auto- ♦ Élément, du gr. autos « soi-même, lui-même » : autoanalyse, autodérision. ⊗ CONTR. Hétér(o)-; allo-.
● auto- Préfixe, du grec autos, soi-même, lui-même (autodidacte, autodéfense), ou du français automobile (autocar, auto-école).
auto-
élément, du gr. autos, "soi-même".
— Obs. ling. Dans les mots construits avec auto-, cet élément se prononce soit [oto] soit [oto].
I.
⇒AUTO-1, préf.
Préf. signifiant « de soi-même ».
I.— La base est un verbe ou un dér. de verbe excluant un suj. de la catégorie sém. « humain ». Auto- signifie que le phénomène désigné par la base a son orig. en lui-même, se produit à l'intérieur d'un système clos, sans intermédiaire d'un facteur extérieur.
A.— TECHNOLOGIE
1. Auto- + subst. d'action. V. à la nomenclature les art. :
auto-arrimage. Pour les combustibles, les constructeurs se sont efforcés de réaliser l'auto-arrimage des soutes en agrandissant les panneaux de soute et en munissant ces derniers d'entonnoirs et de plans inclinés (J. MARIE, Ch. DILLY, Le Transport maritime, 1932, p. 471)
auto-automatisation. L'usine qui se construit elle-même. L'auto-automatisation (A. DAVID, La Cybernétique et l'humain, 1965, p. 57)
autodistribution. (...) à l'heure actuelle [pour les marteaux perforateurs] on se sert du dispositif à bille [pour la distribution], ou bien on fait de l'autodistribution (J. CAHEN, E. BRUET, Carr., plâtrières, ardoisières, 1926, p. 89)
auto-indexation. Le programme d'auto-indexation des documents de l'Institut du pétrole (J. FUNCK, M. MOUREAU, B. des Bibl. de France, 1968, p. 340)
autovidage. Une lampe à vapeur de mercure à autovidage, (Journal de chim. et de phys., 1925, p. 101)
2. Auto- + adj. d'action.
a) L'adj. composé exprime un mouvement, un processus. V. les art.
auto-chargeur. Ils sont (...) remplacés par des camions dont certains sont munis d'appareils auto-chargeurs levant 10 tonnes (R.-M. LAMBERTIE, L'Industr. de la pierre et du marbre, 1962, p. 82)
auto-déchargeur. Les camions auto-déchargeurs avec plateaux permettent de décharger rapidement et de repartir avec la semi-remorque ou le plateau du voyage précédent libéré entretemps (R.-M. LAMBERTIE, L'Industr. de la pierre et du marbre,1962 p. 96))
autodistributeur. Les marteaux pneumatiques (...) sont sans poignée ni distribution, leur piston étant autodistributeur (R. CHAMPLY, Nouv. encyclop. pratique, t. 13, 1927, p. 159)
auto-équilibreur. Centrifugeur auto-équilibreur (Catal. d'instruments de lab. [Prolabo], 1932, p. 49)
auto-fixateur. Drain auto-fixateur de Malecot pour drainage utérin (Catal. d'instruments de chir. [Duffaud], av. 1914, p. 87)
auto-serreur. Pour augmenter la puissance du freinage, on fait couramment appel aux freins auto-serreurs et aux servofreins (H. TINARD, L'Automob., 1951, p. 343)
— Empl. substantivement :
autocapteur. M. Petit (...) a réalisé sous le nom d'autocapteur un appareil d'échantillonnage (...) qui permet de prélever d'une manière continue des prises d'essai sur l'air d'un chantier ou d'une galerie de mine (J.-N. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 1175; cf. aussi L. VENNIN, CHESNEAU, Les Poudres et explosifs et les mesures de sécurité dans les mines de houille, 1914, p. 529)
auto-tireuse. L'auto-tireuse de Barbou (...) permet d'effectuer (...) la mise en bouteilles, sans sortir les bouteilles des paniers où elles se trouvent (R. BRUNET, Le Matériel vinicole, 1925, p. 482)
b) L'adj. composé qualifie un subst. désignant un obj. statique. V. les art.
auto-adhésif. Des rubans auto-adhésifs (L'Industr. du caoutchouc, 1965, p. 36)
autostatique. Écarteur autostatique (Catal. d'instruments de chir. [Collin], 1935, p. 232); cf. aussi Catal. d'instruments de chir. [Collin], 1935, p. 277, 279 : point d'appui autostatique
— Auto- + élément non autonome :
autophone. (...)nous appelons autophone (...) les instruments formés de corps solides, assez élastiques par eux-mêmes pour entretenir le mouvement vibratoire qui y est provoqué (...) A. SCHAEFFNER, Les Orig. des instruments de mus., 1936, p. 138; cf. instruments autophones (GEVAERT, Traité d'instrumentation, 1885, p. 3, 12; M. BRENET, Dict. pratique et hist. de la mus. 1926, p. 210; Arts et litt. dans la société contemp., 1935, p. 3615)
Rem. Noter aussi autocuiseur, subst. masc. « appareil pour cuire les aliments sous pression » qui ne peut s'interpréter que par référence à autoclave.
