barbier [ barbje ] n. m.
• v. 1230; de 1. barbe
♦ Anciennt Celui dont le métier était de faire la barbe au rasoir à main. Les barbiers du XVIIIe siècle étaient aussi chirurgiens (plaies, fractures, etc.). « Le Barbier de Séville », de Beaumarchais. — Région. (Canada) Coiffeur pour hommes.
● barbier nom masculin Celui dont le métier est de raser le visage et de soigner la barbe. Nom usuel commun à trois poissons : le porte-écuelle, porteur d'une ventouse ventrale en forme de plat à barbe, le chirurgien, doté d'une épine caudale tranchante et l'anthias (serran de la Méditerranée), ou « barbier » au sens strict, aux nageoires filamenteuses.
barbier
n. m.
d1./d Anc. Celui dont la profession était de tailler ou de raser la barbe.
|| (Liban) Coiffeur pour hommes.
d2./d Poisson (genres Lepadogaster et Anthrias) commun en mer Méditerranée.
⇒BARBIER, subst. masc.
A.— Celui dont le métier est de faire la barbe :
• 1. Ceux qui étaient nés dans les villes se rappelaient des rues toutes retentissantes, des tavernes, des théâtres, des bains, et les boutiques des barbiers où l'on écoute des histoires.
FLAUBERT, Salammbô, t. 2, 1863, p. 127.
• 2. Amédée ne songeait plus qu'on l'attendait; (...) C'est alors qu'un Sicilien à voix forte entra dans la boutique, crevant cette tranquillité; que le barbier, tout causant aussitôt, ne rasa plus que d'une main distraite et, d'un franc coup de lame, vlan! écornifla le bouton.
GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, p. 798.
• 3. Il [Lormont] était du reste très soigné de sa personne; le matin, après la visite du barbier, il se passait la main sur les joues afin de vérifier si elles étaient bien rasées...
LOTI, Quelques aspects du vertige mondial, 1917, p. 40.
— P. ext., vx ou région. Coiffeur :
• 4. Les magasins sont remplis de marchandises de toutes sortes, et surtout d'étoffes des Indes, qui affluent à Damas par les caravanes de Bagdhad. Des barbiers invitent les passants à se faire couper les cheveux.
LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 2, 1835, p. 223.
• 5. Le barbier livournais se mit à la besogne sans observation. Lorsque l'opération fut terminée, lorsque Edmond sentit son menton entièrement rasé, lorsque ses cheveux furent réduits à la longueur ordinaire, il demanda un miroir et se regarda.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 269.
— Pop., vx
1. Importun :
• 6. Quel barbier! Il m'a tenu la jambe un quart d'heure sous la pluie.
A. BRUANT, L'Arg. au XXe s., dict. fr.-arg., 1905, p. 260.
2. Proverbe :
• 7. On dit prov. et fig. qu'un barbier rase l'autre, pour dire que les gens d'un même ordre, d'une même compagnie ou d'une même profession, se servent et se favorisent mutuellement.
J.-F. ROLLAND, Dict. du mauvais lang., 1813, p. 18.
Rem. On rencontre dans la docum. le fém. barbière « femme du barbier » (1292, H. GÉRAUD, Paris sous Philippe-le-Bel, 1837). ,,... il se faisait raser tous les jours par un barbier qui avait été fou, et qui le détestait, étant jaloux de M. Gillenormand à cause de sa femme, jolie barbière coquette`` (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 713).
B.— Vieux
1. Celui qui autrefois exerçait simultanément la profession de chirurgien et celle de barbier :
• 8. Il [Marcasse] prit sur lui d'envoyer chercher au village le plus voisin un barbier qui me saigna dès le matin, et quelques instants après je repris ma raison.
SAND, Mauprat, 1837, p. 302.
Rem. On disait alors souvent chirurgien-barbier.
2. Barbier du roi. ,,Officier chargé de soigner la barbe du roi et ayant bouche à la cour`` (Lar. 19e).
C.— ICHTYOL. Poisson dont la nageoire est en forme d'épine tranchante. Synon. porte-écuelle.
PRONONC. :[]. LITTRÉ signale : ,,l'r ne se lie jamais``.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1221 « chirurgien, barbier » (Lai Ombre, éd. J. Bédier, 160 dans T.-L. : vilains cui barbiers sache des dens ne fu si angoisseus); ca 1230 « celui qui fait la barbe » (Eustache le Moine, éd. W. Foerster, 1968, ibid.); 2. 1580-92 ichtyol. (MONTAIGNE, II, 12 dans HUG. : Les barbiers quand l'un de leurs compagnons est engagé, mettent la ligne contre leur dos, dressans une espine qu'ils ont dentelee comme une scie, à tout laquelle ils la scient et coupent).
1 dér. de barbe1; suff. -ier; 2 de barbier pris au sens de « chirurgien », le métier de barbier allant dans le passé souvent de pair avec celui de chirurgien, ce nom a été donné à cette sorte de poisson à cause de son épine dorsale tranchante comme une lancette de chirurgien (v. Barbier dans R. Lang. rom., t. 58, p. 283).
STAT. — Fréq. abs. littér. : 231. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 333, b) 460; XXe s. : a) 523, b) 136.
BBG. — BARB. jr. Poissons 7 1915, pp. 282-283. — BARB. Misc. 2 1925-28, pp. 96-98. — DUCH. 1967, p. 62. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 273. — LEW. 1960, pp. 209-210. — MELLOT (J.). Qu'est-ce qu'un coiffeur? Vie Lang. 1970, pp. 571-581.
barbier [baʀbje] n. m.
ÉTYM. V. 1230; « chirurgien », v. 1220; de 1. barbe.
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1 Anciennt, hist. Celui dont le métier est de faire la barbe au rasoir à main (profession qui était exercée conjointement à celle de chirurgien). || Barbier du prince.
1 (Je suis) son barbier, son chirurgien, son apothicaire (…)
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.
♦ Le type du barbier-chirurgien d'autrefois existait encore récemment en pays musulman.
2 Les barbiers ont établi leurs ateliers dans la rue et opèrent en plein air; les bons musulmans se font gravement raser la tête.
Loti, Aziyadé, XXIV, p. 210.
REM. Si coiffeur a détrôné barbier dans l'usage courant, ce dernier subsiste au Canada (régional) en parlant d'un coiffeur pour hommes.
➪ tableau Noms de métiers.
2 (Fin XVIe, Montaigne). Régional. Nom donné à plusieurs poissons (généralement à cause des nageoires dorsales qui ressemblent à des lames). ⇒ Lépadogastre.
Encyclopédie Universelle. 2012.