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catholique

catholique [ katɔlik ] adj.
chatoliche XIIIe; lat. chrét. catholicus, gr. katholikos « universel »
I
1Relatif au catholicisme. La religion, la foi catholique. L'Église catholique, apostolique et romaine. Liturgie catholique. romain.
Qui professe le catholicisme. « La France devenait la première des puissances catholiques, la “fille aînée de l'Église” » (Bainville). Les Rois Catholiques : Ferdinand II d'Aragon et Isabelle Ire de Castille (Isabelle la Catholique). — Institut, faculté catholique (fam. la Catho).
2Subst. Un catholique. Les catholiques. Un bon catholique. croyant, pratiquant. « La plupart des catholiques intelligents sont plus ou moins pragmatistes sans le savoir » (Martin du Gard ). Abrév. fam. (1968) CATHO [ kato ]. Les cathos.
3Fig. et fam. Une affaire, un individu pas très catholique, louche, dont on se méfie. ⇒ douteux.
II(1635; repris au sens gr.) Vx ou relig. Universel. « une langue commune universelle, catholique » (Gautier) . ⊗ CONTR. Incroyant, païen. Hérétique.

catholique adjectif (latin ecclésiastique catholicus, du grec katholikos, universel) Titre de l'Église romaine universelle : L'Église catholique, apostolique et romaine. Qui appartient à l'Église romaine, au catholicisme. ● catholique (difficultés) adjectif (latin ecclésiastique catholicus, du grec katholikos, universel) Registre Dans les tournures négatives pas très, peu, plus ou moins catholique (= douteux, suspect), le mot est familier : des procédés pas très catholiques. ● catholique (expressions) adjectif (latin ecclésiastique catholicus, du grec katholikos, universel) Pas (très) catholique, non conforme à la morale ou à la règle ; à qui on ne peut se fier. ● catholique adjectif et nom Qui appartient à la religion catholique. ● catholique (citations) adjectif et nom François Béroalde de Verville Paris 1556-Tours 1629 Boire du vin, c'est être bon catholique. Le Moyen de parvenir Henri Fauconnier 1879-1973 Les catholiques envisagent l'enfer sans en mourir, c'est plus confortable que rien. Malaisie Stock Charles Forbes, comte de Montalembert Londres 1810-Paris 1870 Académie française, 1851 Les catholiques de nos jours ont en France un goût prédominant et une fonction qui leur est propre : c'est le sommeil. Œuvres polémiques et diverses, I Henry Millon de Montherlant Paris 1895-Paris 1972 Académie française, 1960 Il y a une pente des catholiques à croire et à vouloir faire croire que les incroyants sont malheureux. Carnets Gallimard

catholique
adj. et n.
d1./d Qui se rapporte, qui est propre au catholicisme. Culte catholique.
|| Subst. Personne dont la religion est le catholicisme.
d2./d Fig., Fam. Une affaire qui n'a pas l'air très catholique, qui semble irrégulière, louche, suspecte.
Encycl. L'église catholique (un peu moins d'un milliard de catholiques dans le monde) se définit elle-même comme l'assemblée visible des chrétiens organisés hiérarchiquement, sous l'autorité du pape et des évêques. Cette église "romaine" se donne comme le nouveau peuple de Dieu, peuple messianique succédant à l'Ancienne Alliance mosaïque, "bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures", note le concile Vatican II.

⇒CATHOLIQUE, adj. et subst.
I.— Domaine relig. [En relation avec catholicisme]
A.— Adjectif
1. [En parlant de l'Église] Qui a une vocation d'universalité, qui est universelle, qui est répandue dans tous les lieux :
1. ... les autres, pressés du besoin de retrouver une société véritable, parcequ'il n'y a pour l'homme de vie que là, se concentrent forcément dans la seule société qui subsiste aujourd'hui, l'Église catholique, apostolique, romaine, hors de laquelle il n'existe plus ni ordre, ni vérité.
LAMENNAIS, De la Religion, 1re part., 1825, p. 64.