3. Auto- + part. passé ou part. prés. V. les art.
autodirigé. La chauve-souris apparaît comme « un missile autodirigé très efficace dont le carburant est fourni par les cibles » (B. GÈZE, La Spéléologie, 1965, p. 165)
auto-trempant. (...) l'acier au chrome-nickel auto-trempant (R. CHAMPLY, Nouv. encyclop. pratique, t. 15, 1927, p. 199)
auto-régulé. Fonctionnement auto-régulé (Traité de sociol., 1968, p. 395)
B.— ÉLECTRICITÉ
1. Auto- + subst. :
autoconduction. 1. « Production de courants dans un corps placé à l'intérieur d'un solénoïde (...) sans que ce corps soit dans le courant » (Lar. 20e). 2. P. anal., PSYCHANAL. « Le sujet doit collaborer à la thérapeutique par un relâchement volontaire de l'auto-conduction et de la critique » (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 360)
autoélectrisation. L'autoélectrisation du radium (Journal de chim. et de phys., 1904, p. 172)
auto-excitation. Des émetteurs à ondes modulées à auto-excitation (J. MERCIER, Traité de radio-électricité, t. 1, 1937, p. 271)
autosynchronisation. Une méthode d'autosynchronisation dans l'étude de l'ionosphère par la méthode d'impulsions (Journal de chim. et phys., 1936, p. 136)
Rem. Except. la base subst. désigne un état résultant d'une action :
autostabilité. Le phénomène d'autostabilité, c'est-à-dire qu'une fois percé, le diélectrique se reforme (Journal de chim. et phys.,, 1935, p. 208)
2. Auto- + adj. d'action. V. l'art.
auto-commutateur
auto-excitateur. La machine à influence (...) est auto-excitatrice (A. TURPAIN, Les Applications pratiques des ondes électriques, 1902, p. 38; dep. 1890, Lar. 19e Suppl.)
auto-oscillant. Systèmes auto-oscillants (E. VON BASSERRMANN-JORDAN, Montres, horloges et pendules, 1964, p. 175)
— En emploi subst. :
auto-oscillateur. Le système constitue un auto-oscillateur extrêmement stable qui peut être utilisé comme horloge atomique (Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 298)
Rem. Except., l'adj. désigne un état résultant d'une action :
autorégulateur. Lampe autorégulatrice (J. ESCARD, Les Lampes électriques, 1912, p. 312); manomètre autorégulateur (Catal. d'instruments de lab. [Jouan], 1933, p. 84; attesté dep. 1866, Lar. 19e)
autostable. 1. « Se dit d'un avion tendant à revenir à sa position d'équilibre, quand il en est écarté par une turbulence » (Lar. encyclop.). 2. « Se dit d'un système de freinage empêchant le dérapage d'une automobile » (Lar. encyclop.. 3. « Se dit d'une structure qui assure par elle-même sa propre stabilité » (Lar. encyclop.)
C.— BIOL., CHIM.
1. La base désigne une action, un processus.
a) Auto- + subst. V. les art.
auto(-)fécondation, (auto fécondation, auto-fécondation) auto(-)intoxication, (auto intoxication, auto-intoxication) auto(-)reproduction(auto reproduction, auto-reproduction)
auto-agglutination. Il se produit souvent une auto-agglutination des hématies (BRUMPT ds [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. Traité de méd., fasc. 5, 1920-24, p. 359])
auto-agression. La découverte des auto-anticorps prouve que cette conception de l'auto-agression et de l'auto-sensibilisation n'est pas une simple vue de l'esprit (M. BARIÉTY, Ch. COURY, Hist. de la méd., 1963, p. 734)
autocombustion , au fig. Cette virtuosité inféconde de l'esprit dégrade la qualité de la pensée comme de l'action; culminante chez les ENA, elle est une sorte d'autocombustion vive dont les fusées n'éclairent souvent que du vide (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 626)
auto-différenciation. Chaque territoire [du germe] est déterminé et n'est plus capable que d'une auto-différenciation (Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 681)
auto(-)duplication.(auto duplication, auto-duplication) [Les chromosomes] forment deux systèmes identiques au premier. Il s'agit donc d'une autoduplication (P. MORAND, Aux confins de la vie, 1955, p. 158); graphie auto-duplication (P. MORAND, Aux confins de la vie, 1955 p. 106)
auto-éthérification. Phénomènes d'auto-éthérification (P. LEBEAU, G. COURTOIS, Traité de pharm. chim., t. 1, 1929, p. 726)
auto-inflammation. La vitesse d'oxydation et l'auto-inflammation des hydrocarbures (Journal de chim. et de phys., 1935, p. 332)
auto-multiplication [Quelques caractères] qui se transmettent par le cytoplasme (...) capables d'auto-multiplication (L. CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. à la génét., 1936, p. 24)
autopeptisation. On constate des cas d'autopeptisation et de peptisation par action mutuelle de différentes matières (Journal de chim. et de phys., 1924, p. 103)
autopurification. [Dont] la température, suffisamment élevée, produit une autopurification du noir (La Civilisation écrite, 1939, p. 609)
auto-sensibilisation. Cf. supra auto-agression
— Auto- + 2e élément non autonome. V. l'art.
