cavaler [ kavale ] v. <conjug. : 1>
1 ♦ V. intr. Fam. Courir, fuir, filer. Les cognes « ont manqué me pincer. Je les ai vus. J'ai cavalé, cavalé, cavalé ! » (Hugo). Cavaler après qqn, lui courir après. Pop. Se cavaler : s'enfuir. — Se déplacer beaucoup, sans relâche (⇒ cavalcade). Il a fallu cavaler pour obtenir ce papier.
♢ Rechercher les aventures érotiques (⇒ cavaleur).
2 ♦ V. tr. Pop. Ennuyer. ⇒ courir. Tu commences à nous cavaler !
● cavaler verbe intransitif (de cavale 1) Populaire Courir ou fuir : Les bandits cavalaient sous le tir des policiers. Courir, se dépêcher de faire : J'ai cavalé dans tout Paris pour trouver tes cigares. Chercher les aventures amoureuses. ● cavaler (synonymes) verbe intransitif (de cavale 1) Populaire Courir ou fuir
Synonymes :
- décamper (familier)
- détaler
Courir, se dépêcher de faire
Synonymes :
- galoper
Chercher les aventures amoureuses.
Synonymes :
- courir (familier)
● cavaler
verbe transitif
Populaire. Ennuyer quelqu'un, l'importuner.
● cavaler (synonymes)
verbe transitif
Populaire. Ennuyer quelqu'un, l'importuner.
Synonymes :
- empoisonner (familier)
- raser (familier)
cavaler
v. intr. Fam.
d1./d Courir, fuir.
|| v. Pron. S'enfuir.
d2./d Se conduire en cavaleur.
⇒CAVALER, verbe intrans.
A.— Vx. Chevaucher.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr. qui citent tous un ex. d'A. Dumas Père : Aramis et Porthos cavalèrent sur leurs chevaux.
B.— Fam., pop. ou arg.
1. a) Courir précipitamment. L'homme descend, tranquille, sans courir. « Mais grouille-toi donc! hurle Floquard. Allume! Cavale! » (GENEVOIX, Les Éparges, 1923, p. 61). ... il [Judex] s'élança au pas de course. Nous le suivions en cavalant (P. VIALAR, La Mort est un commencement, Les Morts vivants, 1947, p. 99).
— Cavaler après qqn. Le poursuivre. Vous croyez qu'ils avaient mis pleins gaz, quand ils nous cavalaient après? (MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 523). P. métaph. Le poursuivre de ses assiduités. C'était moi qui la cherchais [Blanche], moi qui lui cavalais après (GENEVOIX, L'Assassin, 1948, p. 127).
♦ Emploi trans., arg. Ennuyer, importuner (cf. courir, emploi trans.). Non, c'que t'es bassinant (...) tu vois donc pas qu'tu nous cavales? (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1901, p. 34).
b) Partir promptement. Vous allez cavaler, hein! ordonna-t-il, pris d'une soudaine colère (F. CARCO, L'Équipe, 1919, p. 135) :
• — Je m'en vais, s'écria le père Soupe, je m'en vais!...
— C'est ça, dit Lahrier, cavalez! je vous ai assez vu, mon bon. Tenez, voilà votre chapeau.
COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 4e tabl., I, p. 132.
— Emploi pronom. Prendre la fuite, se sauver. [Les souteneurs,] à la vue des inspecteurs de police s'écrient : la rousse! cavalons-nous! (A. LUCAS, Des Dangers de la prostitution, 1841, p. 45). « — Partez vite. — Je vais me cavaler et presto » (PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 154).
♦ En partic. S'évader. Je trouverai bien moyen de me cavaler (F. VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, t. 2, 1828-29, p. 15).
2. Au fig. Mener une vie de débauche. C'est quand il [un fiancé] est parti soldat que je me suis mise à faire la noce. J'avais le vice dans la peau, il fallait que je cavale (AYMÉ, Le Vaurien, 1931, p. 45).
♦ Emploi pronom. Même sens. Lantier défendait sournoisement Nana. Mon Dieu! sans doute, déclarait-il de son air puritain, une demoiselle qui se cavalait offensait toutes les lois (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 728).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adjectivé cavalant a) Qui cavale. Elle [Alfredine] fait son galop d'autruche cavalante (J. DE LA VARENDE, L'Amour sacré et l'amour profane, 1959, p. 102). b) Agaçant. « — Ah!... Toujours la même rengaine, c'est cavalant! » (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1901, p. 13).