HIST. RELIG. Église catholique (ou unitaire) française. Secte que l'abbé Chatel fonda à Paris vers 1830 :
2. De pape, il n'en est pas question dans l'Église catholique française. « Sa hiérarchie se compose : 1) d'un évêque qui prend le titre de patriarche; 2) d'un coadjuteur, vice-patriarche; ... »
LAMENNAIS, L'Avenir 1830-31, p. 292.
THÉOL. Épîtres catholiques. ,,Ensemble de sept lettres du N.T. [Nouveau Testament] : celle de Jacques, les deux de Pierre, les trois de Jean et celle de Jude (...). Elles s'adressent aux chrétiens en général plutôt qu'à des églises [sic] ou à des personnes déterminées`` (Foi t. 1 1968) :
3. Dans l'épître catholique de saint Jude, Michel Archange et le Diable se disputent le corps de Moïse, c'est-à-dire le corps de la Loi, c'est-à-dire Marie : Lex Domini immaculata.
BLOY, Journal, 1894, p. 145.
2. Qui se rapporte à l'Église romaine, qui lui est propre. Doctrine, foi, religion catholique; clergé, culte, prêtre catholique :
4. ... on peut dire que le dogme catholique oriente nos spéculations philosophiques et scientifiques dans le sens du sage réalisme du bon sens.
Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 772.
3. Qui professe la doctrine, la religion de l'Église catholique romaine, qui est placé sous son autorité. Faculté, institut, université catholique (fam. la Catho) :
5. Tous les deux ans un vaisseau arrive d'Espagne, apportant au Père supérieur le revenu que les puissances catholiques, l'Espagne, le Portugal et l'Italie, leur envoient.
LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 1, 1835, p. 345.
SYNT. École, écrivain, théologie, théologien catholique; opinions, pensée catholique(s); action catholique (cf. action1 I B rem. 2 b); ligue catholique; le monde catholique.
Rem. L'élément de compos. corresp. à catholique est catholico-. Le monde catholico-légitimiste (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 3, 1863-69, p. 3).
Spéc., GÉOGR. Cantons catholiques. ,,Les cantons suisses qui [en majorité] font profession de la religion catholique`` (Ac. 1835-1932). Pays-Bas catholiques (vx). ,,La Belgique, par opposition à la Hollande devenue protestante`` (LITTRÉ).
HIST. Le Roi, la Reine Catholique, Sa Majesté Catholique. Le(s) souverain(s) d'Espagne :
6. ... le même processus que l'on observe en Espagne au moment de la conquête de l'Amérique, quand les doublons de Ferdinand le Catholique et d'Isabelle sont exportés à l'étranger en dépit de toutes les mesures par lesquelles on cherche à tarir cette saignée.
L'Hist. et ses méthodes, 1961, p. 348.
4. Fig. et fam. [P. réf. à la réputation de fermeté de la doctrine cath., dans des expr. ou phrases négatives] Conforme à la norme doctrinale, en particulier morale. Fredaine peu catholique; se procurer qqc. par des moyens plus ou moins catholiques :
7. Cela ne pouvait pas être aussi naturel que cela en avait l'air. Il y avait, dans cette histoire, quelque chose de pas catholique...
QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 193.
[En parlant du lait, du vin, p. allus. à l'eau du baptême] Additionné d'eau (cf. baptiser B 2).
B.— Substantif
1. Emploi subst. masc. et fém. Personne qui appartient à la religion catholique. Catholiques et protestants; catholique pratiquant; bonne catholique :
8. Sur l'attitude des catholiques modernes à l'égard du catholicisme quand il gêne leur nationalisme : un bon exemple est l'attitude prise par les catholiques allemands depuis vingt ans.
BENDA, La Trahison des clercs, 1927, p. 260.
2. Emploi subst. masc.
a) [Désigne une pers.]
Catholiques sociaux. ,,Tenants du catholicisme social`` (Foi t. 1 1968) :
9. Les catholiques sociaux ont une manière de se représenter l'économie qui les rapproche beaucoup de nos plus vils politiciens.
SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, p. 312.
