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chipoter

chipoter [ ʃipɔte ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1561; de chipe « chiffon » chiper
1Manger par petits morceaux, du bout des dents et sans plaisir. pignocher.
2Fig. Marchander mesquinement. Il chipote sur les dépenses.
Trouver à redire à tout. ergoter, pinailler. Chipoter sur les moindres détails.

chipoter verbe transitif indirect (ancien français chipe, chiffon) Familier Manger du bout des dents, sans appétit : Il chipote sur chaque morceau. Faire des difficultés pour des riens ; marchander mesquinement. ● chipoter (difficultés) verbe transitif indirect (ancien français chipe, chiffon) Familier Orthographe Un seul p, un seul t. ● chipoter (synonymes) verbe transitif indirect (ancien français chipe, chiffon) Familier Manger du bout des dents, sans appétit
Synonymes :
- grignoter
Faire des difficultés pour des riens ; marchander mesquinement.
Synonymes :
- chicaner
- ergoter
chipoter verbe transitif Familier. Faire des difficultés à quelqu'un pour lui donner quelque chose, donner à regret et partiellement : Si on nous chipote les crédits, nous n'y arriverons jamais. En Belgique, tripoter quelque chose. ● chipoter verbe intransitif En Belgique, fouiller dans quelque chose, farfouiller : Arrête de chipoter dans mes affaires !

chipoter
v.
d1./d v. intr. Fam. Manger peu et sans appétit, du bout des dents.
d2./d v. intr. Marchander, contester pour des vétilles.
|| v. tr. Il me chipote chaque centime.
d3./d v. intr. ou tr. (Belgique) Fam. Tripoter, farfouiller. Ne chipote pas la nourriture.
|| v. intr. Fam. Occuper son temps à de petites choses, utiles ou non.
|| v. tr. Tracasser, préoccuper. Cette histoire me chipote.

⇒CHIPOTER, verbe intrans. et trans.
Familier
A.— Vieilli
1. Emploi intrans. Manger du bout des dents, lentement et sans appétit. Je bouffais à plein bec, moi, pendant que tu chipotais (HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 127). Une Céline au bord des larmes (...) chipotant vaguement dans son assiette (H. BAZIN, L'Huile sur le feu, 1954, p. 109).
2. Emploi trans. [Le compl. d'obj. interne désigne une chose comestible] Nana chipota la viande, se contenta de sucer l'os (ZOLA, Nana, 1880, p. 1128) :
1. ... ce manieur d'haltères (...) gobelotant un verre de porto, chipotant un biscuit, suçotant une cigarette toujours éteinte, ...
A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 211.
P. métaph. Les occupations mutuelles chipottent toutes mes journées (GIDE, Correspondance [avec Valéry], 1895, p. 230) :
2. Sur ma table voici (...) Virgile qui m'apprend des merveilles, Rossetti que je chipote lentement et sa vie qui me fait rêver longuement.
VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1891, p. 116.
B.— Au fig., usuel
1. Emploi intrans. Chipoter (sur des marchandises). Ergoter, discuter sur de menues dépenses, marchander longuement et avec mesquinerie. Ses craintes lui gâtaient l'humeur. Il chipotait sur toutes les dépenses et gémissait (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, p. 179). Savez-vous ce qui est pénible dans les affaires? C'est qu'il faut toujours chipoter, même quand le gain est indifférent (MONTHERLANT, Celles qu'on prend dans ses bras, 1950, I, 1, p. 770).
P. ext. Discuter sur des riens, ergoter, s'arrêter à des vétilles. Ah! ne chipotons pas sur les mots! (GYP, L'Éducation d'un prince, 1890, p. 36). Pourvu qu'on se repente bien, en gros, il [Dieu] ne chipote pas sur les détails (J. RICHEPIN, Le Cadet, 1890, p. 255) :
3. Le gouvernement va demander au pays un effort énorme, (...). Il ne sera plus question de chipoter. Les paperasses et les règlements compteront moins que les nécessités immédiates.
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 160.
2. Emploi trans.
a) [Le compl. d'obj. interne désigne une marchandise] Tâter, tripoter, examiner avec insistance et sans délicatesse. Où qu'elles s'amènent les crécelles pour chipoter la camelote, c'est plus qu'un massacre (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 163).
P. ext. Discuter avec mesquinerie, disputer. Chipoter les comptes (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.). Si on me chipote les crédits, comment voulez-vous que je garantisse les délais d'exécution (DUB.).
b) [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Tracasser, tourmenter.
Chipoter qqn sur ou pour qqc. (dépense, etc.). Elle chipotait la cuisinière pour deux sous de salade (MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 343).
Qqc. (un souci, etc.) qui chipote qqn. Parlons d'la chose qui m'chipote (GYP, Madame la Duchesse, 1893, p. 105).
Rem. ROB. et DUB. enregistrent un emploi pronom. réciproque avec le sens de ,,se chamailler, se disputer``.
Prononc. et Orth. :[], (je) chipote []. Var. chipottent avec 2 t (supra GIDE, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. 1458 chipotrer « tourmenter, contrarier » (GREBAN, Mist. de la pass., 22. 158 G. Paris, ds GDF.); 2. 1561 « faire des difficultés, vétiller » (CALV., Comm. s. l'harm. évang., p. 125 ds GDF. Compl. : chippoter sur chacun mot); 3. 1704 « manger par petits morceaux » (Trév.). Dér. de chipe; suff. -oter. Fréq. abs. littér. :34.
DÉR. Chipoterie, subst. fém., fam. Discussion ou dispute sur des vétilles, souvent avec un esprit de chicane. Le système constitutionnel (...) c'est le gouvernement du juste-milieu, de la médiocrité, des chipoteries (BALZAC, Petites misères de la vie conjugale, 1846, p. 86). []. 1re attest. a) ca 1618-25 « marchandage mesquin » (D'AUBIGNÉ, Lettre à M. le comte de la Suze ds Œuvres, éd. E. Réaume et de Caussade, t. I, p. 271); b) 1611 « bricole, vétille » (GOTGR.); c) 1675 « chicane inutile » (J.-H. WIDERHOLD, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle); de chipoter, suff. -erie.
BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 151.

chipoter [ʃipɔte] v. intr.
ÉTYM. 1561; de chipe « chiffon, lambeau ». → Chiper.
1 (1704). Manger par petits morceaux, du bout des dents, et sans plaisir. Grignoter.
2 Fig. Travailler, agir avec lenteur, en s'arrêtant à des vétilles. Hésiter, tatillonner.Spécialt. Marchander mesquinement. Barguigner (vx), chicaner.Discuter sur des riens.
1 Vivent les gens faciles en affaires ! la vie est trop courte pour chipoter.
Voltaire, Lettre à Chauvelin, 3 oct. 1760.
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se chipoter v. pron.
Fam. Se disputer à propos de vétilles. Chamailler (se). || Ces enfants passent leur temps à se chipoter.
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chipoté, ée p. p. adj.
2 (…) Édouard Estaunié (…) à qui je venais d'épargner une élection chipotée et humiliante (…)
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 414.
REM. Cet emploi suppose un emploi transitif du verbe : chipoter une élection.
DÉR. Chipotage, chipoteur.

Encyclopédie Universelle. 2012.