autophagie, subst. fém. Autophagie cellulaire (en période d'inanition, au cours des processus d'histolyse lors de la métamorphose) (R. HUSSON, F. GRAF, Manuel de biol. gén., 1965, p. 41; dep. 1863 « entretien de la vie aux dépens de la propre substance, chez un animal soumis à l'inanition » [LITTRÉ])
b) Auto- + adj. d'action. V. les art.
autoduplicateur. Molécules autoduplicatrices (P. MORAND, Aux confins de la vie, 1955, p. 166)
auto-inducteur. Effet mitogénétique auto-inducteur (J. VERNE, La Vie cellulaire hors de l'organisme, 1937, p. 128)
— Auto- + 2e élément non autonome :
autotrophe. [Flore] autotrophe (L. PLANTEFOL, Cours de bot. et de biol. végétale, t. 1, 1931, p. 846); maints organismes autotrophes vivent et se perpétuent dans des milieux organiques où toute vie a disparu (P. MORAND, Aux confins de la vie, 1955, p. 19); les végétaux chlorophylliens, dits autotrophes, se nourrissent ... (J.-M. PÉRÈS, La Vie dans l'océan, 1966, p. 10)
Rem. Except. l'adj. a une valeur passive :
autoxydable. Finalement, l'enzyme autoxydable à l'état ferreux (...) se réoxyde elle-même directement par l'oxygène moléculaire (Hist gén des sc., t 3, vol 2, 1964, p 743)
c) Auto- + verbe ou part. passé. V. les art.
auto(-)régulé.(auto régulé, auto-régulé) Le premier système est auto-régulé, le second est télécommandé (P. MORAND, Aux confins de la vie, 1955, p 163)
2. Spéc. La base désigne un moy., une techn. thérapeutique. Auto- signifie « qui est prélevé sur le sujet lui-même ». V. les art.
auto-culture. Le traitement par les auto-cultures stérilisées (G.-H. ROGER ds [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., 1926, p. 152])
auto-inoculation. Ces lésions expérimentales sont transmissibles en série en auto- ou hétéro-inoculation (RAVAUT ds [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 2 1920-24, p. 406]) les vaccines généralisées par auto-inoculation, sont surtout réalisées quand il existe des lésions cutanées préexistantes (P.-J. TEISSIER, TANON ds [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., 1926, p. 349])
autoplasmathérapie. « Injection à un sujet de son propre plasma, pratiquée à des fins thérapeutiques » (Méd. Biol. t. 1 1970)
autotransplantation. Dans certaines conditions, des fragments de tissus peuvent être enlevés d'un organisme et être transplantés ailleurs, soit dans le même organisme (autotransplantations) (A. POLICARD, Précis d'histol. physiol., 1922, p. 154)
autovaccinothérapie. « Thérapeutique recourant à l'emploi des vaccins préparés avec des germes provenant du malade même » (Méd. Biol. t. 1 1970)
— Auto- + 2e élément non autonome :
D.— PHILOSOPHIE
1. Auto- + subst. d'action. V. l'art.
auto(-)position (auto position, auto-position)
autoconstitution. — Ce sera en réfléchissant sur le temps et en montrant comment il n'est que pour une subjectivité (...) — et comment cependant cette subjectivité est le temps lui-même, comment on peut dire avec Hegel que le temps est l'existence de l'esprit ou parler avec Husserl d'une autoconstitution du temps (MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 278)
auto-développement. C'est ainsi que la cadence isolait l'élément « cage » et en faisait un auto-développement sans le secours d'aucune aide (P. SCHAEFFER, À la recherche d'une mus. concr., 1952, p. 67)
autogénération. Dans l'Octuor, dans la Sonate, on assiste à une sorte d'autogénération de la pensée musicale (B. DE SCHLOEZER, I. Stravinsky, 1929, p. 113)
auto-métamorphose. La vie décide de son propre sens, parce qu'elle est toujours en sursis, elle possède par essence un pouvoir d'auto-critique et d'auto-métamorphose qui fait qu'elle se définit comme un « pas-encore », ou qu'elle est, si l'on veut, comme changement de ce qu'elle est (SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, p. 627)
automotivité. C'est cette loi des fonctions humaines qui, dans les actes réfléchis, consiste en une automotivité représentative propre à amener des phénomènes non forcés, non préordonnés par les antécédents (...). Telle est la véritable et suprême individualité de la personne, qui cesse d'être un rouage du monde (RENOUVIER, Essais de crit. gén., 3e essai, 1864, p. XLVI); cf. aussi RENOUVIER, Essais de crit. gén., 3e essai, 1864, p. XXX et 16
auto-mouvement. La matière imparticulée ou Dieu à l'état de repos, est, autant que nous pouvons le concevoir, ce que les hommes appellent esprit. Et cette faculté d'auto-mouvement, équivalente en effet à la volonté humaine, est dans la matière imparticulée le résultat de son unité et de son omnipotence (BAUDELAIRE, Histoires extraordinaires, trad. d'E. Poë, 1856, p. 264)
auto-naissance. Plus profonde que l'acte commun de vision où elle s'exprime, plus importante que la puissance commune d'action dont elle émerge par une sorte d'auto-naissance, il y a, et il faut envisager, la réalité elle-même constituée par la réunion vivante des particules réfléchies (TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène hum., 1955, p. 279)