Proverbial et fig., fam. ou pop. Catholique à gros grains. ,,Catholique qui ne se fait pas scrupule de bien des choses défendues par la religion`` (Ac. 1835, 1878).
b) [Avec valeur de neutre, désigne un inanimé] Rare. Ce qui est catholique. Le catholique, le royal, voilà mon affaire (A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 112).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le subst. catholicos, du gr. , désignant le chef de certaines Églises chrétiennes d'Orient. Le catholicos des Arméniens (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 553). ,,On dit aussi catholique, en francisant le mot`` (GUÉRIN 1892; cf. Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Lar. encyclop. et QUILLET 1965). b) Le subst. catholicon qui désigne la ,,chapelle centrale d'un monastère byzantin`` (Foi t. 1 1968). Dans les laures, ou premiers villages des religieux, les cellules se groupèrent autour d'une place au centre de laquelle s'élevait le catholicon (A. LENOIR, Archit. monastique, t. 2, 1856, p. 296).
II.— Domaine profane (emploi seulement adj.). Universel (cf. catholicité II).
A.— Rare :
10. S'il ne peut exister de science inébranlable, catholique, il existe bien une sorte de catholicité des fondements de la raison...
ALAIN, Propos sur la relig., p. 210 (Foulq.-St-Jean 1962).
B.— Emplois spéc.
1. ASTRON. ANC. Cadran, gnomon catholique. ,,Cadran solaire construit de manière à pouvoir être installé à une latitude quelconque`` (DG).
2. CHIM. ANC. Fourneau catholique. ,,Fourneau pouvant servir à toute sorte d'opérations`` (LITTRÉ).
3. MÉD., PHARM. ANC. Extrait catholique. ,,Médicament qui passait pour être propre à évacuer toute espèce d'humeur`` (GUÉRIN 1892). Remèdes catholiques. ,,Ceux qui conviennent dans toutes les maladies`` (NYSTEN 1814). Synon. vieilli catholicon.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 rappelle : ,,Richelet écrit sans h : catolique, catoliquement.`` Étymol. et Hist. [XIIIe s. chatoliche ds GDF. Suppl. d'apr. DG]; 1. début XIVe s. « qui appartient à l'Église romaine » (Le Tresor de Jehan De Meung, v. 83, éd. Méon, 3, p. 334 [œuvre Jean Chapuis d'apr. F. LECOY, Roman de la Rose, I, introd., X] : Tu chiez, Si tu ne tiens foy catholicque); 2. av. 1603 « universel » (CHARRON, Les Trois Veritez, III, 8, Adv., éd. 1635 ds HUG. : Le soleil... catholique et universel illuminateur du monde); 1690 fourneau catholique; gnomon catholique (FUR.). Empr. au lat. chrét. catholicus (empr. au gr. « général, universel », Clément d'Alexandrie ds BAILLY), « universel », Tertullien ds BLAISE, « universel (en parlant de l'Église) », St Cyprien, ibid. : ecclesia quae catholica una est; d'où, étant donnée l'intention de diffusion universelle de l'Église fondée par le Christ, « orthodoxe », apr. 207 Tertullien ds TLL s.v., 615, 9 : catholica ecclesia; St Augustin ds BLAISE : catholicus Christianus; subst. masc. plur. « les Catholiques (p. oppos. aux hérétiques qui forment des sectes) » (St Augustin, ibid.). Fréq. abs. littér. :3 781. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 704, b) 3 659; XXe s. : a) 7 110, b) 5 828.
DÉR. Catholiquement, adv. D'une manière catholique, conformément à la doctrine, à la foi de l'Église catholique. Élever mes deux petites filles chrétiennement — catholiquement, — (BLOY, Journal, 1899, p. 296). []. Ds Ac. 1694-1932. 1re attest. ca 1389 (PH. DE MAIZIERES, Songe du viel Pelerin, I, 33, Ars. 2682, f° 76b ds GDF. Compl.); de catholique, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 7.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 56 (s.v. Catholiquement). — DUCH. 1967, § 48-5, 1. — FEUGÈRE (F.). Après sept cents ans. Le gd s. de St Louis et son vocab. Déf. Lang. fr. 1970, n° 53, p. 11. — GALL. 1955, p. 205 (s.v. catholicon). — GRAND' COMBE (F. de). Catholics et catholiques. Vie Lang. 1960, p. 490. — RAT (M.). Vieilles loc., mais qui vivent toujours. Déf. Lang. fr. 1965, n° 27, pp. 9-10. — TRACC. 1907, p. 125.

