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blason

blason [ blazɔ̃ ] n. m.
XIIe aussi « bouclier »; o. i., probablt germanique
I
1Ensemble des signes distinctifs et emblèmes d'une famille noble, d'une collectivité. armes, armoiries, 1. écu. Blason peint, brodé, sculpté. Blasons de France. armorial. Figures, couleurs de blason. Peindre un blason. armorier. Par ext. Être fier de son blason. titre; nom. Loc. Fig. Redorer son blason : se dit d'un noble pauvre qui épouse une roturière riche. Par ext. Rétablir son prestige par une réussite.
2Connaissance, art relatif aux armoiries. héraldique. Termes de blason. « Le blason est une langue. Ce sont les hiéroglyphes de la féodalité » (Hugo).
3Ébénist. Traverse sculptée reliant les pieds de devant d'un siège.
IILittér. Poésie décrivant de manière détaillée, sur le mode de l'éloge ou de la satire, les caractères et qualités d'un être, d'une partie du corps ou d'un objet. « Le Blason du sourcil », de Maurice Scève.

blason nom masculin (peut-être francique blâsjan, torche enflammée) Étude et connaissance de l'art et de la science héraldiques. Description technique des armoiries, faite verbalement ou par écrit. Écu armorié. Au XVIe s., pièce composée de petits vers à rimes plates, faisant la description élogieuse ou satirique d'un être ou d'un objet. Traverse sculptée reliant les pieds antérieurs d'un siège (XVIe-XVIIe s.). ● blason (expressions) nom masculin (peut-être francique blâsjan, torche enflammée) Redorer son blason, rétablir sa fortune, sa situation. Ternir, salir son blason, compromettre sa réputation ou commettre quelque mésalliance. ● blason (synonymes) nom masculin (peut-être francique blâsjan, torche enflammée) Écu armorié.
Synonymes :
- armes

blason
n. m.
d1./d Ensemble des pièces qui constituent un écu héraldique. Le blason d'une ville.
d2./d Science des armoiries, héraldique.

⇒BLASON, subst. masc.
A.— Ensemble des pièces formant l'écu héraldique d'un État, une ville, une famille :
1. Les armoiries luisaient comme un astre des nuits d'été, elle les connaissait bien, les lisait couramment, avec leurs mots sonores, elle qui brodait souvent des blasons.
ZOLA, Le Rêve, 1888, p. 62.
2. Il admirait la beauté de ces blasons, tous siens, et retrouvait au hasard de ces pages les éléments de généalogies.
QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 83.
P. métaph. Les épaules de la marquise, largement étalées, sont le blason voluptueux du règne (ZOLA, Nouveaux contes à Ninon, 1874, p. 67). Son régiment (du fantassin) sera toujours / L'unique blason de sa race (G. NADAUD, Chansons, 1870, p. 447).
P. méton. La noblesse, la classe sociale qui avait droit au blason :
3. En France, blason et robe s'excluaient presque; le duc de Saint-Simon dit en parlant des magistrats : « Les gens de cet état. »
HUGO, L'Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 185.
Locutions
Redorer son blason. Relever sa fortune, la mettre en rapport avec le nom que l'on porte :
4. Un grand seigneur [Hogarth — Le Mariage à la mode], ayant besoin de redorer son blason, a bien voulu condescendre à l'union de son fils avec la fille d'un riche alderman de Londres...
T. GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, p. 330.
Ternir, salir son blason. Déshonorer son origine par quelque action honteuse ou par quelque mésalliance :
5. ... lord Mewill a mangé la fortune de ses pères en jeux de cartes et de dés, (...) son blason est terni de la vapeur de sa vie débauchée, ...
A. DUMAS Père, Kean, 1836, III, 14, p. 158.
LITT. Pièce de vers à rimes plates (en vogue surtout au XVIe s.) pour faire l'éloge, la satire, la critique de quelqu'un.
B.— Science des armoiries :
6. Etes-vous si ignorant en blason, comte, que vous ne puissiez reconnaître les armes réunies de deux maisons souveraines?...
A. DUMAS Père, Henri III et sa cour, 1829, IV, 1, p. 176.
7. ... d'un côté, ils affirment bien haut l'ignorance de Shakespeare, (...) — et de l'autre côté, ils exagèrent beaucoup les connaissances en latin, en espagnol, en italien, en français, en droit, en blason, qui auraient été nécessaires à l'auteur de ses pièces.
THIBAUDET, Réflexions sur la litt., 1936, p. 80.
Prononc. :[] ou [bla-]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 et Pt Lar. 1968 notent [] post. (cf. aussi les dict. hist. de FÉR. 1768 à DG). Pt ROB. et WARN. 1968 donnent [] avec la possibilité de prononcer le mot également avec [a] ant. DUB. transcrit uniquement []. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 85, signale que ,,dans un certain nombre de mots (...) la prononciation hésite actuellement entre [a] et [], [que] c'est [] que l'on entend le plus souvent dans blason, gazon, graillon, haillon, masure, [mais que] l'[] est légèrement moins fréquent dans les dérivés blasonner (-ement), gazonner, graillonner, haillonneux``.
Étymol. ET HIST. — 1. 1160-85 « bouclier » (CHR. DE TROYES, G. d'Angleterre, 2766 dans T.-L.) XIVe s. Froissart dans GDF.; 2. XIIe s. « partie du bouclier où figurent les armoiries, armoiries figurant sur l'écu » (RAIMBERT DE PARIS, Chevalerie Ogier le Danois, 6465 dans T.-L.); 1611 « armoiries » (COTGR.); 1690 « science des armoiries » (FUR.); 3. 1505 « éloge » (GRINGORE, Folles Entreprises, I, 26 dans HUG.); id. « blâme, reproche » (Ibid., I, 101, ibid.).
Blason et son corresp. a. prov. blezo « bouclier » (XIIe s. Bertran de Born dans RAYN.), sont d'orig. inc. Plusieurs hyp. ont été émises. DIEZ5, p. 56, EWFS2 et GAM. Rom.2, p. 286 rattachent blason à la famille de l'ags. blase, m.h.all. blas « torche enflammée » (GAM. plus exactement à l'a.b.frq. ) d'où dériveraient — pour DIEZ le sens de « gloire, éclat » (attesté au XIIIe s. par le poète valencien Jaume Febrer) d'où celui de « armoiries rehaussées de couleurs peintes sur le bouclier » — pour EWFS2, celui, premier, d'« armoiries gravées sur le bouclier », à travers le lat. médiév. blazonare « orner le bouclier de personnages », proprement « graver par le procédé du feu ». À l'hyp. de Diez s'oppose le fait que le sens de « bouclier », largement attesté dep. le XIIe s. semble premier (REW3, FEW t. 1, p. 403); à celle de EWFS2, le fait que le verbe blazonare ne semble attesté, et de manière isolée, qu'au XVe s. (Menoti [Michel Menot, prédicateur franciscain † 1518] sermones dans DU CANGE t. 1, p. 679a) et ne peut donc représenter un sens premier.
Pour Brüch, v. bbg., blason est dér. de Blesum, nom lat. de Blois (ville réputée pour la fabrication de ses écus : cf. Girart de Roussillon, 4775 [escuz de Bles]), par suff. -inus, blésin ayant été altéré pour sa finale d'apr. pennon, gonfanon et pour son rad. d'apr. blasmer et blastengier; à l'encontre de cette hyp., sa trop grande complexité du point de vue morphol. et le fait que Blois n'apparaît pas comme spécialisée au Moyen Âge dans la fabrication de boucliers armoriés (FEW. loc. cit.).
Le sens 3 de blason issu de blasonner étymol. 2.
STAT. — Fréq. abs. littér. :244. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 438, b) 508; XXe s. : a) 325, b) 195.
BBG. — BRÜCH (J.). Frz. blason. Z. fr. Spr. Lit. 1914, t. 42, p. 101. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 361.

