMAS 1956.
alcoolique [alkɔlik] adj. et n.
ÉTYM. 1789; de alcool.
❖
1 Vieilli. Qui contient de l'alcool (I., 1.). || Liqueur, liquide, mélange alcoolique. || Teinture alcoolique. ⇒ Alcoolé. — Mod. || Boissons alcooliques. ⇒ Alcoolisé.
2 Chim. Relatif à l'alcool (II.), notamment à l'alcool éthylique (Alcool, I., 1.). || Ferments alcooliques. || Fermentation alcoolique, par laquelle le glucose se dédouble en anhydride carbonique et en alcool.
3 (1859). Cour. Relatif, propre à l'alcoolisme. || Excès alcooliques. || Crise alcoolique. || Délire alcoolique. — Par ext. Littér. Qui dénote l'alcoolisme, l'ivresse. || Un « ton patibulaire, alcoolique et faubourien » (Alain-Fournier, Lettre à J. Rivière, in T. L. F.). || Un « patriotisme alcoolique » (Maupassant, in T. L. F.).
1 Dans ces habitudes d'ivrognerie invétérée, je vois le dernier effort de l'âme cherchant à échapper à un abîme de misères. Dans ces excès alcooliques répétés je vois la recherche de l'oubli.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 107.
4 (1868). Plus cour. (Personnes). Qui boit de l'alcool en excès et de manière habituelle. ⇒ Ivrogne; alcoolo (fam.). || Il est devenu peu à peu alcoolique. || Un clochard alcoolique. || Rendre qqn alcoolique. ⇒ Alcooliser. — Une famille alcoolique. — Ascendance alcoolique.
♦ N. (1868, in D. D. L. : Journal de médecine). Personne atteinte d'alcoolisme chronique. || Un alcoolique notoire, invétéré. || Elle boit beaucoup occasionnellement, mais ce n'est pas une alcoolique. || Désintoxiquer un alcoolique. || D'anciens alcooliques qui font de la propagande anti-alcoolique. || Les Alcooliques anonymes.
2 Je suis semblable à un alcoolique profond, invétéré, atavique, qui n'aurait jamais connu d'autre boisson qu'un petit cidre doux et baptisé, et auquel on ferait boire tout à coup, sans limite, un tord-boyaux à 70°.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 346-347.
❖
CONTR. Sobre.
DÉR. Alcooliquement. — V. Alcoolo.
COMP. Anti-alcoolique.
Encyclopédie Universelle. 2012.