catholique [katɔlik] adj. et n.
ÉTYM. XIIIe, chatoliche; lat. chrét. catholicus, grec katholikos « universel ».
———
I
1 Adj. (1635; repris au sens grec). Vx ou relig. Universel. || Pour le protestant, le christianisme est catholique, au sens d'universel. Œcuménique.
0.1 (…) on devrait bien adopter une langue commune, universelle, catholique, le français ou l'anglais, par exemple, dans laquelle on pût s'entendre.
Th. Gautier, Constantinople, p. 329.
Nom masculin :
0.2 (…) il ne dit pas que Socrate cherchait le général, mais exactement l'universel, le catholique comme nous disons, en traduisant littéralement un mot qui aura toujours deux sens, mais deux sens dont l'un est le principal.
Alain, les Passions et la Sagesse, Platon, I, Pl., p. 851.
2 Adj. Techn., vx. || Fourneau catholique, qui servait à diverses opérations chimiques.Gnomon catholique : cadran solaire qui indique les heures à une latitude quelconque.Remède catholique. Catholicon.
———
II (Premier sens attesté).
1 Adj. Relatif au catholicisme. Chrétien. || La religion, la foi, la doctrine catholique. || L'Église catholique, apostolique et romaine. || Le clergé catholique. || Un peuple catholique, qui fait profession de catholicisme. || Être catholique; se faire catholique. || La hiérarchie catholique. Pape, évêque, curé; ordre.
1 La confession de Bâle dit que l'Église catholique est le saint assemblage de tous les saints.
Bossuet, Hist. des variations des Églises protestantes, 15.
2 Les miracles discernent aux choses douteuses : entre les peuples juif et païen, juif et chrétien; catholique, hérétique; calomniés et calomniateurs; entre les deux croix.
Pascal, Pensées, 841.
3 Je ne pris pas précisément la résolution de me faire catholique; mais, voyant le terme encore éloigné, je pris le temps de m'apprivoiser à cette idée (…)
Rousseau, les Confessions, II.
4 Et cette peur du péché, torture que peut seule comprendre une âme catholique, bouleverse en ce moment l'âme douce de Clara.
Francis Jammes, Clara d'Ellébeuse, I.
Qui professe le catholicisme.
5 Au dehors, la France devenait la première des puissances catholiques, la « fille aînée de l'Église » et c'était une promesse d'influence et d'expansion.
J. Bainville, Hist. de France, III.
Les Rois Catholiques : Ferdinand II d'Aragon et Isabelle Ire de Castille (Isabelle la Catholique).L'enseignement catholique. || Institut, faculté catholique (fam. la Catho).
2 N. (Un, une catholique; les catholiques). Chrétien. || Un bon catholique. Croyant, pratiquant.Abrév. fam. Catho (2.).
6 (…) la plupart des catholiques intelligents, et notamment beaucoup de prêtres cultivés, sont plus ou moins pragmatistes sans le savoir.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 310.
7 Il (Péguy) eut des accrochages avec les catholiques et d'autres, plus sérieux, avec les abonnés anticléricaux.
A. Maurois, Études littéraires, Charles Péguy, t. I, p. 228.
3 Adj.Fig., fam. … pas très catholique : peu conforme à la morale; sujet à caution ( Douteux). || Tremper dans une affaire pas très catholique. || Il a un air pas très catholique.
8 Et il y avait encore, pour les filles restées sages comme Nana, un mauvais air à l'atelier, l'odeur de bastringue et de nuits peu catholiques, apportée par les ouvrières coureuses (…)
Zola, l'Assommoir, t. II, p. 167.
9 Tout ça ne me paraît pas très catholique, dit le hanvélo (agent en vélo) qui causait (…)
— J'ai pourtant fait ma première communion, répliqua Trouscaillon.
— Oh que voilà une réflexion qui sent peu son flic, s'écria le hanvélo qui causait.
R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 171.
DÉR. Catholiciser, catholicisme, catholicité, catholiquement.
COMP. Anticatholique, néo-catholique.

Encyclopédie Universelle. 2012.