auto-suffisance. Or l'homme est un être matériel; et comme on cherche ainsi du côté de la matière, qui divise, une auto-suffisance absolue qui n'existe pas même pour l'ange, il faut bien descendre plus avant (MARITAIN, Primauté du spirituel, 1927, p. 139)
auto-suppression. Il y a lieu de nous demander (...) si la négation de la grâce n'équivaut pas à l'auto-suppression de la foi, c'est-à-dire à la déchéance, au suicide d'une liberté qui ne peut se nier qu'en s'exerçant (MARCEL, Journal métaphysique, 1914, p. 57)
— Auto- + 2e élément non autonome :
autothésie. « (...) objet immédiat de la cognition » (C. DURUTTE, Esthétique mus., Résumé élémentaire de la technie harmonique, 1876, p. 393)
2. Auto- + adj. d'action :
auto-affirmant. « L'attitude » transcendantale (...) et l'attitude naturelle ont en commun la même évacuation de la présence en quelque sorte auto-affirmante de mon existence corporelle (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 20)
auto-créateur. Le cogito s'affirme, mais n'est pas auto-créateur (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949 p. 440)
automotif. C'est elle [la volonté] qui, propre à l'homme et automotive, décide des autres représentations actuelles, qui, à leur tour, sont suivies des mouvements (RENOUVIER, Essais de crit. gén., 3e essai, 1864, p. XXX)
auto-prophétique. Si je suis un aliéné, c'est (...) par bouffées très nettement pressenties; et rien (...) n'indique mieux une pensée (...) saine, que cette auto-prophétique présentation (J. RICHEPIN, L'Aimé, 1893, p. 195)
— Auto- + 2e élément non autonome :
autoptique. « Qui apparaît immédiatement à la simple inspection de l'objet étudié » (LAL. 1968); observation autoptique (PROUDHON, De la Création de l'ordre dans l'humanité, 1843); dep. 1605, empr. au grec
Rem. Except. le deuxième élément peut être un part. passé passif :
auto-élaboré. La réflexion chez moi n'entre en jeu que sur des éléments donnés, reçus, non point auto-élaborés (DU BOS, Journal, 1928, p. 100)
II.— La base est un verbe ou un dér. d'un verbe dont le suj. appartient à la catégorie sém. « humain ».
A.— Le suj. du verbe sous-jacent désigne une personne. Les termes préfixés appartiennent princ. au vocab. de la psych. et de la psychol. En raison de la nature sém. du verbe, auto- marque aussi, le plus souvent, la réflexivité de l'action.
1. Auto- + subst. d'action. V. les art.
auto-accusation, auto-analyse, auto(-)critique, (auto critique, auto-critique) auto(-)défense, (auto défense, auto-défense) auto(-)destruction, (auto destruction, auto-destruction) auto-mutilation, auto(-)punition, (auto punition, auto-punition) auto(-)suggestion(auto suggestion, auto-suggestion)
auto-affirmation. Une affirmation passionnelle de soi-même, une frénésie d'auto-affirmation (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 113)
autoagressivité. Le sujet tenté par la faute agressive retourne l'agression contre lui-même. Mais cette autoagressivité (...) obsédante (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 705)
auto-apologie. Cette auto-apologie est le c.q.f.d. de toute préface (J. RICHEPIN, Quatre petits romans, 1882, p. III)
auto-contemplation. [Les écrivains du XIXe s.] se regardant travailler comme s'ils étaient à la fois l'ouvrier et le juge ont tiré de cette auto-contemplation... (PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 160); un type d'émotif à crises convulsives opposé à celui dont l'émotion se résout en auto-contemplation (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 195)
auto-contrôle. Les ressources de l'instinct, par-delà l'auto-contrôle du sujet (HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 47)
auto-déification. La folie est l'auto-déification d'un individuel dans lequel ne se reconnaît aucun collectif (QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, p. 294)
auto-dénigrement. Sans inutile méchanceté contre moi-même et sachant à quelles défaillances physiologiques sont dus ces accès d'auto-dénigrement (GIDE, Journal, 1942, p. 152; cf. aussi L'Enseign. en France, L'Enseign. de la mus. et l'éduc. musicale, 1, 1950, p. 4)
auto-divinisation. Les autres réglementations sociales, dont la religion qui n'est qu'une auto-divinisation de la société (Traité de sociol., 1967, p. 36)
auto-domestication. Il y a là une véritable « auto-domestication » de l'homme par l'homme (Hist. de la sc., 1957, p. 1431)
autoéducation. Mon autoéducation (GIDE, Journal, 1931, p. 1083)
auto(-)érotisme.(auto érotisme, auto-érotisme) La gourmandise donnant à la sexualité un tour égocentrique qui peut entraîner la sexualité dans un cercle d'autoérotisme : le goût des friandises peut alors révéler des cachotteries ou des refoulements sexuels (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 139); graph. auto-érotisme (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 141)
