autocritique [ otokritik ] n. f.
♢ Critique de son propre comportement. — Loc. Faire son autocritique : reconnaître ses erreurs par rapport à la ligne politique en vigueur; fam. reconnaître ses torts.
● autocritique nom féminin Jugement que porte un militant, un parti politique sur son propre comportement, en référence à l'idéologie dont il se réclame et à sa pratique. ● autocritique (expressions) nom féminin Faire son autocritique, reconnaître ses torts.
autocritique
n. f.
d1./d POLIT Dans la pratique d'inspiration marxiste, analyse critique publique de son propre comportement.
|| Par ext. Aveu de ses torts.
d2./d PSYCHO Critique de soi-même, de ses comportements.
⇒AUTO(-)CRITIQUE, (AUTOCRITIQUE, AUTO-CRITIQUE) adj. et subst. fém.
A.— PSYCHOL., subst. Fait de juger son propre comportement en vue de l'améliorer :
• 1. Tu inclines donc à l'hypocondrie. Et la nature de tes occupations t'y pousse. L'étude constante de soi-même, l'auto-critique de ses impressions mobiles augmente cette sensitivité qui peut devenir maladive et dangereuse : maladive en ce qu'elle grossit les petites misères, dangereuse en ce qu'elle ôte le courage.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 165.
• 2. Il est presque de règle à la puberté, fréquent à tout âge chez les timides et chez les éléments paranoïdes : une haute opinion de soi liée à un dédain de l'entourage, une insuffisance de l'autocritique, sous la forme notamment du sens du ridicule.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 589.
— Emploi adj. :
• 3. Plus qu'aucun autre, Amiel aurait eu besoin de ce « côté radieux et consolateur ». Tous les esprits auto-critiques sont condamnés par définition à vivre au milieu des vapeurs qui à la moindre de leurs démarches s'élèvent aussitôt autour d'eux : ...
DU BOS, Journal, 1921, p. 14.
B.— POL. (Marxisme). Fait, pour un homme politique, un militant, un groupe de militants d'analyser et de reconnaître publiquement, devant les instances responsables, ses erreurs ou déviations politiques. Faire son autocritique :
• 4. ... on fait grand cas là-bas, de ce qu'on appelle « l'auto-critique ». Je l'admirais de loin et pense qu'elle eût pu donner des résultats merveilleux, si sérieusement et sincèrement appliquée. Mais (...) cette critique ne consiste qu'à se demander si ceci ou cela est « dans la ligne » ou ne l'est pas.
GIDE, Retour de l'U.R.S.S., 1936, p. 51.
• 5. Faisons un peu d'auto-critique (...). À vouloir le mieux, on se voue à juger le pire et quelquefois aussi ce qui est seulement moins bien. Bref, on peut prendre l'attitude systématique du juge, de l'instituteur ou du professeur de morale.
CAMUS, Actuelles I, 1944-48, p. 39.
Rem. 1. Le mot qui dans ce sens appartient au vocab. marxiste s'est étendu à d'autres domaines. Cf., p. ex. TEZ. 1968, auto-contrôle ou auto-critique, qui ,,consiste pour chaque responsable à juger lui-même les résultats de son activité [dans l'entreprise]``. Le mot acquiert une grande généralité de sens mais ne se confond pas avec examen de conscience qui conserve une coloration religieuse. 2. 1re attest., sens A 1866 supra; au sens B, cf. art. M. Thorez, ds la revue L'Internationale communiste, n° 21, 20 juill. 1930, reproduit dans les Œuvres de M. Thorez, Paris, Éd. Soc., 1950 : ,,... au lendemain du 1er Mai [1930], alors que la direction n'extériorisait pas l'étude critique et sérieuse de cette journée de lutte à laquelle il avait été procédé, des organisations de base faisaient leur autocritique devant la masse et envoyaient leur bilan, actif et passif, au journal du Parti``. Le mot, au sens pol., transpose le russe samokritika (Otto JÄNICKE ds WARTBURG, Mélanges, Tübingen, Max Niemeyer, t. 2, 1968, p. 452).
PRONONC. :[] ou []. Cf. auto-1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :12.
BBG. — JÄNICKE (O.). Zu den slavischen Elementen im Französischen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 452. — LAFON 1969. — PIÉRON 1963. — Pol. 1969. — POROT 1960. — RIGAUD (A.). Sus à l'autocoat. Vie Lang. 1969, p. 595. — SUAVET 1970. — TEZ. 1968.
autocritique [otokʀitik] n. f.
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1 Didact. (psychol., psychiatrie). Critique de soi-même, de ses comportements. || Le fléchissement ou le retour de l'autocritique ont une valeur clinique en psychiatrie. || « L'auto-critique n'est pas une fonction autonome : elle met en jeu chacune des composantes de la personnalité : conscience, jugement, mémoire, affectivité, etc. » (Sutter, in Porot, 1952).
1 L'étude constante de soi-même, l'auto-critique de ses impressions mobiles augmente cette sensitivité qui peut devenir maladive et dangereuse…
H. F. Amiel, Journal intime, 1866, p. 165.
2 (1930, M. Thorez, traduisant le russe samokritika). Polit. (marxisme) et cour. Critique de son propre comportement.
2 On fait grand cas là-bas, de ce qu'on appelle l'« autocritique ». Je l'admirais de loin et pense qu'elle eût pu donner des résultats merveilleux, si sérieusement et sincèrement appliquée.
Gide, Retour de l'U. R. S. S., III, p. 51.
3 (…) ici aussi, on a reconnu. On l'a dit. Nous avions eu tort. Ça s'appelle l'autocritique. Je ne sais pas, moi, avec les communistes, ce qui m'étonne le plus : quand ils s'entêtent à avoir raison même quand ils ont eu tort, ou alors, au contraire, quand ils veulent absolument avoir eu tort.
Aragon, Blanche…, III, II, p. 413.
REM. Si le mot est utilisé dans d'autres domaines, le sens politique est généralement sous-jacent à ces emplois.
♦ Polit. || Faire son autocritique : reconnaître ses erreurs par rapport à la ligne politique en vigueur. || Un membre du comité central a fait publiquement son autocritique. — Fam. Reconnaître ses torts. ⇒ Autocritiquer (s').
4 Il est vraiment trop facile — faisons ici notre autocritique ! — d'avoir la bouche pleine du « Commonwealth français » comme de notre tarte à la crème.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 290.
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DÉR. Autocritiquer (s').
Encyclopédie Universelle. 2012.