bas-fond [ bafɔ̃ ] n. m.
1 ♦ Partie du fond de la mer, d'un fleuve, où l'eau est peu profonde par rapport aux points voisins mais où la navigation est praticable (à la différence du haut-fond). Repérer les bas-fonds à l'aide d'une sonde.
2 ♦ Terrain bas et enfoncé. ⇒ creux, dépression, fond, ravin. Un bas-fond marécageux.
3 ♦ (1840) Fig., Au plur. Couches misérables de la société où l'homme se dégrade moralement. Les bas-fonds de New York. « Les Bas-Fonds », drame de Gorki; film de Jean Renoir.
⊗ CONTR. Hauteur, sommet.
● bas-fond, bas-fonds nom masculin Fond éloigné de la surface de la mer, d'un cours d'eau, au-dessus duquel les navires peuvent passer sans danger. ● bas-fond, bas-fonds (difficultés) nom masculin Orthographe Avec un trait d'union. Sens Bas-fond = partie peu éloignée de la surface de la mer ou d'un cours d'eau ou, au contraire, fond éloigné de la surface de l'eau. Remarque Haut-fond, plus courant, est synonyme de bas-fond dans son acception « partie peu éloignée du fond ». Nombre Toujours au pluriel dans le sens figuré « lieux de déchéance, où règnent des mœurs plus ou moins crapuleuses » : les bas-fonds de Chicago, au temps de la prohibition.
bas-fond
n. m.
d1./d Terrain plus bas que ceux qui l'entourent. Les bas-fonds sont souvent marécageux.
d2./d Endroit peu profond dans un cours d'eau, un lac, une mer. Syn. haut-fond.
d3./d Fig. (Toujours au Plur.) Couches les plus misérables et les plus dépravées dans une société, dans une population urbaine.
⇒BAS-FOND, subst. masc.
A.— MAR. Partie du fond de la mer ou d'un fleuve où l'eau est peu profonde. Synon. haut-fond (cf. BARBER. 1969) :
• 1. Enfin, ce fut Grand-Bassam, sur la Côte d'Ivoire, où j'allais. On y toucha à la pointe du jour. Je dis mal : on n'aborda pas, le paquebot stoppa en mer. La houle profonde arrive à la côte sur un bas-fond à pic, le heurte et se brise furieusement. Des baleinières seules peuvent atterrir, maniées à l'aviron par des noirs extraordinairement habiles, familiers de ces ressacs.
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, p. 100.
B.— Terrain plus bas que ceux qui l'entourent et en général marécageux :
• 2. Ecija est surnommée la poêle de l'Andalousie, et jamais surnom ne fut mieux mérité : située dans un bas-fond, elle est entourée de collines sablonneuses qui l'abritent du vent.
T. GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843.
— P. métaph. ou au fig. (gén. au plur.).
1. [Suivi d'un subst. introd. par de] La partie la plus vile :
• 3. — ... Ce que personne ne sait au juste, c'est d'où il [Sanier] sort. Longtemps il a traîné dans les bas-fonds de la presse, journaliste sans éclat, enragé d'ambition et d'appétits.
ZOLA, Paris, t. 1, 1898, p. 58.
SYNT. Les bas-fonds de nos cœurs, du moi, du tempérament.
♦ Les bas-fonds de la société. La partie de la population la plus vile, celle qui vit en marge de la société.
2. Absol. Les bas-fonds. Lieux où règne la misère et où vit cette partie de la population qui est en marge de la société :
• 4. Dans cet éclairement blême, les mises hétéroclites des habitants des bas-fonds apparaissent à cru, dans la pauvreté immense et désespérée qui les créa.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 17.
— [En parlant de l'âme] Partie vile et obscure de la personne humaine :
• 5. Cette nuit, une suffocation m'a réveillé. J'ai dû me lever, me traîner jusqu'à mon fauteuil et, dans le tumulte d'un vent furieux, j'ai relu ces dernières pages, — stupéfait par ces bas-fonds en moi qu'elles éclairent.