auto-éviration. Certains ascètes du début du christianisme, comme Origène, cherchèrent dans l'auto-éviration un refuge contre les tentations de la chair (M. BARIÉTY, Ch. COURY, Hist. de la méd., 1963, p. 757)
autohypnotisation. Car ses exercices spirites constituent en réalité pour elle une autohypnotisation qui dégénère inévitablement en hétérohypnotisation (R. AMADOU, La Parapsychologie, 1954, p. 196)
auto-idolâtrie. « Harmonie poétique du caractère. Eurythmie du caractère et des facultés » (BAUDELAIRE, Fusées, 1867, p. 633)
auto-ironie. En pratiquant l'auto-ironie (P. BOURGET, Monique, Reconnaissances, 1902, p. 188)
auto-observation. 1. « Observation sur soi-même des symptômes d'une maladie »; l'auto-observation de G. Ferry (LANGLOIS, BINET ds [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 7, 1920-24, p. 163]). 2. Plus gén. Faire en sorte de suppléer par une auto-observation qui présente une valeur exceptionnelle dans leur cas à ce que laisse d'insuffisant la pénétration des états d'âme dits « artistiques » par des hommes qui ne sont pas artistes mais pour la plupart médecins (BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1930, p. 145)
auto-panégyrique. Un auto-panégyrique d'individu incompris qui cherche à se faire plaindre (LOTI, Aziyadé, 1879, p. 27)
auto-projet. Auto-projet silencieux et angoissé de l'homme sur sa culpabilité propre (J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 237)
auto-réflexion. Le héros schélerien correspond à l'attitude et à l'auto-réflexion actives de Jaspers (J. VUILLEMIN, L'Être et le travail, 1949, p. 132)
auto-service. Synon. de self-service; on pratique ici l'auto-service : les arrivantes (...) prennent un plateau à un premier guichet, puis passent successivement devant plusieurs autres où elles demandent les plats (Le Palais de la femme ds La Femme au travail, revue, noël 1936)
autovalorisation. À la rêverie appartiennent des valeurs qui marquent l'homme en sa profondeur. La rêverie a même un privilège d'autovalorisation. Elle jouit directement de son être (BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, p. 26)
— Auto- + 2e élément non autonome (par substantivation de auto- à un autre élément préf.). V. les art.
autothanasie. « Suicide »; la plupart [des proscrits] se suicidaient (...) à moins que le drôle, mis au ban, ne sollicitât d'un ami le service de passer chez Pluto. De là à prétendre que ces autothanasies étaient autant d'assassinats, il n'y avait qu'un pas (L. DAUDET, Sylla et son destin, 1922, p. 209; cf. aussi p. 53)
Rem. 1. La base peut ne pas désigner un procès, mais une procédure (p. ex. scientifique); auto- signifie alors « de l'individu ». V. l'art. autobiographie et :
autobiologie. Cette habitude que Proust a fortifiée chez tant d'entre nous de se considérer comme le lieu de certaines expériences (...) favorise la possibilité d'un égotisme, non plus égoïste mais semi-scientifique et comme expérimental; or, l'égotisme est la nécessité même de l'autobiologie, (...) (DU BOS, Journal, 1925, p. 240)
autoécologie. Enfin, Schroter et Kirchner (1896-1902) divisent l'écologie en deux grandes parties, l'autoécologie qui étudie les relations écologiques des individus, c'est-à-dire les rapports de l'individu avec le milieu, et la synécologie qui envisage les relations écologiques des communautés d'individus. Ces termes sont encore d'actualité (Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 420)
Rem. 2. La valeur active du subst. peut n'être qu'implicite :
auto-litanies. Et ces jeunes gens s'entraînent en auto-litanies et formules vaines (LAFORGUE, Les Complaintes, 1885, p. 181)
auto-monument. S'érigeant pour soi-même / Et soi-disant généreusement en l'honneur des travailleurs du bâtiment / Un auto-monument (PRÉVERT, Paroles, Il ne faut pas, 1946, p. 255)
2. Auto- + adj. d'action. V. les art.
auto-accusateur, auto-analyste, autobiographe, auto(-)critique, (auto critique, auto-critique) auto(-)destructeur, (auto destructeur, auto-destructeur) autolâtre
autodiagnostique. La valeur autodiagnostique des songes (BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 14)
auto(-)érotique.(auto érotique, auto-érotique) Des pratiques auto-érotiques (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 169); graph. autoérotique (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 149, 151, 337)
auto-punitif. Cet inconscient refoulé et refoulant, sexuel et auto-punitif (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 378)
autothérapeute. Autodidacte médical, l'hypocondriaque (...) se fait autothérapeute à coups de dictionnaires (MOUNIER, Traité du caractère, 1946p. 554)
Rem. La valeur active de l'adj. peut parfois n'être qu'implicite : autopsychique. Désorientation autopsychique (H. CODET, Psychiatrie, 1926, p. 27)
B.— Le suj. du verbe sous-jacent est un coll. Les termes préfixés appartiennent gén. au vocab. des sc. soc. ou pol.