blason [blazɔ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe; « bouclier », 1160; orig. inconnue, comme l'équivalent provençal blezo « bouclier » (XIIe); on a proposé le francique blasjan « enflammer, embraser », d'où « éclat, couleurs vives », ou un dérivé de Blesum « Blois », ville qui aurait été renommée pour ses écus; pour Guiraud, le germanique blazen, blasen « souffler, gonfler » explique le sens, par « écu bombé, garni d'une bosse ». → Blaser (étym.).
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I
1 Ensemble des signes distinctifs et emblèmes d'une famille noble, d'une collectivité. Arme (V.), armoiries (cit. 1 et 2), écu, écusson; bannière, cartouche, panonceau, pennon, sceau. || Blason peint, brodé, sculpté. || Le blason d'une famille impériale. || Le blason d'un chapitre, d'une corporation, d'une ville. || Blasons de France. Armorial. || Blason d'un aîné (armes pleines), d'un cadet (armes brisées). || Peindre un blason. Armorier. || Fabricant de blasons. Armoriste, blasonnier.
1 Sir Charles aima la cour pavée de l'Hôtel de Vauclère, sa façade de briques aux cordons de pierre que couronnait un blason taillé (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, VIII, p. 85.
Être fier de son blason. Titre; nom.
Loc. fig. Redorer son blason : relever sa fortune, lui rendre le lustre du nom que l'on porte.Spécialt. Se dit d'un noble pauvre qui épouse une roturière riche.
Littér. Ternir son blason : déshonorer sa famille, déchoir.
2 Connaissance, art, science relatifs aux armoiries. Héraldique. || Expliquer des armoiries selon les règles du blason. Blasonner (I., 2.).
2 (…) Le noble poursuivit :
Moi je sais le blason; j'en veux tenir école.
La Fontaine, Fables, X, 15.
3 Pour qui sait le déchiffrer, le blason est une algèbre, le blason est une langue (…) Ce sont les hiéroglyphes de la féodalité (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, t. I, III, 2.
tableau Termes de blason.
3 (1505, « éloge »; → Blasonner). Littér. Poésie décrivant de manière détaillée, sur le mode de l'éloge ou de la satire, les caractères et qualités (d'un être ou d'un objet). || Le Blason du sourcil, de Maurice Scève. || Les blasons du corps féminin. || Célébrer sa dame en un blason. Blasonner (II., 1.).Le blason, genre littéraire très en vogue au XVIe siècle.
4 Un (…) livre trepelu (mesquin), qui se vend par les bisouars et porteballes (colporteurs) au titre : le Blason des couleurs. Qui l'a fait ? Quiconque il soit, en ce a été prudent qu'il n'y a point mis son nom. Mais, au reste, je ne sais quoi premier en lui je doive admirer, ou son outrecuidance, ou sa besterie (bêtise).
Rabelais, Gargantua, IX.
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II Techn. Traverse sculptée reliant les pieds de devant d'un siège.
DÉR. Blasonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.