MAURIAC, Le Nœud de vipères, 1932, p. 161.
— Au sing. Degré extrême d'abjection dans lequel par exemple la misère jette une personne :
• 6. Ainsi vieillie, qu'allait-elle devenir la pauvre créature contre qui il [Jean] avait dormi si longtemps? L'argent fini qu'il lui avait laissé, où irait-elle, jusque vers quel bas-fond? Et tout à coup se dressait dans son souvenir la triste raccrocheuse (...). Elle deviendrait cela ...
A. DAUDET, Sapho, 1884, p. 298.
Prononc. ET ORTH. :[]. Ac. 1798 enregistre l'orth. bas-fonds. Ac. 1835-1932 écrivent bas-fond (cf. le reste des dict.).
Étymol. ET HIST. — 1. 1690 mar. (FUR. : Bas fond, est un fond où il y a peu d'eau, qui est dangereux, où il est aisé d'échoüer, & où il faut être guidé par des Pilotes côtiers); 2. 1798 (Ac. : Bas fonds [...] Il se dit des terrains bas et enfoncés. Les Bas-fonds sont fertiles mais humides et souvent inondés); 3. 1840 fig. les bas-fonds « milieux misérables où l'homme se dégrade » (BALZAC, Z. Marcas, p. 408 : la disette d'intelligence dans la sphère supérieure, et l'abondance de talents dans les bas-fonds où les plus beaux courages s'éteignent dans les cendres du cigare).
STAT. — Fréq. abs. littér. :224. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 199, b) 412; XXe s. : a) 296, b) 382.
BBG. — DUB. Pol. 1962, p. 14. — ROG. 1965, p. 98.
bas-fond [bɑfɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1690; de 1. bas, et fond.
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1 (1798). Terrain bas et enfoncé. ⇒ Creux, dépression, fond. || Un bas-fond marécageux. || Ce pré, situé dans un bas-fond, est inondé tous les hivers. || Il n'a gelé, ce printemps, que dans les bas-fonds (Académie).
1 Sur les hauteurs pierreuses, il n'y avait toujours que les ajoncs, ras aux fleurs jaune d'or; mais dès qu'on passait dans les bas-fonds abrités contre le vent de la mer (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, III, 5, p. 155.
2 Plus loin, des aulnes décelaient un bas-fond; dans les jours les plus torrides, une fraîcheur fugitive, à cet endroit, se posait sur les joues en feu des jeunes filles.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, IX, p. 156.
2 (1840, Balzac). Fig. Au plur. Couches misérables de la société, où l'homme se dégrade moralement. || Les bas-fonds de New York. || Les bas-fonds de la société. || Vivre dans les bas-fonds. || L'argot des bas-fonds. || Les Bas-fonds, œuvre de Gorki; film de Jean Renoir.
3 Partout des guenilles trouées, de vieux manteaux graisseux et déteints aux intempéries, des membres scrofuleux ou difformes, de pâles visages usés ou abrutis, lamentable amas de laideurs et de maladies, sorte de bas-fond humain (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 228.
4 — (…) Je me suis laissé sombrer (…) J'ai touché le fond, le bas-fond (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 225.
5 Dieu n'a pas accoutumé d'appeler une âme sur les hauteurs pour la rejeter dans les bas-fonds.
F. Mauriac, la Pharisienne, II, 31.
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II Partie du fond de la mer, d'un fleuve, où l'eau est peu profonde par rapport aux endroits voisins et où la navigation est praticable. ⇒ 2. Basse, haut-fond. || Déceler les bas-fonds au moyen d'une sonde.
6 Les voyageurs assurent que la navigation est très difficile sur la mer Noire et sur la mer Caspienne, à cause de leur peu de profondeur et de la quantité d'écueils et de bas-fonds qui s'y rencontrent.
Buffon, Hist. nat., 2e discours.
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CONTR. Élévation, hauteur, sommet.
Encyclopédie Universelle. 2012.