1. Auto- + subst. d'action. V. les art.
autarcie, autoconsommation, auto(-)détermination, (auto détermination, auto-détermination) auto(-)discipline, (auto discipline, auto-discipline) auto(-)financement, (auto financement, auto-financement) auto(-)gestion(auto gestion, auto-gestion)
auto-admiration. Quoiqu'ayant peu de goût pour l'auto-admiration, même « patriotique » [en matière de musicologie française] (J. MARNOLD, Le Cas Wagner, 1918, p. 62)
auto-concurrence. L'auto-concurrence fallacieuse : la croix, les bons points; la lutte décevante entre salariés; la lutte avec le morceau de bois, le morceau de fer que vous façonnerez, bravo! (FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 196)
autocongratulation. Rien pu entendre à la radio, qu'une autocongratulation de l'aviation anglaise (GIDE, Journal, 1943, p. 212)
autoconservation. Si tout groupe social défend son équilibre, les adversaires de cette autoconservation sociale essayeront de l'inquiéter... (Traité de sociol., 1968, p. 302)
auto-élection. Les sauveurs improvisés par la vertu de l'auto-élection (CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, p. 60)
auto-émancipation. Des aspirations religieuses de toujours et une volonté d'« auto-émancipation » détachée de toute croyance surnaturelle confluent ainsi dans le mouvement sioniste (Philos., Relig., 1957, p. 4813)
auto-limitation. On peut d'abord admettre que la soumission de l'État au droit est l'effet de l'« auto-limitation » qu'il consent (G. VEDEL, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel, 1949, p. 105)
auto-organisation. L'auto-organisation, toujours montante, de la myriade humaine sur elle-même (TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, p. 338)
autoravitaillement. [En Allemagne], on a réussi cependant à faire passer l'importance de l'autoravitaillement dans le domaine de l'alimentation de 75 pour cent à 83 pour cent (L'Œuvre, 2 mars 1941)
2. Auto- + verbe ou part. passé. V. les art.
auto-corrigé. La croissance est équilibrée et auto-corrigée, mais grâce à des présupposés dont on voit la complexité et la distance aux situations réelles (PERROUX, L'Econ. du XXe s., 1964, p. 516)
auto-employé. Biens de production de l'économie naturelle et artisanale auto-employés (PERROUX, L'Econ. du XXe s., 1964 p. 213)
PRONONC. :[oto-] ou [-]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, Harrap's 1963, Pt ROB., Pt Lar. 1968 et WARN. 1968 donnent les deux possibilités de prononc. Cf. aussi FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 146 : ,,Dans le préfixe grec auto et dans auto, abréviation de automobile, le groupe au se prononce [o] ou [].`` PASSY note une durée mi-longue pour l'initiale dans le cas de [o] fermé. DUB. transcrit uniquement [o] (cf. aussi MART. Comment prononce 1913, p. 100). Pour [o] ou [] à l'initiale, cf. augmenter. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 80, souligne également : ,,De même auto, qui se prononce [oto] ou [], change son [o] accentué en [] dans les composés autobus, automate, automobile, automotrice, autorail, autonome, etc.`` (cf. aussi MART. Comment prononce 1913, ibid.).
ÉTYMOL. ET HIST.
A.— Étymol. — Auto- est empr. au gr., qui possède un premier terme de compos. - reflétant les divers sens de , « même, de soi-même, spontanément » et qui ,,a connu dans le grec posthomérique, et surtout dans le grec tardif, une énorme extension`` (P. CHANTRAINE, Dict. étymol. de la lang. gr., Paris, Klincksieck, t. 1, 1968, p. 144).
Auto- apparaît en fr. au XVIe s. dans les empr. au gr. : autochtone, autodidacte, autographe, automate, autopsie. Cette série s'enrichit au XVIIIe s. de nouv. empr. appartenant au domaine pol. (autocrate, autocratie; autonome, autonomie), tandis que automate s'entoure des dér. automatique, automatiser.
B.— Vitalité et productivité. — Dans les deux premiers tiers du XIXe s. les créations sont rares. Le premier terme créé est autoclave (1820). GUILB. Aviat. 1965, pp. 311-12, note qu',,on rencontre ensuite la création automoteur dans le vocabulaire des chemins de fer, comme adjectif, dans l'unité syntagmatique plans automoteurs présentée comme une transcription de l'anglais self acting planes — selon Wexler —. Cette création résultait sans doute de la substitution de l'élément auto à l'élément loco de locomoteur, existant depuis le XVIIe siècle, employé dans les chemins de fer dès 1825``.
Auto- ne devient réellement productif que dans le dernier tiers du XIXe s., corrélativement au développement de diverses technol. (moteur à explosion, développement des systèmes automatiques, électricité, cybernétique, etc.) ou de sc. (biol., psychanal., etc.).
J. Peytard ds Lang. fr., pp. 94-95, qui a étudié la productivité du préf. à partir des différentes éd. princ. du Pt Lar. note que, entre 1924 et 1964, les subst. se sont accrus considérablement (de 26 à 73), que les adj. ont crû très faiblement (de 16 à 18) et que les verbes et les adv. sont restés stables (respectivement 4 et 2) et que le rythme d'expansion du préf. s'accroît et s'accélère dans les dernières années de 1959 à 1964.