Prononc. et Orth. :[kavale], (je) cavale [kaval]. Ac. Compl. 1842 écrit cavaller. Cette orth. est admise à côté de cavaler ds Lar. 19e-20e. À partir de GUÉRIN 1892 les dict. écrivent uniquement cavaler (cf. ROB., Lar. encyclop., QUILLET 1965, DUB., Lar. Lang. fr., etc.). Étymol. et Hist. 1. 1585 « poursuivre » (BRANTÔME, Couronnels françois [VI, 97] ds HUG.); 2. 1611 cavaller « aller à cheval » (COTGR.); 3. 1821 pop. « courir, filer » (ANSIAUME, Arg. en usage au bagne de Brest, § 38); 4. 1888 id. « mener une vie désordonnée » (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, épilogue, p. 246). Dénominatif de cavale « jument »; dés. -er. Fréq. abs. littér. :70.
DÉR. Cavaleur, euse, subst., arg. Coureur de filles, coureuse de garçons. Si tous les hommes étaient comme (...) Salomon [qui avait 700 femmes et 300 concubines] (...) ils ne seraient pas des cavaleurs, ils auraient suffisamment de travail chez eux (ROSSIGNOL, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., 1901, p. 24). — Emploi adj. Surtout en Espagne et en Italie!... où ils [les hommes] sont si cavaleurs (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 499). — [], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1901 (ROSSIGNOL, loc. cit.); de cavaler étymol. 4, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — GRIMAUD (F.). Pt Gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, p. 112. — MATORÉ (G.). Proust linguiste. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 1, p. 290. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 120, 122. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 135.
cavaler [kavale] v. intr.
ÉTYM. 1575, v. tr., « poursuivre »; « chevaucher », déb. XVIIe, repris XIXe; de 1. cavale.
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♦ Familier.
1 Courir. || Il cavalait à toute vitesse. — Fuir, s'en aller en courant, s'enfuir. ⇒ Décamper, détaler.
1 L'autre répondit :
Je les ai vus, j'ai cavalé.
2 C'est ça, dit Lahrier, cavalez ! je vous ai assez vu.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, p. 132.
♦ (1821). S'évader de prison. ⇒ 2. Cavale.
3 Ma parole de Noël ou rien, pour eux, c'est du kif. Lui juge et préjuge en fonction de ce sacré passé, ces antécédents qui leur font peur. J'ai cavalé, j'ai tenté de re-cavaler; donc, en bonne logique, je dois re-tenter de re-cavaler.
A. Sarrazin, la Cavale, p. 313.
♦ Cavaler après qqn, le poursuivre, (spécialt) de ses assiduités (⇒ Cavaleur). || Cavaler après une femme, lui courir (supra cit. 10) après.
4 Moi, il m'a collée avec lui, contre sa table, dans un petit local de trois mètres sur trois (…) Il me coinçait contre les portes. Il me cavalait après toute la journée. Une fois il a même sauté par-dessus ma machine à écrire.
P. Guth, le Naïf locataire, p. 59.
5 C'est pas vrai que j'ai dit dans le train à Croquebol : « Mon salaud, nous allons tirer une bordée et cavaler à Bar-le-Duc ? » C'est pas vrai que dans Bar-le-Duc nous avons fichu une noce à tout casser ?
Courteline, le Train de 8 h 47, p. 246 (1888).
3 V. tr. (1878). Ennuyer. || Tu nous cavales. ⇒ fam. Courir (II., 9.).
6 Si ta goinfrerie, tes fanfaronnades, tes brutalités et ta bassesse de cœur ne compromettent pas l'éclat de ton auréole, je n'ai pas à être inquiète pour ma part de paradis. — Ta gueule, ripostait le colérique. Quand tu auras fini de me cavaler ?
M. Aymé, le Vin de Paris, « La grâce », p. 92.
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DÉR. 2. Cavale, cavaleur.
HOM. V. 1. Cavale, 2. cavale.
Encyclopédie Universelle. 2012.