Enfin GILB. 1971 donne une cinquantaine de termes nouv. différents de ceux cités dans le présent article.
BBG. — BASTIN 1970 (comp.). — BERTR.-LAPIE 1970 (comp.). — Biol. t. 1 1970 (comp).. — COLAS-CAB. 1968 (comp.). — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 200 (et comp.). — DUVAL 1959 (comp.). — GALL. 1955, p. 15; pp. 281-284 (et comp.). — GARNIER-DEL. 1961 [1958] (comp.). — GEORGE 1970 (comp.). — GUILB. Aviat. 1965 (comp.). — HUSSON 1970 (comp.). — LAFON 1969 (comp.). — LAL. 1968 (comp.). — LAPL.-PONT. 1967 (comp.). — Lar. méd. 1970 (comp.). — LASNET 1970 (comp.). — LITTRÉ-ROBIN 1865 (comp.). — MARCH. 1970 (comp.). — Méd. Biol. t. 1 1970 (et comp.). — MUCCH. Psychol. 1969 (comp.). — NEYRON 1970 (comp.). — Nucl. 1964 (comp.). — PEYTARD (J.). De l'Ambiguïté sém. ds les lexies préfixées par auto-. Lang. fr. 1969, n° 4, pp. 88-107. — PIÉRON 1963 (comp.). — PRIVAT-FOC. 1870 (comp.). — RUNKEWITZ (W.). Zur Wortbildung in der französischen Pressesprache der Gegenwart. Beitr. rom. Philol. 1967, t. 6, p. 360 (et comp.). — Sexol. 1970 (comp.). — SIZ. 1968 (comp.). — SUAVET 1963 (comp.). — TEZ. 1968 (comp.).
II.
⇒AUTO-2, élément préf.
Premier élément de compos. désignant un véhicule du type automobile.
A.— Auto- fonctionne comme déterminé; le deuxième terme, qui fonctionne comme déterminant, est un subst. désignant un équipement qui donne sa spécificité au véhicule. V. les art. :
auto(-)canon, (auto canon, auto-canon) auto(-)mitrailleuse, (auto mitrailleuse, auto-mitrailleuse) autopompe, auto-taxi. auto-arroseuse (Lar. 20e), auto-balayeuse (Lar. 20e), autocaisson (Lar. 20e), autochenille (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.), autoprojecteur (Lar. 20e), autoscooter 1. « Véhicule automobile pour les livraisons légères » (Lar. encyclop. Suppl. 1968). 2. « Synon. de voiture tamponnante »
Rem. Dans autobus -bus signifie « qui fonctionne comme omnibus »; autocar est un empr. avec spécialisation de sens.
B.— Auto- fonctionne comme déterminant, la base (un subst. ou élément préf. formateur de subst.) fonctionne comme déterminé.
1. Le composé désigne une voie spéc. conçue pour la circulation automobile. V. les art. :
autodrome, autoroute autoroutier, autostrade. autoberge « voie de dérivation (sur la berge de la Seine) appelée à dégager un des quais les plus encombrés du monde » (Le Monde, 18 janv. 1961 ds GILB. 1971)
2. Le composé désigne un accessoire pour automobiles ou un service pour automobilistes :
auto-banque. « Banque spécialement conçue pour le service des automobilistes » (L'Est Républicain, 15 nov. 1973); il existe parallèlement un calque sur l'angl. banque-auto
autocoat. « Pardessus spécialement conçu pour automobiliste » (Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr.)
auto-école. « École où l'on apprend à conduire une automobile » (dep. 1925)
autogramme. « Télégramme envoyé à des automobilistes et affiché près de certains postes d'essence » (d'apr. Lar. encyclop.)
autoradio. « Poste radiophonique pour automobile » (GILB. 1971)
MORPHOL. — Auto-2, tout en fonctionnant comme premier élément de composé, garde sa valeur de subst., abrév. de automobile. D'où, l'accord en nombre quand il est séparé du deuxième élément par un trait d'union, cf. l'art. auto(-)mitrailleuse, et en outre : autos-canons (JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 43; R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 780), autos-cars (MORAND, New-York, 1930, p. 81 et 104).
D'où aussi l'élimination des composés où auto- a un sens plus gén. que « véhicule du type automobile » : autocycle « bicyclette, tricycle à moteur mécanique » (Pt Lar. 1906-Lar. 20e), autoballon « nom primitivement donné aux ballons dirigeables » (Lar. 20e), autopède « sorte de trottinette (...) pourvue d'un petit moteur » (Ibid.).
PRONONC. ET ORTH. — Cf. auto-1.
BBG. — BÉL. 1957 (comp.). — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 30, 41, 200. — GALL. 1955, p. 15; pp. 281-284. — LELOIR 1961 (comp.). — NEYRON 1970 (comp.). — PEYTARD (J.). De l'Ambiguïté sém. ds les lexies préfixées par auto-. Lang. fr. 1869, n° 4, pp. 88-107.
auto- Élément invariable.
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I Du grec autos « soi-même, lui-même » (opposé à un autre), il se combine avec des noms désignant des processus, des opérations, leurs résultats (œuvres; autobiographie, etc.); avec des adjectifs (automobile : mobile par soi-même), et même des verbes (→ ci-dessous, cit. 4). — Outre les nombreux mots traités ci-dessous, on peut mentionner des créations libres, didactiques ou plaisantes.
1 (…) l'excès de pullulement de l'espèce ayant ainsi à la longue l'effet d'auto-asphyxie bien connu des biologistes.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXIV, p. 151.
2 Je passe devant une chambre, et j'entends des claques. Autre chambre, autres claques. Le Raffles était devenu le refuge des colères de tous les couples de Singapour. Dès que nous nous sommes couchés, j'ai compris.
— Ces autoclaques menaçaient les moustiques dont nous parlions avec Clappique ?
— Juste ! Aujourd'hui, comme vous le constatez, il n'y a plus de moustiques.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 471.
3 Il esquissa de rage une gigue imprudente, se fit un auto-croc-en-jambes et roula sur le dallage de l'entrée (…)
René Fallet, le Triporteur, p. 118.
4 (…) les femmes qui dévorent ou s'autodévorent, ce qui fait partie d'une même démarche (…)
Michèle Perrein, Entre chienne et louve, p. 126.
4.1 Autodiscussion infinie (…)
Valéry, Cahiers, t. I, Pl., p. 5.
5 (…) l'unique tache noire formée par les deux hommes se déforma, se distendit, s'étrangla en son milieu, l'isthme les reliant s'amincissant, finissant par se rompre (comme dans un film documentaire ces cellules qui se reproduisent, se multiplient par auto-division).
Claude Simon, le Vent, p. 191.
6 La lettre qui accompagne les brochures est un Te Deum d'auto-remerciement pour services rendus à la cause des colons.
♦ Dans le langage technique et didactique, on trouve non seulement de nombreux noms, mais des adjectifs et des verbes. — Ex. : a Noms. || Auto-inversion [otoɛ̃vɛʀsjɔ̃] n. f. (magnétique, Science et Vie, no 588, p. 60); auto-oscillation [otoɔsilɑsjɔ̃] n. f. (Revue du Son, no 160, p. 355); autoécologie [otoekɔlɔʒi] n. f. (écologie d'une seule espèce; syn. : synécologie); autoeffacement [otoefasmɑ̃] n. m.; autosurveillance [otosyʀvɛjɑ̃s] n. f. (le Nouvel Obs., 25 mai 1978); autoémulsification [otoemylsifikɑsjɔ̃] n. f. (Sciences et Avenir, mai 1978); autolicenciement (du personnel) [otolisɑ̃simɑ̃] n. m. (l'Express, 1974, no 1183); autonettoyage [otonetwajaʒ] n. m. (l'Express, 2 oct. 1978).
b Adjectifs et verbes. || Autoprotégé [otopʀɔteʒe] adj. (tubes [de téléviseur] autoprotégés, in Science et Vie, no 595, p. 136); autovideur [otovidœʀ] (cockpit autovideur, in Bateaux, no 100, p. 10); autolustrant [otolystʀɑ̃] (émulsion autolustrante, in le Nouvel Obs., 7 mars 1977); automodelant [otomɔdlɑ̃] (doublage automodelant, in Science et Vie, no 12, 1972); autoréparer [otoʀepaʀe] (autoréparer une fracture, in Science et Vie, no 6, 1973).
♦ La même productivité de préfixe se retrouve dans certains discours scientifiques, dont Teilhard de Chardin fournit un bon exemple : || auto-adoration [otoadɔʀɑsjɔ̃] n. f. (l'Avenir de l'homme, p. 239), auto-arrangement [otoaʀɑ̃ʒmɑ̃] n. m. (l'Activation de l'énergie, p. 241), s'autoarranger [otoaʀɑ̃ʒe] v. pron. (l'Activation de l'énergie, p. 178), autocentration [otosɑ̃tʀɑsjɔ̃] n. f. (l'Activation de l'énergie, p. 112), autocentre [otosɑ̃tʀ] n. m., autocentrique [otosɑ̃tʀik] adj., autocentrisme [otosɑ̃tʀism] n. m., autoconvergence [otokɔ̃vɛʀʒɑ̃s] n. f., auto-organisation [otoɔʀganizɑsjɔ̃] n. f.
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II De automobile, servant à former des noms, d'où peuvent être dérivés des adj. (ex. : autoroutier, de autoroute), signifiant :
1 Qui concerne l'automobile. → par exemple Autoberge, auto-école, auto-stop. — On peut citer aussi auto-banque [otobɑ̃k] n. f. « banque pour automobilistes » (in T. L. F.), autogramme [otogʀam] n. m. « télégramme envoyé à un automobiliste » (in T. L. F.).
2 Qui est automobile. → par exemple Autobus, autocanon, autochenille, automitrailleuse. — On peut citer également auto-taxi [ototaksi], n. m. (vx) « taxi »; autocycle [otosikl], n. m. (vx) « vélomoteur »; auto-balayeuse [otobalɛjøz], n. f. (Larousse du XXe s.); auto-arroseuse [otoaʀozøz], n. f. (Larousse du XXe s.).
Encyclopédie Universelle. 2012.